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lundi 16 septembre 2024

Pilhar, Pillar - Compissar

  

Pilhar, Pillar, v., piller, dérober.

Voyez Muratori, Diss. 33.

La li volian venir prendre, saisir e pilhar. 

Chronique des Albigeois, col. 8.

La lui voulaient venir prendre, saisir et piller. 

Corria lo pays, rauban, pillan.

Arbre de Batalhas, fol. 133.

Courait le pays, dérobant, pillant.

Part. pas. Pres, cremat, pilhat e robat.

(chap. Pres, cremat, pillat y robat.)

Statuts des barbiers de Carcassonne. 

Ord. des R. de Fr., 1400, t. VIII, p. 400.

Pris, brûlé, pillé et dérobé.

La vila era estada pilhada per los premiers. 

Chronique des Albigeois, col. 18.

La ville avait été pillée par les premiers.

CAT. ESP. Pillar. PORT. Pilhar. IT. Pigliare.

(chap. Pillá, robá, furtá, pendre, emblá, arramblá: pillo, pilles, pille, pillem o pillam, pilléu o pilláu, pillen; pillat, pillats, pillada, pillades.)

2. Pilatge, s. m., pillage.

Del pilatge que era estat faict.

Chronique des Albigeois, col. 56.

Du pillage qui avait été fait.

CAT. Pillatge. ESP. Pillage (pillaje). PORT. Pilhagem. 

(chap. Pillaje, pillajes; pillache, pillaches.)

3. Pillart, s. m., pillard, voleur.

Devria aver nom de pillart. Arbre de Batalhas, fol. 203. 

Devrait avoir nom de pillard.

(chap. lladre, lladres; pilladó, pilladós, pilladora, pilladores; robadó, robadós, robadora, robadores; assaltadó, assaltadós, assaltadora, assaltadores; bandido, bandidos, bandida, bandides; assaltacamins.)

falangiste, fasciste, franquiste, Fuster, Jordi Pujol

Pilo, s. m., lat. pilum, dard, javelot.

Per sendiers

D' Armanhagues e falsartz e pilos

Veirem.

P. Cardinal: Tendas e traps. 

Par les sentiers d'Armagnac et faussarts et dards nous verrons.

O apcha esmoluda, faucilla o pilo. Guillaume de Tudela.

Ou hache émoulue, faucille ou javelot. 

Fig. M' a si nafrat ins el cor d' un pilo.

Gausseran de Saint-Leidier: Pueis fin' amors.

M'a tellement blessé en dedans au coeur d'un dard.

ANC. FR. Nous chargèrent les Sarrazins touz de pyles que il traioient au travers du fleuve.

Je ne fu pas blécié de leur pyles que en cinq lieus, et mon roucin en quinze lieus. Joinville, p. 45 et 52. 

Quant je vi les pilez descendre, 

Et les sajetes barbelées 

Chaoir entor moi granz et lées... 

Et pilez volent conme grelle.

Roman du Renart, t. I, p. 323.

Port. IT. Pilo. (chap. Jabalina, llansa, dardo.)


Pilota, Pelota, s. f., du lat. pila, pelotte, paume, balle.

Mas aissi coma

Una pilota o poma.

Brev. d'amor, fol. 29.

Mais ainsi comme une pelotte ou pomme. 

Tant haut me fazias levar 

Com s' eu fos una pelota.

Guillaume de la Tour: Una doas.

Si haut vous me faisiez élever comme si je fusse une paume.

Era tot lo mon aici com una pelota redonda.

Hist. de la Bible en provençal., fol. 1.

Tout le monde était ainsi comme une pelotte ronde.

- Pilule.

Tres pilotas faitz atressi.

Tres pilotas s' i deu donar.

Deudes de Prades, Auz cass.

Faites aussi trois pilules. 

Trois pilules il doit lui donner.

- Peloton, troupe, masse, tas, pile.

Per que en una pilota tut

Son jus en ta fauda casuch.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

C'est pourquoi en un tas tous sont en bas dans ton giron tombés.

CAT. Pilota. ESP. PORT. Pelota. (chap. Pilota, pilotes.)

- Sorte d'exaction qu'en certains pays on prélevait sur les nouvelles mariées étrangères à la localité.

Abus que on apella la pelota, quant una fema va en mariage de un luec en autre. Statuts de Provence. Julien, t. I, p. 600.

Abus qu'on appelle la pelotte, quand une femme va en mariage d'un lieu en autre.

2. Pillula, s. f., lat. pilula, pilule.

Cove que tu lacses malaute... am pillulas. Trad. d'Albucasis, fol. 41.

Il convient que tu relâches malade... avec pilules.

Pillulas de diacastoreum ab suc de rutha. Eluc. de las propr., fol. 85.

(chap. Pirules, píndoles, píldores de diacastoreum, castoreum en suc de ruda. Vaya medissina, teníe que sé mes amarga que fel en aloe.)

Pirules, píndoles, píldores de diacastoreum, castoreum en suc de ruda. Vaya medissina, teníe que sé mes amarga que fel en aloe


Pilules de diacastoreum avec suc de rue.

3. Piloteta, s. f. dim., petite pelotte, pilule.

No pren mas una piloteta.

D' aco faretz tres pilotetas

Non plus d' una fava grossetas.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Ne prend qu'une pilule.

De cela vous ferez trois pilules non (pas) plus qu'une fève grossettes. CAT. Piloteta. IT. Pelotilla. (chap. Piloteta, pilotetes; pindoleta, pindoletes, pildoreta, pildoretes.)

4. Pinhola, s. f., pilule.

Tro que puscatz pinholas far.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Jusqu'à ce que vous puissiez faire des pilules.

5. Pinholetas, s. f. dim., petite pilule.

Donaretz... 

Lendema doas pinholetas. 

Tres pinholetas, la setmana.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Vous donnerez... le lendemain deux petites pilules.

Trois petites pilules, la semaine.


Piment, Pimen, Pigment, s. m., piment, sorte de boisson composée de miel et d'épices.

Pigment es dit quar si fa d'especias. Eluc. de las propr., fol. 272. 

Piment est dit parce qu'il se fait d'épices.

Fel, mesclat ab eyssens, 

M' es endevengutz pimens.

Bertrand de Born: S' abrils e fuelhas.

Fiel, mêlé avec absinthe, m'est devenu piment.

Bon vin e pigment.

Aimar Jordans: Paris viscom.

Bon vin et piment.

Qui be pimen ni vi trop fort.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Qui boit piment et vin trop fort.

- Potion.

