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jeudi 28 décembre 2023

Lexique roman, Ap: Aparat - Apte

Aparat, s. m., lat. apparatus, apparat, ouvrage préparatoire.

Aicho es contengut en l' aparat de las decretals.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 100.

Ceci est contenu dans l'apparat des décrétales.

CAT. ESP. Aparato. PORT. IT. Apparato.


Apcha, Ayssa, s. f., lat. ascia, goth. Akhen, hache, coignée.

Cascus porta sa apcha o sa destrau.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 82.

Chacun porte sa hache ou sa coignée.

O apcha esmoluda, faucilla o pilo.

Guillaume de Tudela.

Ou hache émoulue, faucille ou dard.

Ab apchas et ab picx an los portals brisatz.

Roman de Fierabras, v. 4195.

Ils ont brisé les portes avec les haches et les pics.

Fig. Ricx, ponhens plus que garriga,

Iferns vos estrenh e us fayssa

E us vay dolan ab tal ayssa,

Que no us te pro cot ni manta.

B. Alahan de Narbonne: No puesc.

Riches, poignants plus que ronce, l'enfer vous étreint et vous accable et va vous dolant avec telle hache, que cotte ni manteau ne vous tient profit.

CAT. Axa. ESP. Hacha. IT. Ascia.

2. Ayssola, s. f., petite hache, hachette, herminette.

Afilatz becx d' ayssola.

Marcabrus: Quan la fuelha.

Becs afilés de petite hache:

3. Ayssadon, s. m., petite bêche.

Prenon palas et ayssadons.

V. de S. Honorat.

Ils prennent pelles et petites bêches.

CAT. Axadó. ESP. Azandoncillo.

4. Ayssar, v., hacher, diminuer.

Qu'el vostre gens cors engraissa,

Quan lo mieus trebalh e ayssa.

G. Adhemar: Lanquan.

Que votre gentil corps engraisse quand le mien souffre et diminue.


Appellar, v., lat. appellare, nommer, appeler.

C' ades me fug on plus l' apel.

B. de Ventadour: Ab cor.

Que toujours il me fuit où plus je l'appelle.

E lo princes de la ciptat

C' om appellava Monordric...

Et ancaras s' apela lo terraires de plan,

Per las gens, al Dragon, de sobre Draguignan.

V. de S. Honorat.

Et le prince de la cité, qu'on appelait Monordric...

Et au-dessus de Draguignan, le terroir s'appelle encore simplement, par les gens, au Dragon.

Part. pas. E tals es savis apellatz, 

Que fai e ditz de grans foldatz.

Pistoleta: Manta gent.

Et tel est appelé sage, qui fait et dit de grandes folies.

- Dénoncer, accuser.

Qu'ieu la repte e l' apelh

De trassio e d' anjan.

Bertrand de Born: Greu m'es.

Queje la blâme et l' accuse de trahison et de fraude.

Part. prés. subst. Cum l' appellant non allegua prova de dret comun.

Arbre des Batailles, p. 98.

Quand l' accusateur n' allègue pas preuve de droit commun.

L' apelans, si vol proar lo crim qu'el met en avant.

Tit. de 1265. DOAT, t. CLXXII, fol. 140.

L' accusateur, s'il veut prouver le crime qu'il met en avant.

Part. pas. substantiv. Per confessio de l' appelat.

Arbre des Batailles, p. 98.

Par confession de l' accusé.

- Porter la cause du tribunal où elle a été jugée à celui où elle ressortit.

E d'aital sententia a negu non sia lezer d' appellar.

Statuts de Montpellier de 1258.

Et qu'il ne soit faculté à aucun d' appeler d'une telle sentence.

CAT. Apellar. ESP. Apelar. PORT. Appellar. IT. Appellare.

2. Apel, s. m., appel.

Car no venetz a mos APELLS.

Passio de Maria.

Car vous ne venez à mes appels.

Qu'el mons es ples de platz e de tensos,

Qu'om sec apelhs, assizas volentos.

G. Riquier: Jamais non.

Que le monde est plein de plaids et de contestations, vu qu'on suit les appels, les assises volontiers.

IT. Appello.

3. Appellation, s. f., lat. appellatio, appel, appellation.

Lasquals venon per appellations.

Statuts de Provence. BOMY, p. 5.

Lesquelles viennent par appel.

Per via de apellation, de requesta... supplication.

Statuts de Provence. Julien, t. 1, p. 91.

Par voie d' appellation, de requête... supplique.

CAT. Apellació. ESP. Apelación. PORT. Appellação. IT. Appellazione.

4. Apellaire, s. m., appelant.

Si l' apellaire o gazanha, neguna mesion non dara.

Statuts de Montpellier de 1204.

Si l' appelant le gagne, il ne donnera aucun frais.

CAT. Apellador.

5. Appellatori, adj., qui concerne l' appel, appellatoire.

E mon libel prendretz appellatori.

Leys d'amors, fol. 152.

Et vous prendrez ma cédule appellatoire.

6. Apellatiu, adj., lat. appellativus, appellatif.

Us noms apellatius es comus naturalmens a motas causas.

Leys d'amors, fol. 44.

Un nom appellatif est commun naturellement à plusieurs choses.

CAT. Apellatiu. ESP. Apelativo. PORT. IT. Appellativo.

7. Contrapellar, v., réclamer, résister.

Lo fieu que fo mon paire non contrapel...

… No trobon dedins qui 'ls contrapel.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 48 et 12.

Je ne réclame point le fief qui fut de mon père.

Ils ne trouvent pas au-dedans qui leur résiste.

ESP. Contrapelar.


Apenthezis, s. f., apenthèse.

*gr est appositio ad mediam dictionem litterae aut syllabae.

DONAT., de Schem., col. 1772, ed. Putsch.

Es una figura aqui qu'es apelada Apenthezis, laqual dona creyssemen en lo mieg de dictio de sillaba o de letra.

Leys d'amors, fol. 69.

Là est une figure qui est appelée apenthèse, laquelle donne accroissement d'une lettre ou d'une syllabe dans le milieu d'un mot.

2. Apenthezir, v., soumettre à l' apenthèse, apenthéser.

Part. pas. Si prendon creysshemen en lo mieg loc, adonx aytal mot son apelat apenthezit.

Leys d'amors, fol. 69.

S'ils prennent accroissement dans le milieu, alors de tels mots sont appelés apenthésés.


Apercio, s. f., lat. apertio, trou, ouverture.

Per razo de la apercio dels pors.

Eluc. de las propr., fol. 74.

Par raison de l' ouverture des pores.

Sia la apercio ampla... Si la apercio es petita.

Trad. d'Albucasis, fol. 33 et 53.

Que l' ouverture soit ample... Si l' ouverture est petite.

PORT. Aperção. IT. Aperzione.

2. Apertiu, adj., lat. apertivus, apéritif.

De vias urinals apertiva.

Eluc. de las propr., fol. 199.

Apéritive des voies urinales.

IT. Apertivo.

3. Aperitiu, adj., lat. aperitivus, apéritif.

De canals del pulmo et del pieytz aperitiva.

Eluc. de las propr., fol. 269.

Apéritive de canaux du poumon et de la poitrine.

Aperitius, resolutius.

Trad. d'Albucasis, fol. 55.

Apéritifs, résolutifs.

Substantiv. Ab aperitius cum es gra de mostarda fomentar.

Eluc. de las propr., fol. 81.

Fomenter avec des apéritifs comme est grain de moutarde.

CAT. Aperitiu. ESP. PORT. IT. Aperitivo.

4. Apert, adj., lat. apertus, ouvert, évident, développé.

Dieus li a fach vertutz e miracles apertz.

V. de S. Honorat.

Dieu lui a fait prodiges et miracles évidents.

Grossetz pel peitz e ben apert.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Gros par la poitrine et bien développé.

Lo pus cortes e 'l mielhs apertz.

Gavaudan le Vieux: Yeu no sui.

Le plus courtois et le mieux ouvert.

Adv. comp.

Mandan per la ciptat a rescos, ad apert.

V. de S. Honorat.

Commandant dans la cité secrètement, ouvertement.

Quar la gensor am e coli

Del mon, so us dis en apert,

A. Daniel: Ab guai so.

Car j'aime et je cultive la plus belle du monde, je vous le dis ouvertement.

ANC. FR. Que mençonge avez dite aperte.

Roman du Renart, t. II, p. 182.

Caesar et Pompeius estans entrés en aperte guerre l'un contre l'autre.

Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. III, p. 390.

Si voit or bien tot en apert

Que qui tot covoite tot pert.

Roman du Renart, t. I, p. 147.

Cesseront de faire guerre en appert et en couvert.

Monstrelet, t. II, fol. 9.

CAT. Obert. ESP. Abierto. PORT. Aberto. IT. Aperto.

5. Apertemen, adv., publiquement, ouvertement.

Si ela non es donada apertamen.

Trad. du Code de Justinien, fol. II (ou 11).

Si elle n'est pas donnée publiquement.

Qui vol aquest thesaur vezer apertamens.

P. de Corbiac: El nom de.

Qui veut voir ouvertement ce trésor.

ANC. FR. Qui Dieu guerroie apertement. Helinand, Vers sur la Mort.

Quand on ne peut vaincre apertement, on a recours aux embuscades, trahisons, surprises.

