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mercredi 3 janvier 2024

Lexique roman; Au; Auca - Auzel

Auca, s. f., oie.

Lo sang e la graissa prendetz

D'un' auca.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez le sang et la graisse d'une oie.

Una canula de pena d'auca.

(N. E. Pena : plume : pluma; rat penat, rata penada : rata con plumas, murciélago.)

Trad. d'Albucasis, fol. 40.

Une canule de plume d'oie.

ANC. FR. Ne que une oue à gorgueter

S'ele éust mengié un grain d'orge.

Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 266.

Le nom français de la reine Pedauque était la traduction des mots provençaux pe d'auca, pied d'oie.

ANC. CAT. Auca. CAT. MOD. IT. (ESP.) Oca.

2. Auco, s. m., oison.

Prendetz la carn d'un auco tenre.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Prenez la chair d'un oison tendre.


Auferezis, s. f., lat. aphaeresis, apherèse, figure de mots.

*gr Diomed., in Gramm., ed. Putsch, col. 436.

Aphaeresis, abscissio de principio, ut temno, pro contemno.

Isidor., Orig. 1, 33.

Auferezis es ostamens o removemens de letra o de sillaba del comensamen de dictio. Leys d'amors, fol. 121.

L'apherèse est retranchements ou déplacements de lettre ou de syllabe du commencement des mots.

ESP. Aféresis. IT. Aferesi.

2. Auferezir, v., apheréser, modifier par l'auferèse.

Part. pas. Si, en lo comensamen de dictio, se fay aytals removemens et abreviamens de motz, adonx son apelat auferezit.

Leys d'amors, fol. 69.

Si, au commencement d'un terme, il se fait tels déplacements et abréviations de mots, alors ils sont appelés apherésés.


Auger, v., lat. augere, augmenter, accroître.

Part. pas. Anfos, per las vertutz

De Dieu, endevengutz

Augutz, tos temps creissens.

Nat de Mons: Al ben rei.

Alphonse, devenu, par les vertus de Dieu, augmenté, toujours croissant.

2. Augmentar, v., lat. augmentare, augmenter.

Part. pas. La humiditat foc augmentada... Si la humiditat es mays augmentada.

Trad. d'Albucasis, fol. 12 et 13.

L'humidité fut augmentée... Si l'humidité est plus augmentée.

Augmentat, melhorat et crescut.

Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 188.

Augmenté, amélioré et accru.

CAT. ESP. PORT. Aumentar. IT. Aumentare.

3. Aucmentacio, s. f., lat. augmentatio, augmentation.

Creysshement et aucmentacio.

Eluc. de las propr., fol. 14.

Accroissement et augmentation.

ESP. Aumentación (aumento). PORT. Augmentação. IT. Aumentazione.

4. Aucmentatiu, adj., augmentatif.

La tersa virtut aucmentativa... De tot cors animat aucmentativa.

Eluc. de las propr., fol. 14 et 26.

La troisième vertu augmentative... Augmentative de tout corps animé.

CAT. Aumentatiu. ESP. Aumentativo. PORT. Augmentativo. IT. Aumentativo.


Auguri, Augur, Agur, s. m., lat. augurium, augure, sort, présage.

Ad auguris et divinacios si donavo.

Eluc. de las propr., fol. 173.

Ils se livraient aux augures et divinations.

Non ai mas fiansa

En augurs ni en sort.

B. de Ventadour: Lanquan vei.

Je n'ai plus confiance en présages ni en sort.

Ni ja agurs de grailla no gardarai.

T. de R. de Tarascon et de G. de Cavaillon: Abrit.

Et je ne ferai jamais attention à présages de corneille.

Ab bel augur entrey en nau.

Deudes de Prades: El temps.

J'entrai dans le vaisseau avec bel augure.

ANC. FR. Si mis augures ne ment.

Roman de Rou, v. 15219.

ANC. CAT. Agur. ESP. Agüero (augurio). PORT. Agouro.

IT. Augurio.

2. Agurament, s. m., augure, divination.

Sai mot d' aguramenz

D' encontres, de demandas, e d' estornudamenz.

P. de Corbiac: El nom de.

Je sais beaucoup de divinations de hasards, de questions et d' éternuements.

ANC. CAT. Augurament.

3. Augurador, Arguriador, s. m., augure, devin.

Et ieu foi peccair' (peccaire), e ay motas ves, per aventura, nostre Senhor desconegut, renegat, e cresut auguradors.

La Confessio.

Et je fus pécheur, et j'ai maintes fois, par aventure, méconnu et renié notre Seigneur, et cru les devins.

Li arguriador e li devin.

Doctrine des Vaudois.

Les augures et les devins.

CAT. Augurador. IT. Auguratore.

4. Augurar, Agurar, v., lat. augurare, prédire, augurer.

Aug dir a la gen

Que, ben li deu venir, qui ben s'agura.

B. de la Barthe: Foilla ni flors.

J'entends dire à la gent que, qui s'augure bien, bien lui doit venir.

N'Uc de Sanc Circ, ara m'es avengut

So que m'avetz longamen auguratz.

T. de Guiraut et de H. de S.-Cyr: N'Uc.

Hugues de Saint-Cyr, ce que vous m'avez dès long-temps prédit m'est présentement arrivé.

Segon que mos cors s'augura,

B. de Ventadour: Lanquan fuelhon.

Selon que mon coeur se prédit.

ESP. PORT. Augurar. IT. Augurare.


August, s. m., lat. augustus, auguste.

Fetz Valentinia d' August emperador... Fo apelat consul et August.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 55 et 65.

Il fit Valentinien d'auguste empereur... Il fut appelé consul et auguste.

CAT. August. ESP. PORT. IT. Augusto.


Aunir, v., déshonorer, mépriser, avilir.

Otfrid, Évang., lib. III, cap. 19, v. 12:

Uns thunkit in giuuissi

Nobis videtur pro certo

Thaz iz honida si.

Quod id turpe esset.

Voyez J. Schilter, Thes. antiq. teutonic., t. I, p. 203; Wachter, Gloss.

german., v° Hon, qu'il traduit contumelia.

Et com sa filha lo deutors

Li demanda per aunir la.

V. de S. Honorat.

Et comme le créancier lui demande sa fille pour la déshonorer.

Intret en guisa de trachor

En mon lieg, e volc me aunir.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas. 

Il entra dans mon lit en manière de traître, et voulut me déshonorer.

E no m'es sens,

Qui s'aunis per altrui falhimens.

P. Raimond de Toulouse: S'ieu fos.

Et ce ne m'est pas raison, qui se déshonore pour les fautes d'autrui.

Part. pas. E reis, pus viu aunitz,

Val mens que sebelitz.

P. Vidal: Dieus en sia.

Et un roi, lorsqu'il vit honni, vaut moins qu'enseveli.

Substantiv. E laissa los aunitz

E l'avol gen savaya.

G. Faidit: Era nos sia.

Et laisse les déshonorés et la vile gent méchante.

2. Aunidamen, adv., honteusement.

Mas volon mort ondrada que viure aunidamens.

Guillame de Tudela.

Ils veulent mieux une mort honorable que vivre honteusement.

3. Aunimen, s. m., honte, ignominie.

Quar on plus pren d'anta, mays s'umilia

Encontra selhs don li ven l'aunimens.

Bertrand d'Allamanon: Ja de.

Car plus il prend de honte, plus il s'humilie envers ceux dont lui vient l'ignominie.

4. Azaunir, v., honnir, outrager.

Malvas rei, per te azaunir

O ai fait.

Roman de Jaufre, fol. 5.

Méchant roi, je l'ai fait pour te honnir.


Aunei, s. m.., lat. alnetum, aunaie, lieu planté d'aunes.

El vi Folquet venir latz un aunei.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 11.

Il vit Folquet venir lez une aunaie.

ANC. ESP. Alnedo.


Aur, s. m.., lat. aurum, or.

De fin aur c'om ve resplendir.

Giraud de Calanson: Fadet.

De pur or qu'on voit resplendir.

Et ai lo plom e l'estanh recrezut,

E per fin aur mon argent cambiat.

G. Adhemar: Non pot esser.

Et j'ai quitté le plomb et l'étain, et changé mon argent pour fin or.

Qu'en lieis s'afina beutatz

Cum l'aurs en l'arden carbo.

P. Vidal: De chantar.

Qu'en elle la beauté s'épure comme l'or en l'ardent charbon.

No fassa mescla d'aur de Lucas ni d'argent filat ab aur fin filat.

Cartulaire de Montpellier, fol. 192.

Qu'il ne fasse mélange d'or de Lucques ni d'argent filé avec or fin filé.

ANC. FR. Coveitus fu d'aur è d'argent.

E vaissels d'aur è d'argent.

Roman de Rou, v. 6463 et 6568.

ANC. CAT. Aur. ESP. Oro. PORT. Ouro. IT. Auro, oro.

2. Aure, adj., lat. aureus, qui est d'or.

Cascus avent sitaras aureas.

Trad. de l' Apocalypse, ch. 5.

Chacun ayant des lyres d'or.

- Qui est de couleur d'or.

Luna, si es al comensament aurea, significa ploias.

Eluc. de las propr., fol. 117.

La lune, si elle est au commencement de couleur d'or, signifie pluies.

CAT. ESP. (áureo, áurea) PORT. IT. Aureo.

3. Aurin, adj., qui est d'or, doré.

Autre n'i a que dissen aurin, que es en achi com a fuoc aur.

Colloq. de l'Enfant et de l'Empereur.

Il y en a un autre qu'ils nomment orin, qui est ainsi que l'or au feu.

ANC. FR. Palmes orines, ço trovuns,

Chandelabres è gomfanuns.

Marie de France, t. II, p. 470.

Et Latone au chef orin.

Luc La Porte, trad. d'Horace; Od., liv. Ier.