Metges fai suaus pimens. Trad. de Bède, fol. 79. 

Le médecin fait douces potions.

ANC. FR. Et de pimens et de clarez.

Fables et cont. anc., t. III, p. 423.

Trait aluine et piment en coupes.

Roman de la Rose, v. 6847.

De ce vin dessus dict est faict le bon et savoureux hipocras et claré et pigment. H. Estienne, Apologie pour Hérodote, t. II, p. 207.

(chap. Pimén, pigmén, classe de beguda composta de mel y d' espessies.).

2. Pimenta, s. f., piment, sorte de boisson.

Conoisser las semblansas de las pimentas ni dels lectuaris.

Trad. de Bède, fol. 55.

Connaître les ressemblances des piments et des électuaires.

- Épicerie.

Aqui meteis fetz piment atressi

De pimentas mot noblas e de vi;

Las pimentas son virtutz divinals.

Épître de Matfre Ermengaud à sa soeur.

Là même il fit aussi piment d'épiceries moult nobles et de vin; les épiceries sont les vertus divines.

3. Pimentier, s. m., pimentier, arbre de douceur.

- Fig. et allusivement à la blessure de Jésus-Christ.

Qui cossira lo trauc del pimentier.

Épître de Matfre Ermengaud à sa soeur.

Qui considère le trou du pimentier.

4. Pigmentari, adj., pimentaire, qui concerne l'épicier, le droguiste.

Per art pigmentaria si fan alcus beuragges et electuaris.

Eluc. de las propr., fol. 272.

Par art pimentaire se font aucuns breuvages et électuaires.

- Substantiv. Épicier, droguiste.

Pigmentaris apelam aquels qui vendo et cofisho especias.

Eluc. de las propr., fol. 272.

Nous appelons épiciers ceux qui vendent et confisent les épices.

(chap. Espessié, espessiés, espessiera, espessieres.)


Pimpa, s. f., pipeau, chalumeau, cornemuse, musette.

Las pimpas sian als pastors,

Et als enfans bordeitz petitz.

G. Rudel: Pro ai del.

Que les chalumeaux soient aux pasteurs, et aux enfants les petits béhourds. 

ANC. FR. Il avoit desirié ou souhaidié la pipe, ou musette de un varlet de la ville. Lett. de rém. de 1382. Carpentier, t. III, col. 286.

(ESP. Salmoécornamusa, tipo de gaita; en inglés, pipe; piper : gaitero, como en el whisky 100 pipers; alemán Pfeiffe, que también es pipa. Chap. Gaita, gaites.)


2. Pipaut, s. m., joueur de cornemuse.

Habere bucinatorem seu pipatorem. 

Lett. de rém. de 1357. Carpentier, t. III, col. 286. 

Ieu pres trop mais los pipautz 

Que van las almornas queren.

Pierre d'Auvergne: Chantarai.

Je prise beaucoup plus les joueurs de cornemuse qui vont sollicitant les aumônes.

(chap. Gaité, gaités, gaitera, gaiteres.)

3. Pimpar, Pipar, v., rendre pimpant, pomponner, égayer.

Tals se pimpa e s' aplana,

Que malvestat sarra e lia.

H. Brunet: Lancan son.

Tel se pomponne et se dorlotte, que méchanceté enserre et lie.

Un Ms. porte pipa.

4. Apimpar, Apipar, v., pomponner, fêter.

Tals s' apipa e s' aplana.

H. Brunet: Lancan son. Var.

Tel se pomponne et se dorlotte.

Fig. Tan m' apimp' e m' acuelh e m col.

G. Pierre de Cazals: Eras.

Tant elle me fête et m'accueille et me caresse.


Pin, s. m., lat. pinus, pin.

L' onor que m fetz sotz lo pin, en l' erbos.

B. de Ventadour: Bels Monruels.

L'honneur qu'elle me fit sous le pin, sur le gazon. 

No son vert li fau, ni 'l pi, ni 'l vern.

Serveri de Girone: Un vers farai.

Ne sont verds les hêtres, ni les pins, ni les aunes.

Loc. Canja pin per ginebre.

E. Cairels: Ara no vei. 

Change pin pour genièvre.

CAT. Pí. ESP. Pino. PORT. Pinheiro. IT. Pino.

(chap. Pi, pins; pinet, pinets; piná, pinás; sapí, sapins.)

Pi, pins; pinet, pinets; piná, pinás; sapí, sapins

2. Pinhe, s. m., pin.

Pinhe es dit quar ha agudas fuelhas. Eluc. de las propr., fol. 218. 

Pin est dit parce qu'il a feuilles aiguës.

3. Pinhos, s. m., lat. pineus, pignon, amande de la pomme de pic.

Pinhos so linitiu. Eluc. de las propr., fol. 218.

Pignons sont lénitifs.

(chap. piñó, piñons. ESP. piñón, piñones.)

4. Pinha, s. f., lat. pinea, pomme de pin.

Croys quon el fuec la pinha.

(chap. Cruix com al foc la piña.)

Marcabrus: Dirai vos.

Pétille comme au feu la pomme de pin.

Pinha es noze granda ab trops gras et nogalhos dedins la scorsa.

Eluc. de las propr., fol. 218. 

La pomme de pin est grosse noix avec de nombreux grains et amandes en dedans de l'écorce.

CAT. Pinya. ESP. Piña. PORT. Pinha. IT. Pina. (chap. Piña, piñes; piñeta, piñetes.)

- Verge, membre viril.

Quan la pot tener sobina

Ab sa pina.

Guillaume de Berguedan: Un trichaire.

Quand il la peut tenir renversée avec sa verge.

5. Pinenc, adj., de pin, conique comme un pin.

Lonc, de forma pinenca et aguda. Eluc. de las propr., fol. 52.

Long, de forme conique et aiguë.

6. Peymentada, s. f., pineraie.

Laborador demorant a una peymentada... de la parropia de Sancta Eulalia. (N. E. En parropia se encuentra la p : q, como en el rumano apua : de aqua : agua; patru : de quatuor : cuatro.)

Terrier de la Confr. du Saint-Esprit de Bordeaux, fol. 186. 

Laboureur demeurant à une pineraie... de la paroisse de Sainte-Eulalie.

(chap. Piná, pinás; pineda, pinedes.)


Pinhel, s. m., bouquet.

Fassan de las fuelhas capel

E de las floretas, pinhel. 

Que fassan pinhel de las flors. Brev. d'amor, fol. 4. 

Qu'ils fassent des feuilles chapeau et des fleurettes, bouquet.

Qu'ils fassent bouquet des fleurs.

