Qu'en maints beaux lieux j'ai fait le courtois avec vous et j'ai chevauché avec vous pour la guerre.
CAT. Ab. (N. E. que se fija como amb.)
AB roman fut quelquefois employé dans le sens général de AB latin, et
rendu en français par la préposition PAR.
Tro sia totz adoussatz
AB ben dir et AB merce.
B. de Ventadour: Conort era.
Jusqu'à ce qu'il soit entièrement adouci par bien dire et par merci.
Adonc solia ieu pensar
Cum mi pogues d' amor jauzir
AB cavalgar et AB garnir
Et AB servir et AB donar.
B. de Ventadour: En abril quan.
Alors j' avais coutume de penser comment je pusse jouir d' amour par le chevaucher et par le parer et par le servir et par le donner.
Quelquefois, mais rarement, des manuscrits offrent AP pour AB; il arrive
aussi qu'on trouve A pour AB. Voyez A.
AB, joint à d' autres mots, forme des adverbes composés ou des conjonctions composées.
Adv. comp. Can que dirn tart o AB ORA.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Combien qu'il dîne tard ou de bonne heure.
Conj. comp. AB PAUC ieu d' amar no m recre
Per enueg dels lauzenjadors.
Folquet de Marseille: Ab pauc.
Peu s'en faut que je ne me lasse d' aimer par ennui des médisants.
Voyez les divers mots précédés par AB quand il n'a pas le sens ordinaire
d' avec, et notamment QUE, SOL, TAN et AITAN.
Au, prép. du roman AB, avec.
Ce changement du B en U ne se trouve, pour cette préposition, que dans les ouvrages des Vaudois, quoique les troubadours l' eussent adopté pour plusieurs autres mots.
Et je sais toute l'affaire d'amour et tout ce qui convient à la galanterie.
Abbat, s. m., lat. abbatem, abbé, chef de l' abbaye.
San Sylvan elegron abbat.
V. de S. Honorat.
Ils choisirent abbé saint Sylvain.
Fals preveires e fals abatz.
Marcabrus: Pus mos coratges.
Faux prêtres et faux abbés.
ANC. FR. Esluirent l' abbet de S. Martin de Tournay.
Chronique de Cambrai.
Cat. Esp. Abad. Port. Abbade. IT. Abbate.
2. Abbadessa, s. f. abbesse.
La dicha madona la abbadessa.
Tit. Du XIIIe siècle, Doat, t. VIII, fol. 263.
Ladite madame l' abbesse.
CAT. Abadessa. ESP. Abadesa. PORT. IT. Abbadessa.
3. Abadia, s. f., abbaye, maison de religieux gouvernée par un abbé.
Et es intratz en l' abadia.
El temps que santz Amantz governet l' abadia.
V. de S. Honorat.
Et il est entré dans l'abbaye.
Au temps que saint Amant gouverna l'abbaye.
Cat. Abadia. Esp. Abadía. Port. It. Abbadia.
ABC, s. m., abécé.
Tres letras de l' abc
Apprendetz, plus no us deman,
A. M. T.; quar atretan
Volon dire com: "Am te."
Cadenet: Amors.
Apprenez trois lettres de l' abécé, je ne vous demande pas davantage,
A. M. T.; car elles veulent dire autant que: “J' aime toi.”
ANC. FR. Il vos apenra l' abc.
Fabl. et cont. anc. t. IV, p. 436.
CAT. Libre... appellat dictionari... segunt l' ordre del abc.
Sánchez, Colec. de poes. cast. not. t. 1, p. 78.
Esp. Sin aver aprendido el abc...
Las letras de abc.
Aldrede, Del origen, etc., p. 124 et 140.
PORT. Per todas as mais letras do abc a que se pode ajuntar.
D. Nunes do Lião, Ortog. port., p. 160.
IT. Credo che voi sapeste l' abc.
Boccaccio, Decameron VI, 5.
(N. E. https://lo-decameron.blogspot.com/2020/08/jornada-sexta-novela-quinta.html “- Siñó, crec que su creuríe si mirántos creguere que sabéu lo abecé.”)
