Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Villehardouin. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Villehardouin. Trier par date Afficher tous les articles

mercredi 10 avril 2024

Lexique roman; Humil, Omil, Huimu - Sobrestoriat

 


Humil, Omil, Huimu, adj., lat. humilis, humble, soumis, modeste.

Sias humils e non vils, plans et amesuratz. V. de S. Honorat.

Sois humble et non vil, simple et mesuré.

E 'l sui humils on piegz mi fai e m ditz.

Rambaud de Vaqueiras: Savis e folhs. 

Et je lui suis soumis où pire elle me fait et me dit.

Leial serv e humius, 

La on es plus aforziz,

Deu esser plus obesitz.

Pons de la Garde: Anz ogan.

Serviteur loyal et humble, là on il est plus affermi, doit être plus exaucé.

Substant. O as revelat als humils. V. et Vert., fol. 53. 

Cela tu as révélé aux humbles.

- Doux, indulgent.

Qu' om sia humils als bos 

Et als mals ergulhos.

Arnaud de Marueil: Razos es. 

Qu'on soit indulgent envers les bons et envers les méchants altier.

Leial domna, franqu' e omil.

Raimond de Miraval: Cel que jois.

Loyale dame, franche et indulgente.

ANC. FR. Ce qui près toy me rend bas et humile.

Clément Marot, t. II, p. 377.

CAT. ANC. ESP. Humil. ESP. MOD. PORT. Humilde. IT. Umile. (chap. Humil, humils.)

2. Humilmen, adv., humblement, modestement, indulgemment.

Aysi ti pregua lo tieu sers humilmen. V. de S. Honorat.

Ainsi te prie le tien serviteur humblement.

Parlar humilment e savia. V. et Vert., fol. 42.

(chap. Parlá humilmen y sabiamen.)

Parler modestement et sagement. 

Qui ves la crotz de bon cor s'umilia, 

Perdon n' aura per la crotz humilmen. 

Pons de Capdueil: Er nos sia. 

Qui vers la croix de bon coeur s'humilie, pardon en aura par la croix indulgemment.

CAT. Humilment. ANC. ESP. Humilmente. ESP. MOD. PORT. Humildemente. IT. Umilmente. (chap. Humilmen.)

3. Humiliu, adj., indulgent, modeste.

Ieu 'n sui als pros plus humilius

E plus orgulhos als savais.

Guillaume de Cabestaing: Ar vey qu'em.

J'en suis envers les preux plus modeste et plus fier envers les méchants.

4. Humilitat, Umilitat, Omilitat, s. f., lat. humilitatem, humilité, modestie. Morgues tenia humilitat de vestidura. Trad. de Bède, fol. 62.

Que moine conserve modestie de vêtement.

- Indulgence, bonté, pitié.

S'il forses tan son cor humilitatz 

Que m des un bais.

G. Faidit: Era coven. 

Si lui forçât tellement son coeur indulgence qu'elle me donnât un baiser.

Dona, si us platz, aiatz humilitat

De mi.

Arnaud de Marueil: Tot quant ieu. 

Dame, s'il vous plaît, ayez pitié de moi. 

Mostra m qu' omilitatz

L' a tant en poder

Que bens m'en pot eschazer.

Folquet de Marseille: Uns volers. 

Me montre que bonté l'a tellement en pouvoir que bien m'en peut arriver.

Sai que non puesc guerir, 

S' umilitatz n'es a dire.

Elias de Barjols: Car comprei. 

Je sais que je ne puis guérir, si indulgence en est à dire (y manque). ANC. FR. L' ensengnement à la soriz

Fist li lions, si fu gariz

E de la fosse est eschapez: 

Là li valu humilitez.

Marie de France, t. II, p. 118. 

Mais d'une rien vos sai bon gré, 

Que cuidiés faire humelité.

Roman de Partonopeus, t. I, p. 107. 

Il ait pleu à vostre... seignourie, par très grant humilité.

Dem. de Charles VI et rép., p. 153.

CAT. Humilitat. ESP. Humildad. PORT. Humildade. IT. Umilità, umilitate, umilitade. (chap. Humildat, humildats.)

5. Humiliatio, Humiliacio, s. f., lat. humiliatio, humiliation, abaissement, modestie.

Aylas! e co es doloyroza aquesta humiliatio! V. et Vert., fol. 23. 

Hélas! et comme est douloureux cet abaissement! 

Per la puritat de sa consiencia e humiliacio de sa pessa. 

V. de S. Flors. DOAT, t. CXXIII, fol. 269. 

Par la pureté de sa conscience et modestie de sa pensée.

CAT. Humiliació. ANC. ESP. Humiliacion. ESP. MOD. Humillación. 

PORT. Humilhação. IT. Umiliazione. (chap. Humillassió, humillassions.)

6. Humiliar, Umiliar, Omeliar, v., lat. humiliare, humilier, abaisser, avoir de la modestie.

Qui pus val, pus se humilia. V. et Vert., fol. 100.

(chap. Qui mes val, mes se humille.)

Qui plus vaut, plus s'humilie. 

Mas qui 'l dopta ni vas lui s' omelia.

G. Faidit: Cascus hom. 

Mais qui le redoute et vers lui s' humilie.

- Être soumis, obéir.

Fig. Totz joys li deu humiliar.

Le Comte de Poitiers: Mout jauzens. 

Toute joie lui doit être soumise. 

Part. prés. Ieu serai, en cort, prezentiers, 

Entre domnas et cavaliers 

Franc e dous et humilians. 

B. de Ventadour: Pel dols chant. 

Je serai, en cour, parmi dames et cavaliers gracieux, franc et doux et ayant de la modestie. 

Part. pas. Toz hom que se esalsa er humiliaz, e qui s'umilia er esalsaz.

Trad. de Bède, fol. 24. 

Tout homme qui s'élève sera abaissé, et qui s'abaisse sera élevé. 

ANC. FR. Humiliet sui mult.

Humiliet furent en lur félunies.

Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 141 et 105.

Cele qui fu humelians.

Fables et cont. anc., t. I, p. 428.

De son fieu ne se daingne verz vous humélier.

Roman de Rou, v. 4427.

Il s'essauce ki s'umélie.

Roman du Renart, t. IV, p. 392.

CAT. Humiliar. ESP. Humiliar. PORT. Humilhar. IT. Umiliare. 

(chap. Humillá, humillás: yo m' humillo, humilles, humille, humillem o humillam, humilléu o humilláu, humillen; humillat, humillats, humillada, humillades.) 


Humor, Umor, Ymor, s. f., lat. humor, humeur, humidité, liqueur, liquide. De la humor de la terra. Liv. de Sydrac, fol. 77. 

De l'humidité de la terre.

La dous' umor de la saba.

(chap. La dolsa humitat de la saba; la saba es com la sang dels abres.)

Rambaud d'Orange: Er quan.

La douce liqueur de la sève. 

No se cargara de negun cargamen ni de neguna ymor.

Cartulaire de Montpellier, fol. 192.

Ne se chargera d'aucune charge ni d'aucun liquide. 

Fig. Deu secar tota humor de luxuria. V. et Vert., fol. 99.

Doit sécher toute humeur de luxure.

- Sève.

Per fauta de humor si ret infructuos. Eluc. de las propr., fol. 207.

Par faute de sève se rend infructueux.

- Suc des plantes. 

Vescoza, plena d' umors.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Visqueuse, pleine d'humeurs.

- En parlant du corps humain.

Fay d' umors gran transmudamen

La luna merman et creissen.

Brev. d'amor, fol. 34.

La lune fait grand changement d'humeurs en diminuant et en croissant. ANC. FR. Les cercles de ses humors voit. Roman du Renart, t. II, p. 364.

CAT. ESP. PORT. Humor. IT. Umore. (chap. Humitat, humitats; saba, sabes; suc, sucs.)

2. Humoros, Ymoros, adj., plein d'humeur, humoreux.

La luna, diso li auctor,

Qu'es humorosa am freior.

Brev. d'amor, fol. 34.

La lune, disent les auteurs, qui est humoreuse avec le froid.

S' ill fonge son molt humoros.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Si les fongus sont moult humoreux.

- Humide.

Mercadiers que tenon las cauzas ymorosas en luoc ymoros per mays pezar. V. et Vert., fol. 17. 

Marchands qui tiennent les choses humides en lieu humide pour plus peser. 

Substantiv. El fai acordamens

Dels humoros, dels freitz.

Pierre de Corbiac: El nom de. 

Il fait l'accord des humides, des froids.

ANC. FR.

L'autre semence est cheüe en lieu pierreux,

Non pas assez profond, ny humoreux.

Foucqué, V. de J.-C, p. 215. (N. E. Avangeli de li quatre semencz.)

ESP. Humoroso (húmedo). IT. Umoroso.