(chap. Ram, rams de flos.)

Una Rosa sen va aná y va dixá unes rosetes, "cúidameles, Ramonet, al jardinet de Queretes."


Pinguesa, s. f., du lat. pinguis, graisse.

Osta la pinguesa. Trad. d'Albucasis, fol. 27.

Ôte la graisse.

(chap. Pringue, greix, grassa, sagí; pringós, pringosos, pringosa, pringoses; oliós, oliosos, oliosa, olioses.) 


Pinnula, s. f., lat. pinnula, nageoire.

Natura lor ha provezit de pinnulas, ab las cals podo nadar.

Eluc. de las propr., fol. 154.

La nature les a pourvus de nageoires, avec lesquelles ils peuvent nager.

(chap. Aleta dorsal dels peixos.)


Pios, Pius, adj., lat. pius, pieux, clément, bienveillant, miséricordieux. Maires de Dieu, verges e casta e pia.

Folquet de Lunel: Bona.

Mère de Dieu, vierge et chaste et pieuse.

Vers Dieus, no m siatz esquius,

E que, clars reys, doutz e pius, 

Me n' an' ab los grazitz jauzens.

Pierre d'Auvergne: Dieus vera.

Vrai Dieu, ne me soyez pas rude, et que, roi brillant, doux et clément, je m'en aille avec les accueillis jouissants.

Dossa, pia, de bon aire, 

Fai nos tost de mal estraire. 

Pierre de Corbiac: Domna dels angels. 

Douce, pieuse, débonnaire, fais-nous promptement échapper au mal. Fig. Lo gens cors amoros 

E la doussa cara pia.

Bertrand de Born: Cazutz sui.

Le gentil coeur amoureux et la douce face bienveillante.

ANC. FR. Sainte Virgine dulce et pie.

Fragm. Ms. de la Rés. de J.-C.

CAT. ESP. (pío) PORT. IT. Pio. 

(chap. Pío, píos, pía, píes; misericordiós, clemén, benevolén.)

2. Piamen, adv., pieusement, religieusement.

Cel que non fai piamen

En totz faitz, cum dreitz comanda.

B. Zorgi: Atressi. 

Celui qui n' agit pas religieusement en toutes choses, comme droit commande. 

CAT. Piament. ESP. (píamente, con piedad) PORT. Piamente. 

(chap. Píamen.)

3. Piatos, Pidos, Pietos, Pitos, adj., miséricordieux, compatissant.

Senher Dieus, piatos et humils, paire et creaire del cel e de la terra.

Liv. de Sydrac, fol. 5. 

Seigneur Dieu, miséricordieux et humble, père et créateur du ciel et de la terre.

Ela fon piatosa, e levet lo sus. V. de Guillaume de Balaun.

Elle fut compatissante, et le leva sus (releva). 

Lo fai dous e pietos. V. et Vert., fol. 44. 

Le fait doux et compatissant. 

Substantiv. Prec l' aut pidos,

Que volc per nos morir.

B. Zorgi: Ben es adreitz. 

Je prie le haut miséricordieux, qui voulut pour nous mourir.

ANC. FR. La douce dame gloriose, 

La douce Virge, la pitose.

Fables et cont. anc., t. I, p. 289.

CAT. Piados. ESP. PORT. Piadoso. ANC. IT. Piatoso. IT. MOD. Pietoso.

(chap. Piadós, piadosos, piadosa, piadoses.)

4. Piatozamen, Pidosament, adv., miséricordieusement, pieusement.

Piatozamen parla Jhesu Crist d'aquesta virtut en l' Avangili.

V. et Vert., fol. 62.

Jésus-Christ parle miséricordieusement de cette vertu en l'Évangile.

Cel que perdona pidosament, negus pechaz non remanra en lui.

Trad. de Bède, fol. 26.

Celui qui pardonne miséricordieusement, nul péché ne restera en lui.

CAT. Piadosament. ESP. PORT. Piadosamente. IT. Pietosamente.

(chap. Piadosamen; misericordiosamen.)

5. Pietat, Piatat, Pitat, Pidat, s. f., lat. pietatem, pitié, compassion, miséricorde, commisération. 

Li ric home an pietat tan gran 

De paubra gen, corn ac Cayn d' Abelh. 

P. Cardinal: Tos temps azir. 

Les hommes puissants ont si grande pitié de la pauvre gent, comme eut Caïn d'Abel. 

E 'l vostra pietatz que m guerisc' e m defenda. 

Folquet de Marseille: Vers Dieus. 

Et que la votre miséricorde me guérisse et me protége.

Ela 'l dis que mot avia gran piatat de lui. V. de Gaucelm Faidit.

Elle lui dit qu'elle avait moult grande pitié de lui.

S' eu trop vauc esperan 

Que m deia valer pidatz.

B. Zorgi: Atressi com lo. 

Si je vais trop espérant qui me doive valoir compassion.

Volc, per nostre salvamen,

Ancta, dolor e pena e mor suffrir

E pietat e turmen e cossir.

G. Figueiras: Del preveire.

Il voulut, pour notre salut, honte, douleur et peine et mort souffrir et commisération et tourment et chagrin.

Tro 'l dezir m' aucia

O que l' en prenda pitatz.

Peyrols: Per dan que.

Jusqu'à ce que le désir m'occise ou qu'il lui en prenne pitié.

CAT. Pietat. ESP. (Peidad) Piedad. PORT. Piedade. IT. Pietà, pietate, pietade. (chap. Piedat, piedats.)

6. Piatable, adj., digne de pitié, de commisération.

Si cum son pupilli e las vesoas e las autras personas pietablas.

(chap. Aixina com són pubilles y les viudes y les atres persones dignes de piedat.)

Trad. du Code de Justinien, fol. 15.

Ainsi comme sont pupilles et les veuves et les autres personnes dignes de pitié.

7. Piatados, adj., tendre, miséricordieux, compatissant.

Per forsa d' obransa 

Del Senhor piatados. 

Guillaume de Saint-Didier: Aissi cum a. 

Par force d'oeuvre du Seigneur miséricordieux.

De cor piatadosa. Eluc. de las propr., fol. 177. 

Tendre de coeur.

8. Piatansa, Piedansa, Pidanza, Pitansa, s. f., pitié, commisération, miséricorde.

Eu, cui dregz 

Non pot cobrar pidanza.

B. Zorgi: Ben es. 

Moi, à qui droit ne peut obtenir commisération.

Quar tot mon cor e m' esperansa 

Es en la tua piatansa.

Folquet de Marseille: Senher Dieus. 

