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dimanche 17 décembre 2023

Lexique romane, Ab - Aburar

AB, prép. lat. AB, avec.

AB latin avait parfois la signification d' avec.

Certe scio me AB singulari amore benevolentiaque tibi scribere.

Balb., Ciceroni Epist. ad Atticum, IX, 7.

Et tenerum molli torquet AB arte latus.

Ovidio, Amores, IV, 30.

Ne possent tacto stringere AB axe latus.

Propert., III, 9, 24.

Dans la basse latinité, AB avait souvent l' acception d' avec.

Villam cui vocabulum est Berthomates AB omni integritate.

Tit. du IXe siècle, hist. de Languedoc, t. 1, pr., col. 35.

Il se trouve dans les plus anciens monuments de la langue romane.

Et AB Ludher nul plaid nunquan prendrai. Serment de 842.

Et avec Lothaire je ne prendrai jamais aucun traité.

Adjutor t'en serai AB ti e senes ti. Titre de 960.

Je t'en serai aide avec toi et sans toi.

Ella AB Boeci parlet ta dolzamen. Poëme sur Boece.

Elle parla si doucement avec Boece.

Qu'en mans bels locxs ai AB VOS domneyat

Et ai AB VOS per guerra cavalguat.

Rambaud de Vaqueiras: Valen marques.

Qu'en maints beaux lieux j'ai fait le courtois avec vous et j'ai chevauché avec vous pour la guerre.

CAT. Ab. (N. E. que se fija como amb.)

AB roman fut quelquefois employé dans le sens général de AB latin, et

rendu en français par la préposition PAR.

Tro sia totz adoussatz

AB ben dir et AB merce.

B. de Ventadour: Conort era.

Jusqu'à ce qu'il soit entièrement adouci par bien dire et par merci.

Adonc solia ieu pensar

Cum mi pogues d' amor jauzir

AB cavalgar et AB garnir

Et AB servir et AB donar.

B. de Ventadour: En abril quan.

Alors j' avais coutume de penser comment je pusse jouir d' amour par le chevaucher et par le parer et par le servir et par le donner.

Quelquefois, mais rarement, des manuscrits offrent AP pour AB; il arrive

aussi qu'on trouve A pour AB. Voyez A.

AB, joint à d' autres mots, forme des adverbes composés ou des conjonctions composées.

Adv. comp. Can que dirn tart o AB ORA.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Combien qu'il dîne tard ou de bonne heure.

Conj. comp. AB PAUC ieu d' amar no m recre

Per enueg dels lauzenjadors.

Folquet de Marseille: Ab pauc.

Peu s'en faut que je ne me lasse d' aimer par ennui des médisants.

Voyez les divers mots précédés par AB quand il n'a pas le sens ordinaire

d' avec, et notamment QUE, SOL, TAN et AITAN.

Au, prép. du roman AB, avec.

Ce changement du B en U ne se trouve, pour cette préposition, que dans les ouvrages des Vaudois, quoique les troubadours l' eussent adopté pour plusieurs autres mots.

AU plor et AU gemament oravan lo Segnor...

Qu'entro a la fin del mont fora tota via AU lor.

La nobla Leyczon.

Avec pleur et avec gémissement ils priaient le Seigneur... 

Que jusqu'à la fin du monde il serait toujours avec eux.

ANC. FR. Or puet o sa mie gesir.

Roman de la Rose, v. 21446.

Ayant o lui deux cens Anglois.

Vigiles de Charles VI, p. 94.

Il est vraisemblable que cet O français vient d' OD, ancienne préposition

signifiant avec.


Abac, s. m., lat. abacus, arithmétique

L' abac e l' algorisme apressi.

Pierre de Corbiac: El nom de.

J' appris l' arithmétique et l' art du calcul.

ANC. FR. Un petit écrivain... qui apprenoit aux enfans à écrire avec l' abaco... c'est-à-dire avec l' arithmétique.

Rouillard, Histoire de Melun, p. 607.

ANC. CAT. Abach. IT. Abbaco.


Abair, v., désirer, convoiter.

Part. pas.

Tan me destrenh lo dart don soi feritz

Al cor d'amor, si que 'l mort m'es abaida.

Sordel: Aitan ses pus.

Le dard dont je suis frappé au coeur par l'amour me cause tant de douleur, que la mort est convoitée par moi.

IT. abbajare.


Abauzar, v., renverser, abattre, prosterner.

Part. pas. L' abat mort abauzat.

Roman de Fierabras, v. 4665.

L' abat renversé mort.

La princessa...

Denant el s'es abauzada.

V. de S. Honorat.

La princesse s'est prosternée devant lui.

2. Abauzos, s. m., prosternement, prosternation.

E met s' al sol en abauzos.

Roman de Jaufre, fol. 60.

Et il se met sur la terre en prosternation.


Abaver, v., convenir, appartenir.

Mas selh a cuy grans fams en pren,

Manja lo pan que non l' abau.

Pierre d' Auvergne: Bella m'es.

Mais celui à qui une grande faim en prend,

mange le pain qui ne lui convient pas.

E sai d'amor tot son mestier

E tot qu' a drudaria abau.

P. Vidal: Drogoman.

Et je sais toute l'affaire d'amour et tout ce qui convient à la galanterie.


Abbat, s. m., lat. abbatem, abbé, chef de l' abbaye.

San Sylvan elegron abbat.

V. de S. Honorat.

Ils choisirent abbé saint Sylvain.

Fals preveires e fals abatz.

Marcabrus: Pus mos coratges.

Faux prêtres et faux abbés.

ANC. FR. Esluirent l' abbet de S. Martin de Tournay.

Chronique de Cambrai.

Cat. Esp. Abad. Port. Abbade. IT. Abbate.

2. Abbadessa, s. f. abbesse.

La dicha madona la abbadessa.

Tit. Du XIIIe siècle, Doat, t. VIII, fol. 263.

Ladite madame l' abbesse.

CAT. Abadessa. ESP. Abadesa. PORT. IT. Abbadessa.

3. Abadia, s. f., abbaye, maison de religieux gouvernée par un abbé.

Et es intratz en l' abadia.

El temps que santz Amantz governet l' abadia.

V. de S. Honorat.

Et il est entré dans l'abbaye.

Au temps que saint Amant gouverna l'abbaye.

Cat. Abadia. Esp. Abadía. Port. It. Abbadia.


ABC, s. m., abécé.

Tres letras de l' abc

Apprendetz, plus no us deman,

A. M. T.; quar atretan

Volon dire com: "Am te."

Cadenet: Amors.

Apprenez trois lettres de l' abécé, je ne vous demande pas davantage, 

A. M. T.; car elles veulent dire autant que: “J' aime toi.”

ANC. FR. Il vos apenra l' abc.

Fabl. et cont. anc. t. IV, p. 436.

CAT. Libre... appellat dictionari... segunt l' ordre del abc.

Sánchez, Colec. de poes. cast. not. t. 1, p. 78.

Esp. Sin aver aprendido el abc...

Las letras de abc.

Aldrede, Del origen, etc., p. 124 et 140.

PORT. Per todas as mais letras do abc a que se pode ajuntar.

D. Nunes do Lião, Ortog. port., p. 160.

IT. Credo che voi sapeste l' abc.

Boccaccio, Decameron VI, 5.

(N. E. https://lo-decameron.blogspot.com/2020/08/jornada-sexta-novela-quinta.html “- Siñó, crec que su creuríe si mirántos creguere que sabéu lo abecé.”)

(N. E. alphabeto divisa) Il s'est dit des trois lettres A, B, C, placées en la marge intermédiaire de deux exemplaires d'une charte ou d' autres pièces écrites sur une même feuille, que l'on séparait en coupant par le milieu ces lettres, de manière que, par le rapprochement des deux exemplaires, elles servissent de contrôle mutuel, devenant, l'une à l'égard de l'autre, la souche et le talon:

Doas cartas partidas per A B C.

Tit. de 1246, Doat, t. XXIX, fol. 304.

Deux chartes partagées par a b c.

Aquestas presens cartas per A B C partidas.