(chap. Humit, humits, humida, humides.)

3. Humiditat, s. f., lat. humiditatem, humidité.

Per la gran humiditat, las viandas ero corrompudas.

Tan gran humiditat que tot entorn lo sepulcre a I gran lac d'aigua.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 164 et 137.

Par la grande humidité, les aliments étaient corrompus.

Si grande humidité que tout autour du sépulcre il y a un grand lac d'eau. IT. Umidità, umiditate, umiditade. (chap. Humitat, humitats.)

4. Humid, Humit, adj., lat. humidus, humide.

Fuocx es cautz, secx naturalmens, 

E l' aires humit e calens.

Brev. d'amor, fol. 54.

Le feu est chaud, sec naturellement, et l'air humide et ardent.

Primavera humida. Calendrier provençal.

(chap. Primavera humida.)

Printemps humide. 

CAT. Humid. ESP. Húmedo. PORT. Humido. IT. Umido. 

(chap. Humit, humits, humida, humides.)

5. Humens, adj., lat. humens, humide. 

L'us es cautz, l' autre fregz; l' us secx, l'autre humens.

Pierre de Corbiac: El nom de. 

L'un est chaud, l'autre froid; l'un sec, l'autre humide.

6. Humectacio, s. f., lat. humectatio, humectation, humidité. 

Irrigacio, humectacio et vegetacio.

Refrigeri et humectacio.

Eluc. de las propr., fol. 136 et 52.

Irrigation, humectation et végétation.

Rafraîchissement et humectation.

ESP. Humectacion (humidificación).

7. Humectatiu, adj., humectatif, qui a la propriété d' humecter.

Del ventre humectatiu.

Nutritiva, humectativa.

Eluc. de las propr., fol. 75 et 273.

Humectatif du ventre.

Nutritive, humectative.

ESP. Humectativo. IT. Umettativo. 

8. Humectar, v., lat. humectare, humecter.

Tempradament la humecta. Eluc. de las propr., fol. 269. 

L' humecte modérément.

Ayguas que mollifican e humectan. Trad. d'Albucasis, fol. 37.

Eaux qui mollifient et humectent.

Part. pas. Es humectat per la vapor. Trad. d'Albucasis, fol. 14.

Est humecté par la vapeur.

Si no era humectada. Eluc. de las propr., fol. 126. 

Si elle n'était humectée. 

CAT. ANC. ESP. PORT. Humectar. IT. Umettare. (chap. Humidificá, bañá, arruixá: humidifico, humidifiques, humidifique, humidifiquem o humidificam, humidifiquéu o humidificáu, humidifiquen; humidificat, humidificats, humidificada, humidificades.)


Hurar, v., habituer, accoutumer.

Part. pas. Mot hurat d'armas.

Non soy huratz de portar aitals armas. Abr. de l'A. et du N.-T., fol. 15. Moult habitué aux armes.

Je ne suis pas habitué à porter telles armes.

(chap. Aveá o abeá; abeat, abeats, abeada, abeades o aveat, aveats, aveada, aveades; acostumá o acostumbrá; acostumat, acostumats, acostumada, acostumades.)


Hutar, v., hurler, crier.

Auziratz bozinas e cors d' argen sonar,

E Turcx e Sarrazis e glatir et hutar.

Roman de Fierabras, v. 3360.

Vous entendriez clairons et cors d'argent résonner, et Turcs et Sarrasins et glapir et hurler.


Huyssier, s. m., balancelle, vaisseau de transport.

Pueys an apparelhat e barcas et huyssier. V. de S. Honorat.

Puis ils ont appareillé et barques et balancelles. 

ANC. FR. Vinrent les galies totes et li vissiers et les autres nés.

Villehardouin, p. 29.


Hyat, s. m., lat. hiatus, hiatus.

Hyats es maior vicis amb unas meteychas vocals que am diversas.

Leys d'amors. La Loubère, p. 4.

Hiatus est un plus grand défaut avec les mêmes voyelles qu'avec différentes.

Per esquivar hyat deu hom pauzar z ou d aprop a prepositio.

Leys d'amors, fol. 4.

Pour éviter hiatus on doit poser z ou d après a préposition. 

ESP. PORT. IT. (chap.) Hiato.


Hyena, Yenna, Iana, s. f., lat. hyaena, hyène.

Hyena es cruzel bestia, goloza cum lop. Eluc. de las propr., fol. 252.

(chap. La hiena es una bestial cruel, goluda com un llop. Hau de lligí lo llop blanc : una hiena que va matá alguns chiquets per Peñarroija y datres pobles.)

Hyène est cruelle bête, goulue comme loup.

Yenna es mot cruzel bestia. V. et Vert., fol. 24.

Hyène est moult cruelle bête.

Son escut de cartier, 

Cobert d' un cuer de iana, e be obrat d'acier. 

Roman de Fierabras, v. 53. 

Son écu écartelé, couvert d'une peau d'hyène, et bien ouvragé d'acier. CAT. ESP. Hiena. PORT. Hyena. IT. Iena. (chap. Hiena, hienes.)

2. Ianeta, s. f. dim., petite hyène, peau de petite hyène. 

La dotzena de ianetas, II d. Cartulaire de Montpellier, fol. 113. 

(chap. La dotsena de hienetes, dos dinés.)

La douzaine de petites hyènes, deux deniers.

(chap. Hieneta, hienetes; pell de hieneta, hienetes.)


Hymne, Ymne, s. m., lat. hymnus, hymne.

Chanta los psalmes e 'ls hymnes. Trad. de Bède, fol. 26.

(chap. Cante los salmos y los himnos.)

Chante les psaumes et les hymnes.

Los ymnes de la sanhta Trinitat. Cat. dels apost. de Roma, fol. 50.

Les hymnes de la sainte Trinité.

CAT. Himne (N. E. Véase el himne feixista de ERC). ESP. Himno. 

PORT. Hymno. IT. Inno.

ERC, esquerra, himne feixista

Hypoteca, Ypotheca, Ypoteca, s. f., lat. hypotheca, hypothèque.

Han expressa hypoteca. Fors de Béarn, p. 1087.

Ont expresse hypothèque. 

Per razo de ypothecas que ela aia els bes. 

Tit. de 1275. Bibl. du R. f. de D. Villevieille.

Pour raison d' hypothèques qu'elle ait sur les biens. 

A tot dreyt et ypoteca. Tit. de 1418, de Bordeaux. Bibl. Monteil. 

A tout droit et hypothèque. 

CAT. ESP. Hipoteca. PORT. Hypotheca. IT. Ipoteca. (chap. Hipoteca, hipoteques.)

2. Hipotecar, Ypothecar, v., hypothéquer. 

Part. prés. Obliguan et ypothecan... totz los bes.

(chap. Obligán e hipotecán... tots los bens.)

Tit. de 1384. Arch. du Roy., K. 53. 

Obligeant et hypothéquant... tous les biens. 

Part. pas. Per razon de tal deute hipotecatz. 

Fors de Béarn, p. 1079. 

Pour raison de telle dette hypothéquée. 

CAT. ESP. Hipotecar. PORT. Hypothecar. IT. Ipotecar. (chap. Hipotecá: hipoteco, hipoteques, hipoteque, hipotequem o hipotecam, hipotequéu o hipotecáu, hipotequen; hipotecat, hipotecats, hipotecada, hipotecades.) 


Hyrunda, Irunda, Yrunda, s. f., lat. hirundo, hirondelle.

En temps que las hyrundas... veno. Eluc. de las propr., fol. 205.

Dans le temps que les hirondelles... viennent.

Ai! Dieus, ar sembles yrunda,

Que voles per l'aire.

B. de Ventadour: Tant ai mon.

Ah! Dieu, que maintenant je ressemblasse à hirondelle, que je volasse par l'air.

ANC. FR. Plus tost cort qu' aronde ne vole.

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. I, p. 249.

Mon cueur vole comme l' aronde.

Clément Marot, t. II, p. 396.

Et aussi tost que le vol d'une aronde.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 714.

ESP. Golondrina. PORT. Andorinha. (chap. Oroneta, oreneta, oronetes, orenetes; Mallorca: Oronella, oronellas, oronelles. Sense diminutiu ix lo apellit Orona.)

2. Irunde, Yrundre, s. f., hirondelle.

D' est' erba, cum diso li auctor,

Irundes sos paucx irundatz

Sana, quant an los huels crebatz.

Brev. d'amor, fol. 50.

De cette herbe, comme disent les auteurs, l' hirondelle guérit ses petits hirondeaux, quand ils ont les yeux crevés.

Que us gardatz del lays de la yrundre.

Isarn Risols: Aylas.

Que vous vous gardiez du lai de l' hirondelle.