Car tout mon courage et mon espérance est en la tienne miséricorde.

Merce e piedansa.

Aimeri de Peguilain: Tan fin. 

Merci et pitié.

Si t prezes de me merces 

O qualsque pitansa.

P. Raimond de Toulouse: Pessamen. 

S'il te prît de moi merci ou quelque pitié.

9. Impietat, Inpietat, s. f., lat. impietatem, impiété.

Me perdonaras la inpietat de mon peccat. V. et Vert., fol. 69.

Tu me pardonneras l' impiété de mon péché. 

CAT. Impietat. ESP. Impiedad. PORT. Impiedade. IT. Empietà, impietate, impietade. (chap. In + piedat : impiedat, la n dabán de la p : m.)

10. Expiacio, s. f., lat. expiatio, expiation.

La festa de expiacio, o purgacio. Eluc. de las propr., fol. 129. 

La fête d' expiation, ou purification.

CAT. Expiació. ESP. Expiación. PORT. Expiação. IT. Espiazione.

(chap. Expiassió, expiassions.)

11. Piadar, v., rendre pieux, affectueux.

Cuien lor fils piadar.

Marcabrus: L' autr' ier.

Pensent rendre leurs fils affectueux.


Pipa, s. f., pipe, barre, bâton, tuyau, tube.

Voyez Denina, t. III, p. 60.

Grossas fustas e pipas. Chronique des Albigeois, p. 79. 

Gosses (grosses) poutres et barres.

- Sorte de futaille, de tonneau.

XVIII pipas de vi a balhar. Docum. de 1376. Ville de Bergerac. 

Dix-huit pipes de vin à livrer. 

Qui vend pipa de vin. Fors de Béarn, p. 1086. 

Qui vend pipe de vin.

CAT. ESP. (tonel, barril) PORT. Pipa. (chap. Carretell, carretells de vi; barrica.)


Pissar, v., pisser, uriner.

Voyez Leibnitz, Coll. étym., p. 122; Aldrete, p. 362; Mayans, t. II, p. 224.

Ieu lur farai tal mal venir, 

Qu' una no fara mais pissar.

Le moine de Montaudon: Autra vetz. 

Je leur ferai venir tel mal, que l'une ne fera que pisser.

Es co l'orbs que pissa en la carrera. 

Lanza: Emperador. 

Il est comme l'aveugle qui pisse dans la rue. 

Prov. De tal en sai que pisson a presen,

Et, al beure, rescondo s dins maizo. 

P. Cardinal: Ricx hom. 

De tels j'en sais qui pissent en public, et, pour boire, se cachent dans maison.

Subst. et allusiv. Aital beutat...

Que perdon per un sol pissar. 

Le moine de Montaudon: Autra vetz. 

Telle beauté... qu'elles perdent par un seul pisser. 

CAT. Pixar. IT. Pisciare. (chap. Pixá, pixás (tindre pixera): yo me pixo, pixes, pixe, pixem o pixam, pixéu o pixáu, pixen; pixat, pixats, pixada, pixades.)

pixán a una cochera

2. Pis, s. m., pissat.

Donar per vin blanc, ner,

E pis d' egua per sabrier. 

T. de Bonnefoy et de Blacas: Seingn' En. 

Donner pour vin blanc, du noir, et pissat de jument pour saveur.

(chap. Pixat, pixats.)

3. Compissar, v., compisser, mouiller d'urine, remplir d'urine.

Soven compissas ta sabata.

(chap. Assobín pixes ta (la teua) sabata.)

T. de Bonnefoy et de Blacas: Seingn' En. 

Souvent tu compisses ton soulier.

Ja no sabra tant de gandill 

No il compisses lo groin e' l cill.

A. Daniel: Puois Raimons. 

Jamais ne saurait tant de détour qu'elle ne lui compissât le museau et le cil.

ANC. FR. Toute la tribale et suite des autres docteurs viendront illec compisser l'oeuvre et mesme passage. Contes d'Eutrapel, fol. 25.

vendredi 4 octobre 2024

Poizo, Poyzon - Polguar


Poizo, Poyzon, s. m., lat. potionem, potion, breuvage.

(N. E. Acordaros de la potion magique, la poción mágica de Panorámix, el druida, brebaje que bebía Astérix y todo el pueblo bretón para luchar contra los locos romanos; excepto Obélix, que se cayó en la marmita de pequeño y no le daban, pese a insistir. Carlos Rallo Badet se cayó en la marmita de la gilipollez en Calaceite.)

Eixecacóduls, haciendo escuela, Moncho, pedrolo, piedra, roca

Pueis gitara

La poizo e la malautia.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Puis il jettera la potion et la maladie.

A fag far poyzons, un dia, 

D' alcunas herbas que sabia.

(chap. Ha fet (va fé) fé possions, un día, d' algunes herbes que sabíe, coneixíe.)  

V. de S. Honorat.

A fait faire breuvages, un jour, d'aucunes herbes qu'il connaissait.

ANC. FR. Que je vos ai la poison quise

Qui bone est contre vostre mal. 

Vez la poison ci en present, 

Je l' aportai por vos garir. 

Roman du Renart, t. II, p. 358 et 359.

ESP. Poción. IT. Pozione. (chap. Possió, possions, per ejemple la possió mágica de Panorámix.)

2. Poizonar, v., donner des potions, abreuver, médicamenter, empoisonner, enivrer.

Mas el es soen en paor et en doptansa de poizonar o de beure la mort.

Liv. de Sydrac, fol. 107.

Mais il est souvent en crainte ou en incertitude de s'empoisonner ou de boire la mort. 

Fig. Ab sos belhs huoills amoros 

De qe m poizona e m faitura

Silh que m' a joya renduda.

B. de Ventadour: Aitantas bonas. 

Avec ses beaux yeux amoureux dont m'empoisonne et m'enchante celle qui m'a rendu la joie. 

Part. pas. Can l' auretz aisi poizonat.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Quand vous l'aurez ainsi médicamenté.

PORT. Peçonhentar. (chap. Medicá, medicás, medicamentá, medicamentás; tamé envenená, envenenás.)

3. Empoizonar, Enpoyzonar, v., empoisonner.

Qui tol ni trais ni men

Ni aucis ni empoizona.

P. Cardinal: L'arcivesque.

Qui prend et arrache et ment et tue et empoisonne.

Part. pas. Ni ja de lunh (: nulh) veri non er enpoyzonat.

Roman de Fierabras, v. 2031.

Ni jamais d'aucun venin ne sera empoisonné.