Tit. de 1348, Doat, t. CXXXIX, fol. 233.

Ces présentes chartes partagées par a b c.

Et même on a dit A B C D dans le même sens:

Duas cartas partidas per A B C D.

Tit. de 1239, Doat, t. CXXVII, fol. 36.

Deux chartes partagées par a b c d.

2. Abece, s. m, abécé.

Adoncx Jhesus a dich darre

D' outra en outra tot l' abece.

Trad. d'un évangile apocr. 

Alors Jésus a dit couramment d'outre en outre tout l' abécé.

ANC. FR. Lor novoz sont avant chanoine

Qu'il aient apris l' abécé.

Fabl. et cont. anc. t. 1, p. 305.

CAT. No entender ó no saber el abecé.

Diction. catal.-castel.-lat.

ESP. Las letras del alphabeto ó abecé griego.

Mariana, lib. IV, cap. 20.

PORT. Os Gregos sohião contar pelas letras do seu abece.

Barreto, Ortogr. da lingua port., p. 16.

3. Becedari, s. m., abécédaire.

Seguen las letras del becedari.

Leys d'amors, fol. 151.

Suivant les lettres de l' abécédaire.

CAT. Abecedari. ESP. PORT. Abecedario. IT. Abbecedario.


Abdicar, v. lat. abdicare, abdiquer, abandonner.

Et fo compellit abdicar et leyschar totas las sobredeytas causas.

Priv. conc. par les rois d' Angleterre, p. 29.

Et fut contraint d' abandonner et laisser toutes les susdites choses.

CAT. ESP. PORT. Abdicar. IT. Abdicare.


Abech, s. m., vent du sud-ouest.

Mayans, t. II, p. 249, dit que le mot espagnol lebeche vient de l' arabe.

Tempesta d' aquilon, eyssiroc e l' abech

Los parton de la terra.

V. de S. Honorat.

Tempête d' aquilon, eyssiroc et vent de sud-ouest les séparent de la terre.

ANC. FR. L' ung loue le siroch, l' aultre le bech, l' aultre le guarbin, etc.

Rabelais, liv. IV, chap. 43.

Le vent se tourna en lebeche, qui est entre le midi et le ponant.

Amyot, Tr. de Plutarque, Vie d' Antoine.

ESP. Lebeche. IT. Libeccio.


Abelha, s. f. lat. apicula, abeille.

Lo plus dignes auzels del mon es l' abelha.

Liv. de Sydrac, fol. 117.

Le plus digne oiseau du monde est l' abeille.

CAT. Abella. ESP. Abeja. PORT. Abelha, IT. Ape.

2. Apier, s. m. lat. apiarum, ruche, apier.

Los eissams se van pausar de un apier en autre... Que si l' aysam que salhira de tal apier, aquel de qui es lo siec, per ben que vaya en un autre apier, etc.

Trad. du tr. de l' arpent., 2e part., c. I.

Les essaims vont se poser d'une ruche en une autre... Que si l' essaim qui sortira de telle ruche, celui de qui il est le suit, bien qu'il aille en une

autre ruche, etc.

ANC. FR. Apier.

Il se trouve dans le Dictionnaire de Cotgrave.

ESP. Abejero. IT. Apiario.

(N. E. chap. abellá, com lo de Rampí a Beseit)


Abeston, s. m., du grec *gr (asbestos), abeste, amiante.

Abeston es peyra en color ferrenca... no pot escantir una vetz alumnada.

Eluc. de las propr., fol. 185 et 180.

Abeste est pierre en couleur de fer... une fois allumée, elle ne peut s' éteindre.

ANC. FR. Abestos vient de la cuntrée...

Ceste pierre a de fer culur.

Trad. de Marbode, col. 1663.

ESP. PORT. IT. Asbesto. (amianto)


Abet, s. m. lat. abietem, sapin.

Abet creys en haut, et es drech quays ses tota tortuozitat.

Eluc. de las propr., fol. 198.

Le sapin croît en haut, et est droit presque sans aucune tortuosité.

On lit dans Borel, v° SAP: “Il y a au pays de Foix... un ancien sapin

qu'on nomme l' abet coronal, c'est-à-dire sapin couronné, en mémoire de ce qu' autrefois trois rois dînèrent dessous.”

CAT. Abet. ESP. Abeto. PORT. IT. Abete, Abeto. (chap. sapí.)

2. Abadia, s. f., du lat. abies, forêt de sapins. 

(chap. sapiná; de pi, piná)

E trobei un' amairitz

A l' ombraill d' un' abadia.

B. Zorgi: L'autr'ier.

Et je trouvai une amoureuse à l' ombre d'un lieu planté de sapins.

ANC. FR. An un destour d'une abaie

Qui sembloit bien estre erbaie.

Le Renart contrefait, Robert, t. II, p. 300.

IT. Abetaia.


Abet, s. m., finesse, ruse.

Adoncx que m val lauzenjars ni abetz?

Rambaud de Vaqueiras: Non puesc saber.

Donc que me vaut flatter ni finesse?

Baros, so ditz Lucatz, ab vostres mals abetz.

Guillaume de Tudela.

Barons, ce dit Lucas, avec vos mauvaises ruses.

ANC. FR. Li déables par son abet

Li preudome conchié a.

Nouv. rec. de fabl. et cont. anc. t. II, p. 369.

Car la vielle set trop d' abet.

Roman du Renart, t. III, p. 312.

2. Abeta, S. f., fraude, ruse.

Mas malvestatz, que lor laissa l' abeta,

Lor tolh vezer que es fals ni es fi.

P. Cardinal: Prop a guerra.

Mais la méchanceté, qui leur laisse la fraude, leur ôte de voir ce qui est faux et ce qui est vrai.

3. Abetairitz, s. f., trompeuse.

Qu' eras me soi departitz

D' una fals' abetairitz.

Giraud de Borneil: L'autr'ier.

Que maintenant je me suis séparé d'une fausse trompeuse.

Lo marabeti marritz

Que m det un' abetairitz.

Raimond de Miraval: Chant quan. 

Le mauvais maravedis qu'une trompeuse me donna.

4. Abetar, v., tromper, ruser.

Per so no vuells que m' abet

Lauzengiers ni mal parlaire.

Raimond de Miraval: Cel que de.

Pour cela je ne veux que flatteur ni médisant me trompe.

ANC. FR. Lui ne peut-il mie guiler

Ni engigner ni abeter.

Fabl. et cont. anc. t. II, p. 366.

ANC. ESP. No lo facen per al si non que te abeten.

Poema de Alexandre, cop. 360.


Abhominatio, s. f., lat. abominatio, dégoût, abomination.

Ce mot a signifié premièrement dégoût.

Fastig es abominacio no voluntaria de vianda et de beuragge.

Eluc. de las propr., fol. 91.

Dégoût est abomination involontaire de viande et de boisson.

El mezeis lo demoni, que fai far lo peccat e lo procura, n'a fasti et abhominatio, cant hom lo fay.

V. et Vert., fol. 19.

Le démon lui-même, qui fait faire le péché et le procure, en a dégoût et abomination, quand on le commet.

Balansa falsa es abhominacios a Deu.

Trad. de Bède, fol. 47.

Balance fausse est abomination devant Dieu.

ANC FR. La mente conforte l' estomac, donne appétit de mangier et oste abomination. Liv. de physique, Roquefort, t. 1, p. 8.

CAT. Abominació. ESP. Abominación. PORT. Abominação. 

IT. Abbominazione.

2. Abhomenable, adj. lat. abominabilem, abominable.

Lo peccat es plus greus e plus abhomenable.

V. et Vert., fol. 19.

Le péché est plus grave et plus abominable.

CAT. ESP. Abominable. PORT. Abominavel. IT. Abbominabile.

3. Abominar, v. lat. abominari, abominer, abhorrer.

Ieu airei et abominiei iniquitat.

Trad. de Bède, fol. 15.

Je haïs et abhorrai l' iniquité.

Part. pas. Orazos d' iraissable es abominaz ences.

Trad. de Bède, fol. 38.

La prière de l' irascible est un encens abominé.