(N. E. alphabeto divisa) Il s'est dit des trois lettres A, B, C, placées en la marge intermédiaire de deux exemplaires d'une charte ou d' autres pièces écrites sur une même feuille, que l'on séparait en coupant par le milieu ces lettres, de manière que, par le rapprochement des deux exemplaires, elles servissent de contrôle mutuel, devenant, l'une à l'égard de l'autre, la souche et le talon:
Doas cartas partidas per A B C.
Tit. de 1246, Doat, t. XXIX, fol. 304.
Deux chartes partagées par a b c.
Aquestas presens cartas per A B C partidas.
Tit. de 1348, Doat, t. CXXXIX, fol. 233.
Ces présentes chartes partagées par a b c.
Et même on a dit A B C D dans le même sens:
Duas cartas partidas per A B C D.
Tit. de 1239, Doat, t. CXXVII, fol. 36.
Deux chartes partagées par a b c d.
2. Abece, s. m, abécé.
Adoncx Jhesus a dich darre
D' outra en outra tot l' abece.
Trad. d'un évangile apocr.
Alors Jésus a dit couramment d'outre en outre tout l' abécé.
ANC. FR. Lor novoz sont avant chanoine
Qu'il aient apris l' abécé.
Fabl. et cont. anc. t. 1, p. 305.
CAT. No entender ó no saber el abecé.
Diction. catal.-castel.-lat.
ESP. Las letras del alphabeto ó abecé griego.
Mariana, lib. IV, cap. 20.
PORT. Os Gregos sohião contar pelas letras do seu abece.
Barreto, Ortogr. da lingua port., p. 16.
3. Becedari, s. m., abécédaire.
Seguen las letras del becedari.
Leys d'amors, fol. 151.
Suivant les lettres de l' abécédaire.
CAT. Abecedari. ESP. PORT. Abecedario. IT. Abbecedario.
Abdicar, v. lat. abdicare, abdiquer, abandonner.
Et fo compellit abdicar et leyschar totas las sobredeytas causas.
Priv. conc. par les rois d' Angleterre, p. 29.
Et fut contraint d' abandonner et laisser toutes les susdites choses.
CAT. ESP. PORT. Abdicar. IT. Abdicare.
Abech, s. m., vent du sud-ouest.
Mayans, t. II, p. 249, dit que le mot espagnol lebeche vient de l' arabe.
Tempesta d' aquilon, eyssiroc e l' abech
Los parton de la terra.
V. de S. Honorat.
Tempête d' aquilon, eyssiroc et vent de sud-ouest les séparent de la terre.
ANC. FR. L' ung loue le siroch, l' aultre le bech, l' aultre le guarbin, etc.
Rabelais, liv. IV, chap. 43.
Le vent se tourna en lebeche, qui est entre le midi et le ponant.
Amyot, Tr. de Plutarque, Vie d' Antoine.
ESP. Lebeche. IT. Libeccio.
Abelha, s. f. lat. apicula, abeille.
Lo plus dignes auzels del mon es l' abelha.
Liv. de Sydrac, fol. 117.
Le plus digne oiseau du monde est l' abeille.
CAT. Abella. ESP. Abeja. PORT. Abelha, IT. Ape.
2. Apier, s. m. lat. apiarum, ruche, apier.
Los eissams se van pausar de un apier en autre... Que si l' aysam que salhira de tal apier, aquel de qui es lo siec, per ben que vaya en un autre apier, etc.
Trad. du tr. de l' arpent., 2e part., c. I.
Les essaims vont se poser d'une ruche en une autre... Que si l' essaim qui sortira de telle ruche, celui de qui il est le suit, bien qu'il aille en une
autre ruche, etc.
ANC. FR. Apier.
Il se trouve dans le Dictionnaire de Cotgrave.
ESP. Abejero. IT. Apiario.
(N. E. chap. abellá, com lo de Rampí a Beseit)
Abeston, s. m., du grec *gr (asbestos), abeste, amiante.
Abeston es peyra en color ferrenca... no pot escantir una vetz alumnada.