IT. Aurino.

4. Auriol, adj., couleur d'or, jaune.

Colra citrina o auriola... Si mudo en color auriola. 

Eluc. de las. propr., fol. 55 et 85.

Bile couleur de citron ou couleur d'or... Se changent en couleur d'or.

5. Ormier, s. m., lat. aurum merum, ormier, or pur.

Clarion aporton sus un escut d'ormier.

XV blocas y ac faitas totas d'ormier.

Roman de Fierabras, v. 3633 et 154.

Ils apportent Clarion sur un écu d'ormier.

Il y eut quinze bosses faites toutes d'ormier.

ANC. FR. L'espée chainte an poing d' ormier.

Roman du comte de Poitiers, v. 921.

6. Aurfres, s. m., orfrois, frange d'or, drap d'or.

Dans la basse latinité, aurifrigia, aurifrisium, etc., et même auriphrigium;

les Phrygiens avaient inventé la broderie d'or, aurum phrygium.

Plin., VIII, 48; Isidor., Orig., XIX, 22.

Vestimentum cum alba undique aurifrizatum, manipulum et stolas cum lapidibus aurifrizatas.

Hist. pontif. et com. Engolism. Labbe, Nov. bibl. man., t. II, p. 260.

Una reyna qu'avia

Vestirs de var e d' aurfres.

P. Cardinal: Vera Vergena.

Une reine qui avait vêtements de vair et d'orfroi.

ANC. FR. D'orfrois ot un chapel mignot.

Un chapel de roses tout frais

Ot dessus le chapel d'orfrais.

Roman de la Rose, v. 551 et 558.

ANC. ESP. Orofres.

7. Auria flor, s. f., fleur d'or, oriflamme.

Ab lhui si combatra deman al jorn,

E fassa be gardar s' auria flor.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 79.

Demain au jour il combattra avec lui, et qu'il fasse bien garder son oriflamme.

Demain au jour il combattra avec lui, et qu'il fasse bien garder son oriflamme.

8. Auriflor, s, m., oriflamme, drapeau, étendard.
Es vengutz a Murel e pauza i l' auriflor.
Guillaume de Tudela.
Il est venu à Murel (Muret) et y plante l' étendard.
ANC. FR.
Requourent cele part où virent l' oriflour.
Roman Ms., Du Cange, t. 1, col. 866.

9. Auriflan, Auriflamma, s. f., oriflamme, drapeau principal.
Dans la basse latinité, aurea flamma.
Guillaume Lebreton dit dans sa Philippique, liv. XI:
Vexillum simples, cendato simplice textum, Splendoris rubei...
Quod cum flamma habeat vulgariter aurea nomen
Omnibus in bellis habet omnia signa praeire.
Enans si trai, ves l' auriflan.
Desplega l' auriflamma e fai armar sa gent.
V. de S. Honorat.
Il se porte en avant, près de l' oriflamme.
Déploie l' oriflamme et fait armer sa troupe.
ANC. FR. Oriflamme est une bannière
De sendal roujoiant et simple.
G. Guiart. Du Cange, t. 1, col. 865.
PORT. Auriflamma. IT. Oriafiamma.

10. Auricalc, s. m., lat. aurichalcum, laiton.
Auricalc, ja sia que sia coyre, empero resplan de fora cum aur.
Eluc. de las propr., fol. 184.
Laiton, bien qu'il soit cuivre, pourtant resplendit par dehors comme or.
ESP. Auricalco (latón). IT. Oricalco.

11. Aurpel, s. m., oripel, oripeau.
L'Académie de la Crusca le dérive des mots Oro et Pelle, c'est-à-dire superficie d'or.
Que l'aurpel e li boton
Ressemblon tuit d'una faison.
Un troubadour anonyme: Seinor vos que.
Que l'oripeau et les boutons se ressemblent tous d'une façon.
ANC. CAT. Oripell. ESP. Oropel. PORT. Ouropel. IT. Orpello.

12. Auripelat, adj., couvert d' oripeaux, brillante.
Taillats et auripelatz.
Tit. de 1343. DOAT, t. CIII, fol. 265.
Taillés et couverts d'oripeaux.
Fig. Paire e fill de villania,
Auripelat de parlaria.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Père et fils de grossièreté, brillantés de langage.
IT. Orpellato.

13. Aurpigment, Auripiment, s. m.,
lat. auripigmentum, orpin, orpiment.
Colors alcunas naysho de venas de terra naturalment, cum so aurpigment, etc. Aurpiment es specia de peira semlant aur.
Eluc. de las propr., fol. 267 et 184.
Quelques couleurs naissent des veines de terre naturellement, comme sont orpiment, etc. Orpiment est une espèce de pierre semblant or.
Polvera d' auripimen,
En lana trusada formen.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Poudre d'orpiment, fortement broyée dans la laine.
E longas et amplas las dens,
Aitan rosas com aurpimen.
Roman de Jaufre, fol. 56.
Et dents longues et larges, aussi rousses qu'orpiment.
CAT. Orpiment. ESP. Oropimento (oropimente). PORT. Ouropimento. IT. Orpimento.

14. Aurevelhier, (favre, fabre) s. m., orfévre.
D'una plata d'aur e d'argen volra far un aurevelhier una bella copa a
la taula del rey. V. et Vert., fol. 66.
D'une plaque d'or ou d'argent un orfévre voudra faire une belle coupe pour la table du roi.
PORT. Ourives.

15. Dauradura, s. f., dorure.
No pren dauradura.
Eluc. de las propr., fol. 184.
Ne prend dorure.
Fig. Ses aquesta dauradura, neguna virtut non es, davan Dieus, bella,
ni plazens, ni preciosa, ni deu aver nom de virtut.
V. et Vert., fol. 96.
Sans cette dorure, nulle vertu n'est, devant Dieu, belle, ni agréable, ni précieuse, ni ne doit avoir nom de vertu.
CAT. Dauradura. ESP. Doradura. PORT. Douradura. IT. Doratura.

16. Dauramen, s. m., dorure.
Ad aiso non puesc penh
Ni dauramen trobar.
G. Riquier: Segon qu'ieu.
A cela je ne puis trouver peinture ni dorure.
IT. Doramento.

17. Dauraire, Daurador, s. m., doreur.
Senhors dauraires.
P. Basc: Ab greu cossire.
Seigneurs doreurs.
A dauradors lo portal San... De l'escala del dijous son dauradors.
Cartulaire de Montpellier, fol. 44.
Aux doreurs le portail Saint... Les doreurs sont de la troupe du jeudi.
CAT. Daurador. ESP. Dorador. PORT. Dourador. IT. Doratore.

18. Daurivelier, s. m., marchand de dorure.
E los dauriveliers. P. Basc: Ab greu cossire.
Et les marchands de dorure.

19. Daurar, v., lat. deaurare, dorer, orner, couvrir d'or.
Com cel que daur' et estanha.
Guillaume de Cabestaing: Al plus leu.
Comme celui qui dore et étame.
Espaza furbir ni fren daurar.
Bertrand de Born le fils: Pos sai es.
Fourbir l'épée et dorer le frein.
Als cabelhs par c'aiatz daurada
La testa, tan son bel e bloy.
Amanieu des Escas: A vos qu'ieu.
Il semble aux cheveux que vous ayez la tête dorée, tant ils sont beaux et blonds.
Fig. Mas lo perilh m' asuava e m daura
Lo bos espers c'ay en vos fermamens.
Le Moine de Fossan: Be m'a lonc temps.
Mais le bon espoir, que j'ai en vous fermement, m'adoucit et me dore le péril.
Don ieu daurava mon chan.
Lanfranc Cigala: Ges non sui.
Dont je dorais mon chant.
Part. pas. E tans autres valens arnes
E fres dauratz e palafres.
P. Vidal: Abril issic.
Et tant d'autres riches harnois et freins d'or et palefrois.
La falsa rasons daurada.
Marcabrus: Estornelhs.
La fausse raison dorée.
CAT. Daurar. ESP. Dorar. PORT. Dourar. IT. Dorare.
20. Enaurar, v., dorer.
Part. pas. Enaurada d'aur.
Trad. de l'Apocalypse, ch. 17.
Dorée d'or.
IT. Inaurare.
21. Sobredaurar, v., surdorer.
Part. pas.
Quar be sabetz qu'ieu no vuels als de vos
Mas qu'el fis aurs sobredauratz me fos.
Raimond de Miraval: Chans quan.
Car vous savez bien que je ne veux de vous autres choses, excepté que le pur or me fut surdoré.
CAT. Sobredaurar. ESP. Sobredorar. PORT. Sobredourar. 
IT. Sopraindorare.
22. Thesaur, s. m., lat. thesaurus, trésor.
El mon non a thesaurs ni gran ricor
Que si' aunitz, sapchaz, qu'ieu prez un guan.
B. Arnaud de Montcuc: Ancmais.
Sachez qu'il n'y a au monde trésor ni grande richesse qui soit honnie que je prise un gant.
D' avol thezaur etz poderos.
T. de G. Faidit et de Perdigon: Perdigons.
Vous êtes possesseur de mauvais trésor.
E fan thesaur de bos morcels de lor lecarias.
Liv. de Sydrac, fol. 129.
Et font trésor des bons morceaux de leurs friandises.
ANC. CAT. Tesor. ESP. Tesoro. PORT. Thesouro. IT. Tesoro.
23. Tezauramen, s. m., trésor, richesses.
Senher Dieus, ja no us quier trop grans tezauramens.
P. de Corbiac: El nom de.
Seigneur Dieu, je ne vous demande pas très grandes richesses.
24. Thesaurier, s. m., lat. thesaurarius, trésorier.
Fos yeu avesques, tu serias mos thesauriers.
Leys d'amors, fol. 86.
Fussé-je évêque, tu serais mon trésorier.
Al grant thesaurier de Prohenssa.
Tit. de 1392, Bailliage de Sisteron.
Au grand trésorier de Provence.
CAT. Tresorer. ESP. Tesorero. PORT. Thesoureiro. IT. Tesoriere.
25. Tezaurieyra, s. f., trésorière.
La temor de Dieu es tezaurieyra que garda aquest thesaur de sancta virginitat. V. et Vert., fol. 95.
La crainte de Dieu est la trésorière qui garde ce trésor de sainte virginité.
IT. Tesoriera. (ESP. Tesorera)
26. Thezauraria, s. f., trésorerie.
Escrivan de la thezauraria.
Cartulaire de Montpellier, fol. 107.
Écrivain de la trésorerie.
ESP. Tesorería. IT. Tesoreria.
27. Aurora, s. f., lat. aurora, aurore.
Es aurora apelada, quar es aurea hora.
Eluc. de las propr., fol. 126.
Est appelée aurore, parce qu'elle est heure d'or.
CAT. ESP. PORT. IT. Aurora.
28. Auruga, s. f., lat. aurigo, jaunisse.
Es nomnada auruga, quar ret home de color d'aur o citrina.
Eluc. de las propr., fol. 98.
Elle est nommée jaunisse, car elle rend l'homme de couleur d'or ou de citron. (ESP. Ictericia y otras enfermedades.)