3. Irondella, Ysrundella, s. f., hirondelle.

Per l'aire va com l' irondella. V. de S. Honorat.

Par l'air va comme l' hirondelle. 

Plus tost no vola ysrundella.

Guillaume de Berguedan: Lai on. 

Plus vite ne vole hirondelle.

ANC. FR.

Le printemps no se fait d'une seule arondelle.

(chap. La primavera no se fa de una sola oroneta.

Oronetes, chapurriau, José Taronjí, Gustavo Adolfo Bécquer

ESP. Una golondrina no hace verano – primavera.)

Ronsard, t. 1, p. 279.

Je ressemblois l' arondelle qui vole.

Clément Marot, t. 1, p. 216.

4. Arondeta, s. f. dim., hirondelette. 

Arondeta, de ton chan m'aer. 

T. de L' Ami et de L' Hirondelle: Arondeta. 

Hirondelette, je m'attache à ton chant.

5. Irundat, s. m., hirondeau, petit d' hirondelle.

Irundes sos paucx irundatz

Sana, quant an los huelhs crebatz.

Brev. d'amor, fol. 50.

L' hirondelle guérit ses petits hirondeaux, quand ils ont les yeux crevés.

6. Randola, s. f., hirondelle. 

Randola, que trazia los huelhs a sos randolos, e els y tornava.

Naturas d'alcus auzels. 

L' hirondelle, qui arrachait les yeux à ses hirondeaux, et les leur remettait.

IT. Rondine. (ESP. Golondrino, cría de la golondrina.)

7. Randolo, s. m., hirondeau, petit d' hirondelle.

Randola, que trazia los huelhs a sos randolos, e els y tornava.

Naturas d'alcus auzels.

L' hirondelle, qui arrachait les yeux à ses hirondeaux, et les leur remettait.

8. Hyrundinea, s. f., lat. hirundinaria, chélidoine, sorte de plante.

Hyrundinea... hyrundas fan d'ela a lors poletz medicina, quan so greviatz els uelhs. Eluc. de las propr., fol. 205.

Chélidoine... les hirondelles font d'elle remède pour leurs petits, quand ils sont grevés aux yeux. 

ESP. Golondrinera.


Hystoria, Estoria, Storia, s. f., lat. historia, histoire.

Alcun yssemple o alquna hystoria. Leys d'amors, fol. 140.

Aucun exemple ou aucune histoire. 

Car l' estoria es greus. V. de S. Honorat. 

Car l'histoire est difficile. 

K. apelec Filomena lo maestre de la estoria. Philomena. 

Charles appela Philoména le maître de l'histoire. 

La storia remembra. Cat. dels apost. de Roma, fol. 50. 

L'histoire rappelle.

CAT. (història) ESP. PORT. Historia. IT. Istoria, storia. (chap. Historia, histories.)

2. Ystoragrafi, s. m., lat. historiographus, historiographe.

Orozi, ystoragrafi o escriva de las estorias.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 51.

Orose, historiographe ou écrivain des histoires.

ESP. (chap. Historiógrafo) PORT. Historiografo. IT. Istoriographo.

3. Ystorialmen, Estorialmen, adv., historiquement.

Se fay aquesta figura, allegoria,... ystorialmen.

Contada estorialmen.

Leys d'amors, fol. 135 et 140.

Cette figure, l'allégorie, se fait... historiquement. 

Racontée historiquement. 

ESP. Historialmente. IT. Istorialmente. (chap. Históricamen.)

4. Sobrestoriat, adj., très historié, fort embelli, surenjolivé.

Trop valgra mais donar

Mos gais sonetz joyos

Ab bels ditz et entiers,

Entendables e plas,

Que trop escurs ni sobrestorias.

Giraud de Borneil: Dels bels digz. 

Il vaudrait beaucoup mieux donner mes gais sonnets joyeux avec beaux dits et entiers, intelligibles et simples, que trop obscurs et surenjolivés.

jeudi 28 mars 2024

Lexique roman; Gavaingnar, Gavanhar - Regazerdonar, Reguizardonar

 


Gavaingnar, Gavanhar, v., miner, ronger, affaiblir, nuire.

Pus no t puesc destruir e gavanhar.

Mathieu de Querci: Tant suy.

Puisque je ne te peux détruire ni affaiblir.

Dic vos que re no y gavanha.

Amanieu des Escas: A vos qu' ieu. 

Je vous dis que rien n'y affaiblit.

No s bayssa ni s gavanha.

Raimond de Miraval: Tot quan. 

Ne s'abaisse ni s'affaiblit.

Fig. Qu'ieu pueis senta tant est mal que m gavanha.

G. Riquier: Aisi com selh.

Que puis je sente tant ce mal qui me mine.

Om ja m di ni m' enseigna

Qu' aissi m gavaing.

Giraud de Borneil: Jois e chans.

Incessamment on me dit et m'enseigne qu'ainsi je me mine.


Gavina, s. f., lat. gavia, mouette. 

Dins las isllas, de las gaudinas

Yeysson aucels que han nom gavinas.

V. de S. Honorat.

Dans les îles, des bois sortent oiseaux qui ont nom mouettes. 

CAT. Gavina. ESP. Gaviota. PORT. Gaivota. (chap. Gaviota, gaviotes. Alemán Möwe, inglés Seagull.)

2. Gavanh, s. m., du lat. gavia, goëland (Goéland est un nom vernaculaire ambigu désignant les espèces d'oiseaux marins de la famille des laridés appartenant au genre Larus ainsi que d'autres...)

D' albanel, de gavanh, d'autres auzels ferens.

Pierre de Corbiac: El nom de.

De hobereau, do goëland, d'autres oiseaux carnassiers.

ESP. Gavia. PORT. Gaivão. IT. Gabbiano.

Gavanh, gavia, Gaivão Gabbiano

Gaymentar, Guaimentar, Gasmentar, v., se lamenter, se tourmenter, gémir.

La lenga d'Oc en devra sospirar,

Proenzals planher et gaymentar.

(chap. La llengua d'Oc ne deurá suspirá, y los provensals plorá y lamentá; gañolá.)

Poëme sur la mort de Robert, roi de Naples. 

La langue d'Oc en devra soupirer, et Provençaux pleurer et se lamenter.

Per so no s guaimenta

Mos cors.

P. Rogiers: Tan no plou.

Pour cela mon coeur ne se tourmente pas.

Mot plorero e gasmenteron las donas.

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 16.

Moult pleurèrent les dames et se lamentèrent.

ANC. FR. Brief, à ouyr leur resverie,

Comment l'une l'autre guermente, 

S'estoit une droicte faerie.

Coquillart, p. 106.

De chantz plaisans ne fault plus guermenter, 

Mais en douleurs vous expérimenter. 

Cretin, p. 43. 

Pensant qu'ils se guementassent de quelcque larron, meurtrier ou sacrilége.

Rabelais, liv. IV, ch. 48.

Fort je me garmentoye

Et souvent lamentoye.

Vigiles de Charles VII, t. I, p. 65.

ANC. CAT. Guaymentar.

2. Gayment, s. m., gémissement, lamentation, deuil.

Loc. Menar gran gayment.

Lo Desprezi del mont. (Despreczi)

Mener grand deuil. 

Que ploron e menon gaimen. V. de S. Énimie, fol. 21.

Qui pleurent et mènent deuil.

3. Gaimentamen, s. m., gémissement, lamentation.

Per plors et per gaimentamens de penedensa. Trad. de Bède, fol. 11.

Par pleurs et par gémissements de pénitence.

4. Esgaimentar, Esgamentar, v., gémir, se lamenter.

Qui vezia las donas esgaymentar... no s podian tener de plorar.

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 16.

Qui voyait les dames gémir... ne se pouvaient tenir de pleurer.

Dis: Mayre, laissa 'l plorar 

E 'l doler e l' esgamentar.

(chap. Va di: Mare, dixa lo plorá y lo doldre y lo gemegá o gemecá.)

Passio de Maria.

Dit: Mère, laisse le pleurer et le douloir et le gémir.

Lexique roman; Esperit – Sospirar

Planhian e esgaymentavo fort. Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 17.

Se plaignaient et gémissaient fort.

5. Desguaimentar, v., gémir, se lamenter.

Fort si playn e si desguaimenta.

Aissi si desguaymenta Venanzis cascun dia. V. de S. Honorat.

(chap. Aixina se lamente Venancio cada día; gañole, plore, gemegue o gemeque.)

Fort se plaint et se lamente.

Ainsi se lamente Venance chaque jour.


Gayna, s. f., lat. vagina, gaîne.

Dieus comandet a sant Peyre qu' el tornes son cotel en la gayna.

(chap. Deu li va maná a San Pere que tornare son gaviñet a la vaina.)

L'Arbre de Batalhas, fol. 91.