Eluc. de las propr., fol. 185 et 180.
Abeste est pierre en couleur de fer... une fois allumée, elle ne peut s' éteindre.
ANC. FR. Abestos vient de la cuntrée...
Ceste pierre a de fer culur.
Trad. de Marbode, col. 1663.
ESP. PORT. IT. Asbesto. (amianto)
Abet, s. m. lat. abietem, sapin.
Abet creys en haut, et es drech quays ses tota tortuozitat.
Eluc. de las propr., fol. 198.
Le sapin croît en haut, et est droit presque sans aucune tortuosité.
On lit dans Borel, v° SAP: “Il y a au pays de Foix... un ancien sapin
qu'on nomme l' abet coronal, c'est-à-dire sapin couronné, en mémoire de ce qu' autrefois trois rois dînèrent dessous.”
CAT. Abet. ESP. Abeto. PORT. IT. Abete, Abeto. (chap. sapí.)
2. Abadia, s. f., du lat. abies, forêt de sapins.
(chap. sapiná; de pi, piná)
E trobei un' amairitz
A l' ombraill d' un' abadia.
B. Zorgi: L'autr'ier.
Et je trouvai une amoureuse à l' ombre d'un lieu planté de sapins.
ANC. FR. An un destour d'une abaie
Qui sembloit bien estre erbaie.
Le Renart contrefait, Robert, t. II, p. 300.
IT. Abetaia.
Abet, s. m., finesse, ruse.
Adoncx que m val lauzenjars ni abetz?
Rambaud de Vaqueiras: Non puesc saber.
Donc que me vaut flatter ni finesse?
Baros, so ditz Lucatz, ab vostres mals abetz.
Guillaume de Tudela.
Barons, ce dit Lucas, avec vos mauvaises ruses.
ANC. FR. Li déables par son abet
Li preudome conchié a.
Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. t. II, p. 369.
Car la vielle set trop d' abet.
Roman du Renart, t. III, p. 312.
2. Abeta, S. f., fraude, ruse.
Mas malvestatz, que lor laissa l' abeta,
Lor tolh vezer que es fals ni es fi.
P. Cardinal: Prop a guerra.
Mais la méchanceté, qui leur laisse la fraude, leur ôte de voir ce qui est faux et ce qui est vrai.
3. Abetairitz, s. f., trompeuse.
Qu' eras me soi departitz
D' una fals' abetairitz.
Giraud de Borneil: L'autr'ier.
Que maintenant je me suis séparé d'une fausse trompeuse.
Lo marabeti marritz
Que m det un' abetairitz.
Raimond de Miraval: Chant quan.
Le mauvais maravedis qu'une trompeuse me donna.
4. Abetar, v., tromper, ruser.
Per so no vuells que m' abet
Lauzengiers ni mal parlaire.
Raimond de Miraval: Cel que de.
Pour cela je ne veux que flatteur ni médisant me trompe.
ANC. FR. Lui ne peut-il mie guiler
Ni engigner ni abeter.
Fabl. et cont. anc. t. II, p. 366.
ANC. ESP. No lo facen per al si non que te abeten.
Poema de Alexandre, cop. 360.
Abhominatio, s. f., lat. abominatio, dégoût, abomination.
Ce mot a signifié premièrement dégoût.
Fastig es abominacio no voluntaria de vianda et de beuragge.
Eluc. de las propr., fol. 91.
Dégoût est abomination involontaire de viande et de boisson.
El mezeis lo demoni, que fai far lo peccat e lo procura, n'a fasti et abhominatio, cant hom lo fay.
V. et Vert., fol. 19.
Le démon lui-même, qui fait faire le péché et le procure, en a dégoût et abomination, quand on le commet.
Balansa falsa es abhominacios a Deu.
Trad. de Bède, fol. 47.
Balance fausse est abomination devant Dieu.
ANC FR. La mente conforte l' estomac, donne appétit de mangier et oste abomination. Liv. de physique, Roquefort, t. 1, p. 8.
Bien que je fusse triste et lourd et absorbé et paresseux, maintenant je suis hardi et gai.