Aura, s. f., lat. aura, vent, souffle, aure.
Aura es ayre ab suau movement.
Eluc. de las propr., fol. 138.
Le vent est l'air avec un doux mouvement.
Quan la doss'aura venta.
B. de Ventadour: Quan la doss'aura.
Quand le doux vent souffle.
E sitot venta la freg' aura,
L'amor, qu'ins el cor mi muev,
Mi ten caut, on plus yverna.
A. Daniel: Ab guay so.
Et quoique le vent froid souffle, l'amour, qui me remue au coeur, me tient chaud, plus il fait hiver.
ANC. FR. L'aure sueve e quoie.
Benoît de Sainte-Maure, Archeologia, t. XII.
Je ne me pais de l'aure populaire.
Forcadel, p. 142.
La douce aure et faveur du vent.
La Boderie, Hymnes eccl., p. 260.
ESP. PORT. IT. Aura.
2. Aurei, s. m., souffle, air, orage.
Don m'en ven dous aureis
Tempratz, no trop caut ni freis.
G. d' Espagne de Toulouse: S'ieu en.
D'où m'en vient un doux air tempéré, non trop chaud ni froid.
Ar, el mes que la neu e 'l fres
Vei venir, e 'l gel e l' aurei.
Guillaume de Berguedan: Ar el mes.
Maintenant, au mois où je vois venir la neige et le froid, et la gelée et l'orage.
ANC. FR. Quel vent vos mene et quel oré?
Roman du Renart, t. I, p. 100.
Dez ke il orent bon oré,
Sunt as nés prestement entrez.
Roman de Rou, v. 6237.
3. Auratge, s. m., vent, air, zéphyr.
M'aven qu'ieu vas joy m'acli,
Lai quant fai lo dous auratge
Que m reven lo cor aissi.
Arnaud de Marueil: Belh m'es.
Il m'arrive que je penche vers la joie, lorsqu'il fait un doux zéphyr, qui me ranime aussi le coeur.
- Orage, tempête.
Qu'apres lo fer auratge,
Vei qu'ill dous' aura venta.
B. de Ventadour: Quan lo.
Qu'après le rude orage, je vois que le doux vent souffle.
Fig. Vana gloria es lo gran ven, lo gran auratge que mena lo diable am gran tempesta. V. et Vert., fol. 9.
La vaine gloire est le grand vent, le grand orage que mène le diable avec grande tempête.
CAT. Oretj. ESP. Orage. (Valenciano orage; chapurriau orache.)
4. Aureza, s. f., folie, légèreté.
Per lur delieg, e per lur aureza,
An perdut la renda que avien
En Alisquams, tant com be lo servien.
V. de S. Trophime.
Pour leur plaisir, et par leur légèreté, ils ont perdu le revenu qu'ils avaient en Aliscamps, tant qu'ils le servaient bien.
5. Aurat, s. m., vent, tempête, orage.
No us tarzaretz per neu, ni per aurat.
Roman de Fierabras, v. 3474.
Vous ne vous retarderez pour neige, ni pour orage.
6. Aurat, adj., évaporé, léger.
Despueis que Agar se senti prens, tornet en aurada, e no volia esser sotzmessa al mandament de sa dona.
Hist. abrégé de la Bible, fol. 6.
Depuis que Agar se sentit enceinte, elle se changea en évaporée, et elle ne voulait être soumise au commandement de sa maîtresse.
Tug diran vos es fols auratz,
Si de tot joi no vos laissatz.
Folquet de Romans: Tornatz es.
Tous diront que vous êtes un fou évaporé, si vous ne vous abstenez de toute joie.
Be m poira tener per aurat,
Per coart.
Roman de Jaufre, fol. 14.
Il pourra bien me tenir pour évaporé, pour lâche.
CAT. Orat. ESP. PORT. Orate.
7. Auria, s. f., légèreté, rapidité.
E monta en un caval de bon' auria.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 3.
Et monte en un cheval de bonne légèreté.
8. Aurania, s. f., légèreté, extravagance.
Ma folor es trop peior d'aurania.
G. Riquier: Non puesc.
Ma folie est beaucoup pire que légèreté.
Que dona bevenda de mort
O bevenda d'aurania.
Brev. d'amor, fol. 131.
Vu qu'elle donne breuvage de mort ou breuvage d' extravagance.
9. Auran, adj., évaporé, léger.
Que m vol aitals amors aurana?
B. de Ventadour: Ja mos chantars.
Que me veut une telle amour légère?
10. Auriu, adj., évaporé, léger.
Qu'ilh li rendra son joi doblan,
Si no 'l conoys fol o auriu.
Arnaud de Cotignac: Lo vers.
Qu'elle lui rendra son bonheur en doublant, si elle ne le connaît fou ou léger.
Et enantis los sieus com folhs aurius.
P. Cardinal: Non es cortes.
Et il avance les siens comme un fol évaporé.
Adv. Tolt li an leu et auriu.
P. Vidal: Ben pac.
Lui ont enlevé vile et légèrement.
11. Eisaurar, Yssaurar, Essaureiar, v., essorer, élever.
Un temps vol Dieus yssaurar
Crestias.
G. Riquier: Cristias.
Un temps Dieu veut élever les chrétiens.
Tan no m debat ni m' essaurey
Qu'ades non truep mon cor lai.
Arnaud de Marueil: Cui que fin.
Tant je ne me débats ni ne m'essore que toujours je ne trouve là mon coeur.
Qu'el sieu cors sobretracima
Lo mieu tot e no s' eisaura.
A. Daniel: En un sonet.
Que son coeur surmonte le mien entièrement, et ne s'élève pas.
12. Malauratge, s. m., malheur.
E sitot m' estauc apensatz,
Ni pres per malauratge.
Giraud de Borneil: Non puesc sofrir.
Et quoique je sois pensif, et pris par le malheur.

Aurelha, s. f., lat. auricula, oreille.
E vestic se de negre, e talhet las coas e las aurelhas a totz sos cavals.
V. de Pierre Vidal.
Et il s'habilla de noir, et tailla les queues et les oreilles à tous ses chevaux.
Pueis rete 'l per aurelha.
Rambaud de Vaqueiras: El so que.
Puis le retient par l'oreille.
Loc. E claus tas aurelhas 
A lur votz.
P. Cardinal: Jhesum-Crist.
Et ferme tes oreilles à leur voix.
A l' aurelha de monsegnor Raimon venc.
V. de Guillaume de Cabestaing.
Il parvint à l' oreille de monseigneur Raimond.
Ad aytal pregador fay Dieus la sorda aurelha.
V. et Vert., fol. 88.
A tel suppliant Dieu fait la sourde oreille.
ANC. FR.
A plusors ont trenchiez et aureilles et piez.
Le messaige del rei dist el duc en l' aureille.
Roman de Rou, v. 1398 et 3460.
Volontairement et sans me faire tirer l'aureille.
N. Rapin, p. 112.
CAT. Aurella (orella). ESP. Oreja. PORT. Orelha. IT. Orecchia.
2. Auril, s. m., oreille.
E tan pe e tan ponh e tan auril.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 29.
Et tant de pieds et tant de poings et tant d'oreilles.