Camus de Belley, Diversités, t. 1, fol. 312.

CAT. Obertament. ESP. Abiertamente. PORT. Abertamente. IT. Apertamente.

6. Obriment, Ubriment, s. m., action d' ouvrir, ouverture.

Uelh tart en son obriment.

Eluc. de las propr., fol. 38.

L' oeil tardif en son ouverture.

Ubrimens de sa boca.

Trad. de Bède, fol. 43.

L' ouverture de sa bouche.

ANC. CAT. Obriment.

7. Ubertura, s. f., lat. apertura, ouverture.

Et huels ab gran ubertura

Devon aver per natura.

Brev. d'amor, fol. 31.

Et ils doivent avoir par nature des yeux avec grande ouverture.

CAT. Obertura. ESP. PORT. Abertura. IT. Apertura.

8. Obrir, Ubrir, v., ouvrir.

E las carcers ont ilh m'a mes

No pot claus obrir.

B. de Ventadour: Non es.

Et clef ne peut ouvrir les prisons où elle m'a mis.

Obri mos huelhs isnelamen,

Gart sai e lai.

Arnaud de Marueil: Dona genser.

J' ouvre mes yeux promptement, je regarde çà et là.

- Desserrer.

Qu'us per oc dir non auz' obrir la dens.

Alegret: A per pauc.

Vu qu'un seul n' ose desserrer les dents pour dire oui.

- Mettre à découvert.

Los Juzieus que lo crucifiguero; cars ells no li ubriro negus de sos osses, mays alcus crestias lo despezon plus menudamens que hom no fai carna a mazell. V. et Vert., fol. 25.

Les Juifs qui le crucifièrent; car ils ne lui mirent à découvert aucun de ses os, mais quelques chrétiens le dépècent plus menu qu'on ne fait chair à boucherie.

Part. pas. Aissi com lo leos,

Huelhs ubertz, es dormens.

Giraud de Calanson: El mon.

Ainsi que le lion est dormant, les yeux ouverts.

Ades te la boc' uberta.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Tient toujours la bouche ouverte.

ANC. CAT. Ubrir. CAT. MOD. Obrir. ESP. Abrir. PORT. Aprir. IT. Aperire.

9. Adubrir, v., ouvrir.

Per so que Dieus aduebra a vos l'us de paraula.

Trad. de l' Épître de S. Paul aux Colossiens.

Afin que Dieu vous ouvre l' huis de la parole.

10. Entrubrir, v., entr'ouvrir.

El dos temps...

Entruebre 'ls becs dels auzelos.

Pierre d' Auvergne: Chantarai pus.

Que le doux temps... entr'ouvre les becs des oiseaux.

Part. pas. fig. Qu' entrubert tenc mon coratge.

Aimeri de Bellinoi: Per Crist.

Vu qu'il tint mon coeur entr'ouvert.

CAT. Entrobrir. ESP. Entreabrir.


Api, s. m., lat. apium, api, ache, céleri (DE. Sellerie).

La flor de l' api faitz secar.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Faites sécher la fleur de l' api.

Suc d' api contra frenezi

E letarguia issamens

Es mot medicinal enguens.

Brev: d'amor, fol. 50.

Le suc de céleri est un onguent très médicinal contre la frénésie et la léthargie également.

CAT. Apit (àpit). ESP. Apio. PORT. Aipo. IT. Appio.

2. Apiostra, s. f., lat. apiastrum, apiastre.

Herba dita apiostra semlant api, que auci home rizen.

Eluc. de las propr., fol. 178.

Herbe dite apiastre ressemblant au céleri, laquelle tue homme riant.


Apleg, Apleit, s. m., plane, instrument, outil.

Sens mon apleg no vauc ni sens ma lima.

Aimeri de Peguilain: Sens mon.

Je ne vais sans ma plane ni sans ma lime.

Fig. Los apleitz ab qu'ieu suoilh chantar.

Giraud de Borneil: Los apleitz.

Les instruments avec lesquels j'ai coutume de chanter.

ANC. FR.

Mal fera soc ne coltre ne apleit remuer...

A la charue apleiz, soc et coltre leissa.

Roman de Rou, v. 1979 et 1993.

… Pour estre à un profit de peschier, l' apploit ou harnois dudit Colin fu plus grevé. Lett. de rém., 1379. Carpentier, t. 1, col. 236.

2. Esplet, Esplec, s. m., instrument, outil.

Si lai a draps, astz ni pals ni picx,

Que al levar s'en van ab los espletz.

P. Cardinal: D'un sirventes.

S'il y a là manteaux, lances et pieux et piques, vu qu'au lever ils s'en vont avec les instruments.

Noe mes en l' archa dels esplehs que foro fargatz.

Liv. de Sydrac, fol. 38.

Noé mit dans l' arche des instruments qui furent forgés.

Dels corns al foc redressatz et amolezitz, si fan vaysels, arcs et... explechts.

Eluc. de las propr., fol. 239.

Des cornes redressées au feu et ramollies, se font vaisseaux, arcs et... instruments.

- Hâte, presse.

Fig. Ab pauc d' espleg me pot levar mon mal.

G. Faidit: Pel messatgier.

Avec un peu de hâte, elle me peut ôter mon mal.

Adv. comp.

E lo coms pren comjat e va s'en a espletz.

Guillaume de Tudela.

Et le comte prend congé et s'en va à la hâte.

Que manjava a gran espley.

P. Cardinal: Tos temps.

Qu'il mangeait à grande hâte.

ANC. FR. Vers li ala à grant espleit.

Marie de France, t. II, p. 156.

Parmi la gran forest d' errer

Ne cesserent à grant expleit.

Fabl. et cont. anc., t. I, p. 197.


Apoca, s. f., lat. apoca, quittance.

Apoca es escriptura lacal fetz lo credeire en aissi... que l'avers que li devia us hom li era pagat.

Trad. du Code de Justinien, fol. 29.

La quittance est l' écriture que fit le créancier alors... que la somme qu'un homme lui devait lui était payée.

CAT. ESP. IT. Apoca.

2. Antapoca, s. f., contre-lettre.

Si com es apoca e antapoca.

Trad. du Code de Justinien, fol. 29.

Comme est quittance et contre-lettre.

3. Appodissa, s. f., quittance.

Si pagan manudierament et sensa neguna apodissa.

Non prengan ren per lur appodissa.

Statuts de Provence. BOMY, p. 213 et 218.

S'ils payent de la main à la main et sans aucune quittance.

Qu'ils ne prennent rien pour leur quittance.


Apocalipsi, s. m., lat. apocalypsis, Apocalypse.

De que S. Johan parla en l' Apocalipsi.

V. et Vert., fol. 67.

De quoi saint Jean parle dans l' Apocalypse.

Grans mestiers o secrets de l' Apocalipsi.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 161.

Grands mystères ou secrets de l' Apocalypse.

CAT. ESP. Apocalipsis. PORT. Apocalypse. IT. Apocalisse.


Apocopa, s. f., lat. apocope, apocope, retranchement, figure de grammaire.

*gr est ablatio de fine dictionis litterae aut syllabae.

DONAT., de Schem., col. 1772, ed. Pustch (Putsch).

Apocopa es ostamens de letra o de sillaba de la fi de dictio.

Leys d'amors, fol. 124.

L' apocope est retranchement de lettre ou de syllabe de la fin d'un mot.

CAT. Apocope. ANC. ESP. Apocopa (mod. apócope). IT. Apocope.

2. Apocopamen, s. m., apocope, retranchement, figure de grammaire.

Volem tractar del apocopamen.

Leys d'amors, fol. 60.

Nous voulons traiter du retranchement.

3. Apocopar, v., apocoper, abréger.

Per esta maniera qu'om no deu apocopar, so es abreviar la primiera persona.

Troncat coma aquel qu'om apocopa.

Leys d'amors, fol. 91 et 70.

Par cette manière qu'on ne doit apocoper, c'est-à-dire abréger la première personne.

Tronqué comme celui qu'on apocope.

Part. pas: Dels noms apocopatz coma Virgilius, Virgili.

Leys d'amors, fol. 10.

Des noms apocopés comme Virgilius, Virgili.

ESP. Apocopar. IT. Apocopare.


Apocripha, adj., lat. apocryphus, apocryphe, non autenthique.

Aquel libres es reputats apocriphas.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 5.

Ce livre est réputé apocryphe.

CAT. ESP. (Apócrifo) PORT. IT. Apocrifo.


Apoplexia., s. f., lat. apoplexia, apoplexie.

Laqual malaudia li Grec apelo apoplexia.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 46.

Laquelle maladie les Grecs appellent apoplexie.

Don ve suffocacio cum vezem en apoplexia.

Eluc. de las propr., fol. 19.

D'où vient suffocation comme nous voyons en apoplexie.

CAT. Apoplexia. ESP. Apoplejía. PORT. Apoplexia. IT. Apoplessia.


Apostata, adj., lat. apostata, apostat.

Apostata, so es fals crestia e renegatz e juzieus.

E qui lo trenca es apostata e  sacrilegis.

V. et Vert., fol. 7 et 98.

Apostat, c'est-à-dire faux chrétien et renégat et juif.

Et qui le rompt est apostat et sacrilége.

ANC. FR.

Pou en est qui de court veulent estre apostate.