Dieu commanda à saint Pierre qu'il remit son couteau en la gaîne.

Torna ton cotel en la gayna.

(chap. Torna ton gaviñet a la vaina.)

Abr. de l'Anc. et du N.-T., fol. 26. 

Remets ton couteau dans la gaîne.

IT. Guaina. ESP. Vaina. (chap. Vaina, vaines; v. desenvainá, envainá.)


Gayssar, v., drageonner, pousser, croître.

Fig. Malvestatz el mon tan gayssa,

Per que patz de nos s' avanta.

B. Alahan de Narbonne: No puesc. 

Méchanceté croît tant dans le monde, c'est pourquoi la paix s'éloigne de nous.

(chap. Grillá, traure grill, grills, com les pataques, les sebes y un sebollot de Penarroija que está tan grillat com lo seu amic Manel Riu Fillat. Los dos són víctimes del tomàtic.)


Gazal, adj., bavard.

Diray vos que fort me tira 

Vielha gazals. 

Le Moine de Montaudon: Mot m' enueya.

Je vous dirai que me déplaît fort vieille bavarde.

2. Gazalhar, v., bavarder, hâbler.

Ans que plus se gazalh. 

Giraud de Borneil: Joys e chans. 

Avant que se bavarde davantage. 

Part. prés. Gilos que s fan baut, guazalhan, 

Meton nostras molhers en joc. 

Marcabrus: A l' alena del. 

Jaloux qui se font gais, en bavardant, mettent nos femmes en jeu.

3. Gasar, v., bavarder, babiller.

Prenes aquel vilan, anas lo estacar

Per pes, per mans, qu' el non puesca movre ni gasar.

Chronique d'Arles. 

Prenez ce vilain, allez l' attacher par les pieds, par les mains, qu'il ne puisse mouvoir ni bavarder.


Gazanh, Guazanh, Gazainh, Guazaing, Gaanh, Gaaing, s. m., gain, profit, 

bénéfice.

Lo perdr' er granz, e 'l gazainhz er sobriers.

Bertrand de Born: Miez sirventes.

Le perdre sera grand, et le gain sera supérieur.

Ieu am mais...

Sofrir un honrat damnatge,

Que far guazanh on ieu honratz non fos.

Arnaud de Marueil: Us guays amoros.

J'aime mieux... souffrir un honoré dommage, que faire profit où je ne fusse pas honoré.

Qui a tort guereia trop longamen, 

A tart ve lo gaanh, e per soven.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43. 

Qui à tort guerroie très longuement, sur le tard voit le gain, et perd souvent. 

Fig. Quar conosc qu'en folh gazanh

M' an mes mey huelh traydor.

Giraud le Roux: A ley de bon. 

Car je connais qu'en fol gain m'ont mis mes yeux traîtres.

Loc. Car qui cuia gazaing traire,

Non es fort bons dompneiaire. 

T. d'Albertet et de Pierre: En Peire. 

Car qui pense tirer gain, n'est pas fort bon galant. 

Cyst auran guazanh ifernau.

Marcabrus: Pus mos. 

Celles-ci auront gain infernal. 

Per cobezeza de gazanh temporal. V. et Vert., fol. 76.

Par convoitise de gain temporel. 

Prov. Gaains en archa es dans en cosciencia. Trad. de Bède, fol. 80.

(chap. Lo guañ al arca es mal a la consiensia.)

Gain en coffre est dommage en conscience.

- Intérêt. 

Quan n' ac tot trait, lo gasaing e 'l capdal.

V. de P. Pelissier. 

Quand il en eut tout tiré, l' intérêt et le capital. 

En aisso pert lo gazaing e 'l capdal. 

Reforsat de Forcalquier: En aquest. 

En cela perd l' intérêt et le capital. 

ANC. FR. Que tuit cil qui armes porroient porter alassent après lui au gaaing. 

C. de G. de Tyr. Martenne, A. C, t. V, col. 598. 

Ainsi fu departi le gaienz de Constantinoble. Villehardouin, p. 91.

ANC. CAT. Gazagn, guadagn. CAT. MOD. Guany. ANC. ESP. Gano.

PORT. Ganho. IT. Guadagno. (chap. Guañ, guañs; ganansia, ganansies; benefissi, benefissis; profit, profits.)

2. Gazalha, s. f., gain, profit, bénéfice.

Auretz aital guazalha,

Que vos dara palafre.

Cercamons: Car vei.

Vous aurez tel profit, qu'il vous donnera palefroi.

Rica gazalha.

Gavaudan le Vieux: Aras quan. 

Riche bénéfice.

3. Gazanha, s. f., gain, profit.

Anc hom d' amar non fetz gensor gazanha.

Peyrols: Si be m sui.

Oncques d'aimer on ne fit plus beau gain. 

ANC. FR. Ne por gaaigne ne por perte... 

Mès il ne puet de sa gaaingne 

Soffisamment vivre sor terre.

Roman de la Rose, v. 8714 et 11660.

IT. Guadagna. (N. E. Guadaña en castellano es la dalla, el dalle, herramienta que lleva la muerte, pero que ha dado la vida a infinidad de gente.)

4. Gazanhatge, s. m., gain, profit.

Doncx be fa tot hom gran gazanhatge

Qu' el retenga per amic.

R. Gaucelm de Beziers: A Dieu.

Ainsi bien fait tout homme grand profit qu'il le retienne pour ami.

ANC. FR. Esperans qu' audit lieu de Paris trouveroient bon gaignage.

Monstrelet, t. I, fol. 264.

5. Gazanhament, s. m., profit, bénéfice. 

Aquest gazanhament fo fag en la sala, a Montalban.

Tit. de 1203. Arch. du Roy., J. 304.

Ce profit fut fait dans la salle, à Montauban.

6. Guazan, s. m., vassal.

Li guazan si son acordat 

Entr' elhs, e ves lui revelat.

Bertrand de Born: Ieu chan.

Les vassaux se sont accordés entr'eux, et rebellés contre lui.

7. Guasandor, s. m., cultivateur, exploitateur.

Laboradors e guasandors de teras. L'Arbre de Batalhas, fol. 211.

(chap. Llauradós y explotadós de terres.)

Laboureurs et exploitateurs de terres.

8. Guazanhador, s. m., pillard, pilleur, maraudeur.

Pessa en qual terrador

Emblaran siey guazanhador.

P. Cardinal: D' Esteve de. 

Pense en quel territoire voleront ses pillards. 

CAT. Guanyador. ESP. Ganador. PORT. Ganhador. IT. Guadagnatore.

(chap. Guañadó, guañadós, guañadora, guañadores.)

9. Guaignar, s. m., pillard, avide de gain.

Aquest plah deu cerchar lo plus guaignars. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 108.

Doit rechercher ce plaid le plus avide de gain.

10. Gazanhable, adj., profitable, productif, de bonne venue.

L' efas que y nayssera er gazanhable. V. et Vert., fol. 76.

L'enfant qui y naîtra sera de bonne venue. 

IT. Guagnabile.

11. Gazanhar, Gazagnar, Guazanhar, Gasaingnar, Gaaniar, v., gagner.

Tot so qu'el gasaingnava dava a sos paubres parens.

V. de Giraud de Borneil.

Donnait à ses pauvres parents tout ce qu'il gagnait.

Anc no guazanhei tant en re, 

Cum quan perdey m'amia.

P. Cardinal: Ben tenh per. 

Oncques je ne gagnai tant en rien, comme quand je perdis mon amie. Fig. Ja ab vos no gazanh be per mal.

B. de Ventadour: Quan par la. 

Jamais avec vous ne gagne bien pour mal.

Venian de randon

En l' islla de Lerins gazagnar lo perdon. 

V. de S. Honorat.

Venaient avec hâte en l'île de Lerins gagner le pardon.

Loc. Ben sai guazanhar mon pa 

En totz mercatz. 

Le Comte de Poitiers: Ben vuelh que. 

Je sais bien gagner mon pain en tous marchés.

Prov. Quar leu despen qui de leu o gazan. 

G. Faidit: Moutas. 

Car légèrement dépense qui facilement le gagne.

Asaz val mais guazanhar en argen

Que perdre en aur, segon mon escien.

Aimeri de Peguilain: En greu pantais.

Beaucoup plus vaut gagner en argent que perdre en or, selon mon escient.

- Acquérir.

Saup gazanhar amics et amigas.

V. de Raimond de Miraval. 

Sut gagner amis et amies.

- Obtenir, remporter un avantage.

En Deu n'ai fianza,

D' on gazagnarem

Sobre sels de Fransa.

Tomiers: De chantar. 

En Dieu j'en ai confiance, d'où nous gagnerons sur ceux de France.

- Avancer, faire du chemin.

Quavalgan a Barssalona, e aqui, gazaynnem pueys a Lerida. Philomena.