3. Aurelhier, s. m., oreiller.
Una peyra a son cap, non vol autre aurelhier.
V. de S. Honorat.
Une pierre à sa tête, il ne veut d'autre oreiller.
ANC. FR. Ne plus ne moins que les aureillers.
Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. 1, p. 281.
4. Auricular, adj., lat. auricularis, auriculaire.
Es dit auricular, quar ab el purgam et gratam las aurelhas.
Eluc. de las propr., fol. 49.
Il est dit auriculaire, parce qu'avec lui nous nettoyons et grattons les oreilles.
En sa confessio auricular. Doctrine des Vaudois.
En sa confession auriculaire.
CAT. ESP. PORT. Auricular. IT. Auriculare.
5. Yssaurelhiar, v., essoriller.
Per far yssaurelhiar l'homme, etc.
Tit. de 1498. DOAT, t. CXXVII, fol. 278.
Pour faire essoriller l'homme.
Le dictionnaire de Trévoux remarque que le verbe français est mal fait, et
qu'on devrait dire essoreiller. Mais l'ancien français avait le verbe essoreiller.
ANC. FR. Esmutiler, essoreiller, etc.
Tit. de 1293. Carpentier, t. 1, p. 392.
6. Auzir, v., lat. audire, entendre, ouïr, écouter.
Auiatz la derreira chanso
Que jamais auziretz de me.
Giraud le Roux: Auiatz la.
Écoutez la dernière chanson que jamais vous entendrez de moi.
Aus-tu, Raimbal? Titre de 1040.
Entends-tu, Raimbal?
E dis lur que ela avia auzit dir. Titre de 1168.
Et leur dit qu'elle avait ouï dire.
Selha del mon que ieu plus vuelh
E mais am de cor e de fe,
Au de cor mos precs e 'ls acuelh.
B. de Ventadour: Quan par la.
Celle du monde que je désire le plus et aime le mieux de coeur et de foi, écoute de coeur mes prières et les accueille.
Que pot saber aquell que non es temptatz, si no per auzir dire?
V. et Vert., fol. 45.
Que peut savoir celui qui n'est pas tenté, si non par ouïr dire?
Loc. Auzen de totz, aissi parlet.
Trad. de l'Évangile de Nicomède.
A l' oyant de tous, il parla ainsi.
ANC. FR. Quand chou oï Salhedins....
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 74.
ANC. CAT. Auzir. ESP. Oír. PORT. Ouvir. IT. Udire.
7. Auditori, s. m., lat. auditorium, auditoire, école.
E plen auditori. Chronique des Albigeois, col. 31.
En plein auditoire.
Quar de vertatz mantenetz auditori.
Leys d'amors, fol. 152.
Car vous maintenez école de vérités.
CAT. Auditori. ESP. PORT. IT. Auditorio.
8. Audiencia, Audienza, s. f., lat. audientia, audience, assemblée qui
écoute.
S'ieu, en audiencia de moltz,
Dizia III o IIII motz.
Brev. d'amor, fol. 12.
Si, en audience nombreuse, je disais trois ou quatre mots.
En audienza dels pastors.
Trad. d'un Évangile apocryphe.
En audience des pasteurs.
ANC. FR. Un prince aussi grand d'ailleurs que celui qui honore cette audience. Bossuet, Or. fun. d'Anne de Gonzague. (N. E. Oración fúnebre de Ana de Gonzaga.)
Dans l'édition des Chefs-d'OEuvre oratoires de Bossuet, t. VI, p. 313, on lit auditoire.
Il est très vraisemblable que Cléopâtre parlait souvent dans ce goût, mais ce n'est point cette indécence qu'il faut représenter devant une
audience respectable. Voltaire, Épître déd. de Zaïre.
ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienzia.
- Ouïe, action d'écouter.
A la vezensa e a la audienza de VII garens.
Trad. du Code de Justinien, fol. 61.
A la vue et à l'ouïe de sept témoins.
ANC. FR. Et je vois sa raison
D'une audience avide avaler ce poison.
Molière, Dom Garcie de Navarre, acte II, sc. 1.
- Séance des magistrats qui jugent.
On seignors cossols tenon lor audiensa.
Tit. de 1304. DOAT, t. XCII, fol. 466.
Où les seigneurs consuls tiennent leur audience.
Et apelet a l' audiensa papal.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 154.
Et il appela à l' audience du pape.
CAT. ESP. PORT. Audiencia. IT. Audienza.
9. Ausensa, Audenza, s. f., audition.
So que li advocat diran en plait, en vezensa et en ausensa d'aquel de cui es lo plaitz.
Trad. du Code de Justinien, fol. 6.
Ce que les avocats diront en plaid, en vue et en audition de celui de qui est le plaid.
En vedenza e en audenza d'En Ugo de Mondragon.
Tit. de 1225 de l'arch. d'Arles, n° 86.
En présence et en audition du seigneur Hugues de Montdragon.
10. Auzimen, s. m., ouïe.
Als secx donet lumnieyras, et als sortz auzimens.
P. de Corbiac: El nom de.
Aux aveugles il donna les lumières, et l'ouïe aux sourds.
Gieta oli en la conquavitat del auzimen.
Trad. d'Albucasis, fol. 15.
Jette huile en la concavité de l'ouïe.
ESP. Oimiento (oído). IT. Udimento.
11. Auzida, s. f., renommée.
E servir tal senhor
Que vuelha fort honor
Et auzid' e bobans.
Amanieu des Escas: El temps.
Et servir tel seigneur qui veuille fort honneur et renommée et magnificence.
ANC. ESP. Oída. IT. Udita.
12. Auditor, Auzidor, s. m., lat. auditor, oïant, écoutant.
Bon entendemen als auzidors.
Leys d'amors, fol. 132.
Bon entendement aux écoutants.
Al dizen ni al auzidor.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Au parlant et à l'écoutant.
Adj. Discipols, escolars auzidors.
Statuts de Montpellier de 1204.
Disciples, écoliers oïants.
- Auditeur.
Que era auzidor del sanh palais.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 199.
Qui était auditeur du saint palais.
Per los auditors de vostres comptes.
Tit. de 1418. DOAT, t. CXLV, fol. 206.
Par les auditeurs de vos comptes.
- Ouïe.
A confortar l' auzidor.
Brev. d'amor, fol. 50.
A fortifier l'ouïe.
13. Reyre-auditor, s. m., sous-auditeur.
Per lo auditor o reyre-auditor de cambra apostolical.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 65.
Par l'auditeur ou sous-auditeur de la chambre apostolique.
14. Vice-auditor, s. m., vice-auditeur.
De sos auditors, vice-auditors commissaris.
Tit. de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 69.
De ses auditeurs, vice-auditeurs commissaires.
15. Auziritz, s. f., auditrice, celle qui écoute.
Don la votz a l' auziritz
Qu'a jutjar lo plag avia
Comenset dir.
B. Zorgi: L'autr'ier.
Dont la voix commença à dire à l' auditrice qui avait le différend à juger.
IT. Uditrice. (N. E. En castellano sería el equivalente femenino emperatriz del masculino emperador. Para oidor no usamos “oitriz”, sino oidora. El romance occitano usaba trovairitz – romans de Flamenca - y trovador.)
16. Auditiu, adj., qui fait ouïr, auditif.
Plus subtil es la virtut viziva que la virtut auditiva. 
Eluc. de las propr., fol. 138.
La faculté visuelle est plus subtile que la faculté auditive.
17. Auzible, adj., qui peut être ouï.
De causas auziblas cum so votz e sos.
Eluc. de las propr., fol. 17.
De choses qui peuvent être ouïes comme sont voix et son.
18. Eyssauzir, Exaucir, Issauzir, v., lat. exaudire, écouter.
Tro que denh mos precx eyssauzir.
P. Raimond de Toulouse: Enquera.
Jusqu'à ce qu'elle daigne écouter mes prières.
Cel que non issau lo paubre non er issauzitz de Deu; issau lo paubre e
'l famolent, e Deus issauzira ti.
Trad. de Bède, fol. 84.
Celui qui n'écoute pas le pauvre ne sera point écouté de Dieu; écoute le pauvre et l'affamé, et Dieu t'écoutera.
Tan qu'elh vol exaucir
Mos precx et obezir.
G. Riquier: Qui vuelha.
Tant qu'il veut écouter et accueillir mes prières.
IT. Exaudire. (N. E. El italiano conserva la forma latina pura según Raynouard. Ver ascoltare: écouter, escoltar)

Auriera, s. f., lisière.
No 'ls fasan totz plas senes cap et senes aurieras, de tal guisa qu'entre 'lh drap, las aurieras e 'l cap, non aya deguna variacio de color.
Tit. de 1360. DOAT, t. LXVII, fol. 372.
Ne les fassent tous unis sans chef et sans lisières, de telle guise qu'entre le drap, les lisières et le chef, il n'y ait aucune variation de couleur.
ANC. FR. Le suppliant aperceut sur l' orière ou rive d'un champ.
Lett. de rém., 1444. Carpentier, t. III, col. 96.

Auriol, s. m., loriot. 
(N. E. altération de l'ancien français l'oriol, du latin aureolus, doré. Passereau au plumage jaune et noir chez le mâle, verdâtre chez la femelle, qui niche dans les forêts de feuillus et les peupliers et se nourrit de fruits et d'insectes. https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/loriot/47820#:~:text=Nom%20usuel%20de%20l'orgelet.)
Non crida l' auriols
En vergier ni dins forest.
Rambaud d'Orange: Ar es.
Le loriot ne chante dans le verger ni dans la forêt.
Nég. expl. No mi prezaria un auriol,
Si a cort no m'auzian li savi e 'lh fol.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 38.
Je ne me priserais pas un loriot, si les sages et les fous ne m'entendaient à la cour.
CAT. ESP. Oriol. (N. E. oriolus oriolus; oropéndola)
2. Auriola, s. f., loriot.
Neys ab sa par l' auriola
Met son chantar.
Marcabrus: Pus la.
Même le loriot met son chanter avec sa compagne.

Aurion, s. m., lat. orion, orion, grande ourse.
Car n'atendon l'aurion.
Sordel: Non pueis.
Car ils se dirigent vers l'orion.
Escantis tot' autra lugor
E de luna e d'aurion.
Brev. d'amor, fol. 30.
Eteint toute autre lueur et de lune et d'orion.
Loc. Car ieu pugei tant contra 'l mon,
Que penre cugei l'aurion.
G. Faidit: S'om pogues.
Car je m'élevai tant contremont, que je crus prendre la grande ourse.
CAT. ESP. (Orión; Osa mayor) PORT. Orion. IT. Orione.