J. de Meung, Testam., v. 841.

CAT. ESP. PORT. IT. Apostata.

2. Apostatar, v., lat. apostatare, apostasier.

Part. pas. Era apostatatz e perturbava tot lo regne.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 120.

Il était apostasie et troublait tout le royaume.

CAT. ESP. PORT. Apostatar. IT. Apostatare.


Apostema, s. m., lat. apostema, apostème, abcès.

Aver incidit un apostema.

Trad. d'Albucasis, fol. 1.

Avoir taillé un apostème.

ANC. CAT. Aposterma. CAT. MOD. Postema. ESP. PORT. IT. Apostema.

2. Apostemacio, s. f., état d' apostème, apostémation.

Devant la apostemacio del loc.

Trad. d'Albucasis, fol. 30.

Avant l' apostémation du lieu.

ANC. ESP. Apostemación. ANC. PORT. Apostemação. IT. Apostemazione.

3. Apostemat, adj., apostémé.

La cara vezes esser apostemada.

La coyssa e 'l pe foro apostematz.

Trad. d'Albucasis, fol. 8 et 1.

Tu vois la face être apostémée.

La cuisse et le pied furent apostémés.

ESP. PORT. Apostemado. IT. Apostemato.

4. Apostemos, adj., apostémeux, qui annonce l' apostème.

Dissipa de comensament inflacios apostemozas.

Eluc. de las propr., fol. 219.

Dissipe dès le commencement les enflures apostémeuses.

ESP. IT. Apostemoso.


Apostol, Apostoli, s. m., lat. apostolus, apôtre.

Qu'als apostols dis Jhesus veramen

Qu'hom lo seguis.

Pons de Capdueil: Er nos sia.

Que Jésus dit vraiment aux apôtres qu'on le suivît.

Trobam els fagz dels apostols. V. et Vert., fol. 78.

Nous trouvons aux actes des apôtres.

- Par ext., pape, évêque.

No vuelh de Roma l' emperi

Ni qu'om m'en fass' apostoli.

A. Daniel: En cest sonet.


Je ne veux l' empire de Rome ni qu'on m'en fasse pape.

Donec C jorns de perdon... can fon apostolis.

V. de Folquet de Marseille.

Il donna cent jours d' indulgences... quand il fut évêque.

ANC. FR. Au pape, c'est al apostole.

Roman du Renart, t. IV, p. 424.

Qui de Rome fu apostoiles.

Fabl. et cont. anc, t. 1, p. 327.

CAT. ESP. Apóstol. PORT. IT. Apostolo.

2. Apostola, s. f., messagère.

La sancta Magdalena de tot ben adhumplida, apostola de Dieu... Quan fon resuscitaz, premieramens lo vi, e li fes tant d' onor, c' apostola en fes, cant a sos cars amics cochadamens la trames.

V. de S. Magdelaine.

La sainte Magdelaine remplie de tout bien, messagère de Dieu... Quand il fut ressuscité, elle le vit la première, et il lui fit tant d' honneur, qu'il en fit sa messagère, quand il l' envoya en hâte à ses chers amis.

3. Apostoliat, s. m., lat. apostolatus, apostolat, papauté.

Entro al apostoliat de sanh Peyre.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 2.

Jusqu'à la papauté de saint Pierre.

CAT. Apostolat. ESP. PORT. Apostolado. IT. Apostolato.

4. Apostolical, adj., apostolique.

Per la actoritat apostolical.

Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 210.

Par l' autorité apostolique.

Per letras apostolicals.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 227.

Par lettres apostoliques.

ANC. CAT. ANC. ESP. Apostolical. IT. Apostolicale.

Apostrophe, s. f., lat. apostrophe, apostrophe, figure de réthorique.

Apostrophe e tropologia... Fan se aquestas figuras, cant hom vira la tersa persona en segonda.

Leys d'amors, fol. 141.

L' apostrophe et le discours figuré... Ces figures se font, quand on tourne la troisième personne en seconde.

CAT. ESP. Apóstrofe. PORT. IT. Apostrofe.

Apoziopazis, s. f., lat. aposiopezis, réticence.

*gr, Tiber. rhetor., 10.

Aposiopesis est, cum id quod dicturi videbamur, silentio intercipimus, ita: Quos ego... sed motos, etc. Isidor., Orig., I, 21.

Apoziopazis es cant hom comensa alcunas parolas e per sobrefluitat de gaug o d'ira... hom s'en layssha.

Leys d'amors, fol. 141.

La réticence est quand on commence aucunes paroles, et par superfluité de joie ou de tristesse... on s'en désiste.


Apozisma, s. m., lat. apozema, apozème.

Bega lo pacient un apozisma de ruda ortenca.

Recettes médicales en provençal.

Que le malade boive un apozème de rue de jardin.

PORT. Apozima. IT. Aposema. (ESP. Pócima)


Apte, adj., lat. aptus, apte, convenable.

Qui met sa ma a l' arayre e regarda dereyre se, non es aptes ni dignes davan lo regne de Dieu. V. et Vert., fol. 99.

Qui met sa main à la charrue et regarde derrière soi, n'est apte ni digne devant le royaume de Dieu.

En aitals causas aptes, experts.

Tit. de 1351. DOAT, t. CXLVI, fol. 217.

Aptes, experts en telles choses.

May apte per cantar amb esturmens. Leys d'amors, fol. 41.

Plus convenable pour chanter avec instruments.

CAT. Apte. ESP. PORT. Apto. IT. Atto.

2. Aptament, adv., habilement, convenablement.

Hom no obra tan aptament.

Per que sia de tota sabor plus aptament receptiva.

Eluc. de las propr., fol. 124 et 16.

Homme ne travaille pas aussi habilement.

Afin qu'elle soit plus convenablement capable de recevoir toute saveur.

CAT. Aptament. ESP. PORT. Aptamente. IT. Attamente.

3. Apteza, s. f., aptitude, habileté.

De montar apteza et habilitat.

Eluc. de las propr., fol. 139.

Aptitude et habileté à monter.

ANC. ESP. Apteza (MOD. Aptitud, habilidad). IT. Attezza.

4. Adaut, adj., adroit.

E fai tornar los mals adauz cortes.

Giraud de Borneil: Non es savis.

Et fait devenir polis les maladroits.

5. Aptar, v., lat. aptare, accommoder, adapter.

Part. pas. Convenientment aptat.

Eluc. de las propr., fol. 13.

Convenablement adapté.

6. Aptificar, v., accommoder, disposer.

Es necessaria la mixtio per aptificar sanc a noyriment dels membres melancolix.

Eluc. de las propr., fol. 32.

Le mélange est nécessaire pour disposer le sang à la nourriture des membres mélancoliques.

7. Adaptar, v., lat. adaptare, adapter, disposer.

Per que s pot adaptar

A taulier gent et be.

Giraud de Calanson: Als subtils.

Parce qu'il peut s' adapter agréablement et bien au tablier.

Si adapta a putrefacio. Eluc. de las propr., fol. 26.

Se dispose à putréfaction.

Part. pas. Ab nervis et autres ligaments adaptats.

Eluc. de las propr., fol. 33.

Avec nerfs et autres ligaments adaptés.

8. Mal apte, Malaut, adj., lat. male aptus, mal apte, malade, indisposé.

O es malaptes, o autre pres lo te.

Poëme sur Boece.

Ou il est malade, ou autre chose le tient pris.

Metges non a at als sas, mas als malaptes. Trad. de Bède, fol. 79.

Médecin n'a besoin aux sains, mais aux malades.

Per son joi pot malautz guerir. Le Comte de Poitiers: Mout jauzens.

Par sa grâce elle peut guérir les malades.

ANC. CAT. Malaut. CAT. MOD. Malalt. 

ANC. ESP. Non ovó el malato mester otro padrino.

V. de S. Domingo de Silos, cop. 477.

ANC. IT. Pare essere malato forte palato di vostro cuore.

Guittone d' Arezzo, Lett. 14.

IT. MOD. Ammalato.

9. Malaptia, Malautia, s. f., maladie.

Segunt la malaptia deu hom donar la medecina... E garir lor malaptias.

Trad. de Bède, fol. 51 et 10.

Selon la maladie on doit donner la médecine... Et guérir leurs maladies.

Per guerir malautia de peccat. V. et Vert., fol. 79.

Pour guérir la maladie du péché.

CAT. Malaltia. ANC. ESP. Malatia. (MOD. Enfermedad) IT. Malattia.

10. Malagge, s. m., maladie.

Fol es qui cel al mege son malagge.

T. de Raimbaud et de Coine: Senh' En.

Fol est celui qui cache au médecin sa maladie.

ANC. FR. A Acre moru de malage.

PH. Mouskes. Carpentier, t. II, col. 1128.

IT. Malaggio.

11. Malaudaria, s. f., hôpital, maladrerie.

En la capela de la malaudaria de Soubiros.

Tit. de 1302. DOAT, t. CXVIII, fol. 247.

Dans la chapelle de la maladrerie de Soubiros.

12. Malavejar, v., être malade.

Que malavejet longuament. V. de S. Honorat.

Qu'il fut malade long-temps.

Avia estat de dormir tan can avia malavechat.

V. de S. Flors. DOAT, t. CXXIII, fol. 280.

Il avait cessé de dormir tant qu'il avait été malade.