ANC. FR. Hideux, horribles, griefs es lays...

Dont Dieux et le ciel s' abhomine.

Eustache Deschamps, ms., fol. 475, col. 3.

Quant aux meurtriers et décepteurs,

Celui qui terre et ciel domine,

Les abomine.

C. Marot, t. IV, p. 234.

CAT. EST. PORT. Abominar. IT. Abbominare.


Abis, s. m., lat. abissus, abîme.

Abis es preondeza d' aygas no estimabla.

Eluc. de las propr., fol. 152.

Abîme est profondeur d' eaux non appréciable.

Fig. enfer.

Si 'l mon pogues desfermar

E far l' en abis deissendre.

B. Zorgi: S' ieu pogues.

Si je pouvais entr'ouvrir le monde et le faire descendre dans l' abîme.

Ins el foc d' abis.

G. Figueiras: Sirventes.

Dans le feu d' enfer.

ANC. CAT. Abis. IT. Abisso.

2. Abisme, s. m., abîme, enfer.

Que nos non caiam en abisme d' iffern...

Tombero de cel en abisme. Liv. de Sydrac, fol. 70 et 113.

Que nous ne tombions dans l' abîme d' enfer... Ils tombèrent du ciel en enfer.

ANC. FR. Dans le fin fond et abysme de la grandeur.

Brantome, Dam. gal., t. II, p. 156.

CAT. Abisme. ESP. PORT. Abismo.

3. Abissar, v., abîmer.

Sobre las V ciutatz de Sodomma e de Gomorra... et abysset las totas.

V. et Vert., fol. 19.

Sur les cinq cités de Sodome et de Gomorre... et les abîma toutes.

Coma si per no fe m' abissi.

Leys d'amors, fol. 4.

Comme si je m' abîme par non foi.

ANC. FR. Et deust trembler la terre toute

Et les montagnes abismer

Au milieu de la haute mer.

C. Marot, t. IV, p. 291.

ANC CAT. Abisar. CAT. MOD. EST. PORT. Abismar. IT. Abissare.


Ablatio, s. f. lat. ablatio, enlèvement, abstraction.

La ablatio e d' aquels la abstractio es alleviada.

En la circuicio de l' os et en la ablatio.

Trad. d' Albucasis, fol. 44; 59.

L' enlèvement et l' abstraction de ceux-là est facilitée.

Dans l' entour et dans l' enlèvement de l' os.

- Figure de mots. Abstraction, ablation.

E vol dire ablatio removemen, cant hom osta e tol de la dictio.

Prendo diversificamen... per ablatio.

Leys d'amors, fol. 69; 68.

Et ablation veut dire soustraction, quand on ôte et enlève du mot.

Prennent diversification... par ablation.

2. Ablatiu, s. m. lat. ablativus, ablatif.

L' ablatius es ditz de tolre o de ostar.

Leys d'amors, fol, 57.

L' ablatif est dit d' enlever ou d' ôter.

Li cas sun seis... ablatius.... e 'l datiu et vocatiu et l' ablatiu.

Gramm. provenç.

Les cas sont six, l' ablatif... et le datif et vocatif et l' ablatif.

CAT. Ablatiu. ESP. TORT. IT. Ablativo.

3. Ablatar, v., enlever.

Part. pas. E aquesta sancta vida

Que sant Honorat fey...

Perduda et ablatada

Tro que Deus, per sa merce,

La nos a revelada.

V. de S. Honorat.

Et cette sainte vie que saint Honorat fit... perdue et enlevée jusqu'à ce que Dieu, par sa merci, nous l' a révélée.

4. Collation, s. f., lat. collationem, collation, confrontation.

Collation ab lo registre. Fors de Bearn, p. 1082.

Collation avec le registre.

Memoria simplament regarda las causas preteridas ses collatio.

Eluc. de las propr., fol. 18.

La mémoire regarde simplement les choses passées sans confrontation.

Collation, cession, transport.

La collatio dels beneficis et dels officis del dich monestier.

Tit. de 1319, Doat, t. CXXXII, fol. 337.

La collation des bénéfices et des offices dudit monastère.

- Collation, léger repas du soir.

Una livra de dragea perlada per far collacion... per venir apres dinar a

la collacion.

Tit. de 1428, Hist. de Nîmes, t. III, p. 225 et 226.

Une livre de dragée perlée pour faire collation... pour venir après dîner à la collation.

Quan sera dias de dejunh, sequentre vespras un pauc, venho tuh a collatio.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 22.

Quand sera jour de jeûne, un peu après vêpres, tous viennent à la collation.

CAT. Collació. ESP. Colación. PORT. Collação. IT. Colazione.

5. Collationar, v., collationner, confronter.

Part. pas. Ab la copia collationada ab lo original.

Fors de Bearn, p. 1097.

Avec la copie collationnée avec l' original.

ESP. Colacionar. IT. Collazionare.

6. Delat, adj., lat. dilatus, divulgué, dénoncé.

Substantif. Un delat.. tenon encarcerat.

Statuts de Provence, Bomy, p. 199.

Un dénoncé... ils tiennent emprisonné.

CAT. Delat. (ESP. denunciado, delatado.)

7. Dilation, s. f, lat. dilationem, dilation, délai, renvoi.

E 'l plays que pogues durar tres dilatios ses plus.

Tit. de 1238, Doat, t. CXLIX, fol. 2.

Et le procès qui pût souffrir trois renvois sans plus.

Alcuna de las parts demande dilacions.

Statuts de Montpellier de 1258.

Qu' aucune des parties demande délais.

ANC. FR. Sans prendre dilation.

Roman français de Fierabras.

CAT. Dilació. ESP. Dilación. PORT. Dilação. IT. Dilazione.

8. Dilatori, adj., lat. dilatorius, dilatoire.

Exception declinatoria non ha loc ni dilatoria.

Fors de Bearn, p. 1802.

N'a lieu exception déclinatoire ni dilatoire.

9. Elacio, s. f., lat. elatio, élévation, hauteur.

Elacios dejeta los alts et ergoils los humilia.

Trad. de Bède, fol. 67.

Hauteur renverse les élevés et orgueil les humilie.

ANC. FR. L' orgueil de tous, l' élacion.

Eustache Deschamps, p. 242.

IT. Elazione.

10. Oblatio, s. f., lat. oblatio, oblation, offre, offrande.

E venho proferre l' efan a l' autar ab la oblatio.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 30.

Et viennent présenter l' enfant à l' autel avec l' oblation.

Sel que fai sas oblatios.

Brev. d'amor, fol. 71.

Celui qui fait ses offrandes.

De la oblatio del pretz.

Tit. du XIIIe siècle, Doat, t. CXVIII, fol. 42.

De l' offre du prix.

CAT. Oblació. ESP. Oblación. PORT. Oblação. IT. Oblazione.

11. Oblador, s. m., lat. oblator, offrant, qui fait des offrandes.

E ab vos seran li oblador.

T. de G. Gasmars et d' Ebles de Signe: N Eble.

Et les offrants seront avec vous.

IT. Oblatore.

12. Prelacio, s. f., lat. praelatio, élévation, supériorité.

Presidencia aytal et prelacio ha entr' els angels, que los maiors han emperi sobr' els menors.

Que no devo, en lors prelacios ni regiment, desirar favor mundanal.

Eluc. de las propr., fol. 10.

Il y a une telle préséance et supériorité entre les anges, que les plus grands ont empire sur les moindres.

Qui ne doivent, en leurs supériorités et gouvernements, désirer faveur mondaine.

- Prélature.

Evescatz o autras prelatios.

V. et Vert., fol. 16.

Évêchés ou autres prélatures.

13. Prelatura, s. f., lat. praelatura, prélature.

E totz clercs ses prelatura.

Brev. D'amor, fol. 141.

Et tous les clercs sans prélature.

ESP. PORT. IT. Prelatura.

14. Prelat, s. m., lat. praelatus, prélat, supérieur.

Morts, que desfai los comtes e 'ls prelatz.

H. Brunet: Cuendas razos.

La mort, qui défait les comtes et les prélats.

Que fossa lur prelatz. V. de S. Honorat.