Ausar, v., du lat. ausus, oser, s'enhardir. 
Que no us n'auses combatre. Titre de 960.
Que vous n'en osassiez combattre.
(N. E. En “castellano” equiparable al año 960 sería: 
Que vos no ne osaseis combatir.)
Molt l'ama pauc si no ill lo ausa dir.
R. Bistors: Non trob.
Il l'aime bien peu, s'il ne le lui ose dire.
ANC. FR. Qui ausassent plus desrober sur les chemins.
Monstrelet, t. II, fol. 86.
N'aveit el chastel hum si os,
Ki cuntre li osast eissir,
Ne estur ne mellée tenir.
Marie de France, t. 1, p. 406.
Et dist comment ils estoient si oset.
Chronique de Cambray.
ESP. Osar. PORT. Ousar. IT. Ausare, osare.
2. Auzablament, adv., hardiment.
Puesca vos dir auzablament del patriarcha David.
Trad. des Actes des Apôtres, ch. 2.
Que je puisse vous dire hardiment du patriarche David.
PORT. Ousadamente. (ESP. Osadamente.)
3. Auzart, adj., hardi, audacieux.
E lur cug metre cor auzart.
Bertrand de Born: Un sirventes.
Et je leur crois mettre coeur audacieux.
Mascles es plus auzart.
(chap. Lo mascle es mes osat : valén)
Eluc. de las propr., fol. 70.
Le mâle est plus hardi.
Que neguna persona... non sia tan auzarda que auze aportar, etc.
Cartulaire de Montpellier, fol. 175.
Qu'aucune personne... ne soit si osée qu'elle ose apporter, etc.
4. Ausat, s. m., hardiesse.
Can l' auzatz es vengutz
Don amor ven alutz.
G. Riquier: Segon qu'ieu ai.
Quand l'audace avec laquelle amour vient à bout est venue.
5. Audei, s. f., hardiesse, audace.
Que lhi mostrarai d'armas tan gran audei.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 36.
Que je lui montrerai une si grande hardiesse d'armes.

Ausberc, s. m., haubert, cotte de mailles.
Halsberga vel Halsperga vox est saxonica; proprieque signat thoracem ferreum sive armaturam colli et pectoris, ab Hals collum, et bergen
tegere, protegere, munire. (N. E. alemán Herberge : albergue; Hals : cuello; una palabra más de origen sajón para el vocabulario – DCVB - de esos pequeños godos hambrientos de palabras de otras lenguas, que se hacen llamar catalanes, y las godas, catalanas.)
Vossius, de Vit. Serm., lib. II, tit. 9.
Le comte de Boulainvilliers, dans son supplément aux Essais sur la Noblesse, p. 94, dit: “Le haubert étoit une chemise de mailles longue jusqu'au-dessous des genoux. Le haubert se plaçoit par-dessus le gambeson, qui se mettoit sur la chair, comme nos gilets d'hiver sur la chemise.”
Ab dard d'assier, don fer colp de plazer,
On no ill ten pro ausbercs fortz ni espes.
Giraud de Calanson: A lieis cui am.
Avec dard d'acier, dont il frappe coup à plaisir, où haubert fort et épais ne tient profit contre lui.
Als us viratz vestir ausbercx,
Als altres perpunhs et escutz.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Vous verriez vêtir hauberts aux uns, pourpoints et écus aux autres.
Quant ai vestit mon fort ausberg dobler.
P. Vidal: Drogman (Drogoman).
Quand j'ai revêtu mon fort haubert double.
ANC. FR. Je n'avoie onques lors hauberc vestu.
Joinville, p. 23.
El dos lo vestent un blanc hauberc doublier.
Roman de Guillaume au court nez.
L'ancien français exprimait par un seul mot l'action de se dévêtir du haubert.
A lor tentes deshaubergié
Se sont, et au mengier assis.
Roman du Renart, t. IV, p. 201.
IT. Usbergo.
2. Alberget, s. m., haubergeon, petit haubert.
Albergetz, IIII deners.
Cartulaire de Montpellier, fol. 114.
Les haubergeons, quatre deniers.
3. Ausbergot, s. m., haubergeon, petit haubert.
Ausberc o ausbergot dona cascun IIII deners. 
Cartulaire de Montpellier, fol. 105.
Haubert ou haubergeon, pour chaque, donne quatre deniers.

Austarda, s. f., lat. avis tarda, outarde.
Aissi com fai l' austarda,
Can vei venir l'aigla o l'austor;
A terra s fer per plus viatz morir.
Aimeri de Peguilain: D'avinen sap.
De même que fait l' outarde, quand elle voit venir l'aigle ou l'autour;
elle se frappe à terre pour mourir plus vite.
CAT. ESP. Avutarda. PORT. Abetarda. IT. Ottarda.

Austor, s. m., lat. austerius, autour, épervier. (N. E. DE. Sperber; esparver; esparvé; esparvier; espervier; esprevier; cernícalo.)
De tres maneiras son austor;
Car l'un son gran, l'autre menor,
L'autre petit de bona guisa.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Les éperviers sont de trois sortes; car les uns sont grands, les autres moindres, les autres petits de bonne guise.
E per un austor que nays
Son mil perditz.
P. Cardinal: Razos es qu'ieu.
Et pour un autour qui naît sont mille perdrix.
Loc. E prendre cug ab la perditz l' austor.
G. Magret: Eu aissi m pren.
Et avec la perdrix je crois prendre l' autour.
ANC. FR.
Chace de chien, d' espervier, ne d' ostor.
Roman d' Aigolant: Bekker, p. 184.
Bien sont esprevier duire è ostour è falcon.
Roman de Rou, v. 3825.
ANC. CAT. Austor. ESP. Azor (pl. Azores). PORT. Açor (Açores). IT. Astore.
2. Austoret, s. m., petit autour.
Eu vi...
Mon austoret amparar.
Raimond de Miraval: Del rei d'Aragon.
Je vis... mon petit autour se défendre.

Austri, s. m., lat. auster, auster, vent du midi.
III portas daus austri.
Trad. de l'Apocalypse, chap. 21.
Trois portes devers l' auster.
ESP. PORT. IT. Austro.
2. Austral, adj., lat. australis, austral, du midi.
Vens australs resolvo las humors del cors.
Eluc. de las propr., fol. 134.
Vents du midi résolvent les humeurs du corps.
CAT. ESP. PORT. Austral. IT. Australe.

Autan, s. m., lat. altanus, autan.
Vent auta... Auta es vent cardinal.
Eluc. de las propr., fol. 36 et 134.
Vent autan... Autan est vent cardinal.

Autrei, s. m., permission, concession, octroi.
Ayci ac Joseph l'autrey del rey Pharaon.
Hist. abr. de la Bible, fol. 23.
Ainsi Joseph eut la permission du roi Pharaon.
Qu'ieu l'am finamen ses autrei.
Ameus de la Broquerie: Quan reverdeion.
Que je l'aime purement sans concession.
E si no fos l'autreys
Qu'ieu ai fag.
Amanieu des Escas: En aquel mes.
Et si ne fût l'octroi que j'ai fait.
ANC. FR. Ne puet-il riens faire por moi,
Si ce n'estoit par vostre otroi.
Roman de la Rose, v. 1994.
Fais-nous, Seigneur, dist-elle, cest ottroy.
Foucqué, Vie de J.-C, p. 355.
(ESP. Otorgamiento, de otorgar)
2. Autreiansa, s. f., concession.
Las alienatios, las autreiansas.
Tit. de 1319. DOAT, t. CXXXII, fol. 343.
Les aliénations, les concessions.
Aquesta autreyansa.
Priv. conc. par les R. d'Anglet., p. 37.
Cette concession.
3. Autreiament, s. m., concession, permission.
Aquest do et aquest autreiament.
Tit. de 1194. DOAT, t. LXXXVII, fol. 6.
Ce don et cette concession.
Carta d' autreiamen dels notaris.
Cartulaire de Montpellier, fol. 160.
Charte de concession des notaires.
Que m meravelh car ill an esperansa
Que a negun ne fas' autreiamen.
Bertrand d'Allamanon III: D'un sirventes.
Que je m'émerveille de ce qu'ils ont espérance qu'il en fasse concession à aucun.
Adoncx det son autreiamen.
Brev. d'amor, fol. 56.
Alors il donna sa permission.
ANC. FR. Et les octroyemens qu'il a fait ou fera pour nous.
Tit. de 1374. Carpentier, t. III, col. 109.
4. Autreiaso, s. f., octroi, concession.
Per aitan lh'a fah l'autreiaso.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 90.
Pour autant lui a fait la concession.
5. Autreiar, v., octroyer, accorder, donner, permettre.
Est chastel vos autrei en chazamen.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 96.
Je vous octroie ce château en fief.
(N. E. chazamen, fief, feudo, así se hacía un catalán.)
Ela li perdonet lo fait del baisar, e lo i autreiet en dos.
V. de Pierre Vidal.
Elle lui pardonna le fait du baiser, et le lui accorda en dons.
Donam et autreiam.
(N. E. Castellano: Damos y otorgamos; chapurriau donam y otorgam.)
Tit. de 1182. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 59.
Nous donnons et octroyons.
E donna deu l'o autreiar.
T. de Gui d'Uisel et de M. de Ventadour: Gui.
Et la dame doit le lui accorder.
Mi ren e m'autrei e m do
A lieys.
Paulet de Marseille: Ges pels.
Je me rends et m'octroie et me donne à elle.
Prov. Qui non contraditz autreia.
Peyrols: Nuls hom.
(N. E. chap. Qui no contradiu, - qui calle - otorgue.)
Qui ne contredit accorde.
(N. E. El que calla - no contradice - otorga.)
- Promettre, assurer.
Mas a malvat sort
Venra, so us autrey,
Quals qu'ab mi plaidey.
Bertrand de Born: Ges de far.
Mais quel qui dispute avec moi viendra à mauvais sort, je vous assure cela.
Part. pas. E diguas li m qu'a lieys s'es datz
Mos cors ligges et autreyatz.
Peyrols: Atressi col.
Et dis-lui-moi qu'à elle s'est donné et octroyé mon coeur lige.
ANC. FR. E li dist einssi: Je t'octroi mon empire.
Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 227.
ANC. CAT. Autreiar.
6. Desautreiar, v., refuser, révoquer.
M'a promes que s'amor m'autreia,
S'enquer no la m desautreia.
B. de Ventadour: Ara non vei.
Elle m'a promis qu'elle m'accorde son amour, si encore elle ne me le révoque.
Per qu'ieu non crey qu'enquer, quanque n'estia,
No m'autrey tot so qu'ar mi desautreya.
G. Pierre de Cazals: Ja tant.
C'est pourquoi je ne crois pas qu'encore, quoi qu'il en soit, elle ne m'accorde tout ce qu'à présent elle me refuse.
7. Autorc, s. m., permission, autorisation.
Lo cosselh que 'l donava e l' autorc qu'ela li prometia.
V. de Rambaud de Vaqueiras.
Le conseil qu'elle lui donnait et l' autorisation qu'elle lui promettait.
ANC. ESP. Otorgo. PORT. Outorga.
8. Autorgament, s. m., consentement, permission.
Ab cosseil et ab autorgament del capitol sobre dig de la gleia, etc.
Tit. de 1220. DOAT, t. CIII, fol. 4.
Avec le conseil et le consentement du chapitre susdit de l'église.
Et per autorgament de la una partida e de l'autra.
Tit. de 1239. DOAT, t. CXXIV, fol. 300.
Et par consentement d'une partie et de l'autre.
CAT. Otorgament. ESP. Otorgamiento. PORT. Outorgamento.
9. Autorgier, s. m., permission.
Per degu autorgier.
Tit. de 1270. DOAT, t. LXXXIX, fol 69.
Par aucune permission.
10. Autorgar, v., autoriser, octroyer, accorder.
Don et autorc a te.
Tit. de 1177. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 35.
Je donne et octroie à toi.
Per qu'ieu vos do conseil et austorgui que vos l'enqueiras d'amor.
V. de Rambaud de Vaqueiras.
C'est pourquoi je vous donne conseil et vous autorise que vous la requériez d'amour.
Sant Mathieu o autorga, vers evangelistiers.
Izarn: Diguas me tu.
Saint Matthieu, vrai évangéliste, autorise cela.
CAT. ESP. Otorgar. PORT. Outorgar.
11. Desautorgar, v., désapprouver.
Quar vos, que plus envei
D'autra qu'el mon estey,
Desautorc e mescrei.
Guillaume de Cabestaing: Lo dous cossire.
Car vous, que je désire plus qu'autre qui soit au monde, je vous désapprouve et vous mécrois.