ANC. FR. Dont il maladia environ dix sepmaines et en moru.

Lett. de rém. 1377. Carpentier, t. II, col. 1128.

ANC. CAT. Malavejar.

13. Emmalautir, v., rendre malade.

Car fortor d' erbas e de vi

L' emmalautis, e si l' aucis.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Car l' odeur forte d' herbes et de vin le rend malade, et même le tue.

- Devenir malade.

Que ne mangeron ses morir, ses emmalautir.

V. et Vert., fol. 37.

Qu'ils en mangèrent sans mourir, sans devenir malades.

ANC. FR. Mes la reyne enmaladist.

Roman d' Haveloc, v. 231.

IT. Ammalare.

samedi 3 février 2024

Lexique roman; Devi, Devin

Devi, Devin, s. m., lat. divinus, devin.

Jamais no m tenrai per devi.

Aimar de Rochaficha: No m lau de.

Jamais je ne me tiendrai pour devin.

Si vol entendre ni saber,

Coras ment ni coras ditz ver,

Que devis non l'aia mestier.

P. Cardinal: Anc no vi.

S'il veut entendre et savoir quand il ment et quand il dit vrai, que devin ne lui soit besoin.

ANC. CAT. Deví. ANC. ESP. Devino. ESP. MOD. Adivino. PORT. Adevinho. IT. Indovino. (chap. adivino, adivinos, adivina, adivines; v. adiviná: adivino, adivines, adivine, adivinem o adivinam, adivinéu o adivináu, adivinen; adivinat, adivinats, adivinada, adivinades. Tamé se diu: si la enserto la endevino.)

- Calomniateur, médisant.

Vuelh far cuydar

Als fals devis qu'alhors ai mon esper. 

Folquet de Romans: Meravil. 

Je veux faire croire aux faux calomniateurs que j'ai mon espoir ailleurs.

Selhs que tengratz per fis

Truep lauzengiers e devis.

Aimeri de Bellinoi: Ara m'agr' ops. 

Je trouve médisants et calomniateurs ceux que vous tiendriez pour honnêtes.

2. Devina, s. f., devineresse.

El anet cerquan per totas partz devins et devinas, si ella mais poiria tornar viva. V. de Guillaume de la Tour.

Il alla cherchant de toutes parts devins et devineresses, si elle pourrait jamais retourner vivante.

ANC. FR.

Ceste bonne devine avec son grand sçavoir.

Fait serment qu'elle peut les courages mouvoir.

Premières Œuvres de Desportes, fol. 192. 

ANC. ESP. Divina. ESP. MOD. Adivina. PORT. Adevinha. IT. Indovina. (chap. adivina, adivines.)

3. Devinaire, Devinador, s. m., lat. divinator, devineur, médisant, calomniateur.

Els van dizen qu'amors torn en biays,

E d'autrui joi se fan devinador.

B. de Ventadour: Quan la fuelha. 

Ils vont disant que l'amour tourne en biais, et se font calomniateurs de la joie d'autrui. 

Pus de mon joy vertadier

Si fan aitan voluntier 

Devinador e parlier,

Envios e lauzengier.

Peyrols: Pus de mon.

Puisqu'ils se font aussi volontiers calomniateurs et parleurs, envieux et médisants de mon bonheur véritable.

ANC. FR. Ne ne crei devineors.

Roman de Rou, v. 12658. 

Un autre grand devinateur, sorcier et observateur des jours.

ANC. CAT. Devinador. ESP. Adivinador. PORT. Adevinhador. IT. Divinatore. (chap. Adivinadó, adivinadós, adivinadora, adivinadores.)

4. Divinatiu, adj., interprétatif, conjectural.

Sentencials... son... divinativas. Leys d'amors, fol. 26.

Les propositions... sont... interprétatives.

5. Divinacio, s. f., lat. divinatio, devination.

De divinacio et de sompnis.

Eluc. de las propr., fol. 112. 

De devination et de songes.

ESP. Adivinación. PORT. Adevinhação. IT. Divinazione. (chap. adivinassió, adivinassions.)

6. Devinatje, s. m., calomnie.

Iratz soi del devinatje.

P. Durand: D'un sirventes. 

Je suis irrité de la calomnie.

7. Devinalh, Devinail, s. m., prédiction, calomnie, médisance.

Com fora 'l ric

Si 'l devinail fes adimplir.

Giraud de Cabrière (Cabrera): Cabra joglar.

Comme il serait puissant s'il faisait accomplir la prédiction.

Mas per paor del devinalh.

A. Daniel: Canso don.

Mais par peur de la calomnie.

Loc. Cum sel que viu de devinalh.

Bernard de Venzenac: Iverns vay. 

Comme celui qui vit de médisance. 

ANC. FR. Ce sont adevinal d'enfant.

Fables et cont. anc., t. III, p. 125.

- Enigme, sorte de poésie.

So es devinalh...

So que clau obri 'l devinal.

Un troubadour anonyme: Sui e no suy.

C'est énigme... Ce que je ferme ouvre l'énigme.

ANC. CAT. Devinalh.

8. Devinalha, Devinailla, s. m., médisance, calomnie. 

Ja non er, per la lur devinalha,

Bona domna lais son amic coral.

G. Faidit: Pel messatgier.

Il ne sera jamais que, par leur médisance, une bonne dame abandonne son ami de coeur.

Lauzenga ni devinalha

D'envios no m cal temer.

Peyrols: Manta gens.

Il ne me convient de craindre médisance ni calomnie des envieux.

ANC. CAT. Devinalha. ANC. ESP. Adivinaja. IT. Divinaglia.

9. Devinansa, s. f., médisance, calomnie.

La devinansa

Qu'om ditz qu'ieu ai d'autr' amor benenansa.

Folquet de Marseille: Ja no i s cug.

La médisance qu'on dit que j'ai le bonheur d'un autre amour.

Dan no m tenha...

Lauzengiers ni devinansa.

G. Faidit: Jauzens en gran.

Ne me cause dommage... médisant ni calomnie.

ANC. ESP. Divinanza. ESP. MOD. Adivinanza.

10. Devinamen, s. m., médisance, calomnie.

Aquest razonamens

Es us devinamens.

Arnaud de Marueil: Razos es.

Ce raisonnement est une médisance.

Si 'l devinamen qu'om fai

No m'avengues a temer.

Peyrols: Quoras que.

S'il ne m'advenait à craindre la calomnie qu'on fait.

ANC. FR. Sous umbre desdites mensonges et adevinemens contre toute vérité.

Monstrelet, t. 1, fol. 197.

Là tent toz sos devinemenz,

Ses sorz e sis pramettemenz.

B. de Sainte-Maure, Chr. de Norm., fol. 30.

ANC. CAT. Endevinament. ESP. Adivinamiento. IT. Divinamento, indovinamento.

11. Devinar, v., lat. divinare, deviner, conjecturer.

Devinar de las causas que son a venir.

(chap. Adiviná les coses que han de vindre.)

Carta, Josep Tarradellas, La Vanguardia, 1981

L'Arbre de Batalhas, fol. 31.

Deviner des choses qui sont à venir.

So qu'ie us vuelh dir devinatz.

Aimeri de Peguilain: Mantas vetz.

Devinez ce que je veux vous dire.

Que devines o que disses

So que dins aquel ostal es.

Trad. de l'Évangile de l'Enfance.

Qu'il devinât ou qu'il dît ce qui est dans cette maison.

Peire Roys saup devinar

Al prim qu'el vi jove reyaus,

Que dis no seria pros ni maus.

Bertrand de Born: Quan vei.

Pierre Roys sut conjecturer d'abord qu'il le vit jeune royal, vu qu'il dit qu'il ne serait ni preux ni méchant.

- Calomnier.

Substantiv.

Domna, per Dieu, no credatz lauzengiers,

Ni m tenga dan ab vos lo devinars.

Aimeri de Belmont: Ja n'er credutz.

(N. E. Estos dos versos los tendría que leer con atención el aragonés catalanista Ramón Mur, de Belmonte de San José, Belmont, Bellmunt, bello monte, etc. Tendría que saber de dónde viene el dialecto catalán que defiende como si fuese la lengua de su territorio.)

Ramón Mur

Dame, pour Dieu, ne croyez pas les médisants, et que le calomnier ne me tienne dommage avec vous.

Part. prés. Per mos digz a fort blasmamens

Devinans.

R. Vidal de Besaudun: Entr' el taur.

Médisant a fortement blâme par mes dits.

ANC. FR. Mors seule scet et adevine

Con cascuns est à droit proisiés.

Helinand: Vers sur la Mort.

ANC. CAT. Devinar. ANC. ESP. Divinar. ESP. MOD. Adivinar. PORT. Adevinhar. IT. Divinare, indovinare.

jeudi 15 février 2024

Lexique roman; Erdre - Escala

 


Erdre, v., lat. erigere, hausser, élever, exalter, exhausser. 

Et apres restaur e conderc,

De novelh, e bastisc e derc

Vers de sen qu'autre non ergua.

Gavaudan le Vieux: Lo mes e'l temps.

Et après je restaure et redresse, et bâtis et élève de nouveau un vers de sens qu'il n'exhausse autre.

Soplei vas Proensa 

Que m'a tant aut ers 

Que rics sui et enders.