PORT. Empeçonhentar. (chap. envenená, envenenás)


Pol, s. m., lat. pullus, poulet, coq.

La natura del pol es que canta lo vespre... e 'l mati.

Naturas d'alcus auzels. 

La nature du coq est qu'il chante le soir... et le matin.

Anet al moli, e pres X pols que y avia bos e grosses amb una galina.

(chap. Va aná al molí, y va pendre deu pollastres que ñabíen bons y grossos en una gallina. Pol tamé pot sé lo gall.)

Philomena. 

Il alla au moulin, et prit dix poulets qu'il y avait de bons et gros avec une poule.

Il se disait en parlant des petits des oiseaux.

Ufriron doas tordolas 

Per ell e dos polz de colombas.

Trad. d'un Évangile apocryphe.

Ils offrirent deux tourterelles pour lui et deux petits de colombes.

Totz aucels naturalmen 

Noiris sos pols.

Brev. d'amor, fol. 51.

Tout oiseau naturellement nourrit ses petits. 

CAT. Poll. ESP. IT. Pollo. (chap. Pollastre, pollastres; poll, polls són los piojos; polla, polles : lloca, lloques, gallines ponedores que s' alloquen, cloca, cloques; cría, críes de muixons : pollet, pollets, polleta, polletes, sobre tot los de la gallina, pollastret, pollastrets, pollastreta, pollastretes; no confundí en la polleta o polla estreta de Mario Sasot, 

lo capsot franchiste de Saidí.)

2. Pola, s. f., poule.

No chant' auzels ni pola.

A. Daniel: En breu.

Ne chante oiseau ni poule.

Las polas fan atretal.

Deudes de Prades: Auz. cass.

Les poules font pareillement.

ANC. FR. Je n' ai chapon, oison ne pole.

Roman du Renart, t. II, p. 259.

CAT. ESP. Polla. (chap. Polla, polles; lloca, lloques; cloca, cloques. Vore lo nial. La polla del home, lo pene, se diu aixina perque está damún dels ous, pareix que los covo.)

3. Polhe, Polet, Pollet, s. m., poulet.

Mais volria una calha 

Estreg tener en mon se

No faria un polhe

Qu' estes en autrui sarralha.

Cercamons: Car vei.

Davantage je voudrais une caille étroitement tenir dans mon sein que je ne ferais un poulet qui fût en la clôture d'autrui.

Il se disait en parlant des petits des oiseaux.

Pelican es un auzels que ama mot sos poletz. Naturas d'alcus auzels.

Le pélican est un oiseau qui aime moult ses petits. 

Una colomba noiris los polletz de l' autra. V. et Vert., fol. 73.

Une colombe nourrit les petits de l'autre.

CAT. Pollet. ESP. Pollito. (chap. Pollet, pollets, polleta, polletes.)

4. Pollat, s. m., poulet.

L' emportet plus leu assatz

Que no fai l' aygla un pollatz.

Trad. de l'Évangile de Nicodème. 

Escudo español en el suelo de la embajada de la Santa Sede

L'emporta plus légèrement beaucoup que ne fait l'aigle un poulet. 

CAT. Pollastre. IT. Pollastro. (chap. Pollastre, pollastres; pollastret, pollastrets.)

5. Polier, s. m., poulailler, marchand de volaille.

Que cascun polier, que d'ayssi enans tenra o menara bestia, fazen lo mestier de polaria. Cartulaire de Montpellier, fol. 186.

Que chaque poulailler, qui dorénavant tiendra, ou mènera bête, faisant le métier de poulaillerie.

ESP. Pollero. (chap. Pollé, pollés : los que se encarregaben del menesté u ofissi de pollería, mercadé de pollastres y volatils o avería.)

6. Polieyra, s. f., poulaillère, marchande de volaille.

Que cascun polier e cascuna polieyra. Cartulaire de Montpellier, fol. 186.

Que chaque poulailler et chaque poulaillère.

(chap. pollera, polleres : mercaderes, venedores de avería, volatils, pollastres y demés muixons pera minjá.) 

7. Polaria, s. f., poulaillerie, commerce de volaille.

Cascun home e cascuna femena, que uze del mestier de polaria, portan gals o galinas, o pols o polas. Cartulaire de Montpellier, fol. 186.

Retrato de Jaime I, por Jaume Mateu. Museo de Arte de Cataluña.

Chaque homme et chaque femme, qu'il use du métier de poulaillerie, portant coqs ou gelines, ou poulets ou poules.

ESP. Pollería. (chap. Pollería, comers de pollastres, volatils, avería, muixons pera minjá.)

8. Pouzi, Polzi, s. m., poussin, poulet.

Prendetz la carn d'un auco tenre

O de vacca o de pouzi.

(chap. Prenéu la carn d' una oca tendra o de vaca o de pollastret, pollet; tamé pot sé lo pollet del colom, un colomet o pichó. Yo ne vach minjá bastans de chiquet y de sagal.)

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez la chair d'un oison tendre ou de vache ou de poulet.

Si las peiras eran pa... 

E li pueg bacon e pouzi.

(chap. Si les pedres foren pa... y los puchs (collets) cuixots y pichons. Siríe tanta la gloria que 'n parlaríe la historia...)

P. Cardinal: Tan son.

Si les pierres étaient pain... et les coteaux jambons et poulets.

Il se disait en parlant des petits des oiseaux.

Pan' al auzel son pouzi.

Marcabrus: Soudadier per. 

Vole à l'oiseau son petit. 

ANC. FR. Les poules... avec quelle diligence et sollicitude traitent-elles leurs poulcins étendant leurs aeles. 

Amyot, trad. de Plutarque. Morales, t. II, p. 129. 

IT. Pulcino.

9. Polin, Poli, s. m., poulain.

Aras naiso dui poli

Bel e borden, ab saura cri.

Marcabrus: Dirai vos.

Maintenant naissent deux poulains beaux et bondissants, avec blonde crinière.

Ieu doney a son senhor polin paissen.

Le Comte de Poitiers: Companho.

Je donnai à son seigneur poulain paissant.

CAT. Pollí. ESP. Pollino. PORT. Poldro. IT. Poledro, puledro.

(chap. Pollino, pollinos, cría del burro, ruc, ase, acémilaburretruquetaset, com lo fill que tingue Carlos Rallo Badet.)

Una sagala que vivíe a un poble del Matarraña, Pepa,


Polce, Pouse, Polzer, Pauzer, Poze, Pous, Poutz, s. m., lat. pollicem, pouce.

Fa m batre 'ls polces

Cum li martel can fero sus l' enclutge. 