Automs, Autompne, s. m., lat. autumnus, automne.
So es lo jorn dezesete
De setembre, pueys automs ve.
Brev. d'amor, fol. 45.
C'est le jour dix-septième de septembre, puis vient l' automne.
Et en autompne seran grans diluvis.
Calendrier provençal.
Et en automne seront grandes averses.
ANC. CAT. Autumno (MOD. tardor). ESP. Otoño. PORT. Outono.
IT. Autumno.
2. Automnal, Autumpnal, adj., lat. autumnalis, automnal, d'automne.
Equinocci autumpnal.
Eluc. de las propr., fol. 122.
Équinoxe d'automne.
Lo temps automnals de vendemias.
Leys d'amors, fol. 129.
Le temps automnal des vendanges.
CAT. ESP. (otoñal) PORT. Autumnal. IT. Autumnale.

Auzel, s. m., lat. avicellus, oiseau.
Un pauc auzel en mon punh, que no s n'an,
Am mais qu'al cel una grua volan.
G. Faidit: Tant ai.
J'aime mieux un petit oiseau en mon poing, qui ne s'en aille pas, qu'une grue volant au ciel.
(N. E. ESP. Yo prefiero, amo más, una pequeña ave, un pajarillo, en mi puño, que no se va, que una grulla volando en el cielo. Refrán: 
Más vale pájaro en mano que ciento volando.)
Et aug los auzels alegrar.
B. de Ventadour: En abril.
Et j'entends les oiseaux se réjouir.
Per paor d' auzel de cassa. (N. E. Ver Deudes de Prades, Auz. cass.) 
Naturas d'alcuns auzels.
Par peur d'oiseau de chasse.
ANC. FR. Je durrai ton cors à devorer à beste et à oisels.
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 23.
ANC. CAT. Ausel (MOD. ocell). IT. Augello.

2. Ausella, s. f., caille femelle.
Voyez Du Cange, t. I, col. 825.
Plus tost no vola ysrundella, ni esparvier, ni ausella.
Guillaume de Berguedan: Lai on hom.
Hirondelle, ni épervier, ni caille, ne vole plus vite.
(ysrundella, hirondelle, oronella, oroneta, oreneta; golondrina)

3. Auzelet, s. m., oiselet, oisillon.
Neis l' auzelet s'alegron per s'amor,
Quan la vezon, tal jois n'an entre lor.
Pistoleta: Aitan sospir.
Les oiselets même se réjouissent par amour d'elle, quand ils la voient, telle joie ils en ont entre eux.
ANC. FR.
Ke li oiselet chantent è la rose est florie.
Roman de Rou, v. 3924.
CAT. Aucellet (MOD. ocellet). IT. Augelletto.

4. Auzelo, s. m., oisillon.
Per aqui monten cent miri auzello. Poëme sur Boece.
Par là montent cent mille oisillons.
E la gaia sazos
E 'l chans dels auzelos.
Blacas: Lo belh dous temps.
Et la gaie saison et le chant des oisillons.
ANC. FR. Ce fu en la douce saison
Que cler chantent li osellon.
Roman du Renart, t. III, p. 167.
IT. Uccellone.

5. Auzulans, s. m., oisillon.
Per la boca dels auzulans. Trad. de Bède, fol. 40.
Par la bouche des oisillons.

6. Aucellayre, Auzellador, s. m., oiseleur.
E non fassatz l' auzellador, 
Qu'apella e trai ab doussor
L'auzel, tro que l'a en sa tela.
Un troubadour anonyme: Senior, vos que.
Et ne faites pas l' oiseleur, qui attire et appelle, avec douceur l'oiseau, jusqu'à ce qu'il l'ait en sa toile.
Fig. L' aucelayre d'ifern no vay ren pus queren mays cum prenda aquel aucell. V. et Vert., fol. 103.
L' oiseleur d'enfer ne va rien cherchant plus que comment il prenne cet oiseau.
ANC. FR. Ainsinc cum fait li oiselierres
Qui tent à l' oisel, comme lierres.
Roman de la Rose, v. 21757.
Einsi com fet li oiselerres.
Nouv. rec. de fables et cont. anc. T. II, p. 391.
ANC. CAT. Auselaire. IT. Ucellatore.

7. Auzelar, v., chasser aux oiseaux, fauconner.
Pot auzelar a son talen.
Que ges, per coita d' auzelar,
No 'l fassa trop per temps volar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Peut chasser aux oiseaux à son désir.
Que, par empressement de chasser, il ne le fasse trop long-temps voler.
ANC. FR. Par oyseler et par chasser aux bestes saulvaiges.
L. De Premier Fait, tr. de la Vieil. de Cicéron, p. 37.
A. cest oisel a-il failli?
En autre leu voist oiseler.
Nouv. rec. de. fables et cont. anc. t. II, p. 43.
ANC. CAT. Auselar. IT. Uccellare.

8. Enauzelar, v., élever, dresser un oiseau.
Enquera vueill demonstrar
Com deu son auzel enauzelar.
Leugers es a enauzelar.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Maintenant je veux démontrer comment il doit dresser son oiseau.
Il est facile à élever.

lundi 19 février 2024

Lexique roman; Esquelha, Esquella - Assaget

 


Esquelha, Esquella, s. f., anc. all. Skel (lat. Postea in aurora pulsetur squila), clochette, crécelle.

Comensero a sonar las esquelhas. Philomena.

Commencèrent à sonner les crécelles.

(chap. Van escomensá a soná les esquelles : campanes.)

Tro al jorn que l' esquella sona. Roman de Jaufre, fol. 62.

Jusqu'au jour que la clochette sonne.

ANC. FR. Et saint Symons, quant il les voit,

S' eschelète que il tenoit 

Sonne trois cops de rebondie... 

Prit s' eschelète, si le sone... 

S' eschelète sona trois cos. 

Fables et cont. anc., t. III, p. 131, 133 et 134. 

CAT. Esquella. ESP. Esquila (campana). IT. Squilla. (chap. esquellaesquelles; esquelleta, esquelletes; esquellot, esquellots; esquellada, esquellades, esquellotada, esquellotades; campanacampanes.)

esquella, esquelles; esquelleta, esquelletes; esquellot, esquellots; esquellada, esquellades, esquellotada, esquellotades; campana, campanes

Esquern, Esquarn, Isquern, s. m., moquerie, médisance, plaisanterie, mépris, affront.

Voyez Wachter, Gloss. german., v°. scheren.

Mas qui trop mais que no val

Lauza si dons, fai parer 

Qu' esquerns es e non ren al.

Raimond de Miraval: A penas sai. 

Mais qui loue sa dame beaucoup plus qu'elle ne vaut, fait paraître que c'est moquerie et rien autre. 

Mans cavaliers trobador se trufavon de lui per los esquerns qu' en fazian.

V. de Raimond de Miraval. 

Maints chevaliers troubadours se moquaient de lui par les plaisanteries qu'ils en faisaient. 

Adv. comp. Quar faitz per esquern

Dels crestias martire.

G. Figueira: Sirventes vuelh. 

Car par mépris vous faites martyre des chrétiens. 

Loc. Matran, que ausic las novas, tenc so ad esquarn. Philomena.

Matran, qui entendit les nouvelles, tint cela à moquerie.

Tenc so a gran isquern.

V. de Guillaume de Balaun. 

Tint cela à grand affront. 

ANC. CAT. Escarn. ESP. Escarnio. PORT. Escarneo. IT. Scherno.