G. Faidit: L'onratz jauzens.

Je supplie vers Provence qui m'a si haut élevé que je suis puissant et distingué. 

ANC. ESP. Ercer (MOD. Erigir; chap. erigí, eixecá, alsá, exaltá). 

IT. Ergere.

2. Derdre, v., du lat. erigere, hausser, atteindre, lever, élever.

Elha m ders un pauc lo mento.

Gavaudan le Vieux: Desamparatz.

Elle me lève un peu le menton.

Poder a que m derc o m bays.

Raimond de Miraval: Er ab la. 

Elle a pouvoir qu'elle m'élève ou m'abaisse.

Fig. Derga son cap cristientatz.

Giraud de Borneil: Era quan vei. 

Que la chrétienté lève sa tête.

Bastisc e derc

Vers de sen qu'autre non ergua. 

Gavaudan le Vieux: Lo mes e 'l temps. 

Je bâtis et élève vers de sens qu'il n'exhausse autre. 

Ni com passet Perdicx son mandamen, 

Car se ders tan que s cuiet enantir,

Per qu' en la mar l'avenc mort a sofrir. 

Bertrand de Paris de Rouergue: Guordo.

Ni comme Perdicx passa sa mission, car il s'éleva tant qu'il crut s'avancer, c'est pourquoi il lui arriva de souffrir la mort dans la mer.

Part. pas.

Mas tan es ders sobre tot' autra domna 

Vostre pretz.

Arnaud de Marueil: Us jois d'amor. 

Mais votre mérite est tant élevé sur toute autre dame.

3. Derc, s. m., position, place.

Cant alcuna cauza es estada torbada, e pueish hom la retorna a son derc et a son primier estamen.

Leys d'amors, fol. 102.

Quand aucune chose a été dérangée, et puis on la ramène à sa place et à sa première position.

4. Aderdre, v., élever.

Ja us non s'i adergua.

Rambaud d'Orange: Car douz.

Que jamais un ne s'y élève.

Part. pas. Son cortes pretz, car tan aut es aders.

Folquet de Marseille: Chantan volgra.

Son courtois mérite, parce qu'il est si haut élevé.

IT. Adergere.

5. Azers, s. m., élévation, puissance.

Ni grans thezaurs ni grans azers 

No salva ric vilan, fenhtis.

P. Cardinal: D'un sirventes far. 

Ni grand trésor ni grande puissance ne sauve le riche vilain, faux.

6. Conderdre, v., redresser, relever, entasser.

Apres restaur e conderc...

Obs m'es qu' amas' e condergua.

Gavaudan le Vieux: Lo mes e 'l temps.

Après je restaure et redresse...

M'est besoin que j'amasse et entasse.

7. Enderdre, v., élever, dresser, monter, diriger.

Usquecs dira qu' ieu mellor' et enderga.

Guillaume de Berguedan: Trop ai estat.

Un chacun dira que j'améliore et monte.

Part. pas. Rics sui et enders.

G. Faidit: L'onratz jauzens.

Je suis puissant et élevé.

Vol que mos chanz sia per leis enders. 

Folquet de Marseille: Chantan volgra. 

Je veux que mon chant soit pour elle distingué.

8. Enders, s. m., élévation, rehaussement.

Joyos que per bon enders

No s' alegra fols es mers.

Giraud de Borneil: Er ausiretz.

Joyeux qui ne se réjouit pour bonne élévation est franc fou.


Erebre, Herebre, Erebir, v., lat. eripere, arracher, sauver, délivrer, réchapper.

Enquera si 'l voletz erebre,

Sercaretz un pauc de pebre.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Encore si vous voulez le réchapper, vous chercherez un peu de poivre.

Autra res no m pot herebre.

E. Cairels: Era no vei. 

Autre chose ne me peut sauver. 

Avoleza l'a si conquis, 

C'anc de pois no 'n poc erebir.

Marcabrus: Puois l'iverns. 

Lâcheté l'a tellement conquis, qu'oncques depuis ne put en réchapper. Part. pas. Cel qui vius en escapa, se te per ereubutz.

Guillaume de Tudela. 

Celui qui en échappe vif, se tient pour sauvé.


Ergada, s. f., compagnie, société, troupe, fréquentation.

Per qu' ie us prec que de lor ergada

Vos tulhatz a vostre poder.

Amanieu des Escas: A vos qu'ieu.

C'est pourquoi je vous prie que vous vous ôtiez de leur société selon votre pouvoir.

Ergada

Ab nul home faichuc,

Nessis ni malastruc.

Amanieu des Escas: El temps de.

Fréquentation avec nul homme fastidieux, ignorant ni malotru.


Erguir, s. m., dépouille du serpent.

Qui pren d'una gran serp l'erguir,

So es la pel que pert cad an.

(chap. Qui pren d'una gran serp la despulla, aixó es la pell que pert cada añ. Allacuanta se féen aná com a medissina les despulles, pells que dixen les serps; per a les ovelles, per ejemple, pero ara no sé ni cóm se preparabe ni per a qué valíe. Sol sé que mon pare les arreplegabe.)

Deudes de Prades, Auz. cass.

Qui prend la dépouille d'un grand serpent, c'est-à-dire la peau qu'il perd chaque année.


Erisipila, Herizipila, s. f., lat. erysipelas, érysipèle.

Reprem erisipila rozegant la carn...

Es dita herizipila.

Eluc. de las propr., fol. 216.

Arrête érysipèle rongeant la chair...

Est dite érysipèle.

CAT. ESP. PORT. Erisipela. IT. Risipola. (chap. La erisipela la produíxen los estreptococos catalanistes; yo ting la pell que me se pele per culpa de esta plaga, com la tiña de los salvaches, les cabres monteses.)


Erisso, Herisso, Hirisso, s. m., lat. ericium, hérisson.

Erisso a tal natura, que se met en las grans battas et en las grans rodas d'espinas, que no 'l puesca hom penre.

Naturas d'alcunas bestias.

Le hérisson a telle nature, qu'il se met dans les grands buissons et dans les grands fourrés de ronces, pour qu'on ne puisse le prendre.

Tartuga a testas et herisso espinas.

(chap. La tortuga té escames y l'erissó espines, punches.) 

Espinos, semlant ad herisso.

(chap. Espinós, que se assemelle al erissó; per ejemple, Espinete de Beseit.)

Hirisso es bestia 'spinosa.

Eluc. de las propr., fol. 230, 251 et 252.

La tortue a écailles et le hérisson épines.

Épineux, semblable au hérisson.

Le hérisson est bête épineuse. 

CAT. Erissó. ESP. Erizo. PORT. Ouriço. IT. Riccio.

2. Yrissament, s. m., hérissement.

Las plumas del col han yrissament.

Ab horripilacio, so es a dire ab yrissament.

(chap. Les plomes del coll tenen erissamén. 

En horripilassió, (ço es a di, o sigue) en erissamén, en los pels erissats, com escarpies.)

Eluc. de las propr., fol. 146 et 90. 

Les plumes du cou ont hérissement.

Avec horripilation, c'est-à-dire avec hérissement.

CAT. Erissament. ESP. Erizamiento. IT. Arricciamento.

3. Erissar, Hirissar, Irissar, v., hérisser.

Ab tan la cata s'en erissa.

Raimond l'écrivain: Senhors. 

Cependant la chatte s'en hérisse. 

Lor pel es peluda... se hirissa quan la mar es tempestuosa.

(chap. La seua pell es peluda... s'erisse cuan la mar es tempestuosa.) 

Eluc. de las propr., fol. 261.

Leur peau est velue... elle se hérisse quand la mer est tempêtueuse.

Part. prés. Pels yrissan.

Eluc. de las propr., fol. 235. 

Hérissant les poils. 

Part. pas. Pels hyrissatz et negres.

(chap. Pels erissats (o risats) y negres. Vore esturrufat y varians.)

Eluc. de las propr., fol. 110.

Poils hérissés et noirs.

Plegassetz vostre leon,

Qu'un petit va trop irissatz.

(chap. Que plegáreu lo vostre león (bandera, estandart), que va una mica massa erissat, o espelussat, o esturrufat.)

Guillaume de Baux: En Gui a tort.

Que vous pliassiez votre lion, vu qu'il va un peu trop hérissé.

CAT. Erissar. ESP. Erisar (erizar). PORT. Erriçar. IT. Arricciare.


Erm, adj., lat. eremus, désert, privé, abandonné.

(N. E. En los textos antiguos se encuentra bastantes veces “cultos et eremos”, cultivados o yermos.)

Si vostr' auzel a el cors verms,

De la vida pot esser erms.

(chap. literal: Si lo vostre muixó té al cos cucs, de la vida pot sé erm.)

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si votre oiseau a vers au corps, il peut être privé de la vie.

Erma e deserta tornaras,

Illa del Lerins, que faras?

V. de S. Honorat.

(chap. Erma y deserta (te) tornarás, isla de Lerins, qué farás?

A Mallorca diuen ses illes, ipsas insulas, sa illa, ipsa insula. Lo plural normal a Mallorca siríe “sas illas”, pero en los siglos se cambien tamé los articuls, noms, plurals, etc. Y cuan entre lo catalanisme, se cambie lo que los done la gana, menos los cansonsillos y les bragues, que los y les porten sempre igual de cagats y cagades que sempre.