Chevauchant vers Barcelonne, et là, nous gagnâmes puis vers Lérida. Part. pas. Qu'els grans plazers d'amor

Aia totz guazanhatz.

Giraud de Calanson: El mon non. 

Qui ait gagné tous les grands plaisirs d'amour.

- Fertilisé, exploité.

Si cum profeitunt li espes semenat en la bona terra e gaaniada.

Trad. de Bède, fol. 62.

Ainsi comme profitent les semés épais en la terre bonne et fertilisée. ANC. FR. Loiaument lor pain gaaignent.

Roman de la Rose, v. 5075. 

ANC. CAT. Gazagnar, guadagnar. CAT. MOD. Guanyar. ESP. Ganar. 

PORT. Ganhar. IT. Guadagnare. (chap. guañá: guaño, guañes, guañe, guañem o guañam, guañéu o guañáu, guañen; guañat, guañats, guañada, guañades.)

12. Guazardon, Guizardon, Guizerdon, Guierdon, s. m., guerdon, récompense, profit. 

Coms de Tolza, mal guazardon aten 

Selh que vos sier, d'on vey qu'es grans dolors, 

Quar de servir tanh qualque guazardos.

Bertrand de Born: Un sirventes farai.

Comte de Toulouse, attend mauvaise récompense celui qui vous sert, d'où je vois qu'est grande douleur, car à servir il convient quelque récompense.

Mout m' a rendut gen guierdon

Amors.

Pons de Capdueil: Ges per la.

M'a rendu moult beau guerdon amour.

C' aitals sia 'l guizerdos.

Folquet de Marseille: Chantars me.

Que telle soit la récompense.

Loc. Que m pot leu guizardon rendre

Del maltrag e del doler.

B. de Ventadour: Amors e que.

Qui me peut facilement rendre récompense de la peine et du douloir.

Son voler fas, e quier li 'n guizardo.

Rambaud d'Orange: Si de trobar. 

Je fais son vouloir, et lui en demande récompense.

Loc. prov.

Qui ben sier, bon guazardon aten.

Arnaud de Marueil: Aissi cum selh.

Qui bien sert, bonne récompense attend.

ANC. FR. Le franchi, et lui et sa fame et ses enfans, en guerredon de son bon servise. Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 187.

Se cil le guerredon n'a. Le Roi de Navarre, ch. 8.

Sire, dist Herloin, grant gueredon vos doi.

Roman de Rou, v. 2615.

ANC. CAT. Gazardon, gaizardon. ESP. Galardón. PORT. Galardão. 

IT. Guidardone. (chap. Galardó, galardons; v. galardoná. Tel donen perque tel has guañat. Tel : te lo : te 'l.)

13. Guazardinc, s. m., récompense.

Aitan t'en val un guazardinc.

Guillaume de Berguedan: Lai on hom. 

Autant t'en vaut une récompense.

14. Guiardonaire, Gazardonador, s. m., qui récompense, rémunérateur. Deus es guiardonaire. Trad. de Bède, fol. 57.

Dieu est rémunérateur.

Atressi an bon guazardonador.

Cadenet: Meravilh me. 

Également ont bon rémunérateur. 

ANC. FR. Vous soit, très douce dame, de ce guerredonnere.

Roman de Berte, p. 186. 

ESP. Galardonador. PORT. Galardoador. (chap. Galardonadó, galardonadós, galardonadora, galardonadores.)

15. Guazardonar, Guiardonar, v., guerdonner, récompenser.

Si ma dona m volgues guazardonar

Lo mal qu' ieu trac, no m poiria falhir res. 

Arnaud de Marueil: En mon cor ai. 

Si ma dame me voulût récompenser le mal que je souffre, ne me pourrait faillir rien.

Servirs qu'om no guazardona

Et esperansa bretona, 

Fan de senhor escudier.

B. de Ventadour: La doussa votz. 

Le servir qu'on ne récompense pas et espérance bretonne, font d'un seigneur un écuyer. 

Part. prés. Elha es tan ensenhada e pros

Que del tot m'er guazardonans. 

G. Adhemar: S'ieu conogues.

Elle est si apprise et méritante que du tout elle me sera récompensant. Part. pas. En aissi es trop miels guazardonatz.

Arnaud de Marueil: Aissi cum selh.

Par ainsi est beaucoup mieux récompensé.

Pueis m'auria mos mals guiardonnatz.

Rambaud d'Orange: Si de trobar.

Après elle m'aurait récompensé mes maux.

ANC. FR. Qui Diex sert, Diex le guerredonne,

Qu'à cent doubles li rent et donne.

Nouv. rec. de fables et cont. anc., t. II, p. 197.

ANC. CAT. Gazardonar, guizardonar, guizerdonar. ESP. Galardonar.

PORT. Galardoar. IT. Guidardonare, guiderdonare. (chap. Galardoná: galardono, galardones, galardone, galardonem o galardonam, galardonéu o galardonáu, galardonen; galardonat, galardonats, galardonada, galardonades.)

16. Reguizardonansa, s. f., rétribution, récompense.

Una meteissa reguizardonansa de loguer.

Trad. de la IIe épître de S. Paul aux Corinthiens.

Une même rétribution de loyer.

17. Regazerdonar, Reguizardonar, v., récompenser, rémunérer.

Quar dias poiria venir que sel que auras servit ti regazerdonara.

Liv. de Sydrac, fol. 111. 

Car jour pourrait venir que celui que tu auras servi te récompensera.

Mas ieu reguizardonaray la.

Trad. de l'Épître de S. Paul aux Romains.

Mais je la récompenserai.

ANC. FR. Mais les gaiges dont il les reguerdonne.

Œuvres d'Alain Chartier, p. 552.

jeudi 14 mars 2024

Lexique roman; Forsa - Treforsar

 


Forsa, s. f., force, ciseau, cisailles. 

(chap. EstisoraEstisoressissallasissalles; ESP. Tijera, cizalla.)

sissalla, sissalles

Pois la forsa 'l prat pais.

Giraud de Borneil: Ges aissi del. 

Puisque le ciseau paît le pré. 

ANC.FR. Qui un rous peliçon portoit

Bien fet, sanz cizel et sans force. 

Roman du Renart, t. I, p. 55. 

Que ti neveu soient mis en relegion et tondu de ces forces... et aporterent une espée et unes forces...

Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 187.

2. Force, s. m., lat. forceps, ciseau. 

Ni prestaran razors ni forces a rayre ni a tondre.

Cartulaire de Montpellier, fol. 179. 

Ni prêteront rasoirs ni ciseaux pour raser ni pour tondre.

Un palafrené se gite en la dona del rey Agilulfo

Fort, adj., lat. fortis, fort.

Que castel fort ni tors 

Contra mi no s defenda.

Giraud de Salignac: Esparviers. 

Que château fort ni tour contre moi ne se défende. 

Subst. Mantenrai los frevols contra 'ls forts. 

Rambaud de Vaqueiras: Ges sitot. 

Je maintiendrai les faibles contre les forts. 

Ben trobavas fort contra fort.

A. Daniel: Puois En Raimond. 

Bien tu trouvais fort contre fort.

Adv. Molt fort blasmava Boecis sos amigs. Poëme sur Boèce. 

Moult fort blâmait Boëce ses amis. 

Fier tan fort qu'om ges no pot guerir.

Giraud de Calanson: A lieys cui am.

Frappe si fort qu'on ne peut point guérir.

ANC. FR. D'une fort fievre don il avoit esté malades.

Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 284. 

Virent la cité... et por noiant demandesiez plus bele, ne plus fort.

Deux cités qui sor mer sient, des plus forz de soz le ciel.

Villehardouin, p. 29 et 124.

CAT. Fort. ESP. Fuerte. PORT. IT. Forte. (chap. Fort, forts, forta, fortes.)

2. Fortment, adv., fortement. 

L'amoroseta bevenda 

No feric ab son cairel 

Tristan n' Iseut plus fortmen.

B. Zorgi: Atressi. 

L'amoureux breuvage ne frappa avec son trait Tristan ni Iseult plus fortement.

Meravilhet se molt fortment.

P. Cardinal: Una cieutat. 

Il s'émerveilla moult fortement.

ANC. FR.

Forment haï Willame, é bien li a mostré. 

Roman de Rou, v. 2144. 

Et me dormoie moult forment.

Roman de la Rose, v. 25. 

CAT. Fortament. ESP. Fuertement (fuertemente). PORT. IT. Fortemente.

(chap. Fórtamen.)

3. Forsor, comparatif, plus fort.

Anc de forsor batalha n' ausi retraire. 

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 43. 

Oncques de plus forte bataille je n'ouïs raconter.

Superlatif.

Li plus ardit e'l savi e'l valent e'l forsor. Guillaume de Tudela.