Estat ai molta setmana
abrossitz en gran languor.
Deudes de Prades: Belha m'es.
J'ai été mainte semaine absorbé en grande langueur.
Per la bona cuia m' esgau
E per l' avol sui abruzitz;
D' aital cuiar douz et amar
Es totz lo segles replenitz.
Marcabrus: Doas cuidas.
Par la bonne pensée je me réjouis, et par la mauvaise je suis attristé; tout le siècle est rempli de tel penser doux et amer.
2. Abruzia, s. f., tristesse, accablement.
Senes grant abruzia.
Gui d' Uisel: Pois tan es.
Sans grande tristesse.
Absinti, s. m., lat. absinthium, absinthe.
Absinti es herba cauda, seca et sobreamara.
Eluc. de las propr., fol. 200.
L' absinthe est une herbe chaude, sèche et très amère.
2. Absens, s. m., absinthe.
Les divers manuscrits dont l'exemple suivant est tiré offrent absens, ascens, eyssens.
Que fel mesclat ab absens
M' es endevengutz pimens.
Bertrand de Born: S' abrils.
Vu que fiel mêlé avec absinthe m' est devenu piment.
3. Eyssens, s. m., absinthe.
Que fel mesclat ab eyssens
M'es endevengutz pimens.
Bertrand De Born: S' abrils.
Vu que fiel mêlé avec absinthe m'est devenu piment.
Ce mot a été employé, en français, comme masculin et comme féminin; il n'a conservé que ce dernier genre. Malherbe l' avait employé figurément au pluriel et au féminin.
ANC FR. Quand tu la vois si dignement
Adoucir toutes nos absinthes.
Malherbe, Odes, liv. III.
ANC. ESP. Oviemos del absincio largamente á beber.
Leur a déchiré leur voile, et ils vont à mât dégarni.
Coma son homes de mar, que, tantost com auzon la vos del regidor principal, corron, com belugas de fuoc, per cordas e per albres, a far son mandamen. V. et Vert., fol. 54.
Comme sont les hommes de mer, qui, aussitôt qu'ils entendent la voix du commandant principal, courent, comme bluettes de feu, par cordages et par mâts, pour faire son commandement.
Le catalan a la locution a arbre sec. (N. E. “ad albre sec” aquí arriba.)
ANC. IT. Nobile arbore fa nobile frutto.
Guittone d' Arezzo, Lett. 13.
CAT. Arbre. ESP. Albol (árbol). PORT. Arvore. IT. MOD. Albero.
2. Arborelh, s. m., arbrisseau, bocage.
Sola si contenta
Jost' un arborelh.
G. d' Autpoul: L'autr'ier.
Seule se réjouit auprès d'un arbrisseau.
Intrem no 'n sotz un arborelh.
J. Esteve: L'autr'ier.
Entrons-nous-en sous un bocage.
IT. Albereto, alberetto.
3. Arbrier, s. m., arbrier, fust de l'arc, manche de l'arbalète.
E 'l ueill, e 'l sil negr', espes,
E 'l nas qu'es en loc d' arbrier,
Veus l'arc de c' aitals colps fier.
P. Vidal: Tant an ben dig.
Et les yeux, et les sourcils noirs, épais, et le nez en place d' arbrier, voilà l'arc avec lequel elle frappe de tels coups.
ANC. FR. Lequel Giral feri ledit feu Benoist en la teste de l' arbrier d'une arbaleste. Lett. de rém., 1402. Carpentier. t. 1, col. 274.
Afin qu'ils puissent à leur joue asseoir leur arbrier.
Ord. 1448. Daniel, Hist. de la mil. fr., t. 1, p. 244.
4. Albre Sec, s. m., Arbre Sec, pays de l'Afrique.
E 'l reis Felips en mar poia
Ab autres reis, c'ab tal esfort vendran
Que part l' Arbre Sec irem conquistan.
Bertrand de Born: Ara sai eu.
Et le roi Philippe monte en mer avec les autres rois, vu qu'ils viendront avec un tel effort que nous irons conquérant au-delà de l' Arbre Sec.