Qu'il fût leur supérieur.

Ja non dirai dels prelatz

Qu'ilh devon governar nos.

Giraud Riquier: Cristias.

Je ne dirai jamais des prélats qu'ils doivent nous gouverner.

CAT. Prelat. ESP. PORT. Prelado. IT. Prelato.

15. Prolation, s. f., lat. prolationem, prolation, publication.

Procedir a la prolation de sentencia definitiva.

Fors de Bearn, p. 1075.

Procéder à la publication de la sentence définitive.

16. Relation, s. f., lat. relationem, relation, rapport.

Per auzir la relation del apponchament fach a Carcassona al dich conselh.

Tit. de 1429, Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 231.

Pour ouïr la relation du traité fait à Carcassonne audit conseil.

Fo facha relatio a Roma de Grecia, que, etc.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 62.

Fut fait à Rome rapport de la Grèce, que, etc.

CAT. Relació. ESP. Relación, PORT. Relação. IT. Relazione.

17. Relatiu, adj., lat. relativus, relatif.

- Substantiv., terme de grammaire.

Can relatius et antecedens se dezacordan.

Leys d'amors, fol. 142.

Quand le relatif et l' antécédent se désaccordent.

CAT. Relatiu. ESP. PORT. IT. Relativo.

18. Relativamen, adv., relativement.

On pauza hom soen relativamen.

Leys d'amors, fol. 77.

On pose souvent on relativement.

ESP. PORT. IT. Relativamente.

19. Superlatio, s. f., lat. superlatio, exagération, hyperbole.

Superlatio est oratio superans veritatem, alicujus augendi minuendive causa.

Auctor Rhet. ad Heren., lib. IV, 45.

Fay se superlatios per aquela meteyssha maniera que yperbole.

Leys d'amors, fol. 134.

L' exagération se fait de la même manière que l' hyperbole.

IT. Superlazione.

20. Superlatiu, adj., lat. superlativus, superlatif, exagéré.

Superlativas, sobrefort, sobreforment.

Leys d'amors, fol. 100.

(Expressions) superlatives, très fort, très fortement.

Substantiv. Vol dire superlatius sobremontant, quar sobremonta per creyssemen o per mermamen.

Leys d'amors, fol. 49.

Le superlatif veut dire surpassant, car il surpasse par accroissement ou par diminution.

Per sobre habundancia en superlatiu.

Eluc. de las propr., fol. 6,

Par surabondance en superlatif.

ANC. FR. Et de tous combatans estez superlatis,

Poëme d' Hugues Capet, fol. 22.

CAT. Superlatiu. ESP. PORT. IT. Superlativo.

21. Translatio, s. f., lat. translatio, translation, transport.

La translatio de S. Sever. Calendrier provençal.

La translation de S. Sever.

- Traduction, version.

Eusebi de Cesaria, que sec la antiqua translatio.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 3.

Eusèbe de Césarée, qui suivit l' ancienne version.

- Figure de grammaire.

E fay se translatios... quant per alcuna semblansa, hom pausa alcunas dictios impropriamen.

Leys d'amors, fol. 128.

Et se fait translation quand, par quelque ressemblance, on pose quelques mots improprement.

CAT. Translació. ESP. Translación (traslación, traducción, transcripción). 

PORT. Translação. IT. Traslazione.

22. Translatar, V., translater, transcrire, traduire.

Fetz tan que translatet aquest libre. Liv de Sydrac, fol. 1.

Il fit tant qu'il translata ce livre.

Lo qual libre Jeronime translatet de grec en lati.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 45.

Lequel livre Jérôme traduisit de grec en latin.

Part. pas. De qual libre escrig per la sua man fon aissi tot translatat.

Avant-propos des pièces de Giraud Riquier.

Duquel livre écrit de sa main il fut ici tout transcrit.

ANC. FR. Translatée est la glorie Deu Israel.

Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 6.

ESP. Trasladar (traducir, transcribir). IT. Traslatare.

23. Traslat, s. m., copie.

Pause son sagel el traslat d' aquella escriptura retenguda.

Statuts de Montpellier de 1258.

Qu'il appose son sceau à la copie de cette écriture retenue.

X letras papals et II traslats.

Cartulaire de Montpellier, fol. 204.

Dix lettres papales et deux copies.


Abolitio, s. f., lat. abolitio, pardon, abolition.

Abolitio general a tots aquels que auran mercadeia vendut sens licentia.

Tit. de 1424, Hist. de Languedoc, t. IV, pr., col. 424.

Pardon général à tous ceux qui auront vendu marchandise sans permission.

CAT. Abolició. ESP. Abolición, PORT. Abolição. IT. Abolizione.

2. Abolir, v., lat. abolere, abolir, détruire.

Part. pas. Cartas publicas sanas, integras et no cancelladas ni abolidas.

Tit. de 1266, Doat, t. LXXIX, fol. 48.

Chartes publiques, saines, entières et non cancellées ni abolies.

CAT. ESP. PORT. Abolir. IT. Abolire.


Abhortir, abordir, v., lat. abortire, avorter.

Es tan nociu a femnas prens que las fa abhortir.

Eluc. de las propr., fol. 132.

Est si nuisible aux femmes enceintes, qu'il les fait avorter.

Part. pas. Perqu' els effans son abordit.

Deudes de Prades: No m puesc mudar.

C'est pourquoi les enfants sont avortés.

ANC. FR. Ne bailleront aucune medecine... qui puissent faire abortir.

Ord. des rois de France (1353) t. II., p. 533.

Mes vers aussi ne sont point abortifs.

J. Taboureau, p. 249.

CAT. ESP. PORT. Abortar. IT. Abortire.

2. Abhortiment (abortiment), s. m., avortement.

Tropas femnas per petita occasio hauran abortiment.

Eluc. de las propr., fol. 27.

Beaucoup de femmes par petite occasion auront avortement.

CAT. Abortament. ESP. PORT. IT. Aborto.


Abracar, v., accourcir, abréger.

Mermar ni abracar.

Leys d'amors, fol. II.

Diminuer et accourcir.


Abriaga, s. f., ivraie.

Aissi coma l' abriaga entre lo fromen pareis.

Liv. de Sydrac, fol. 23.

abriaga, ivraie


Ainsi comme l' ivraie paraît parmi le froment.


Abric, s. m., lat. apricus, abri, protection.

Amon lo sojorn e l' abric.

Marcabrus: Emperaire.

Ils aiment le repos et l' abri.

Fig. E i trobaran cosselh e bon abric.

Aimeri de Peguilain: En aquelh.

Et y trouveront conseil et bonne protection.

Quar per folhor t'es abric,

Tal que per sen no t valria.

Hugues de S.-Cyr: Messonget.

Car par folie t' est abri, tel qui par sens ne te vaudrait.

Adv. comp. A l' abric, lonc la pastura.

Marcabrus: L'autr'ier.

A l' abri, le long du pâturage.

CAT. Abrig. ESP. PORT. Abrigo.

2. Abriar, Abricar, v., abriter, protéger.

Mantelh qui aital n' abria;

Raimond de Miraval: D' amor son.

Manteau qui en abrite tel.

Quar manhs mi dizon qu' aissi m pert,

Quar m' abric sai on sol non fer.

P. Fabre d' Uzès: Quan pes qui.

Car plusieurs me disent que je me perds ainsi, parce que je m' abrite ici où le soleil ne frappe pas.

Fig. Vas celeys on jois abricha.

Giraud de Borneil: Er auziretz.

Vers celle où joie abrite.

Qu'en luec bos pretz no s' abria

Leu, si non ve per amia.

Raimond de Miraval: D' amor son.

Que bon mérite ne s' abrite pas facilement en un lieu, s' il n'y vient par amie.

CAT. ESP. PORT. Abrigar.

Abril, s. m., lat. aprilis, nom d'un mois, avril.

En abril, ans qu' intre mais.

Arnaud de Marueil: Bel m'es quan.

En avril, avant que mai arrive.

CAT. ESP. PORT. Abril. IT. Aprile.


Abrossir, Abruzir, v., attrister, inquiéter, absorber.