Les plus hardis et les sages et les vaillants et les plus forts.

Sobre els emperadors 

E 'ls reys forsors.

Giraud de Calanson: Li mey. 

Au-dessus des empereurs et des rois les plus forts.

4. Fortet, adj. dim., assez fort.

Camba lada e ben forteta.

(chap. Cama, garra llarga y ben forteta.)

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Jambe large et bien assez forte.

5. Forsiu, adj., fort, ferme.

En man morta ni en man forsiva. 

Terrier de la confr. du S.-Esprit, de Bordeaux. 

En main morte ni en main ferme.

Ni mettre en man forsiva.

Tit. de 1414. Bordeaux, bibl. Monteil. 

Ni mettre en main ferme.

6. Forsar, v., forcer, contraindre, renforcer. 

Non lo forsa, et si o forsa. Tit. de 1002.

(chap. No lo forse, y si u forse.)

Ne le force, et s'il force cela.

Quar mon cor forsa d'amar lai 

On sai be qu' amatz no suy ges.

Arnaud de Marueil: Cui que. 

Car force mon coeur d'aimer là où je sais bien que je ne suis point aimé. Que no fasson tort ni no forson la gen.

Guillaume de Montagnagout: Per lo mon. 

Qu'ils ne fassent tort ni ne contraignent la gent.

- Prendre de force.

Fort castelh en que m pogues defendre, 

Tals que nuls hom no m' en pogues forsar.

Pistoleta: Ar agues. 

Fort château dans quoi je me pusse défendre, tel que nul homme ne m'en pût forcer.

- Faire violence, violer.

Car pensiest forzar la marqueza. 

Per qu' as fag tan gran malvestat 

Qu'aias la tozeta forzat?

V. de S. Honorat.

Car tu pensas faire violence à la marquise. 

Pourquoi as-tu fait si grande mauvaiseté que tu aies violé la jeune fille? Part. pas. De nul servizi forsat.

B. de Ventadour: Acosselatz. 

De nul service forcé.

Patz forsada no m platz ges.

Bernard de la Barthe: Foilla ni flors. 

Paix contrainte ne me plaît point.

Mant castel forsat e conques.

Bertrand de Born: Guerra e trebalh. 

Maint châteaux forcé et conquis. 

Cartas sageladas e forsadas del garniment de nostres sagels.

Tit. de 1226. Hist. de Languedoc, t. II, pr., col. 308. 

Charles scellées et renforcées de l'autorité de nos sceaux.

CAT. Forsar. ESP. Forzar. PORT. Forçar. IT. Forzare. (chap. Forsá: forso, forses, forse, forsem o forsam, forséu o forsáu, forsen; forsat, forsats, forsada, forsades.) (N. E. Adivinen de qué lengua roba el dialecto catalán forçar, o força Barça. Correcto, de la lengua portuguesa.)  

7. Forsadamen, adv., violemment, fortement.

L'eis del cors tan forsadamens. Brev. d'amor, fol. 111.

(chap. Li ix del cos tan forsadamen, en tanta forsa, violentamen.)

Lui sort du corps si violemment.

Laisset son mantel, que la dona tenia forsadament.

Hist. abr. de la Bible, fol. 13. 

Laissa son manteau, que la dame tenait fortement.

- Forcément.

Amors ancmais no falhit, 

Mas ar falh forsadamen.

Peyrols: Quant amors. 

Amour oncques plus ne faillit, mais maintenant il faut forcément.

CAT. Forsadament. ESP. Forzadamente (forzosamente). PORT. Forçadamente. IT. Forzadamente. (chap. Forsadamen.)

8. Forsa, Forza, Forssa, s. f., force, violence, vigueur.

Albertz, tug li maltrag e ill dan 

Perdon lur forsa e lur vigor. 

T. d'Albert Marquis et de G. Faidit: Gaucelm. 

Albert, tous les mauvais traitements et les dommages perdent leur force et leur vigueur. 

Un bais que forsa d'amor 

Mi fetz a ma domna emblar.

P. Vidal: Pus tornat. 

Un baiser que force d'amour me fit dérober à ma dame.

Los mals, torts, forsas e grevansas.

Tit. de 1409. Ville de Bergerac. 

Les maux, torts, violences et vexations.

Loc. Fazia tort o forza a negun autre. 

Cout. de Tarrombe, de 1284.

Faisait tort ou violence à nul autre. 

Adv. comp. Vogan a forza, et an bon vent. V. de S. Honorat.

Voguent à force, et ont bon vent. 

Tot m'a vencut ab forsa et ab batailla.

B. de Ventadour: Per mielhs. 

M'a entièrement vaincu avec force et avec bataille. 

Per forsa conquistar.

Sordel: Planher vuelh.

Conquérir par force. 

Donatz l'en a beure per forsa.

Deudes de Prades, Auz. cass. 

Donnez-lui-en à boire par force.

- Forteresse, fortification.

Las forzas que ara i son, et adenant i seran. Tit. de 1139.

(chap. Les forses que ara hi están, y mes abán hi estarán.)

Les forteresses qui maintenant y sont, et désormais y seront.

Mas ves amor no val forsa ni tors.

Jordan de Bonels: S'ira d'amor.

Mais envers amour ne vaut forteresse ni tour. 

Elh fe faire al monestier tors e forsas. Philomena.

Il fit faire au monastère tours et fortifications. 

Fig. La taverna es castell e forssa del diable per guerreiar Dieu e sos sans. V. et Vert., fol. 22. 

La taverne est château et forteresse du diable pour guerroyer Dieu et ses saints. 

CAT. Forsa (F. C. Barchinona). ANC. ESP. Forza. ESP. MOD. Fuerza. PORT. Força, IT. Forza. (chap. Forsa, forses.)

9. Forsaire, s. m., violateur, qui commet un viol, corrupteur.

Aital forsaire fassa matrimoni ab la forsada.

(chap. Tal forsadó, violadó, corruptó faigue matrimoni en la forsada.)

Regardada la conditio del forsaire e de la forsada.

Cout. de Condom.

Qu'un tel violateur fasse mariage avec la violée.

La condition examinée du violateur et de la violée.

ESP. Forzador. PORT. Forçador. IT. Forzatore. (chap. Forsadó, violadó, corruptó.)

10. Fortificar, v., lat. fortificare, fortifier.

De reparar e fortificar la vila. Tit. de 1379. Ville de Bergerac. 

(chap. De repará y fortificá la vila.)

De réparer et fortifier la ville. 

Que la ciutat de Narbona se fortiffique per dos ans... e 'l borc de Narbona se fortiffique per tres ans.

(chap. Que la siudat de Narbona se fortifico per dos añs... y lo burg, burgo de Narbona se fortifico per, durán, tres añs. De burg, burgo, Burg, bourg, Burgos, Bourgogne, Borgoña; de castell, Castella, Castilla y Cataluña, Chastelongne.)

Tit. de 1355. DOAT, t. LIII, fol. 218 et 219. 

Que la cité de Narbonne se fortifie pour deux ans... et le bourg de Narbonne se fortifie pour trois ans. 

Fig. Per miels fortificar ma razon.

Trad. du Tr. de l'Arpentage, Ire part., c. 38. 

Pour mieux fortifier mon raisonnement. 

Part. pas. Adonc se son fortificat dins lo dit castel.

Chronique des Albigeois, col. 67.

Alors se sont fortifiés dans ledit château. 

CAT. ESP. PORT. Fortificar. IT. Fortificare. (chap. Fortificá: fortifico, fortifiques, fortifique, fortifiquem o fortificam, fortifiquéu o fortificáu, fortifiquen; fortificat, fortificats, fortificada, fortificades.)

11. Forteza, s. f., forteresse, fortification.

El castel... las fortezas. Tit. de 1062. 

(chap. Lo castell... les fortaleses, fortificassions.)

Le château... les forteresses.

IT. Fortezza. (N. E. Apellido de algunos autores de Mallorca.)

Va exir est poeta a la vida literaria aprés lo renaxament de les nostres lletres.

12. Fortalessa, Fortaleza, Fortaressa, s. f., forteresse.

Que gardes la fortalessa. V. de S. Honorat.

Qu'il gardât la forteresse. 

Per fortaressa de lo dit loc.

Chronique des Albigeois, col. 50. 

Par forteresse dudit lieu. 

Las ditas terras et fortalessas.

Tit. de 1294. DOAT, t. CXVII, fol. 248. 

Lesdites terres et forteresses. 

Fig. Charitatz es columna e fortaleza en la sainta arma.

Trad. de Bède, fol. 21. 

Charité est colonne et forteresse en l'âme sainte.

- Force, vigueur.

Lo jois dels jovencels es lor fortalessa. Trad. de Bède, fol. 77.