ANC. FR. Et ce estoit dever l'arbre sol qe en livre d' Alexandre est appelée l' Arbrée Seche... En la contrée de l' Arbre Seche... En celz plaingne de l' Arbre Seche.
Voyage de Marc Pol, ch. 201.
Jà n'i remanra tor de marbre
Que n' abace jusc'au Sech-Arbre...
Hostages ont livrés vaillans
De Jerusalem XX enfans,
Atant s'en reva l' emperere...
Ainc ne laissa jusc'au Sec-Arbre
Castiel, cité, ne tor de marbre.
Roman du comte de Poitiers, v. 1287 et 1636.
Car sa renommée espandra jusques à l' Arbre Seche.
Prophéties de Merlin, fol. 7.
Arc, s. m., lat. arcus, arc.
Mas en son paire ac bon sirven,
Per traire ab arc manal d' alborn.
Pierre d' Auvergne: Chantarai.
Mais il eut en son père un bon sergent, pour tirer avec l'arc manuel d' aubier.
E cor plus fort c'una sageta d' arc.
Bertrand de Born: Non estarai.
Et court plus vite qu'une flèche d'arc.
Fig. Son arc a Dieu tendut. V. et Vert., fol. 69.
Dieu a son arc tendu.
- Arcade.
X arx al cor, V de quada part. Philomena.
Dix arcades au choeur, cinq de chaque côté.
CAT. Arc. ESP. PORT. IT. Arco.
2. Arquier, s. m., archer.
Tals qu'anc no vis nul arquier
Tan prim ni tan drec traisses.
P. Vidal: Tant an.
Tel que jamais je ne vis nul archer qui tirât si finement ni si droit.
Tres tiradas y ac d' arquier. V. de S. Honorat.
Il y eut trois traits d'archer.
CAT. Arquer. IT. Arciere. (ESP. Arquero)
3. Arquiera, s. f., embrasure par où on lançait les flèches.
Que bast dedins et trauca e fai arquiera.
P. Vidal: Quan hom onratz.
Qui bâtit en dedans et perce et fait embrasure.
4. Arqueia, s. f., jet, portée d'un arc, archée.
No prezi colp d' arqueia.
Palaytz de Savieza.
Je ne prise coup d'archée.
ANC. FR.
Quatre archies est loing du manoir et demie.
Roman de Berte, fol. 147.
En sus se traient une archiée et demie.
Roman de Roncevaux, Monin, p. 22.
IT. Arcata.
5. Arcual, adj., en arc, arqué.
Luna appar arcual... adhoras es arcual, adhoras redonda.
Fazen arcual nafra.
Eluc. de las propr., fol. 116 et 259.
La lune paraît arquée... tantôt elle est en arc, tantôt ronde.
Faisant blessure en arc.
ANC. ESP. Arcual. (MOD. arqueada)
6. Arc-voltutz, Arc-vout, s. m., caveau, arcade, embrasure.
Desquels l'un est sous le pôle antarctique et l'autre est devers l'arctique.
Ponch o polus anthartic o meridional.
Eluc. de las propr., fol. 119.
Point ou pôle antarctique ou méridional.
CAT. Antarctic. ESP. (Antártico) PORT. Antarctico. IT. Antartico.
Arda, s. f., hardes, équipage.
Mout m' enueia dels avocatz
Qu'els vey anar a gran arda.
Boniface de Castellane: Guerra e trebalhs.
Il m'ennuie beaucoup des avoués que je vois aller à grand équipage.
Les étymologistes qui ont avancé que le mot harde pouvait venir de hardel, ancien français, botte, ou de hard, corde, auraient sans doute préféré le dériver de arda roman.
Aristologia, s. f., lat. aristolochia, aristoloche.
Prendetz una erba bon' e bella
C' aristologia s'apella.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Prenez une herbe bonne et belle qui s'appelle aristoloche.
Aristologia es herba mot medecinal, mas amara.
Eluc. de las propr., fol. 200.
L' aristoloche est herbe très médicinale, mais amère.