En fransés, se sol di Îles de Lerins, circunflejo î : is : antic isles.)

Île de Lerins, tu retourneras abandonnée et déserte, que feras-tu?

Remas en iglieya erma prop d'una ciutat.

V. et Vert., fol. 98. 

Demeura en église abandonnée près d'une cité.

ANC. FR. Ung herm ou pièce de terre non labourable.

(chap. Un erm o tros (pessa) de terra no llaurable, que no se pot llaurá, del latín laborare; diém tamé treballá, traballá, pero la etimología es diferenta.)

Tit. de 1445. Carpentier, t. II, col. 744.

CAT. Erm. ESP. Yermo (= no cultivado, estéril; ver Yerma de Federico García Lorca). PORT. IT. Ermo. (chap. erm, erma; ermura, ermures; ermá, desermá: desermo, desermes, deserme, desermem o desermam, deserméu o desermáu, desermen; desermat, desarmats, desermada, desermades.)

2. Ermage, s. m., désert, lieu abandonné, friche.

Issart ni cams ni ermage.

(chap. Desert ni cam ni erm.)

Folquet de Lunel: E nom del.

Lieu inculte ni champ ni friche.

3. Aermar, Adermar, Azermar, v., rendre désert, dévaster, ruiner, déserter, désoler.

De maleza non a par, 

Que tot quan cossec aderma... 

Qui son vilan non aerma, 

En deslialtat lo ferma.

Bertrand de Born: Mout mi.

Il n'a pareil en méchanceté, vu qu'il dévaste tout ce qu'il atteint...

Qui ne ruine pas son vilain, l'affermit en déloyauté.

Fig. Don l'amars s'azerma.

Pierre d'Auvergne: L'airs clars. 

Dont l'aimer se désole.

Part. pas. Pois quan m'an ma terr' aermada. 

(chap. Pos cuan me han ma terra ermada.)

Bertrand de Born: Rassa m'es. Var.

Puis quand ils m'ont désolé ma terre. 

ANC. FR. Qant Renart vit adesertir

Son castel gaste et enhermir.

Roman du Renart, t. II, p. 113. 

ANC. CAT. ANC. ESP. Ermar. (chap. ermá: ermo, ermes, erme, ermem o ermam, erméu o ermáu, ermen; ermat, erm, ermats, erms, ermada, erma, ermades, ermes.)

4. Ermanezir, v., déserter, abandonner.

Part. pas. Es ermanezit de Xrist.

Trad. de l'Ép. de S. Paul aux Galates.

Vous êtes abandonnés du Christ.

5. Ermita, Hermitan, s. m., lat. eremita, ermite.

L'ermitas lhi a fah bon lieh de fen.

(chap. Lo ermitaño li ha fet un bon llit de fenás; vore márfega)

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 83.

L'ermite lui a fait bon lit de foin.

Non sai hom tan sia e Dieu ferms, 

Ermita, ni monges, ni clerc,

Com ieu vas cella cui am.

Arnaud Daniel: Amors e joy.

Je ne sais homme qui soit autant ferme envers Dieu, ermite, ni moine, ni clerc, comme moi vers celle que j'aime.

Seynors, per servir Dieu, Nos em fach hermitan.

V. de S. Honorat. Seigneur, pour servir Dieu, nous nous sommes faits ermites.

CAT. Hermita. ESP. Ermitaño. PORT. Ermitão. IT. Eremita. (chap.

ermitaño, 
ermitaños, ermitaña com Alibechermitañes, eremita, eremites.)

6. Ermitatge, Hermitaje, s. m., ermitage, demeure.

Parton del hermitaje.

V. de S. Honorat.

Partent de l'ermitage.

Fig. Aquel es perfeiz que soferta en l'ermitatge de la solestansa.

Trad. de Bède, fol. 62.

Celui-là est parfait qui souffre en la demeure de la solitude. 

CAT. Ermitatge. IT. Eremitaggio.

7. Hermitanatge, s. m., ermitage.

Ni hermitanatge escondut.

Folquet de Lunel: E nom del.

Ni ermitage caché.

8. Hermitori, s. m., ermitage.

Ieu veni d'aytal hermitori, hon ay demorat XL ans.

(chap. Yo vinc de tal eremitori, aon hay viscut coranta añs.)

V. et Vert., fol. 98.

Je viens de cet ermitage, où j'ai demeuré quarante ans.

ESP. Ermitorio. PORT. Eremitorio, eremiterio. IT. Eremitorio, romitorio.


Errar, v., lat. errare, errer, écarter, éloigner.

Fan senes errar 

Lo cors.

Brev. d'amor, fol. 29. 

Font le cours sans errer. 

Tro per erguelh s'erra de las paretz. 

Rambaud de Vaqueiras: Non puesc saber. 

Jusqu'à ce que par orgueil il s'écarte des murs. 

Fig. No m meravilh ges,

Roma, si la gent erra.

(chap. No me maravillo gens, Roma, si la gen erre.)

G. Figueiras: Sirventes vuelh. 

Je ne m'étonne pas, Rome, si la gent erre. 

Si donc no y vol Aristotils errar.

Serveri de Gironne: Un vers farai. 

Si donc Aristote n'y veut errer. 

Part. prés. Ans n'i a d'alcunas rodans 

Desostz que apelham errans.

Brev. d'amor, fol. 29. 

Mais il y en a aucunes roulant dessous que nous appelons errantes.

Part. pas. Substantiv.

Torno 'ls erratz desviatz en la fe. 

G. de Montagnagout: Del tot vey. 

Ramènent dans la foi les égarés déviés.

CAT. ESP. PORT. Errar. IT. Errare. (chap. errá: erro, erres, erre, errem o erram, erréu o erráu, erren; errat, errats, errada, errades; error, errors.)

2. Erratic, Eratic, adj., lat. erraticus, errant. 

Planetas so estelas erraticas.

(chap. Los planetes són estrelles errantes, estrels errans.)

Eluc. de las propr., fol. 114.

Planètes sont étoiles errantes.

Sitot fan senes errar 

Lo cors qu'an costumat de far, 

Eraticas son nomnadas.

Brev. d'amor, fol. 29. 

Quoiqu'elles font sans errer le cours qu'elles ont coutume de faire, elles sont appelées errantes.

ANC. FR. A faire mal gist son entendement,

Pen de cervelle et moins de jugement 

La font superbe, erratique superbe. 

Premières Œuvres de Desportes, p. 263.

ESP. (errático, errática, erráticos, erráticas; errante) PORT. IT. Erratico.

3. Erro, adj., lat. erro, vagabond. 

Si el era servs fugitius o erro.

(chap. Si ell ere siervo fugitiu o “erro”.)

Trad. du Code de Justinien, fol. 42. 

S'il était serf fugitif ou vagabond.

4. Error, s. f., lat. error, erreur, faute, contestation, dispute.

Ieu pens si sui enchantatz

O sui cazut en error.

(chap. Yo penso si estic encantat o hay caigut en error.)

Folquet de Marseille: Si cum selh. 

Je pense si je suis enchanté ou si je suis tombé en erreur.

Tot lo mon avetz mes en error.

B. Carbonel: Per espassar. 

Vous avez mis tout le monde en erreur. 

D'ayso on es en error, 

Vos esclairarai la brunor.

T. du Dauphin d'Auvergne et de Gaucelm: Gaucelm. 

De cela dont vous êtes en erreur, je vous éclaircirai l'obscurité.

Ni 'l drech de la corona 

Li met en error.

G. Figueiras: Sirventes vuelh. 

Et lui met en contestation le droit de la couronne. 

ANC. FR. Piechà que ceste error conmenche. 

Helinand, Vers sur la Mort.

Que qu'il estoit en telle error. 

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. 1, p. 252. 

CAT. ESP. PORT. Error. IT. Errore.

5. Erransa, s. f., erreur, incertitude, égarement.

El savis deu tornar lo fol d'erransa. 

Guillaume de Montagnagout: Nulhs hom. 

Le sage doit ramener le fou d'erreur.

Erransa, 

Pezanca (pezansa o pezança, la ç : s apenas aparece en el occitano.) 

Me destrenh e m balansa. 

Guillaume moine de Beziers: Erransa. 

Incertitude, chagrin m'étreint et me balotte.

Monges, d'aiso vos aug dir gran erransa.

T. d'Albert de Sisteron et du Moine: Monges.

Moine, de cela je vous entends dire grande erreur.

ANC. ESP.

Las erranzas que dices con la gran follonia. 

(N. E. Parece que sea una frase para Pedro Sánchez, el presidente felón, o bien para Mariano Rajoy, con sus famosos errores al hablar.)

V. de S. Domingo de Silos, cop. 149.

ANC. CAT. IT. Erranza.

6. Errada, s. f., erreur, égarement.

Quar de Valh ven l'errada.

(chap. Ya que del Vaud ve la errada. Cantón de Suissa, la doctrina dels Vaudois, del añ 1000.)

Serveri de Gironne: En mal.

Car de Vaud vient l'égarement.

Si be ns gardam d'errada.

Serveri de Gironne: Crotz, aiga. 

(chap. Si be mos guardam d'errada. Serverí o Cerverí (de Cervera) de Girona, Gerona: Creu, aigua.)

Si nous nous gardons bien d'égarement. 