La joie des jouvenceaux est leur force.

De beutat passatz Absalon,

E de fortaleza Samson.

Leys d'amors, fol. 119.

Pour la beauté vous passez Absalon, et pour la force Samson.

CAT. Fortalesa. ESP. PORT. Fortaleza. (chap. Fortalesa, fortaleses; forsa, forses.)

13. Sobrefort, adj., très fort. 

Sobrefort, sobreformen.

Leys d'amors, fol. 100. 

Très fort, très fortement.

14. Sobreformen, adv., très fortement. 

Sobrefort, sobreformen.

Leys d'amors, fol. 100. 

Très fort, très fortement.

15. Sobreforciu, adj., extrême, excessif.

Mos sobreforcius talens.

P. Vidal: Si m laissava. 

Mon excessif désir.

16. Sobresforsar, v., faire un grand effort.

Subst. Per qu'ieu, ab sobresforsar, 

Cug dels fellos mescrezens, 

Ab Dieu, recobrar Suria.

P. Vidal: Si m laissava. 

C'est pourquoi, avec faire un grand effort, je pense des félons mécréants, avec Dieu, recouvrer Syrie.

17. Sobresfort, s. m., grand effort.

Ab sobresfortz de labor,

Trac de freida neu fuec clar, 

Et aigua doussa de mar.

(chap. En sobreesfors de treball, trac de freda neu foc cla, y aigua dolsa del mar.)

P. Vidal: Pus tornatz. 

Avec grand effort de travail je tire de froide neige feu clair, et eau douce de mer.

18. Confortatiu, Confortatieu, Cofortatiu, adj., confortatif, qui est propre à conforter.

Aquest pimens es tan confortatieus.

Épître de Matfre Ermengaud à sa soeur.

Ce piment est tellement confortatif.

Viandas confortativas. 

Autras herbas cofortativas.

(chap. Atres herbes confortatives: que conforten, enfortixen, donen forsa.)

Eluc. de las propr., fol. 81 et 89.

Viandes confortatives. 

Autres herbes confortatives.

CAT. Confortatiu. ESP. PORT. IT. Confortativo. (chap. Confortatiu, confortatius, confortativa, confortatives.)

19. Confortar, v., lat. confortare, conforter, encourager, rassurer, affermir.

Aysso es lo pa que conforta lo cor. V. et Vert., fol. 43. 

Ceci est le pain qui conforte le coeur. 

Una prezicansa per confortar los baros.

V. de Folquet de Marseille. 

Une prédication pour encourager les barons. 

Dona, per vos mi cofort 

E 'n fas chanson e deport. 

Albert, Marquis de Malespine: Dona a vos.

Dame, par vous je m'encourage et en fais chanson et amusement.

Car filh, conforta ti. V. de S. Honorat. 

Cher fils, rassure-toi.

Part. prés. Vostr' huelh belh truan... 

No m van confortan. 

P. Raimond de Toulouse: No m puesc. 

Vos beaux yeux fripons... ne me vont encourageant.

ANC. FR. Fait sumes si cum cumfortet... E as cumfortet mei. 

Anc. trad. du Psaut. de Corbie, ps. 125 et 85. 

CAT. ESP. PORT. Confortar. IT. Confortare. (chap. Confortá, confortás: conforto, confortes, conforte, confortem o confortam, confortéu o confortáu, conforten; confortat, confortats, confortada, confortades.)

10. Confort, Cofort, s. m., confort, secours, encouragement, consolation, courage.

Ni faran als Flamencx... ajuda, confort ni favor contra lo rey.

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. VIII, fol. 228.

Ni feront aux Flamands... aide, secours ni appui contre le roi.

El aura beson de... ayda et confort.

Reg. des États de Provence de 1401. 

Il aura besoin de... aide et secours. 

Elh fora mortz, ben a un an o dos, 

Si 'l belh cofortz d' elhas doas no fos. 

Pujols: Si 'l mal d'amor.

Il serait mort, il y a bien un an ou deux, si ne fut le bel encouragement d'elles deux.

ANC. FR. Et eurent assez grand confort de vivres, qu'ils trouvèrent esdictes bastilles. 

Œuvres d'Alain Chartier, p. 71.

Et cherchera aide et confort là où il pourra. 

Amyot, Trad. de Plutarque, Morales, t. II, p. 66. 

CAT. Confort. ANC. ESP. Conforto. ESP. MOD. Confuerto. PORT. IT. Conforto. (chap. Confort, conforts; tamé signifique comodidat.)

21. Confortatio, s. f., confortation.

Li done confortatio.

Als sens corporals dona confortacio. Eluc. de las propr., fol. 266 et 78. Qu'il lui donne confortation. 

Aux sens corporels donne confortation. 

ESP. Confortación. PORT. Confortação. IT. Confortazione.

12. Confortament, Cofortamen, s. m., courage, encouragement.

Vostre confortament es vas. Philomena.

Votre courage est vain.

Grans cofortamens que Dieu dona a ssos temens.

V. et Vert., fol. 55. 

Grands encouragements que Dieu donne à ses craignants. 

ANC. ESP. Confortamiento. IT. Confortamento. (chap. Confortamén, confortamens.)

23. Confortador, s. m., consolateur, confortateur.

Si hyeu no m'en vauc, lo confortador no venra a vos.

Adjectiv. Lo confortador Sant Esperit, lo qual vos trametra lo Payre en mon nom. 

Fragment de trad. de la Passion.

Si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas à vous.

Le Saint-Esprit confortateur, lequel le Père vous enverra en mon nom. ESP. Confortador. IT. Confortatore. (chap. Confortadó, confortadós, confortadora, confortadores.)

24. Enfortir, v., fortifier, renforcer. 

La enfortiron los reys. Hist. abr. de la Bible, fol. 22.

(chap. La van enfortí, fortificá, los reys.)

Les rois la fortifièrent.

ANC. FR. L'effort du total consiste plus en la disposition et liaison des files et des rangs qui s'enforcissent les uns les autres. 

Amyot, Trad. de Plutarque, V. de Flaminius. 

Et par mesme moyen eust bien enforcy son royaume.

Comines, liv. I, p. 299. 

Par le commandement d'amours 

Et de la plus belle de France, 

J'enforcis mon chastel tousjours. 

Charles d'Orléans, p. 190. 

CAT. Enfortir. ANC. ESP. Enfortecer. IT. Infortire. (chap. Enfortí, enfortís: yo me enfortixgo o enfortixco, enfortixes, enfortix, enfortim, enfortiu, enfortixen; enfortit, enfortits, enfortida, enfortides.)

25. Enfortiment, s. m., renfort.

Pres mot gran enfortiment contra lo pobol.

Hist. abr. de la Bible, fol. 69. 

Prit moult grand renfort contre le peuple. 

ANC. CAT. Enfortiment. ANC. ESP. Enfortalecimiento. (chap. Enfortimén, enfortimens.)

26. Esforsiu, adj., faisant effort, persistant, opiniâtre, violent.

Om non es fis, ni drutz enamoratz, 

Ni esforsius, qui tan tost si recre 

De sa domna.

Pistoleta: Ancmais nulz. ou Pons de Capdueil: S' ancmais nul. 

Homme n'est fidèle, ni amant enamouré, ni persistant, qui se lasse si tôt de sa dame. 

S' anc nulh jorn fui esforcius

D' esser adrets, cortes e gais.

Raimond de Miraval: Entre dos. 

Si oncques nul jour je fus faisant effort d'être adroit, courtois et gai.

Una dolors esforsiva

Me pren e m toca e m briva.

G. Faidit: Una dolors. 

Une douleur violente me prend et m'excite et me presse.

27. Esforsivament, adv., opiniâtrément, violemment.

Plus esforsivament fos mesprezada.

Trad. de Bède, fol. 12.

Plus opiniâtrément fut méprisée.

28. Esforsar, Esforzar, v., efforcer, faire effort, fortifier.

Ab totz esfortz vei las gens esforsar.

G. Riquier: Fortz guerra.

Je vois les gens faire effort avec tous efforts. 

Pel paire semblar 

Se deu mout esforzar.

B. Calvo: Mout a que.

Pour ressembler au père il doit moult s'efforcer.

Esfors un pauc mon coratge, 

E m vauc conortan.

G. Faidit: Lo rossinholet.

Je fortifie un peu mon courage, et me vais excitant.

La carn de cadel non vezen

Ben l' esforza.

Deudes de Prades, Auz. cass.

La chair de petit chien ne voyant pas le fortifie bien.

S' esforsa cum poscha orazo empaitar. Trad. de Bède, fol. 28.

S'efforce comment il puisse empêcher oraison.

Part. pas. Soi m' en per so esforsatz

Qu' entendatz cals chansos eu fatz. 

Giraud de Borneil: No puesc sofrir. 