Part. pas. Qu' oras qu'ieu fos grieus ni pezans

Ni abruzitz ni nualhos,

Eras sui bautz e delechos.

G. Adhemar: S'ieu conogues.

Bien que je fusse triste et lourd et absorbé et paresseux, maintenant je suis hardi et gai.

Estat ai molta setmana

abrossitz en gran languor.

Deudes de Prades: Belha m'es.

J'ai été mainte semaine absorbé en grande langueur.

Per la bona cuia m' esgau

E per l' avol sui abruzitz;

D' aital cuiar douz et amar

Es totz lo segles replenitz.

Marcabrus: Doas cuidas.

Par la bonne pensée je me réjouis, et par la mauvaise je suis attristé; tout le siècle est rempli de tel penser doux et amer.

2. Abruzia, s. f., tristesse, accablement.

Senes grant abruzia.

Gui d' Uisel: Pois tan es.

Sans grande tristesse.


Absinti, s. m., lat. absinthium, absinthe.

Absinti es herba cauda, seca et sobreamara.

Eluc. de las propr., fol. 200.

L' absinthe est une herbe chaude, sèche et très amère.

2. Absens, s. m., absinthe.

Les divers manuscrits dont l'exemple suivant est tiré offrent absens, ascens, eyssens.

Que fel mesclat ab absens

M' es endevengutz pimens.

Bertrand de Born: S' abrils.

Vu que fiel mêlé avec absinthe m' est devenu piment.

3. Eyssens, s. m., absinthe.

Que fel mesclat ab eyssens

M'es endevengutz pimens.

Bertrand De Born: S' abrils.

Vu que fiel mêlé avec absinthe m'est devenu piment.

Ce mot a été employé, en français, comme masculin et comme féminin; il n'a conservé que ce dernier genre. Malherbe l' avait employé figurément au pluriel et au féminin.

ANC FR. Quand tu la vois si dignement

Adoucir toutes nos absinthes.

Malherbe, Odes, liv. III.

ANC. ESP. Oviemos del absincio largamente á beber.

Duelo de la virgen María, cop. 45.

ESP. MOD. Axenjo (ajenjo). IT. Assenzio.


Aburar, v., effrayer, ahurir.

Part. pas.

A Karle quier merce dolens et aburatz.

Adonc viratz baros plurar totz aburatz.

Roman de Fierabras, v. 4891 et 2217.

Plaintif et effrayé, il demande merci à Charles.

Alors vous verriez barons pleurer tous ahuris.

ESP. Aburrir.


//

Tresor dóu Felibrige:

a - abalourdi

aboulicioun - abourieu

abourlhous - acate

abalourdimen - abelimen

abime - abouli

ETC...


vendredi 19 avril 2024

Lexique roman; Laire, Layre, Lairo, Lairon - Landa

 

Laire, Layre, Lairo, Lairon, s. m., lat. latronem, larron, voleur, fripon.

Es layres aisel que vay emblan.

(chap. Es lladre aquell que va emblán, arramblán, robán, fotén, furtán.)

B. Carbonel: Joan Fabre.

Es layres aisel que vay emblan. Jordi Pujol, Fuster

Est voleur celui qui va dérobant. 

Paubre lairon pent hom per una veta... 

Qu' el rics laires penda 'l lairon mesqui. 

P. Cardinal: Prop a guerra.

Pauvre larron on pend pour une vétille... Que le riche larron pende le larron mesquin. 

Adj. fig. Pros dompna, ab un douz esgar 

Que m fairon vostr' uels lairo,

Mi venguest mon cor emblar.

Pierre de Maensac: Estat aurai.

Généreuse dame, avec un doux regard que me firent vos yeux larrons, vous me vîntes voler mon coeur.

Il a été employé, comme fur en latin, dans le sens de valet, esclave.

Quid domini faciant, audent quum talia fures? 

Virg. Eclog., III, v. 16. 

En totz luecs me tenh per ton pres, 

Per ton lairon en totas res.

Marcabrus: Pus mos coratge. 

En tous lieux je me tiens pour ton prisonnier, pour ton esclave en toutes choses.

- Sorte d'imprécation.

S'ieu pogues viure de mon captal,

Laire sia ieu, s' ieu fos de lor fogal!

P. Cardinal: D'un sirventes faire. Var. 

Si je pusse vivre de mon capital, que je sois larron, si je fusse de leur foyer! 

Adv. comp. Amarai la donc a lairo.

Folquet de Marseille: Tan mov. 

Je l'aimerai donc à la dérobée. 

ANC. FR. Bien est lerres qu'à larron emble.

Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 236. 

CAT. Lladre. ESP. Ladrón. PORT. Ladrão. IT. Latro, ladro. (chap. Lladre, lladres.)

1. Layronessa, s. f., larronnesse, voleuse. 

Que apparescon esser layres o layronessas.

Cartulaire de Montpellier, fol. 186.

Qui apparaissent être larrons ou larronnesses.

3. Layronia, s. f., larronnerie, volerie, friponnerie.

Quar Dieus defendet a la gen...

E murtres e layronias.

Brev. d'amor, fol. 14. 

Car Dieu défendit à la gent... et meurtres et voleries. 

ESP. Ladronia.

4. Layronici, Laironissi, Layronissi, s. m., lat. latrocinium, larcin, vol, friponnerie.

Layronici, penre l'autruy a tort et a decebemen d' aquell de cuy es, senes sa voluntat. V. et Vert., fol. 14.

Larcin, prendre (le bien) d'autrui à tort et avec déception de celui de qui il est, sans sa volonté.

Laironissi faig de noig. Cout. de Montlevard. Arch. du Roy., J, 4.

Vol fait de nuit.

Layronissi gros e manifest.

Ord. des R. de Fr., 1463, t. XVI, p. 134.

Vol gros et manifeste.

CAT. Lladronici. ESP. Latronicio, ladronicio. PORT. Latrocinio.

IT. Latrocinio, ladroneccio. (chap. Lladronissi, lladronissis.)

5. Layronat, s. m., larcin, friponnerie.

Flac layronat. Leys d'amors, fol. 111. 

Lâche larcin.

6. Latronissa, s. f., larcin, volerie, friponnerie.

Si negun o neguna fasia latronissa de nuech o de dia.

Charte de Gréalou, p. 94. 

Si nul ou nulle faisait larcin de nuit ou de jour.

7. Laironil, adj., dérobé.

Las aigas laironils sunt plus dolsas, e pas esconduz plus suaus.

Trad. de Bède, fol. 47.

Les eaux dérobées sont plus douces, et pain caché plus agréable.

8. Laironar, v., voler, dérober.

Venguetz coma sirven, 

Aisi com sel que lairona. 

Raimond de Miraval: Baiona per. 

Vous vîntes comme sergent, ainsi comme celui qui dérobe.

ANC. FR. Tant feirent et tracassarent pillant et larronnant.

Rabelais, liv. I, ch. 27.


Lais, s. m., lamentation, plainte, gémissement.

Premiers penres Labadol

E, si anas ab dreitura, 

Tro a Maroc faran lais.

Pierre d'Auvergne: Bel m'es quan. 

D'abord vous prendrez Labadol, et, si vous allez en droiture, jusqu'à Maroc ils feront lamentations.


Lais, Lays, s. m., lat. lessus, lai, sorte de poésie. 

An laissat lays e vers e chansos, 

Et an pres plaitz e novas e tensos.

P. Cardinal: Rix hom que. 

Ont abandonné lais et vers et chansons, et ont pris plaids et nouvelles et contestations. 

Fasia a un juglar 

Lo lais de dos amans cantar.

Roman de Jaufre, fol. 51. 

Il faisait chanter à un jongleur le lai de deux amants.

Cella m platz mais que chansos, 

Volta ni lais de Bretanha.

Folquet de Marseille: Ja non volgra. 

Celle-là me plaît plus que chanson, refrain ni lai de Bretagne.

Il s'est dit, par extension, du chant des oiseaux.

El temps qu'el rossinhol s' esjau, 

E fai sos lais sotz lo vert fuelh.

Deudes de Prades: El temps. 