Leys d'amors, fol. 20.

Me fait battre les pouces comme les marteaux quand ils frappent sur l'enclume.

Vi 1 polzer de trop gran blancor. 

Tres gotas de sanc ichiro tantost del poze.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 80. 

Vit un pouce de fort grande blancheur. 

Trois gouttes de sang sortirent aussitôt du pouce.

Metre pogratz per la nar

Amdos los pouses, ses mal far.

Roman de Jaufre, fol. 12.

Mettre vous pourriez dans la narine les deux pouces, sans mal faire.

Segon la longitut del dit pous. Trad. d'Albucasis, fol. 3.

Selon la longueur dudit pouce. 

Premier apelam... poutz. Eluc. de las propr., fol. 49.

Le premier nous appelons... pouce. 

Pouzer a nom l' arteill premers.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Pouce a nom l'orteil premier.

- Ergot.

Pouze, talo et arteill gros.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Ergot, talon et gros orteil.

CAT. Polse. IT. Pollice. (chap. Pols, polsos; pulsera, pulseres (tamé patilla, patilles); lo dit gros se diu pulgar (pun 2 y 3) perque té pols, se note la intermitensia de la sang o sanc; un púlsar es paregut.)

2. Polga, s. f., pouce.

Premier apelam polga. Eluc. de las propr., fol. 49.

Le premier nous appelons pouce.

3. Polguar, s. m., pouce.

Tota la ley qu'el plus de las gens au

Escriuri' eu en un petit de pelh,

En la meitat del polguar de mon guan.

P. Cardinal: Tos temps.

Toute la loi que le plus des gens ont, j' écrirais sur un peu de peau, sur la moitié du pouce de mon gant.

ESP. Pulgar. PORT. Polgar, polegar.

dimanche 12 mai 2024

Lexique roman; Mailla - Hueimais

 

Mailla, s. f., lat. macula, maille, tache.

Apel' om mailla sella taca

Que a el peitz e 'l ventre.

Auzel jove fai auzel ros

Ab grossa mailla, ab hueills senros.

Deudes de Prades, Auz. cass.

On appelle maille cette tache qu'il a à la poitrine et au ventre.

Oiseau jeune fait oiseau roux avec grosse maille, avec yeux couleur de cendre.

Auzel jove fai auzel ros  Ab grossa mailla, ab hueills senros.


- Maladie de l'oeil.

L' auzel cant a mal en l' ueil, 

Mailla o colp o escurdat.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

L'oiseau quand il a mal à l'oeil, maille ou coup ou obscurité.

Passio de uelhs dita taca o malha. Eluc. de las propr., fol. 83. 

Maladie d'yeux dite tache ou maille. 

Polvera faitz, puis gitatz ne 

Ins en l' ueill, on la mailla s te.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Faites de la poudre, puis jetez-en au-dedans de l'oeil, où la maille se tient. 

CAT. ESP. Malla. PORT. Malha. IT. Maglia.

2. Maillat, adj., maillé, tacheté. 

Braguier maillat e ben triat.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Brayer maillé et bien distinct.


Maillol, Malhol, s. m., lat. malleolus, marcotte de vigne, crossette. 

En la cartayrada plantada, hy entron MDCCCXVI malhols.

Trad. du Traité de l'Arpentage, 2e part., Prél. 

Dans la quartonnée plantée, y entrent dix-huit cent seize crossettes.

- Jeune vigne.

Am isserment, e tot aquo que del malhol issira.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. CXVI, fol. 92.

Avec sarment, et tout ce qui de la jeune vigne sortira.

S' afronta aquest cazals e aquest maillols... ab las carreiras comunals. Tit. de 1234. Arch. du Roy., Toulouse, J. 322. 

Se confronte ce casal et cette jeune vigne... avec les chemins communaux.

ANC. FR. En ung mailhol ou vigne nouvellement plantée. 

Lett. de rém. de 1459. Carpentier, t. III, col. 1132.


Maire, Mayre, s. f., lat. matrem, mère.

Maires de Dieu, verges emperairitz.

(chap. Mare de Deu, virgen emperadora o emperatrís o emperatriu

ESP. Madre de Dios, virgen emperatriz.)

R. Gaucelm: Ab grans trebals. 

Mère de Dieu, vierge impératrice.

Ai tal dol al departir 

Cum a l' enfans, qui 'l vol ostar 

De sa mair', et aillors portar. 

Guillaume de la Tour: Plus que las. 

J'ai telle affliction au départir comme a l'enfant, qui veut le séparer de sa mère, et porter ailleurs. 

Fig. Fin' amors es sa maires.

Raimond de Tors de Marseille: Ar es dretz. 

Pure amour est sa mère. 

Gola es maire de non continensia. Trad. de Bède, fol. 41. 

(chap. La gola es la mare de la incontinensia; gula.)

Bouche est mère de non continence. 

Loc. No l' en fara servizi lo filh ma maire.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 5. 

Ne lui en fera pas service le fils de ma mère. 

E 'l melhor rey que anc nasquet de maire. 

Bertrand de Born: Mon chan fenisc.

Et le meilleur roi qui oncques naquit de mère.

Cette dernière façon de parler se trouve dans l'Évangile; Jésus-Christ dit à ses disciples: Amen dico vobis, non surrexit inter natos mulierum major Joanne Baptista.

Trad. du N. Test. S. Matth., ch. 11. 

ANC. FR. L'en ne trove mès vérité 

En nul home de mère né. Roman du Renart, t. 1, p. 81.

Nus homs qui soit de mère nés. Roman de la Rose, v. 16551.

N' onques nulz homs de mère nés. 

Roman du châtelain de Coucy, v. 3324.

Adjectiv. A la festa de lor mayre gleysa, so es assaber a la Sanct Jacmes.

Tit. de 1283. DOAT, t. XCI, fol. 213. 

A la fête de leur mère église, c'est à savoir à la Saint-Jacques.

- Matrice.

(chap. Matrís; ESP. Matriz)

En la maire de la femna a VII cambras.

A son remudar, si eversa la maire, e l' efas vai fors.

Liv. de Sydrac, fol. 26 et 65.

En la matrice de la femme il y a sept compartiments.

A son remuer, la matrice se renverse, et l'enfant va hors.

ANC. CAT. Maire. CAT. MOD. Mare (mara). ESP. PORT. IT. Madre. 

(chap. Mare, mares. En andalús encara diuen mare.)

- Lit d'un fleuve.

Ichi contra 'l soda de Babilonia seguen la mayre del fluvi de Nil.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 189. 