CAT. Aristologia. PORT. Aristolochia. IT. Aristologia.
Arlabeca, s. f., complainte, chant lugubre.
Et entendes una arlabeca
Que ieu vos vuel dire;
Sabes no m puesc chantar ni rire,
Ni far conort,
Tant veg en poder de la mort
Tota la gent!...
Ie us ay fenida l' arlabeca.
Qui be l'enten.
Un troubadour anonyme: Dieus vos salve.
Et entendez un chant lugubre que je veux vous dire; vous savez que je ne puis chanter ni rire, ni faire amusement, tant je vois toute la gent en pouvoir de la mort!...
Je vous ai fini la complainte pour qui bien l'entend.
L'ancien portugais employait le mot arrabeca, depuis rabeca, rebec, violon. (ESP. Rabel, instrumento.)
Arlot, s. m., ribaud, goujat, gueux.
Qu'ilh arlot truan
Van cridan duy e duy:
Datz me, que joglars suy.
P. de la Mula: Dels joglars.
Que les ribauds mendiants vont criant deux à deux: Donnez-moi, vu que je suis jongleur.
Mout se fez grazir als arlots et als putans et als hostes taverniers.
V. de Guillaume Figueiras.
Se fit beaucoup agréer aux ribauds et aux débauchées et aux aubergistes taverniers.
ANC. FR. Icellui Pierre appellast le suppliant arlot, tacain, bourc, qui vault autan à dire en langaige du pays de par-delà, garçon, truan, bastart. (N. E. En Baleares se usa al.lot para niño, chaval, chico.)
Lett. de rém. 1411. Carpentier, t. I, col. 294.
ANC. CAT. Arlotz.
ANC. ESP.
Ca clamaban los canes, ereges et arlotes.
V. de San Domingo, cop. 648.
ANC. IT. E sapeva di vin com' un' arlotto.
Pulci: Morg., c. 19, st. 131.
E non vi dico se sapea d' arlotto.
Giambullari, Ciriff. calv., lib. II.
Arlotes, s. m., arlote, sorte de poésie.
Que chanso ni sirventes,
Ni 'stribot ni arlotes
Non es mas quan licharia.
B. Martin: D' entier vers.
Que chanson et sirvente, estribot et arlote n'est que lécherie.
Armas, s. f., lat. arma, armes.
A l'exemple de la langue latine, celle des troubadours n'a point employé ce mot au singulier.
Ni ges d' armas Galvains plus no valia.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Et Gauvain ne valait pas plus en armes.
Tot hom que pogues portar armas. Philomena.
Tout homme qui pût porter les armes.
Loc. Que digo a lors escudiers
Que prengon las armas de briu.
P. Vidal: Mai o acobra.
Qu'ils disent à leurs écuyers qu'ils prennent les armes sur-le-champ.
El sieu mand estener
De fay d' armes.
T. Sordel et de Bertrand: Doas donas.
Commande au sien de s' abstenir de fait d' armes.
Per lo fay de las gens d' armas.
Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.
Par le fait des gens d'armes.
Fig. Sac e diguns... armas de penedensa.
Trad. de Bède, fol. 50.
Sac et jeûnes... armes de pénitence.
Sel que m' afis ab armas
Tostemps del sirventes.
Sordel: Sel que m' afis.
Celui qui me défie toujours avec les armes du sirvente.
- Instruments de chirurgie.
Prenetz las vostras armas am sollicitut.
Trad. d'Albucasis, fol. I.
Prenez vos armes avec sollicitude.
Ad armas, interj., aux armes.
Que fezesso cridar per tota la ost: Ad armas! Ad armas!
Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 12.
Qu'ils fissent crier par toute l'armée: Aux armes! aux armes!
En auta voutz escria: Ad armas! cavaliers.
V. de S. Honorat.
Il crie à haute voix: Aux armes! chevaliers.
ANC. FR. Fut tantost en plusieurs et divers lieux crié: A l'arme!
Monstrelet, t. II, fol. 82.
L'on fait une procession devant laquelle marche un trompette qui va sonnant à l'arme! Amyot, trad. de Plutarque, vie d'Aristide.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
(N. E. Raynouard todavía leía el plural en AS del dialecto catalán.)