Au temps que le rossignol se réjouit, et fait ses lais sous le vert feuillage.

- Son, résonnement, cri.

Bel m'es cant aug lo resso 

Que fai l' ausbercs ab l' arso..., 

Et aug los retins e 'ls lais 

Dels sonails, adoncs m' eslais.

Pierre de Bergerac: Bel m' es cant. 

Beau m'est quand j'entends le retentissement que fait le haubert avec l'arçon..., et j'entends les tintements et les sons des grelots, alors je m'élance. 

Adv. comp. Tuit s' escridon a un lais. 

Roman de Jaufre, fol. 45.

Tous s'écrient d'un seul cri.

ANC. FR. Les cuntes ke jo sai verais,

Dunt li Bretun unt fait lor lais, 

Vus cunterai assez briefment. 

Marie de France, t. 1, p. 50.

Grant joie font par le palais, 

Et chantoient et sons et lais.

Roman du Renart, t. II, p. 146.

Pour en chanter quelquefois lays de plainte. 

J. Marot, t. V, p. 376.


Laissa, Layssa, Lissa, s. f., lice, palissade, barrière.

De murs e de laissas ben clausa...

E las layssas son reforsadas, 

Seguras e ben acairadas.

G. Riquier: Qui a sen. 

De murs et de barrières bien close... Et les lices sont renforcées, assujéties et bien ajustées. 

En las lissas farai portal. 

Raimond l'écrivain: Senhors l'autr'ier. 

Dans les lices je ferai portail. 

Ab lissas de fortz pals serratz.

Bertrand de Born: Be m play lo. 

Avec palissades de forts pieux serrés. 

ANC. FR. Se reclosent par defors de lices et de barres... pour garder lur ost, lor liches et lor barres.

Villehardouin, p. 24.

ESP. Liza. IT. Lizza.

2. Palissada, s. f., palissade, clôture de palis. 

Se fassa una palissada. Tit. de 1398. DOAT, t. LIV, fol. 168. 

Se fasse une palissade.

CAT. Palissada. ESP. Palizada (empalizada). PORT. Palissada, paliçada. 

IT. Palizzata.

(chap. Empalissada, palissada, valla feta de estaques, branques, fusta; vallat, tancat, corral, corralada; antigamén, les plasses de bous se féen aixina, provisionals.)


Laissar, Laisar, v., lat. laxare, laisser, délaisser, quitter.

Voyez Muratori, Diss. 33, et Leibnitz, Coll. étym., p. 62.

Ma domna m lais per autre cavalier.

Bertrand de Born: Ieu m'escondisc. 

Que ma dame me laisse pour autre chevalier. 

Aissi lais tot quant amar suelh.

Le Comte de Poitiers: Pus de chantar.

Ainsi je quitte tout ce que j'ai coutume d'aimer. 

L' estrada 

Laissiei e mon dreg cami.

J. Esteve: Ogan.

Je quittai l'estrade et mon droit chemin.

Tan bo essemple en laiset entre nos. 

Poëme sur Boèce.

Tant bon exemple en laissa parmi nous.

Proverb. Hom, on plus aut es puiatz,

Plus bas chai, si s laissa chazer. 

P. Rogiers: Senher Raymbautz.

Homme, où plus haut il est élevé, plus bas choit, s'il se laisse choir.

- Léguer, transmettre.

Terras pot hom laissar, 

E son filh heretar, 

Mas pretz non aura ja, 

Si de son cor non l'a.

Arnaud de Marueil: Razos es. 

On peut laisser terres, et faire héritier son fils, mais il n'aura jamais mérite, s'il ne l'a de son coeur. 

Cinq libras li layssava en son testamen... 

Cant li avia layssat en son testamen. 

V. et Vert., fol. 75. 

Cinq livres lui laissait dans son testament... 

Combien il lui avait laissé dans son testament.

- Permettre, consentir.

L' om no 'l laiset a salvament annar. Poëme sur Boèce.

L'on ne le laissa à sauvement aller.

Quant a vos plac que us mi laissetz vezer. 

Guillaume de Cabestaing: Lo jorn. 

Quand il vous plut que vous me laissâtes vous voir. 

E s laissa vius deseretar. 

Bertrand de Born le fils: Quant vei lo. 

Et se laisse vivant déshériter.

- Cesser, s'abstenir.

Fes se mercadier, e venc rics, e laisset d'anar per cortz. V. de Pistoleta.

Se fit marchand, et devint riche, et cessa d'aller dans les cours.

Mesura m fai soven laissar 

De manh rir' e de trop jogar.

Garin le Brun: Nueg e jorn.

Raison me fait souvent abstenir de maint rire et de beaucoup jouer.

Domnas, oimais vos lais de drudaria. 

Pierre de Gavaret: Peironet. 

Dames, désormais (envers) vous je m'abstiens de galanterie.

No m laissarai per paor 

Qu'un sirventes non labor.

G. Figueiras: No m laissarai. 

Je ne m'abstiendrai pas par peur que je ne travaille un sirvente.

ANC. FR. Veoient qu'il avoient laissiet lur église trop folement.

Chronique de Cambray. 

Séé dou séel ke mesire d'Artois nous a laissiet pour les besoignes de sa terre. Charte d'Ouchi.

A la fin le jeune garson se voyant si fort importuné et pressé, laissoit de fréquenter les lieux publiques. Amyot, Trad. de Plutarque, V. de Démétrius.

En luy remonstrant qu'il ne laissast point, pour l'yver, à faire guerre à ses ennemis les Anglois.

Alain Chartier, p. 192.

ANC. ESP.

Quanto aqui ganamos, aqui lo lexaremos. 

V. de S. Domingo de Silos, cop. 474.

ANC. CAT. Leixar, lexar. CAT. MOD. Dexar. ESP. MOD. Dejar. PORT. Deixar. ANC. IT. Lassare. IT. MOD. Lasciare. (chap. Dixá: dixo, dixes, dixe, dixem o dixam, dixéu o dixáu, dixen; dixat, dixats, dixada, dixades.)

Loc. Be us lauzera que m laissassetz estar. 

Bertrand de Born: Ieu m'escondisc. 

Je vous approuverais bien que vous me laissassiez être (tranquille).

Lassem estar elh playn, et anem lo vengar. Philomena. 

Laissons être (cessons) la plainte, et allons le venger.

ANC. FR. Mais laissiés ester vostre plor. Roman de la Rose, v. 16513.

K'il lait ester ma terre. Roman de Rou, v. 3444.

Le catalan a dit leixar estar, et dit encore dexar estar.

(N. E. Después de Raynouard, deixar. Este tomo es de 1844. 

En chapurriau, dixá está.)

IT. Lasciamo ora star questo. Boccaccio, Dec., VIII, 9.

Quoique l'espagnol ni le portugais n'offrent aucun exemple de cette locution, on en trouve la trace dans ce passage d'un titre de 1193, cité dans l' Elucidario, t. II, p. 30.

Quod leixarent ipsum stare in pace.

(N. E. El castellano usaba “dejar en paz”, “ir en paz”.)

2. Laissa, s. f., legs, testament.

Cant issiras d'aquesta vida, pessa de Deu, e, en ta laissa, laissa als paubres. Trad. de Bède, fol. 64.

(chap. Cuan eixirás (ixirás, issirás, eissirás) d'esta vida, pensa en Deu, y, al teu testamén (a lo que dixes), dixa (algo) als pobres.)

Quand tu sortiras de cette vie, pense à Dieu, et, dans ton testament, laisse aux pauvres. (N. E. sortiras, francés, el catalán lo copió.)

Paguadas las laissas que fara. Tit. de 1254. DOAT, t. CXV, fol. 93. 

Payés les legs qu'il fera.

ANC. FR. Il fist sa devise e son lais, et il départit son avoir.

Villehardouin, p. 19.

ANC. CAT. Leixa. CAT. MOD. Dexa. PORT. Deixa. (chap. Testamén, lo que se dixe. Imperatiu: Dixa aixó! Díxam alló! Dixéumos está! Dixéulos o dixéules está tranquiles! Dixéu lo chapurriau en pas!)