Sortit contre le soudan de Babylone en suivant le lit du fleuve de Nil.

(chap. Cuan un riu sen ix de mare.)

2. Mairastra, Mayrastra, s. f., marâtre, belle-mère.

Accusem la pros Clariana

Nostra mayrastra.

N' es intratz 

On es sa mayrastra marrida.

V. de S. Honorat. 

Accusons la vertueuse Clariane, notre marâtre. 

Il en est entré où est sa marâtre méchante. 

ANC. ESP. Madrastra. PORT. Madrasta. IT. Matrigna. 

(chap. Madrastra, madrastres.)

3. Mayrina, s. f., lat. matrina, marraine.

O ab pairis o ab mayrinas. V. et Vert., fol. 19. 

(chap. O en padrins o en padrines.)

Ou avec parrains ou avec marraines.

ANC. CAT. Mairina. ESP. Madrina. PORT. Madrinha.

(chap. Padrina, padrines, la que te porte a batejá en lo padrí. Los dos són los padrins.)

4. Matrona, s. f., lat. matrona, matrone, sage-femme.

Matrona, levayriz d'enfant. Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Matrone, accoucheuse d'enfant. 

CAT. ESP. PORT. IT. Matrona.

- Matrice.

La femna, cant vol efantar, las junhturas lhi alargo la una de l'autra, exceptat la matrona. Liv. de Sydrac, fol. 26.

La femme, quand elle veut enfanter, les jointures lui élargissent l'une de l'autre, excepté la matrice.

5. Comaire, Comayre, Comaira, s. f., commère.

Ome am sa comayre. V. et Vert., fol. 19. 

(chap. Home en sa comare.)

Homme avec sa commère.

Ben fai com comeira. 

Le troubadour de Villarnaud: Mal mon. 

Il fait bien comme commère.

Que 'l filha c' an de comayre,

Fan lur nepta al maridar.

B. Carbonel: Tans ricx. 

Vu que la fille qu'ils ont de commère, ils font leur nièce au marier.

CAT. Comare. ESP. PORT. Comadre. IT. Comare. (chap. Comare, comares. En home: compare, compares.)

6. Maternal, Mayrenal, adj., maternel.

Los bens paternals e maternals. Cartulaire de Montpellier, fol. 219.

(chap. Los bens paternals, paterns, y maternals, materns.)

Les biens paternels et maternels. 

A totz autres bens payrenals e mayrenals. 

Tit. de 1399. Hist. de la mais. de Turenne, Justel, p. 135. 

A tous autres biens paternels et maternels.

CAT. ESP. PORT. Maternal. IT. Maternale. (chap. Maternal, materno o matern; maternals, maternos o materns.)

7. Mayritz, s. f., lat. matrix, matrice. 

Mayritz, es membre de femna especial.

Ret apta la mayritz a conceptio.

Eluc. de las propr., fol. 59 et 30. 

Matrice, c'est membre spécial de femme. 

Rend la matrice apte à conception.

- Mère, en parlant des végétaux.

Mezolh del aybre per alcus ditz mayritz.

Eluc. de las propr., fol. 185. 

La moelle de l'arbre dite mère par aucuns. 

CAT. Matris. EST. PORT. Matriz. IT. Matrice. (chap. Matrís.)

8. Mairal, adj., principal, mère.

Que se curon totas las cavas mairals dels ditz termenals.

Tit. de 1398. DOAT, t. LIV, fol. 169.

Que se nettoient toutes les caves mères desdits termaux.

Substantiv. Que las mairals antiquas dels digz termenals se curon.

Tit. de 1398. DOAT, t. LIV, fol. 169.

Que les mères antiques desdits termaux se nettoient.

(chap. La mare del vi, la solada o solera antiga.) 


Mais, Mai, Mas, Ma, adv., lat. magis, plus, davantage. 

Voyez Muratori, Diss. 33, et Ihre, Ind. voc. mesogoth., p. 177.

Ela daria lur en aitant com altre, e mais. 

Titre de 1168. 

Elle leur en donnerait autant comme autre, et plus. 

Plus l' esgart, mais la vey abelhir.

B. de Ventadour: Quan la fuelha. 

Plus je la regarde, plus je la vois briller. 

Aquil que an mais d' aver 

Son pus cobe e pus savais.

J. Esteve: Planhen ploran. 

Ceux qui ont davantage d'avoir sont plus convoiteux et plus vilains.

ANC. FR. Saül enquist de nostre Seigneur s'il déust pursieure mais les Philistins. Anc. trad. des Liv. des Rois, fol. 17. 

Je ne puis mais cest mal soufrir.

Fables et cont. anc., t. IV, p. 154.

Si que nulhs ne le poroit inciter à ce qu'il fût mais évesques.

Chronique de Cambray, fol. 46.

- Employé comme adverbe de comparaison et suivi de QUE.

Am e dezire 

Mais qu' ieu no fas parven. 

Guillaume de Cabestaing: Lo dous. 

J'aime et désire plus que je ne fais semblant. 

Cuion que valha mais 

Hom messongiers que verais.

P. Cardinal: Pus ma boca. 

Pensent que vaille plus homme menteur que véridique.

Adv. comp. Totz gueritz sera

Ades per ma e ma.

P. Cardinal: Sel que fes. 

Tout guéri sera désormais de plus en plus. 

Jeu, mai que mai, 

Ma domna, ieu sai 

Que vos mi donatz joy e pretz.

P. Rogiers: Per far esbaudir. 

Moi, de plus en plus, ma dame, je sais que vous me donnez joie et mérite.

Eu vos am mais e plus.

Folquet de Romans: Domna ieu pren. 

Je vous aime davantage et plus.

Sol que de mais adenant no s' emprenda.

B. Tortis: Per ensenhar. 

Seulement que de plus en avant il ne s'embarrasse pas.

Lo soleilhs mays de sotz la ve 

On mays l' encontra lunh de se.

Brev. d'amor, fol. 33.

Le soleil plus dessous la voit où plus il la rencontre loin de soi.

- Mais, désormais.

La genser dona que s mir 

En tot lo mon, ni anc fos, ni er mais.

T. de Thomas et de Bernado: Bernado. 

La plus belle dame qui se voie en tout le monde, et qui fut oncques et sera désormais. 

Loc. Dousa amiga, no 'n puesc mays.

P. Rogiers: Dousa amiga. 

Douce amie, je n'en puis mais.

Qu' en puesc mais, s' Amors mi vol aucire? 

Folquet de Marseille: Tant m'abellis. 