2. Alarma, s. f., alarme.
No podian endurar ni suportar las grands alarmas que fasia.
Chronique des Albigeois, col. 43.
Ne pouvaient endurer ni supporter les grandes alarmes qu'il faisait.
Car, sans la décime, il n'en est un si chaud qui en armât une barque.
Fig. Com d'aquell que lo Sans-Esperit adoba e arma de virtutz.
V. et Vert., fol. 32.
Comme de celui que le Saint-Esprit équipe et arme de vertus.
Substantiv. Quar ges armars no us plazia.
B. de Rovenac: Una sirventesca.
Car armer ne vous plaisait point.
Part. pas. E m play quan vey cavals armatz.
Boniface de Castellane: Guerra e treballs.
Et il me plaît quand je vois chevaux armés.
CAT. ESP. PORT. Armar. IT. Armare.
8. Desarmar, v., désarmer.
Feiron las cumpanhas tost desarmar.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43.
Ils firent quitter aussitôt les armes aux compagnies.
Adonc els se van desarmar.
Roman de Blandin de Cornouailles, etc.
Alors ils vont se désarmer.
Part. pas.
Et el e siey baro an lor cors desarmatz.
Mas non as ges d'espaza, enans iest desarmatz.
Roman de Fierabras, v. 541 et 1517.
Et lui et ses barons ont désarmé leurs corps.
Mais tu n'as point d'épée, au contraire tu es désarmé.
CAT. ESP. PORT. Desarmar. IT. Disarmare.
9. Armas, s. f., armes, armoiries.
(N. E. El catalán usaba hasta antes de Pompeyo Fabra los plurales en AS, incluso el artículo, las casas, las armas.
El francés, el valenciano, el asturiano, el chapurriau usaban y usan el plural en ES. Les armes; les vaques; fabes con almejes, en chapurriau: fabes o faves en almejes o pechines.)
En P. Vidal se fasia apelar lop per ela, e portava armas de lop.
V. de Pierre Vidal.
A cause d'elle, Pierre Vidal se faisait appeler loup, et portait armoiries de loup.
Deseignaire d'armas. V. d' Elias Cairel.
Peintre d'armoiries.
Pilat conosc lo a sas armas, que avia senhal d'aigla. (N. E. Y no era el aguilucho de Franco en tiempos de Poncio Pilatos.)
Roman de la Prise de Jérusalem.
Pilate le connut à ses armoiries, vu qu'il avait une représentation d'aigle.
ANC. FR. De sinople, d'or et d'argent
Ierent ses armes et d' azur.
Roman du Renart, t. IV. p. 144.
CAT. ESP. PORT. Armas. IT. Arme.
Armilla, s. f., lat. armilla, bracelet, anneau, cercle.
Volp qui porta sa lengua en anel o armilla.
Las armillas dels espondilhs so cartillaginozas et plicablas.
Eluc. de las propr., fol. 262 et 238.
Renard qui porte sa langue en anneau ou en cercle.
Les anneaux des vertèbres sont cartilagineux et pliables.
ANC. FR. Donna à l'un une armille de fin or, quatre livres pesant.
Rec. des hist. de Fr., t. VIII, p. 350.
ANC. CAT. ANC. ESP. IT. Armilla.
Armonia, s. f., lat. harmonia, harmonie.
Entre elas ha quaish una muzical armonia.
Es de armonia corporal dissolucio.
Sa complexio que es en melhor armonia temprada et formada.
Eluc. de las propr., fol. 106, 33 et 67.
Entre elles il y a presque une harmonie musicale.
C'est dissolution de l'harmonie corporelle.
Sa complexion qui est tempérée et formée en meilleure harmonie.
CAT. Harmonia. ESP. Armonía. PORT. Harmonia. IT. Armonia.
2. Armonic, adj., lat. harmonicus, harmonique.
Votz so unidas acordans en armonica proporcio.
Eluc. de las propr., fol. 281.
Les voix sont unies s'accordant en proportion harmonique.