3. Delaissar, v., délaisser.

Part. pas. Fam vos saber que totz affars 

E totz negocis delaissatz.

La Crusca provenzale, p. 96. 

Nous vous faisons savoir que toutes affaires et tous négoces délaissés.

ANC. ESP. Del dia d'oy delessa... E delesso lo. 

Tit. de 1206. Arte del Rom. Cast., p. 43 et 44.

(N. E. MOD. Del día de hoy deja... Y lo dejo.)

4. Relays, Relais, s. m., relâche, relâchement, discontinuation, relai.

Ses fin e ses relays...

Andronix lo joios s'es noiritz el palays

De solatz, de baudor, aitan con vol e mais,

Mas anc non si donet a nuyl malvays relays. 

V. de S. Honorat.

Sans fin et sans relâche...

Andronic le joyeux s'est nourri au palais de soulas, d'allégresse, autant comme il veut et plus, mais oncques il ne se donna à aucun mauvais relâchement. 

Adv. comp. Car mil ad un relays cridavan de totz latz. V. de S. Honorat.

Car mille à la fois criaient de tous côtés.

- Sorte de poésie.

Jaci' aysso que alcu fassan gilosescas al compas de dansa, e relays al compas de vers o de chanso. Leys d'amors, fol. 41.

Bien qu'aucuns fassent gilosesques sur la mesure de danse, et relais sur la mesure de vers ou de chanson.

IT. Rilascio. (chap. Relax, relajassió, relajassions; a Fondespala ña un Relais & château que se diu La Torre del Visco, aon podéu aná a relajatos. Relajá, relajás: yo me relajo, relajes (se escriu en j perque se pronunsie la j de jota), relaje, relajem o relajam, relajéu o relajáu, relajen; relajat, relajats, relajada, relajades.)

5. Entrelaissar, v., interrompre, discontinuer.

Per la cal causa entrelaissant la paraula del comensament de Christ.

Trad. de l'Épître de S. Paul aux Hébreux. 

Par laquelle cause interrompant la parole du commencement de Christ.

6. Entrelaissament, s. m., interruption, discontinuation.

Car ieu fauc tota ora renenbransa (remembransa) de vos senes entrelaissament. Trad. de l'Épître. de S. Paul aux Romains.

Car je fais toujours commémoration de vous sans discontinuation.


Lament, s. m., lat. lamentum, lamentation.

Sai de Jeremias per que fes los lamentz.

Pierre de Corbiac: El nom del.

Je sais touchant Jérémie pourquoi il fit les lamentations.

ANC. CAT. Llamento. CAT. MOD. ESP. PORT. IT. Lamento. (chap. Lamén, lamens. v. lamentá, lamentás: yo me lamento, lamentes, lamente, lamentem o lamentam, lamentéu o lamentáu, lamenten; lamentat, lamentats, lamentada, lamentades.)

(N. E. Los trenos o lamentaciones de Jeremías. En alemán, llorar es tränen; Träne : lágrima.)

2. Lamentation, s. f., lat. lamentationem, lamentation.

La lamentation de Jeremias.

Doctrine des Vaudois. La lamentation de Jérémie. 

CAT. Llamentació, lamentació. ESP. Lamentación. PORT. Lamentação. 

IT. Lamentazione. (chap. Lamentassió, lamentassions.)

3. Lamentos, adj., lamentable.

Causa... fort lamentosa e pietosa a veyre.

Chronique des Albigeois, p. 20.

Chose... fort lamentable et pitoyable à voir.

ESP. IT. Lamentoso. (chap. Lamentable, lamentables.)


Lamia, s. f, lat. lamia, lamie.

Bestias chimericas cum so lamias, que han... cap virginal.

Eluc. de las propr., fol. 357. 

Bêtes chimériques comme sont lamies, qui ont... tête de vierge. 

CAT. ESP. Lamia. IT. Lammia.

Bestias chimericas cum so lamias, que han... cap virginal.

Lamina, s. f., lat. lamina, lame, plaque. 

Lamina de plom. Trad. d'Albucasis, fol. 69. 

(chap. Llámina de plom.)

Lame de plomb.

Lamina d'aur. Eluc. de las propr., fol. 184. 

Lame d'or. 

CAT. ESP. (lámina) PORT. IT. Lamina. (chap. Llámina, llámines; fulla, fulles de papé, plom, or.)

2. Lama, Laima, s. f, lat. lamina, lame, plaque.

Fetz far doas lamas de fer, 

E vai dir qu'om fort las calfes.

(chap. Va fé fé dos llámines de ferro, y va di que hom les calentare fort; va di que se calentaren mol; escofare, com lo fransés chauffât, ocsitá calfes : se pronunsie calfés.)

Brev. d'amor, fol. 189.

Fit faire deux lames de fer, et va dire que fort on les chauffât.

Coirassa ni laimas de ferre.

Romande Flamenca, fol. 121. Cuirasse et lames de fer.

ANC. FR. Fut ledit Anglois un petit navré dessoubs ses lames.

Monstrelet, t. I, fol. 84.

IT. Lama.

3. Lamiera, s. f., lamière, sorte d'armure en lames de métal, cuirasse.

Ni lamiera ni gambayssons 

Ni degun' autra garnisons.

V. de S. Honorat. 

Ni lamière ni gambesson ni nulle autre armure.

IT. Lamiera. (chap. Corassa, corasses; en llámines de metal.)


Lamp, Lam, s. m., du lat. lampus, éclair, éclat de lumière.

La resplandor dels lamps. Hist. abr. de la Bible, fol. 31.

(chap. La resplandó dels rellampecs.)

Le resplendissement des éclairs.

Tramet Dieus soven en terra... 

Lams e fozer e tempesta.

Brev. d'amor, fol. 127. 

Dieu transmet souvent sur terre... éclairs et foudre et tempête. 

Fig. Quon a fis drutz sia joys lams.

Rambaud de Vaqueiras: Ar vey escur. 

Comment pour les fidèles amants le bonheur soit éclair.

- Par ext., foudre.

Cazet 1 lam a forma de draguo arden, que aucis tres homes.

(chap. Va caure un rellámpec en forma de dragó ardén, que va matá tres homens.)

Cat. dels apost. de Roma, fol. 119.

Il tomba un foudre en forme de dragon ardent, qui tua trois hommes. CAT. Llamp. ESP. IT. Lampo. (chap. Rellámpec, rellampecs; v. rellampegá; rellampegue, rellampegará, rellampegat.)

Ce mot signifie aussi glissade.

Eu en prec lam e fic.

Torcafols: Comunal veill. 

J'en pris glissade et contusion.

2. Lampa, s. f., lat. lampas, lampe. 

L'oli de las lampas.

(chap. L'oli de les lámpares, dels cresols.)

D' aquela pel si fan mechas per lampas.

(chap. D' aquella pell se fan meches per a los cresols, les lámpares.) 

Eluc. de las propr., fol. 149 el 267. 

L'huile des lampes.

De cette peau se font mèches pour lampes.

Faran ardre cascun dia una lampa.

Tit. de 1460. DOAT, t. LXXX, fol. 392. 

Feront brûler chaque jour une lampe.

IT. Lampa. (chap. Lámpara, lámpares; cresol, cresols; lampareta, lamparetes; cresolet, cresolets.)

3. Lampeza, Lampea, s. f., lampe.

Per oli que noiris lo fuoc en lampeza. V. et Vert., fol. 74. 

Par huile qui nourrit le feu dans la lampe.

Ab candelas ni ab lampezas.

(chap. En candeles (veles) ni en lámpares, cresols.)

Cartulaire de Montpellier, fol. 145. 

Avec chandelles ni avec lampes.

Una lampea que, per ven ni per aigua, no s pot escantir.

(chap. Una lámpara que, ni per ven ni per aigua, no se pot extinguí, apagá, acorá.)

Cat. dels apost. de Roma, fol. 142.

Une lampe qui, par vent ni par eau, ne se peut éteindre.

Fig. L' oli de misericordia defalh en la lampeza de son cor.

V. et Vert., fol. 74. 

L'huile de miséricorde manque dans la lampe de son coeur.