CAT. ANC. ESP. Errada. ESP. MOD. IT. Errata. (chap. errata, errates, u fem aná per als llibres; errada, errades, fallo, fallos, equivocassió, equivocassions, cagada, cagades, etc.)

7. Erramen, s. m., errement.

Vi soniamens 

Don Daniel li dis los ponhs e 'ls erramens. 

P. de Corbiac: El mon de.

Vit songes dont Daniel lui dit les points et les errements.

ANC. FR.

Son errement li conte dont bien estoit certaine.

Romancero français, fol. 14.

ANC. CAT. Errament. IT. Erramento.


Errs, s. m., lat. ervum, ers, vesce noire. (Vicia sativa nigra)


Am farina de errs coyta...

Apostemas durs, semblantz a gras de errs.

Trad. d'Albucasis, fol. 20.

Avec farine d'ers cuite...

Apostèmes durs, semblables à grains d'ers.

CAT. Er. ESP. Iervo (vezos). IT. Ervo.


Eruca, Eruge, Ruca, s. f., lat. eruca, chenille.

Eruca o ruca es verm ab trop pes en fuelhas... nayshent.

(chap. La oruga es un cuc en mols peus que naix a les fulles. Ya u diu Leo Harlem, no mingéu lletugues, que allí follen les orugues.)

Eluc. de las propr., fol. 250.

Chenille est ver avec beaucoup de pieds, naissant dans les feuilles.

Qui pren eruges et aranhas,

C'om apela fadas estranhas.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Qui prend chenilles et araignées, qu'on appelle fées étrangères. 

CAT. Eruga. ESP. Oruga. IT. Eruca.


Eruca, Eruga, s. f., lat. eruca, roquette, plante. (Eruca sativa)

Eruga ab mel mesclada 

Garis la cara tacada.

Brev. d'amor, fol. 50.

La roquette mêlée avec du miel guérit la figure tachée.

Fuelhas aspras et grassas et divisas cum eruca.

Eluc. de las propr., fol. 222. 

Feuilles âpres et grasses et divisées comme roquette.

CAT. Eruga. ESP. (rúcula, Eruca vesicaria o sativa, arúgula, oruga, ruca, roqueta) PORT. Oruga. IT. Eruca (rucola). (chap. rúcula)


Eructuacio, s. f., lat. eructatio, éructation, rot.

Hom sent dolor en l'estomach ab alguna eructuacio agra.

(chap. Hom sen doló al estómec en algún rot agre.)

Ab eructuacio acetoza.

Eluc. de las propr., fol. 43 et 85.

On sent douleur en l'estomac avec quelque éructation aigre.

Avec rot acéteux.

(chap. Rot; ESP. Eructo.)


Eruginar, v., lat. aeruginare, s'enrouiller, jaunir, verdir. 

Sa maleza erugina si cum erams.

Trad. de Bède, fol. 75.

Sa malice jaunit comme airain.

IT. Arruginire.

2. Eruginos, adj., lat. aeruginosus, vert, verdâtre, couleur de vert-de-gris.

Colra no natural, eruginoza.

Eluc. de las propr., fol. 266.

Bile non naturelle, verte.

ESP. PORT. Eruginoso.

3. Erugua, s. f., sangsue. 

(chap. sangonera, sangoneres. ESP. Sanguijuela, sanguijuelas.)

Saumada d'eruguas dona II eruguas.

(chap. Saumada (: cárrega de somera) de sangoneres done dos sangoneres.)

Cartulaire de Montpellier, fol. 106.

Charge de sangsues donne deux sangsues.


Esbair, v., ébahir, étonner.

Voyez Denina, t. II, p. 306.

Que s'esbaic d'esguardar.

Richard de Barbezieux: Atressi cum Persavaus.

Qui s'ébahit de regarder.

Quan suy ab lieys, si m'esbays 

Qu'ieu no sai dire mon talan. 

P. Bremond Ricas Novas: Quant l'aura. 

Quand je suis avec elle, je m'ébahis tellement que je ne sais dire ma volonté.

Part. pas. Adoncx remanc si esbaitz,

Non sai on vauc ni don mi venc. 

Arnaud de Marueil: Dona genser. 

Alors je reste si ébahi, que je ne sais où je vais ni d'où je vins.

Cant lo vei, es esbaida.

Roman de Jaufre, fol. 80. 

Quand elle le voit, elle est ébahie.

De que foro tuit esbaitz.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 66. 

De quoi furent tous ébahis. 

CAT. Esbalair, sbalair. IT. Sbaire.


Esc, s. m., lat. esca, aliment, nourriture.

Greu taillaretz mais ad esc pan.

Le Dauphin d'Auvergne: Puois sai etz.

Vous taillerez difficilement davantage pain pour aliment. 

IT. Esca.

2. Escar, v., manger.

Dolz e suaus es plus que bresca

E plus que nuls piments qu'om esca.

V. de Sainte-Foi d'Agen.

Elle est douce et suave plus que gaufre et plus qu'aucun piment qu'on mange.

3. Esca, s. m., lat. esca, amorce.

Pren ab l' esca 

Lo peison que saut e tresca.

E. Cairel: Era no vei. 

Prend avec l'amorce le poisson qui saute et s'agite. 

Lo fuecs que compren ses esca.

(chap. Lo foc que pren sense esca.)

Rambaud d'Orange: Car douz.

Le feu qui prend sans amorce.

Lombrix de terra qui so esca a pescar ab hams.

(chap. Papaterra que es carnada per a peixcá en hams.)

Eluc. de las propr., fol. 262.

Vers de terre qui sont amorce à pêcher avec hameçons.

CAT. Esca. ESP. Yesca. PORT. Isca. IT. Esca.

4. Adesc, Azesc, s. f., amorce, appât.

Als peyssons en faran adesc.

V. de S. Honorat.

Ils en feront amorce aux poissons.

Ab doussa sabor azesca

Sos digz de felo azesc.

Marcabrus: Contra l'ivern. 

Avec douce saveur elle amorce ses paroles d'appât trompeur.

5. Adescar, Azescar, v., amorcer.

Mas il no sap qual estrena 

M'a dada, ni com m'adesca.

Rambaud d'Orange: Un vers. 

Mais elle ne sait quelle étrenne elle m'a donnée, ni comme elle m'amorce.

Los deliegz e los ayzes del cors que enbrazon et azescon lo fuoc pudent de la luxuria. V. et Vert., fol. 85.

Les délices et les aises du corps qui embrasent et amorcent le feu puant de la luxure.

IT. Egli seppe in si fatta guisa gli Viniziani adescare.

Boccaccio, nov. 32, 6.

6. Enescar, v., amorcer.

Sel que fin' amors enesca.

E. Cairel: Era no vei.

Celui que pur amour amorce.


Escabel, s. m., lat. scabellum, escabeau, marche-pied.

Entro que ieu pauze tos enemicx al escabel de tos pes.

(chap. Hasta que yo posa a tons enemics al escabell de tons peus.)

Trad. des actes des Apôtres, ch. 2.

Jusqu'à ce que je pose tes ennemis à l' escabeau de tes pieds.

CAT. Escambèll. ESP. Escabelo (escabel). PORT. Escabello. IT. Sgabello.

(chap. escabell, escabells, tauleta que se fique per a descansá los peus; tamé per a pujá, o fé pujá an algú per a penjál.)

2. Escaimel, s. m., escabeau, marche-pied.

Fig. Dels pes de Dieus es escaimel nomnat. 

Eluc. de las propr., fol. 156. 

Est appelé escabeau des pieds de Dieu. 

ANC. FR. Et l'eschamel sur quoy il roys tenoit ses piez.

Joinville, p. 15.

3. Escanh, s. m., lat. scamnum, escabeau, banc.

A fayt una taula sus dos escanhs levar.

(chap. Ha fet eixecá una taula damún de dos escañs.)

Roman de Fierabras, v. 4996.

A fait lever une table sur deux escabeaux.

ANC. FR. De haut estal en bas escame

Pueent bien lor siége cangier.

Le reclus de Moliens. Carpentier, t. III, fol. 713. 

Print une petite forme ou escame de laquelle il bouta et frappa.

Lett. de rém. de 1448. Carpentier, t. III, col. 713. 

ANC. CAT. Escany. ESP. Escaño. IT. Scanno. (chap. Escañ, escañs.)


Escac, s. m., jeu des échecs, pièce du jeu. 

Plus a 'l cor blanc que nulhs escacx d'evori.

(chap. Té lo cos mes blanc que cap pessa del ajedrez de marfil.)

G. de S. Gregori: Razo e dreit.

Elle a le corps plus blanc que nul échec d'ivoire.

Jogar a taulas ad escaxs et a datz. V. et Vert., fol. 20.

(chap. Jugá a les taules al ajedrez y als dados.)

Jouer aux tables à échecs et à dés. 

Ab ma domna jogar, en sa maizo, 

Un joc d'escacs, ses autre companho... 

E qu' ieu 'l disses un escac sotilmen.

B. d'Auriac: S'ieu agues. 

Jouer avec ma dame, dans sa maison, une partie d'échecs, sans autre compagnon... et que je lui disse habilement un échec. 

Loc. Dig n'a escat mat.

(chap. Ell ne ha dit jaque y mate.)