CAT. Harmonic. ESP. Armónico. PORT. Harmonico. IT. Armonico.
Armoniac. adj., ammoniac.
Per abstercio ab sal armoniac.
Eluc. de las propr., fol. 191.
Par nettoiement avec sel ammoniac.
PORT. IT. Ammoniaco. (ESP. sal de amoniaco)
Arna, Arda, s. f., teigne.
Si vostr' auzel arnas afolon.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Si les teignes tourmentent votre oiseau.
Libres et raubas defendo d' ardas.
Eluc. de las propr., fol. 206.
Préservent de teignes les livres et les habits.
CAT. Arna.
2. Arnos, adj., teigneux.
Li moillatz las penas arnosas
Que no son encar del tot rozas.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Mouillez-lui les plumes teigneuses qui ne sont pas encore entièrement rongées.
Arnaglossa, s. f., lat. arnoglossa, arnaglosse, plantain.
Plantagge, autrament dit arnaglossa, que so lengua de serpent.
Arnaglossa... A forma d'aquest' herba era fayt l'ornament de la mitra del maior capela.
Eluc. de las propr., fol. 219.
Plantain, autrement dit arnaglosse, qui sont langue de serpent.
Plantain... L'ornement de la mitre du prêtre chef était fait en forme de cette herbe.
PORT. Arnoglosa. IT. Arnaglossa.
Arnes (arnés), s. m., harnois, équipage de guerre, vêtement.
Selon Hickesius, ce mot a signifié d'abord, chez les guerriers du Nord, une partie de l'armure, le casque, appelé par les Goths hairns ou hwairns. (Alemán actual, Hirn, Gehirn: cerebro; casco: Helm)
Wachter, Gloss. Germ., v°. Harnisch, étend la signification de ce mot à l'armure entière.
Dans la langue des troubadours, arnes a été employé non seulement
pour l'armure et l'équipage de guerre, mais même pour les vêtements ordinaires, etc.
Que man caval ferran e brun et bai,
Donava plus soven et autr' arnes.
Aimeri de Peguilain: Era par ben.
Qu'il donnait plus souvent maint cheval ferran et brun et bai, et autre équipage.
E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidal: Abril issic.
Et tant d'autres précieux harnois et freins dorés et palefrois.
Esta T final de muchas palabras, sólo se pronuncia en determinadas zonas donde se habla la lengua valenciana.
Imagínense ustedes que uno de Alustante, Guadalajara, crease una nueva lenguadiferente al castellano sólo añadiendo una T final no pronunciada a muchas palabras, o una h, bien final, bien intercalada. Ejemplo:
Estamoz hen lah provinciah deh Guadalhajara, comhunidat deh Castillah lah Manchah; hakí kon pokos ai vastanteh. Yoh meh llamoh Didakot Santz Martynèz, soih campaneroh, yh doctorh en istoriah.”
Adieu! adieu, chevalier! vu que mon père m'appelle, je le vois là-bas labourer avec les boeufs après ce monticule, vu que nous semons les blés.
CAT. Artiga. ESP. Artigua.
Artus, s. m., Artus, nom du roi auquel les romans de chevalerie attribuent l'institution de la Table Ronde.
Chez les Bretons il existait une tradition populaire supposant qu'Artus n'était pas mort, et qu'il reparaîtrait un jour; les écrivains du moyen âge, et surtout les troubadours, ont souvent fait allusion à cette espérance des Bretons. Guillaume de Neubrige, qui écrivait dans la seconde moitié du XIIe siècle, dit des Bretons: “Quorum plurimi tam bruti esse feruntur, ut adhuc Arturum tanquam venturum exspectare dicantur, eumque mortuum nec audire patiantur.”
A la même époque, Pierre de Blois, archidiacre de Bath, exprimait la même pensée en vers latins:
Je veux que mon sirvente aille par tous les pays et par toutes les mers, s'il pût jamais trouver un homme qui lui sut dire des nouvelles du roi Artus, et quand il doit revenir.
Ceux de Valenciennes attendaient de même un comte de Flandre.