Je m'en suis efforcé pour cela que vous entendiez quelles chansons je fais.

Amar Dieus e servir... 

De cor e de saber 

Ab esforsat poder.

G. Riquier: Als subtils.

Aimer et servir Dieu... de coeur et de savoir avec efforcé pouvoir.

CAT. Esforsar. ESP. Esforzar. PORT. Esforçar. IT. Sforzare. (chap. Esforsá, esforsás: yo me esforso, esforses, esforse, esforsem o esforsam, esforséu o esforsáu, esforsen; esforsat, esforsats, esforsada, esforsades.)

29. Esforsadament, Esforzadamen, adv., avec effort, à marche forcée.

A Tholosa venc am grans gens esforzadamen.

(chap. A Tolosa, Toulouse va vindre en gran gentada a marches forsades, esforsadamen, en esfors.)

El remanen de la ost s'en anet esforsadament.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 174 et 180. 

Vint à Toulouse avec quantité de gens à marche forcée.

Le reste de l'armée s'en alla à marche forcée. 

CAT. Esforsadament. ESP. Esforzadamente. PORT. Esforçadamente. 

IT. Sforzatamente. (chap. Esforsadamen, a marches forsades, en esfors.)

30. Esfort, s. m., effort, courage.

S' il vostra vertutz cui clam

No m don esfortz qu'ieu dezam.

Pierre d'Auvergne: Dieus vera. 

Si la vôtre vertu que j'invoque ne me donne courage que je désaime.

Ab bon esfortz conquier hom manentia. 

Arnaud P. d'Agange: Quan lo temps.

Avec bon effort on conquiert richesse.

No m val esfors contra lieys ni sabers.

Arnaud de Marueil: L'ensenhamentz. 

Ne me vaut effort ni savoir contre elle. 

Loc. Quar viu ses vos, fatz esfortz.

Rambaud de Vaqueiras: No m'agrad. 

Parce que je vis sans vous, je fais effort. 

Faz esforz, quar sai faire 

Bos vers pois no soi amaire.

B. de Ventadour: Lo rossignols.

Je fais effort, car je sais faire bons vers depuis que je ne suis amant.

- Force, troupe.

Mandon tot lor esfortz. 

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala.

Convoquent toutes leurs forces. 

CAT. Esfors. ESP. Esfuerzo. PORT. Esforço. IT. Sforzo. (chap. Esfors, esforsos.)

31. Esforsament, s. m., effort. 

L' esforsament es honestes. Trad. de Bède, fol. 2.

L'effort est honnête. 

ANC. FR. Par grant efforcement de guerre.

G. Guiart, t. I, p. 20.

ANC. ESP. Esforzamiento. IT. Sforzamento. (chap. Esforsamén, esfors.)

32. Afortir, v., fortifier, affermir, encourager.

Per qu' ieu vas vos afortis mon coratge.

R. Jordan: Vas vos soplei.

C'est pourquoi vers vous je fortifie mon courage. 

Quar si bos cors non l' afortis.

B. de Ventadour: Ab joi.

Car si bon coeur ne le fortifie.

Pros hom s' afortis,

E malvatz s'espaventa.

B. de Ventadour: Quan la doussa.

Homme preux s'affermit, et lâche s'épouvante.

Part. pas. Aissi cum hom pros afortitz

Que vol mais ab plus ric de se 

Guerreiar.

Aimeri de Bellinoi: Aissi cum. 

Ainsi comme homme preux affermi qui veut davantage guerroyer avec plus puissant que soi.

Ben aia coms qu' es d' afortit coratge. 

Bertrand d'Allamanon: Un sirventes. 

Bien ait comte qui est de courage affermi.

(chap. Afortí, afortís: yo me afortixgo o afortixco, afortixes, afortix, afortim, afortiu, afortixen; afortit, afortits, afortida, afortides.)

33. Afortidamen, adv., courageusement, fièrement, vigoureusement.

Si defent afortidamen. V. de S. Honorat.

Se défend courageusement.

Tal perdon donar

Qu' om s' en crozes pus afortidamens.

R. Gaucelm: Ab grans trebalhs.

Accorder telle indulgence qu'on s'en croisât plus courageusement.

Lo comte Hugo li dih afortidamen. Cat. dels apost. de Roma, fol. 134.

Le comte Hugues lui dit fièrement.

(chap. Afortidamen, fieramen, valénmen, vigorosamen, en un parell de collons, etc.)

34. Afortar, v., fortifier.

Part. pas. Eron afortatz per la hodor.

Abr. de l'Anc. et du N.-T., fol. 38.

Étaient fortifiés par l'odeur.

35. Afortimen, s. m., solidité, encouragement, puissance, domination.

Si com l'aigua sofre la nau corren, 

Pois es tan grans que mil homes soste, 

E d' un clavel pert son afortimen.

Jordan de Bonels: S'ira d'amor. 

Ainsi comme l'eau supporte le navire courant, même quand il est si grand qu'il soutient mille hommes, et par un clou il perd sa solidité. 

Auri' obs l' Afortimen.

Pierre d'Auvergne: Lo senher que. 

L' encouragement serait nécessaire. 

Que del afortimen 

D' amor pogues garir ben e gen.

Lanfranc Cigala: Non sai si m chant. 

Que de la domination d'amour je pusse bien et gentement guérir.

36. Desafortir, Dezafortir, v., décourager.

Quar bos afortimens 

Val, e deu valer, e vens, 

Ja no m dezafortirai.

Giraud le Roux: A la mia fe. 

Parce que bon courage vaut, et doit valoir, et triomphe, jamais je ne me découragerai.

37. Perforsar, Perforssar, v., faire effort, efforcer.

Notaris e procurayres que si perforson, en las cors ont an a praticar, d'aver part. Statuts de Provence, BOMY, p. 8.

Notaires et procureurs qui s'efforcent, dans les cours où ils ont à pratiquer, d'avoir part.

Gens d'armas que se perforsavon de dessendre al bas pays.

Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 229.

Gens d'armes qui s'efforçaient de descendre au bas pays.

Maximia se perforsset que desapauzes son filh.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 34.

Maximien s'efforça qu'il déposât son fils.

38. Reforsar, v., renforcer. 

Part. pas. Aytal rim son dig et apelat rim reforsat.

Leys d'amors, fol. 20. 

Telles rimes sont dites et appelées rimes renforcées.

Las layssas son reforsadas.

G. Riquier: Qui a sen. 

Les lices sont renforcées.

CAT. Reforsar. ESP. Reforzar. PORT. Reforçar. IT. Rinforzare. 

(chap. Reforsá, reforsás: yo me reforso, reforses, reforse, reforsem o reforsam, reforséu o reforsáu, reforsen; reforsat, reforsats, reforsada, reforsades; reforsut, reforsuts, reforsuda, reforsudes.)

39. Reconfortar, v., reconforter, consolider, raffermir.

Alcuna causa que ben reconfortet la sancta ley crestiana.

L'Arbre de Batalhas, fol. 7. 

Aucune chose qui raffermit bien la sainte loi chrétienne. 

Part. prés. Us belhs respiegs mi vai reconfortan.

Guillaume de S. Didier: Aissi cum. 

Un beau répit me va reconfortant. 

IT. Riconfortare. (chap. Reconfortá, reconfortás: yo me reconforto, reconfortes, reconforte, reconfortem o reconfortam, reconfortéu o reconfortáu, reconforten; reconfortat, reconfortats, reconfortada, reconfortades.)

40. Desconfortar, Descofortar, v., décourager, déconforter, priver de force.

Mas era m descofortarai, 

Quar no us veyrai.

(chap. Pero ara me desconfortaré perque no tos voré; tos, de vosté, te, de tú.)

Giraud de Borneil: S' anc jorn. 

Mais maintenant je me découragerai, parce que je ne vous verrai.

Per que valor de lui se desconforta. 

P. Vidal: Ma voluntaz. 

C'est pourquoi valeur se décourage de lui. 

Part. pas. Toz regnes partiz er desconfortaz. Trad. de Bède, fol. 59.

(chap. Tot regne partit sirá assolat, desconfortat, privat de forsa, fluix, débil; com va passá en lo de Aragó cuan Jaime I lo va partí. Es una sita de la Biblia, tot regne o reino dividit contra ell mateix sirá assolat, etc.)

Tout royaume divisé sera privé de force.

ANC. CAT. PORT. Desconfortar. IT. Disconfortare. (chap. Desconfortá no se fa aná, se emplee assolá, privá de forsa, afluixá, debilitá, etc.)

41. Treforsar, v., renforcer, rendre solide, très fort.

Part. pas. Sendats treforsats, la pessa, oeit deniers.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. LI, fol. 161.

Taffetas renforcé, la pièce, huit deniers.