Qu'en puis-je mais, si Amour me veut occire? 

ANC. FR. Ains se laissent aller en des travaux et miseres extremes, en chastiant leur corps qui n'en peult mais. 

Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. IV, p. 243. 

Biau doz sire, qu'en puis-je més?

Roman du Renart, t. III, p. 154.

Que si d'un frère mort la sanglante vengeance 

T'a mis le glaive au poing, hé! qu'en peut mais la France?

Hé! qu'en peut mais le roy?

Dubartas, p. 423. 

Tos los temps que mays sia, 

E tos sels que vendran.

V. de S. Honorat. 

Tous les temps que plus soit (quelle qu'en soit la durée), et tous ceux qui viendront.

Que mais ni meins no i tanhia.

Cadenet: Hueimai m'auretz. 

Que plus ni moins n'y convienne. 

Aconpanhadas, cascuna am M cavalcans, qui mays, qui mens.

Lett. de Preste Jean à Frédéric, fol. 19. 

Accompagnées, chacune avec mille cavaliers, qui plus, qui moins.

Substant. El mais de quan vey mi desplatz. 

Folquet de Romans: Tornatz es. 

Le plus de combien je vois (quoi que ce soit que je voie) me déplaît.

Loc. De tot lo mon a 'l mielz e 'l mai.

P. Vidal: Pois ubertz. 

De tout le monde il a le mieux et le plus.

- Prép. Excepté, hormis. 

Per que tug amador 

Son guay e cantador, 

Mas ieu que plan e plor.

B. de Ventadour: Lo gens temps. 

C'est pourquoi tous les amoureux sont gais et chanteurs, excepté moi qui gémis et pleure.

- Conj. Mais.

Tot jorn suefri aital batalha, 

Mas la nueg trag peior trebalha.

Arnaud de Marueil: Dona genser. 

Tout le jour je souffre tel combat, mais la nuit je traîne pire tourment.

Una domna m det s'amor... 

Mas aras sai, per vertat, 

Que 'lh a autr' amic privat.

B. de Ventadour: Acossellatz mi. 

Une dame me donna son amour... mais maintenant je sais, par vérité, qu'elle a autre ami privé.

- Que, si ce n'est.

No faitz mais gabar e rire, 

Dona, quan ren vos deman.

B. de Ventadour: Amors e que. 

Vous ne faites que railler et rire, dame, quand je vous demande quelque chose.

Al meu chan, neus ni glatz 

No m' ajuda, ni estatz, 

Ni res, mas Dieus et amors. 

Alphonse II, Roi d'Aragon: Per mantas. 

Dans mon chant, neige ni glace ne m'aide, ni été, ni rien, si ce n'est Dieu et amour. 

Aquesta vida non es mays mortz. V. et Vert., fol. 27. 

Cette vie n'est que mort.

Que val viure ses amor, 

Mas per far enueg a la gen?

B. de Ventadour: Non es meravelha. 

Que vaut vivre sans amour, si ce n'est pour faire ennui à la gent?

Dans ce sens, suivi de QUE ou de DE, il sert à former une conjonction composée.

Bona domna, plus no us deman 

Mas que m prendatz per servidor. 

B. de Ventadour: Non es. 

Bonne dame, je ne vous demande pas plus, excepté que vous me preniez pour serviteur. 

Al res no y a mais del murir, 

S' alqun joy non ai en breumen.

G. Rudel: Pro ai del. 

Il n'y a pas autre chose si ce n'est du mourir, si quelque joie je n'ai dans peu.

Res de be no y falh, mas quan merces.

P. Raimond de Toulouse: Si cum seluy. 

Rien de bien n'y manque, si ce n'est que merci.

Ni es belhs aculhimens

Mas quan d'aquels qu' elha fai.

Giraud le Roux: A la mia fe. 

Ni il n'est bel accueil si ce n'est que de ceux qu'elle fait.

ANC. FR. Il disoit que foy et créance estoit une chose où nous devions bien croire fermement, encore n'en feussiens-nous certeins mez que par oïr dire. Joinville, p. 14. 

Ne vot autrement pugnir mais que il les osta de l'onor où il les avoit mis.

Gestes de Louis le Débonnaire, Rec. des Hist. de Fr., t. VI, p. 150. 

Ainsi en revenimes sanz riens perdre mès que ce que le mestre de saint Ladre y avoit perdu. Joinville, p. 177.

IT. Non avea pianto ma che di sospiri. Dante, Inf., IV.

On a dit MAR pour MAIS, MAS: 

Un sirventes, si pogues, volgra far 

Que agrades e plagues a la gen, 

MAR no 'l sai far.

R. Gaucelm: Un sirventes. 

Un sirvente, si je pouvais, je voudrais faire qui convînt et plût à la gent, mais je ne sais pas le faire. 

Car no devetz sofrir 

Entendedor MAR un.

Amanieu des Escas: En aquel mes. 

Car vous ne devez souffrir qu'un soupirant.

- Combiné avec JA.

Ja no 'n parlarai mais.

Pierre de Bussignac: Sirventes. 

Je n'en parlerai jamais. 

ANC. FR. Jà en ma vie

Ne verrai mais si bele chose.

Fables et cont. anc., t. II, p. 434. 

Jà n' aurés mais un si loial ami 

Ne jamès jour ne pourrez recouvrer.

Le Roi de Navarre, chanson 30.

Voyez JA.

- Combiné avec ANC.

Anc nulh temps mais aital ardor 

Non ac mos cors ni no senti.

Amanieu des Escas: Dona per cui. 

Oncques plus en nul temps telle ardeur n'eut mon coeur ni ne sentit.

Non auzis anc mais parlar 

Qu'om chant, quan plorar deuria.

B. de Ventadour: En abril.

Je n'ouïs oncques plus dire qu'on chante, quand on devrait pleurer.

ANC. FR. Oncques mais rois, ne quens, ne dus 

N' oïrent de millor estoire.

Fables et cont. anc., t. IV, p. 80. 

Mais elle lui dit que le galand estoit entré d' advanture léans et qu' oncq mais y avoit esté que celle fois. Les Quinze Joyes de Mariage, p. 185. Quant li sires l' ad entendu, 

Unques mais si dolans ne fu.

Marie de France, t. 1., p. 90. 

Car ains mais ne pot nus garir. Roman del conte de Poitiers, v. 744.

Voyez ANC.

CAT. May. ANC. ESP. Mais. ESP. (mas : pero) MOD. PORT. Mas. IT. Ma.

(chap. Pero.)

2. HueimaisOimais, adv., désormais

Voyez HOI.