T. de G. Riquier, de M. de Castillon et de Codelet: A 'N Miquel. 

Il en a dit échec et mat. 

ANC. FR.

Puis aprist-il as tables et à eschas jouer... 

Et si nos mostreras des eschax et des dez. 

Roman de Parise la duchesse. Du Cange, t. VI, col. 169. 

L'assailli por li desconfire, 

Échec et mat li ala dire.

Roman de la Rose, v. 6676.

Diaules vous dist eskiec et mat.

Roman du Renart, t. IV, p. 368. 

ANC. CAT. Escacs. ESP. (ajedrez) PORT. Escaques. IT. Scacco.

2. Escaquier, s. m., échiquier.

Mil tans es doblatz sos bes

Qu'el comtes de l'escaquier.

P. Vidal: Tant an ben. 

Son mérite est doublé mille fois autant que le compte de l'échiquier.

Allusion à ce qu'on raconte au sujet de la récompense qu'un roi des Indes consentit à donner au bramine qui lui avait enseigné le jeu des échecs. Ce bramine obtint, qu'il lui serait donné le nombre de grains de blé que produiraient les soixante-quatre cases de l'échiquier: un seul pour la première, deux pour la seconde, quatre pour la troisième, huit pour la quatrième, et ainsi de suite en doublant toujours jusqu'à la dernière.

Il n'existe pas dans les mots employés pour la numération, des expressions qui puissent rendre l'immense quantité de grains que ce calcul produit.

On a évalué la somme de ces grains de blé à: 16.384 villes, dont chacune contiendrait 1.024 greniers, dans chacun desquels il y aurait 174.762 mesures, et dans chaque mesure 32.768 grains.

Voyez Mémoire de Fréret sur l'origine du jeu des échecs, Histoire de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres, t. V, p. 251; Montucla, Histoire des Mathématiques, etc. 

ANC. FR. Qui me doubleroit l'eskiekier

D'estrelins, n'es prendroie mie. 

Roman de la Violette, p. 258.

A fait Renart d'un eskiekier,

Tout de fin or, le roi présent

Et les eskiés...

Que cil qui juent as eschés,

Ne voient pas tous les bons trés

Qui demeurent sour l'eschakier. 

Roman du Renart, t. IV, p. 223 et 121. 

IT. Scacchiere. (chap. Tablero d'ajedrez.) 

3. Escac, s. m., tache, marque, par allusion aux échecs qui sont noirs et blancs.

Pel de ca blanc ses tot escac negre. 

(chap. Pel de gos blanc sense cap taca negra. A Mallorca, ca.)

Els escas de pantera so mais blancs.

Eluc. de las propr., fol. 234 et 256. 

Poil de chien blanc sans aucune tache noire. 

Les taches de la panthère sont plus blanches.

4. Escacat, adj., tacheté, marqueté. 

Dur test et escacat...

Tygre es bestia diversament escacada.

(chap. Lo tigre es una bestia diversamén tacada.)

Eluc. de las propr., fol. 260.

Coquille dure et tachetée... 

Tigre est bête diversement tachetée.


Escafit, adj., potelé.

Blancha e grayl' et escafida.

B. Martin: Quan l'erba.

Blanche et déliée et potelée.

El sieu blanc cors, gras, escafitz e le. 

G. Adhemar: No m pot.

Le sien corps blanc, gras, potelé et lisse.


Escag, s. m., surplus, excès.

Que d'aquel escag d'una saumada ni de doas... non done re.

Tit. de 1274. DOAT, t. LXXXIX, fol. 69. 

Que pour ce surplus d'une charge et de deux... il ne donne rien.


Escala, Scala, s. f., lat. scala, échelle. 

Voyez Denina, t. II, p. 269, et t. III, p. 70; voyez également Muratori, diss. 33.

Tiran l'escala mantenent,

E Guigonet pendet al vent.

V. de S. Honorat.

Tirent l'échelle incontinent, et Guigonet pendit au vent.

Cals es la schala? De que sun li degra?

(chap. Quína es la escala? De quí són los escalons?

Poëme sur Boèce.

Quelle est l'échelle? De quoi sont les degrés?

An ja l'escala levada 

Per intrar dedintz la ciptat.

V. de S. Honorat. 

Ont déjà levé l'échelle pour entrer dans la cité. 

Fig. Aysso es lo pus aut gra en la escala de perfectio.

(chap. Aixó es lo grasó (graó) mes alt de la escala de perfecsió.
Canticum gradum.)

V. et Vert., fol. 100.

Ceci est le plus haut degré en l'échelle de perfection.

- Échelle de guerre, compagnie.

Si fetz de chavaliers escalas tres,

E quatre de sirvens e de borzes. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 80. 

Ainsi fit trois échelles de chevaliers, et quatre de sergents et de bourgeois.

La dezena escala lo rey de Sant Denis.

Roman de Fierabras, v. 4616. La dixième échelle du roi de Saint-Denis. Aisso es l'aordenamen de las escalas de Monpeslier con devon gardar los portals. Cartulaire de Montpellier, fol. 43.

Ceci est l'ordonnance des compagnies de Montpellier comme elles doivent garder les portails.

Dans la langue romane rustique scara signifiait troupe, compagnie de gens de guerre.

Bellatorum acies quas vulgari sermone scaras vocamus.

Hincmar, t. II, p. 158.

CAT. ESP. (escalera) PORT. Escala. IT. Scala. (chap. escala, escales; escalá: escalo, escales, escale, escalem o escalam, escaléu o escaláu, escalen; escalat, escalats, escalada, escalades; escaleta, escaletes.)

2. Escalo, Scalo, s. m., échelon, degré. 

L'enfant puget quinze escalons.

(chap. Lo chiquet va pujá quinse escalons.)

Trad. d'un évangile apocryphe.

L'enfant monta quinze échelons.

Qui pot un dels escalos poiar. 

Un troubadour anonyme: Domna vos. 

Qui peut monter un des échelons. 

Sobre un scalo d'escala. Trad. d'Albucasis, fol. 67.

Sur un échelon d'échelle.

Fig. Ja no creatz qu'om ressis 

Puig de pretz dos escalos.

Bertrand de Born: Be m platz car.

Ne croyez jamais qu'un homme lâche monte deux échelons de mérite.

Quatre escalos a en amor. 

Un troubadour anonyme: Domna vos. 

Il y a quatre degrés en amour. 

ANC. FR. Contre mont puie les degrez,

Monte quatre eschaillons ou trois.

Fables et cont. anc., t. III, p. 344. 

Montons seulement ces eschelons.

Rabelais, liv. I, ch. 12. 

CAT. Escaló. ESP. Escalón. IT. Scalino. (chap. escaló, escalons; graó, grasó, graons, grasons.)

3. Escalier, s. m., escalier.

Can foron al escalier

Del temple.

Trad. d'un évangile apocryphe. 

Quand ils furent à l'escalier du temple.

Montar l'escalier per issir de la carcer. V. et Vert., fol. 12.

Monter l'escalier pour sortir de la prison.

ESP. Scalera (escalera). PORT. Escada. IT. Scala.

- Compagnie, troupe. 

Carta de l'escalier d'En P. Cartulaire de Montpellier, fol. 162.

Charte de la troupe du seigneur P.

4. Escalament, s. m., escalade.

Si per escalament hom pot pendre una vila.

(chap. Si per escalada se pot pendre una vila.)

L'Arbre de Batalhas, fol. 213.

Si par escalade on peut prendre une ville.

5. Escalar, Escaliar, v., escalader. 

Per escaliar la villa... A escalar per intrar dedins.

(chap. Per a escalá la vila... A escalá per a entrá adins.)

Chronique des Albigeois, p. 15 et 35. 

Pour escalader la ville... A escalader pour entrer dedans.

Si en temps de trevas hom pot escalar. 

L'arbre de Batalhas, fol. 213. 

Si en temps de trève on peut escalader. 

Part. pas. Minatz ni de leu escalatz.

(chap. Minats ni fássilmen escalats.)

Eluc. de las propr., fol. 158.

Minés et escaladés facilement.

- Échelonner, mettre en échelle.

Fe 'ls en tres partidas totz essems escalar.

Guillaume de Tudela. 

Les fit tous ensemble échelonner en trois parties. 

ANC. FR. A l'endroit dont les François eschelloient ladite ville.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 139.

Par là les Angloys eschlèrent ledit chastel. 

Vigiles de Charles VII, t. II, p. 125.

CAT. ESP. PORT. Escalar. IT. Scalare.

6. Esqueira, s. f., escadron, bataillon. (chap. escuadró, escuadra)

Aordena las esqueiras dels baros e de la soa gen per passar outra a la batailla. V. de Bertrand de Born.

Ordonne les escadrons des barons et de sa gent pour passer outre à la bataille.

7. Esqueirar, v., ranger en bataille, disposer.

Part. pas. Un dia, foron armat tuit aquill qu' eran ab lo rei Richart et esqueirat de venir a la batailla. V. de Bertrand de Born.

Un jour, tous ceux qui étaient avec le roi Richard furent armés et disposés de venir à la bataille.

8. Bescalo, s. m., double échelon. (chap. replá : bescaló, bi + escaló.)

Ab los cadafalcs dobles e ab ferm bescalo. Guillaume de Tudela.

Avec les échafauds doubles et avec ferme double échelon.