2. Esquerna, s. f., moquerie, médisance.

Fas sirventes per esquerna.

Albert Caille: Aras quan.

Je fais sirventes par moquerie.

IT. Scherna.

3. Escarniment, s. m., injure, outrage, insulte.

On vos fazian trop grans escarniments. Passio de Maria.

Où vous faisaient fort grands outrages.

ANC. FR. E toz icil eschernissement de son père et de sa mère cessat. Dial. de S. Grégoire. Hist. litt. de la Fr., t. XIII, p. 11. 

Je ai souffert... tant de reproches et tant d' escharnissement.

Rec des Hist. de Fr., t. V, p. 304.

ANC. ESP.

Non traien en su pleito ningun escarniment. 

Milagros de nuestra señora, cop. 699. 

ESP. Escarnimiento. PORT. Escarnicimento. IT. Schernimento.

(chap. Escarnimén; pot sé burla, enfótressen, y tamé maldí, di coses roínes, ofendre, ofensa, etc.)

4. Escaisses, s. m., moquerie, bêtise, niaiserie.

Tug sels que rizon 

Dels escaisses que dizon 

No s' azauton d'els gaire.

(N. E. Me recuerda a Ignacio Sorolla Vidal, que siendo doctor en sociolingüística le tiene que reír las gracias a un pirado aragonés catalanista como Manuelico Río Hijado. Sin estos imbéciles no es nadie el doctorcico de Peñarroya de Tastavins, pupilo de Arturico.)

Nat de Mons: Sitot non es.

Tous ceux qui rient des moqueries qu'ils disent ne sont guère charmés d'eux.

5. Escarniers, Escarnidor, s. m., moqueur.

Uns escarniers si 'l det a creire.

V. de Guillaume de la Tour.

Un moqueur lui donna à croire.

Ara diran de mi escarnidor.

(chap. Ara dirán de mí los escarnidós, enfotedós, ofenedós, maldiens, mal parladós, etc.)

Giraud de Borneil: Ar ai gran. 

Maintenant les moqueurs diront de moi.

CAT. ANC. ESP. Escarnidor. ESP. MOD. PORT. Escarnecedor. 

IT. Schernitore. (chap. Escarnidó, escarnidós, escarnidora, escarnidores.)

6. Escarnir, Esquernir, v., berner, moquer, blasphémer, railler.

Mas, pels cas que temia, 

Pel de moton vestic 

Ab que los escarnic.

P. Cardinal: Li clerc.

Mais, à cause des chiens qu'il craignait, il vêtit une peau de mouton avec quoi il les berna.

Tu, no fassas res per qu' om t' esquerna.

(chap. Tú, no faigues res per lo que te escarnixquen, parlon mal de tú, criticon, sen enfóteguen, etc.)

A. Daniel: Ans qu' els.

Toi, ne fasses rien pour qu'on te berne.

Quar selh es folhs que se fai escarnir, 

E selh savis que se fai gen grazir.

B. Arnaud de Montcuc: Ancmais.

Car celui-là est fou qui se fait berner, et celui-là est sage qui se fait gentiment agréer.

Amors ditz ver et escarnis.

P. Rogiers: Tant ai mon. 

Amour dit vrai et raille.

De tota vilania s gar, 

D' escarnir e de foliar. 

Marcabrus ou H. de la Bachelerie: Cortesamen. 

Qu'il se garde de toute vilenie, de railler et de faire folie.

Maudita mortz! mal nos as escarnitz. 

Raimond Menudet: Ab grans doctors. 

Maudite mort! tu nous as mal bernés. 

Part. pas.

No 'l pot trobar, ten se per escarnitz.

Raimond de Toulouse: Si com l'enfas. 

Ne le peut trouver, se tient pour moqué. 

ANC. FR. Il vient pur nus attarier e escharnir. 

Anc. trad. des liv. des Rois, fol. 22. 

Mult l'ont, co dit, gabé e mult l'ont escharni. 

Roman de Rou, v. 1484.

Cils qui pas n'estoient occis estoient gabé et escharni et despit des Romains. Rec. des Hist. de Fr., t. VI, p. 148. 

Moult se tinrent à escharni.

Roman du Renart, t. IV, p. 105.

ANC. ESP.

La obra comenzada bien la quiero complir 

Que non aya ninguno porque me escarnir. 

V. de santa Oria, cop. 185. 

CAT. Escarnir. ESP. MOD. PORT. Escarnecer. IT. Schernire. 

(chap. escarní: escarnixco o escarnixgo, escarnixes, escarnix, escarnim, escarniu, escarnixen; escarnit, escarnits, escarnida, escarnides.)


Esquina, Esquena, s. f., échine, dos.

Qui a l' esquina larga e las espatlas, es vigoros e de pauc de cen.

Liv. de Sydrac, fol. 127.

(chap. Qui té l' esquena llarga (ampla, gran) y les espales, es vigorós y de poc de señ.)

Qui a l'échine large et les épaules, est vigoureux et de peu de sens.

Amors ses pro non es frug que engrays,

Que als plus fortz fa magrezir l' esquina.

G. de Berguedan: Quant vey.

Amour sans profit n'est pas fruit qui engraisse, vu qu'aux plus forts il fait maigrir l'échine. 

Loc. Donan per pietz e per esquinas...

Non prezeron tal disciplina 

Com ell lur dara sus l'esquina.

V. de S. Honorat. 

Donnant par poitrines et par échines... 

Me prisèrent telle discipline comme il leur donnera sur l'échine. 

Loc. fig. Car pus greu comte que d'arena

Port de pecat sus en l'esquena.

Folquet de Marseille: Senher Dieus.

Car je porte sur le dos un compte de péché plus difficile que celui du sable.

CAT. ESP. (espalda, espaldas, esquinazo, dorso) Esquena. IT. Schiena.

(chap. Esquena, esquenes; espala, espales.)


Esquinancia, s. f., lat. squinancia, esquinancie.

La vetz engendra esquinancia. 

De tota tumor d'esquinancia repressiva. 

Eluc. de las propr., fol. 47 et 269.

Quelquefois engendre esquinancie.

Répressive de toute tumeur d'esquinancie.

CAT. Esquinencia, escanencia. ANC. ESP. Esquinancia. ESP. MOD. PORT. Esquinencia. IT. Schinanzia, squinanzia.


Esquissar, Esquinsar, v., déchirer, mettre en pièces, briser.

Li autre esquisset sas gonelas.

P. Cardinal: Una cieutat.

L'autre déchira ses tuniques.

De son blizaut de seda fetz un pan esquinsar.

Roman de Fierabras, v. 707.

Il fit déchirer un pan de son bliau de soie.

Fig. Que l'amors, que m'aflama e m ponh,

Si parta de lieys ni s' esquis.

G. de Cabestaing: Ar vei qu'em.

Que l'amour, qui m'enflamme et me tourmente, s'éloigne d'elle et se brise.

CAT. Esquinsar. (chap. Esquinsá, fé a trossos, chafá, trencá, etc.)

2. Esquintar, v., déchirer.

Comenseron greumens a plorar e lurs vestirs a esquintar.

Hist. abr. de la Bible, fol. 19.

Commencèrent à pleurer amèrement et à déchirer leurs vêtements.

Que esquinton e pesseion per pessas totz los capels... els cals alcuna causa de las sobre dichas fag sera.

Cartulaire de Montpellier, fol. 144.

Qu'ils déchirent et dépècent par pièces tous les chapeaux... auxquels il sera fait aucune chose des susdites.

Esquintet sas vestiduras. Hist. abr. de la Bible, fol. 61.

Il déchira ses vêtements.

3. Esquintamen, s. m., déchirement.

Que ieu ni 'ls mieus, d'aquel esquintamen o trencamen, neguna causa non pusca demandar. Cartulaire de Montpellier, fol. 144.

(chap. Que ni yo ni 'ls meus, d' aquell esquinsamén o trencamén (chafadissa, trencadissa), cap cosa puga demaná.)

Que je ne puisse demander, moi ni les miens, aucune chose de ce déchirement ou morcellement.


Esquirol, Escurol, Esciriol, s. m., lat. sciurus, écureuil.

Esquirols

Non es ni cabirols 

Tan leus cum ieu sui.

(chap. Ni l' esquirol ni 'l cabirol es tan ligero com yo soc.)

Rambaud d'Orange: Aras no siscla.

Écureuil ni chevreuil n'est si léger comme je suis. 

Don ieu dic que escurols 

Non es plus lieus.

Raimond de la Tour: Ar es dretz. 

Dont je dis qu'écureuil n'est pas plus léger. 

Del C d'esciriols I dener. Cartulaire de Montpellier, fol. 116. 

(N. E. De la centena de ardillas un dinero, denario. Tenía que haber muchas. Chap. Del sentená d' esquirols 1 diné.)

Du cent d'écureuils, un denier.

CAT. ESP. ARAG. (esquiruelo) Esquirol. PORT. Esquilo. IT. Scoiattolo. (Chap. Esquirol, esquirols; no sé si un esquirol femella es una esquirola, que es una classe de lletuga.
ESP. Ardilla; inglés Squirrel; alemán Eichhörnchen.)

Escurol, Esciriol, esquiruelo, esquirol, esquilo, scoiattolo, squirrel


Esquiu, Esqiu, adj., farouche, dur, rude, effarouché.

(chap. Furo, farruco, furos, farrucos; fura, fures, farruca, farruques. Esquiu, esquius, esquiva, esquives; du, dus, dura, dures.)

Un leon, quant es esquius e braus.

Serveri de Girone: A greu pot.

Un lion, quand il est farouche et cruel.

Car tals n'i a son tan esquiu,

Que pueis no tornon a sel niu.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Car il y en a tels qui sont si effarouchés, que puis ils ne retournent plus à ce nid.