ESP. Lámpara. PORT. IT. Lampada.

4. Lampec, s. m., éclair, éclat de lumière.

En la qual partida si engendron vens, lampecs et toneyres.

Eluc. de las propr., fol. 132. 

En laquelle partie s'engendrent vent, éclair et tonnerre.

CAT. Lampeg. (chap. Rellámpec, rellampecs.)


Lampreza, Lamprea, s. f., lat. lampetra, lamproie.

La murena o lampreza. Eluc. de las propr., fol. 262. 

(chap. La morena o lamprea. No són iguals. Al Decamerón podéu lligí una noveleta aon ixen les lamprees; es bastán divertida.)

La murène ou lamproie.

Biondello li fa una burla a Ciacco en un amorsá, y Ciacco se vengue fénlo esbatussá de valén.

De doutze entro a vingt lampradas, una lamprea.

(chap. De dotse hasta vin lamprees, una lamprea. Impost per a introduí les lamprees a una siudat o poblassió, per ejemple, Montpellier.)

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. CXXXI, fol. 243.

De douze jusqu'à vingt lamproies, une lamproie.

CAT. Lamprea, llamprea. ESP. PORT. Lamprea. IT. Lampreda.

(chap. Lamprea, lamprees.)

2. Lamprada, s. f., lamproie.

De doutze entro a vingt lampradas, una lamprea.

Tit. du XIVe siècle. DOAT, t. CXXXI, fol. 243. 

De douze jusqu'à vingt lamproies, une lamproie.


Lana, s. f., lat. lana, laine. 

La toizos de la lana.

P. de Corbiac: Domna dels angels.

La toison de la laine.

A vostras berbitz 

Tondetz trop la lana.

(chap. A les vostres ovelles esquiléu o esquiláu massa la llana. Tondetz : tondere, tondre, pelá, com la tonsura dels mossens: esquilá: esquilo, esquiles, esquile, esquilem o esquilam, esquiléu o esquiláu, esquilen; esquilat, esquilats, esquilada, esquilades; esquiladó, esquiladós, esquiladora, esquiladores. Al Matarraña hay conegut a uns cuans esquiladós. La Fresneda: los dos Billoteros José Antonio y Mariano, 

lo meu amic desde l'institut de Valderrobres. Ángel de Valjunquera, que ere tamé zahorí (QEPD), Ramón de Lledó, David “Bolussiano” de Penarroija, home de la Evelín de Matarrania.)

Un palafrené se gite en la dona del rey Agilulfo

G. Figueiras: Sirventes vuelh.

A vos brebis vous tondez trop la laine.

CAT. Llana. ESP. Lana. PORT. Lã. IT. Lana. (chap. Llana, llanes; ¿sabéu la jota en chapurriaulos collons de mon yayo”? Llanut, llanuts, llanuda, llanudes. An aquell tems encara valíe alguna perra la llana; la embutíem a saques y se la emportaben los esquiladós per a véndrela. Tamé passabe lo “colchonero lanero” pregonán desde una furgoneta. Veníen y compraben madalaps de llana. Eren massa tous, incómodos, y se teníen que varejá de cuan en cuan. Ña molta gen que nessessite un vareo ben assobín.)

2. Lanifici, s. m., lat. lanificium, préparation des laines, apprêt des laines.

En art de lanifici es engenhoza.

Prumier fo en ela trobat lanifici.

Eluc. de las propr., fol. 170 el 167.

Dans l'art de la préparation des laines est industrieuse.

Premièrement fut en elle trouvé l' apprêt des laines. 

ESP. PORT. IT. Lanificio. (chap. Llanifissi, preparassió de la llana: rentá,  cardá, pentiná, filá, etc.)

3. Lanis, adj., de laine.

Negus draps blancs, lanis, non sia tens en roia.

Statuts de Montpellier, de 1204.

(chap. Cap drap blanc, de llana, no siguen teñits en grana : roija : tinte roch. Fixeutos que escriuen al 1204 “en”, ni ab ni amb ni am.)

Que nul drap blanc, de laine, ne soit teint en garance. 

Dels draps lanis que en la dicha vila se fasion.

Tit. de 1351. DOAT, t. CXLVI, fol. 217. 

Des draps de laine qui dans ladite ville se faisaient.

4. Lanos, adj., lat. lanosus, laineux, couvert de laine.

Semblant frug... alcunament lanos. 

(chap. Com lo codoñ, o lo préssec, bresquilla: de cotó.)

Bestia lanoza et mansueta.

(chap. Bestia llanosa, llanuda y manseta.)

Eluc. de las propr., fol. 212 et 234.

La chiqueta María teníe un corderet

Ressemblant fruit... aucunement laineux.

Bête laineuse et douce.

CAT. Llanos. ESP. IT. Lanoso.

5. Lanuginos, adj., lat. lanuginosus, laineux.

Cardo... lanuginos es.

Natura lanuginoza.

Eluc. de las propr., fol. 203 et 185. 

Le chardon... est laineux. 

(chap. Lo cart... es llanut (“llanuginós”).)

Nature laineuse.

6. Lanier, adj., lanier, terme de fauconnerie.

Si vols bon falcon lanier,

Ab gros cap et ab gros bec lo quier.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si tu veux bon faucon lanier, avec grosse tête et avec gros bec cherche-le.

IT. Laniere.

- Par ext. Avide, rustre.

En Perdigons pren com jotglars laniers, 

Qu' en penr' aver a tota s' esperansa. 

T. de Rambaud, de Perdigon et d'Adhemar: En Azemar. 

Le seigneur Perdigon prend comme jongleur avide, qui à prendre richesse a toute son espérance. 

Substantif. Totz temps me laisson derrier, 

Quan m'an mes en la mesclada, 

Li gentil e li lanier.

Bertrand de Born: Rassa mes.

Toujours me laissent derrière, quand ils m'ont mis dans la mêlée, les gentils et les rustres.

ANC. FR. Nuns n'i fu de parleir laniers.

Fabl. et cont. anc., t. III, p. 89. 

Il affiert bien que l'en présent 

De fruit novel un bel présent, 

En toailles ou en paniers: 

De ce ne soiés jà laniers.

Roman de la Rose, v. 8250. 

Mais ele vos tient por laniers.

Roman del conte de Poitiers, v. 330.


Landa, s. f., du gothique lant, lande, plaine, désert.

Voy. Ihre, Diss. att., p. 231.

(N. E. Alemán, inglés, holandés, Land o land: tierra. HolandaNederlandenNiederlande : tierras bajas, llanos.)

Ieu tenc lo pueg, e lays la plana landa.

(chap. Yo tinc o ting lo puch, y dixo la plana terra; lo pla; les planes, com a Penarroija. Masada y mote.)

Perdigon: Aissi cum selh.

Je tiens la hauteur, et laisse la plane lande.

S'ill vos ditz d'alt poich que sia landa,

Vos la 'n crezatz...

C' aissi seretz amatz.

(chap. literal: Si ella tos (te) diu d' alt puch que sigue pla, plana, creéula, que aixina siréu amats. O sigue, seguíuli la corrén, y no discutigáu.)

Giraud de Borneil: S' ie us quier.

Si elle vous dit de haute montagne que ce soit plaine, vous croyez-l'en... vu qu'ainsi vous serez aimé.

Car aquist aygua que demandas 

No sai yeu per aquestas landas.

V. de S. Énimie, fol. 11.

Car cette eau que tu demandes je ne connais pas par ces landes.

Fig. Qui no fai so que Dieus manda, 

L'enemicx l' a en sa landa.

P. Cardinal: Jhesum Crist.

Qui ne fait ce que Dieu commande, le diable l'a en sa lande. 

IT. Landa. (ESP. Landa, landas. Gran extensión de tierra llana en que solo se crían plantas silvestres. Sin.: llanura, planicie, páramo, estepa, meseta, arenal, erial, descampado. Apellido del gran actor Alfredo Landa. Chap. Pla, plans, plana, planes, estepa, estepes, messeta, messetes, arenal, arenals, erm, erms, erial, erials, descampat, descampats.)