Tals es pros et agradius, 

Que, si ja domna non ames, 

Vas tot lo mon fora esquius.

G. de Cabestaing: Ar vey qu' em. 

Tel est preux et aimable, qui serait farouche envers tout le monde, s'il n'eût jamais aimé dame. 

Anceis m'es esquiv' e fera.

Saïl de Scola: De ben gran.

Au contraire elle m'est rude et cruelle.

- Difficile, rebutant, pénible. 

Uns mal esquius

Que ill fai batre lo cors plus fort 

Que no deu.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Un mal pénible qui lui fait battre le coeur plus fort qu'il ne doit.

Las montanhas so feras e 'ls passatges esqius. Guillaume de Tudela.

Les montagnes sont arduës et les passages difficiles.

Razos es esquiv' et cozens, 

Merces es dolza e plazens.

Arnaud de Marueil: Sel cui vos.

Raison est rebutante et cuisante, merci est douce et plaisante.

ANC. FR. Por Dieu vos proi, ne me soiez eschis.

Le Comte de Bar, Essais sur la Musique, t. II, p. 161.

Vostre cheval est trop eschius.

Roman du Renart, t. I, p. 76.

CAT. Esquiu. ESP. PORT. Esquivo. IT. Schifo.

2. Esquivansa, s. f., aversion, refus, résistance.

De que ac puis a K. tal esquivansa.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 33. 

De quoi il eut depuis contre Charles telle aversion.

En fag, en dig et en semblansa, 

A lageza fai esquivanza. 

Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus. 

En fait, en dit et en apparence, fait refus à vilenie.

3. Esquivar, Eschivar, v., esquiver, éviter, fuir, éluder.

La comtessa non l' esquivet, ans entendet sos precs.

V. d'Arnaud de Marueil. 

La comtesse ne l'évita pas, mais entendit ses prières.

Car blasmor fai esquivar falhimen, 

Per qu'ieu blasmi per blasmor esquivar. 

B. Carbonel: Un sirventes. 

Car blâme fait éviter la faute, c'est pourquoi je blâme pour éviter le blâme.

Per qu'ieu cosselh a quascun que s n' esquiu.

Lanfranc Cigala: Escur prim. 

C'est pourquoi je conseille à chacun qu'il s'en esquive.

Que sapch' esquivar sos dans.

Giraud Riquier: Gauch ai quar.

(chap. Que sápigue esquivá los seus mals.)

Qui sache éviter ses dommages.

- Refuser.

Mas dretz es que dona esquiu 

So don plus vol c' om la plaidei.

Arnaud Daniel: Ab plazers. 

Mais droit est que dame refuse ce dont plus elle veut qu'on la sollicite.

Part. pas. Mas, segon qu' ay de vos apres, 

Esquivat li fon malamen.

R. Vidal de Bezaudun: En aquel.

Mais, selon que j'ai appris de vous, lui fut refusé durement.

ANC. FR. Bien est raisons que je m'eskiu. 

Fables et cont. anc., t. I, p. 117. 

Pour eschiver aux procès qui sur ce feussent meuz.

Rec. des Ord. des R. de Fr., 1461, t. XV, p. 39. 

Afin d' eschiver le péril.

Hist. de Gérard de Nevers, 2e part., p. 55. 

CAT. ESP. PORT. Esquivar. IT. Schivare.

(chap. esquivá: esquivo, esquives, esquive, esquivem o esquivam, esquivéu o esquiváu, esquiven; esquivat, esquivats, esquivada, esquivades.)

4. Esquer, adj., gauche.

Al bras esquer... al pe esquer.

(chap. Al bras esquerro... al peu esquerro.)

Tit. de 1303. DOAT, t. CLXXVII, fol. 130.

(N. E. Se dice que esquer, esquerra, izquierda viene del vasco ezquerra, pero hay que consultar textos anteriores a 1303, o los años en los que los trovadores ya usaban la palabra.)

Au bras gauche... au pied gauche.

Quan se frais la camba esquera.

G. de Berguedan: Talans m'es.

Quand il se rompit la jambe gauche.

La ma esquerra.

(chap. La ma esquerra.)

Perilhos, Voy. au Purgatoire de S. Patrice. 

La main gauche.

Desfer 

Lo ronzin qu'om li donet

Del pe dreig e del esquer.

Porcier: Seigner.

Déferre, du pied droit et du gauche, le roussin qu'on lui donna.

CAT. Esquer. ESP. Izquierdo. PORT. Esquerdo. (chap. bras esquerro; la cama esquerra, esquerros, esquerres.)

5. Esquerran, s. m., récalcitrant, revêche, rétif.

Fig. M'avetz vestit aital fre

Que ja no us serai esquerras.

Amanieu des Escas: Dona per cui.

Vous m'avez revêtu un tel frein que jamais je ne vous serai rétif.

6. Esquerrier, Escarier, adj., gaucher.

Mas Aod l' escariers l' aucis secretamenz.

(chap. Pero Aod lo zurdo (esquerré) lo va matá secretamén.)

P. de Corbiac: El nom de.

Mais Aod le gaucher le tua secrètement.

- Maladroit, embarrassé, difficile. (N. E. maladroit, maladroite, contrario de droit, droite, izquierdo, izquierda, a derechas VS a izquierdas, siniestro, siniestra.)

Senher, no us ampara

Belhs deportz que us gara

De laus esquerrier.

G. Riquier: L'autre jorn.

Seigneur, ne vous quitte pas beau plaisir qui vous préserve de louange maladroite. 

Si del tot l'es esquerrier, 

Prenda cel que ha mes derrier.

Leys d'amors, fol. 41.

S'il lui est tout-à-fait difficile, qu'il prenne celui qu'il a mis le dernier.

Volgra be que us auzes esquerreira

Nomnar.

Le moine de Foissan: Be m' a lonc temps.

Il voudrait bien que je vous osasse appeler difficile.


Essaiar, Assatjar, Assaiar, Ensaiar, Issaiar, v., essayer, éprouver.

Voyez Muratori, diss. 33; et Denina, t. III, p. 107 et suivantes.

Vai jogar aillor 

A petit joc, per essaiar 

S' o poiria d' autrui cobrar.

Arnaud de Cominge: Be m plai. 

Il va jouer ailleurs à petit jeu, pour essayer s'il pourrait le recouvrer d'autrui.

No m' o cal plus assaiar.

(chap. No mu cal mes ensayá, probá.) 

Peyrols: Dels sieus tortz. 

Ne me soucie plus de l'essayer.

Senher Dieus, que fezist Adam,

Et assagiest la fe d' Abram.

(chap. Siñó Deu, que vas fé a Adán, y vas probá la fe d' Abraham. 

Menos mal que Isaac ere ventrílocuo, sinó li talle lo coll en ofrenda.)

Folquet de Marseille: Senher Dieus.

Seigneur Dieu, qui fîtes Adam, et éprouvâtes la foi d'Abraham.

Davan t'orazo, aparelia t'arma, e no volias esser coma hom que issaya Deu. Trad. de Bède, fol. 27. 

Avant ton oraison, prépare ton âme, et ne veuille pas être comme homme qui éprouve Dieu. 

Part. pas. Sia ben essaiatz.

Arnaud de Marsan: Qui comte. 

Qu'il soit bien essayé.

Non pot esser bos chavalers, si no s' es issaiaz en champ.

Trad. de Bède, fol. 80.

Il ne peut être bon cavalier, s'il ne s'est essayé en champ.

Ab autras vos es ensaiatz 

Per semblan.

Gavaudan le Vieux: Desemparatz. 

Vous vous êtes essayé avec d'autres par semblant. 

CAT. Ensajar, assajar, assatjar, assayar. ESP. Ensayar, asayar. 

PORT. Ensaiar. IT. Assaggiare, saggiare.

(chap. ensayá: ensayo, ensayes, ensaye, ensayem o ensayam, ensayéu o ensayáu, ensayen; ensayat, ensayats, ensayada, ensayades.)

2. Essai, Assai, Assag, s. m., essai, épreuve.

Lau que mostre de sos essais

Say al fill del Barsalones.

Bertrand de Born: Pus lo gens.

Je loue qu'il montre de ses essais ici au fils du Barcelonnais.

Per que l'enfant a fag un sol assag.

B. de Rovenac: Belh m'es quan. 

C'est pourquoi l'enfant a fait un seul essai.

Loc. Volon amar las dompnas ab essays. 

Gui d'Uisel: Anc no cugey. 

Veulent aimer les dames avec épreuve. 

Per que m sui mes en assai 

Si ja 'l bon jorn trobarai.

Saïl de Scola: De ben. 

C'est pourquoi je me suis mis en essai si jamais je trouverai le bon jour.

CAT. Ensatg, ensaig, assatg, assats. ESP. (chap.) Ensayo. PORT. Ensaio. 

IT. Assaggio, saggio.

3. Issajaire, Assajador, s. m., essayeur, qui fait une épreuve.

Non pas coma disciple, mas cum issajaire. Trad. de Bède, fol. 80.

Non pas comme disciple, mais comme essayeur.

- Essayeur de la monnaie.

Devra esser sajellat ab lo sagel del assajador.

(chap. Deurá sé sellat en lo sello del ensayadó.)

(N. E. sajellat, j, sagel, g, assajador, j.)

Tit. de 1276, Coutume de Périgueux. 

Devra être scellé avec le sceau de l'essayeur de la monnaie.

CAT. Assajador. ESP. Ensayador. PORT. Ensaiador. IT. Assaggiatore, saggiatore. (chap. Ensayadó, ensayadós, ensayadora, ensayadores.)

4. Assaget, s. m., petit essai.

Si m'a tengut en assaget,

Per saber s'ieu sui trichaire.

Raimond de Miraval: Selh que de.

Elle m'a ainsi tenu en petit essai, pour savoir si je suis trompeur.