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samedi 17 février 2024

Lexique roman; Esmeutir - Espadelar

  

Esmeutir, v., fienter, rejeter les humeurs, les excréments.

(chap. merda; v. cagá, excretá, mocás, traure los mocs; FR. merde.)

Si vostr' auzel sanc esmeutis...

S' es tan serrat que esmeutir

Non puesc, e 'l voletz garir.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si votre oiseau fiente du sang...

S'il est si resserré qu'il ne puisse fienter, et vous le voulez guérir.

ANC. FR. Se lève, crache, esmeutit et se mouche.

Henri Estienne, Apol. pour Hérodote, t. III, p. 532.

Journellement vous falloir... ung clystère aultrement ne poviez-vous esmeutir.

Rabelais, liv. IV, ch. 67.

IT. Smuguere.

2. Esmeutidura, s. f., fiente.

Si vostr' auzel ha poiridura,

E par be a l' esmeutidura

Que fera es e corrompuda.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si votre oiseau a pourriture, et cela paraît bien à la fiente qui est mauvaise et corrompue.

ANC. FR. Comme une arondelle eust jeté de son esmeut sur lui.

Amyot. Tr. de Plutarque, oeuvres mêl., t. 1, p. 405.


Esmofidar, v., se moucher, chasser les humeurs par les narines.

(chap. mocá, mocás (traure lo moc, los mocs): yo me moco, moques, moque, moquem o mocam, moquéu o mocáu, moquen; mocat, mocats, mocada, mocades; mocadó, mocadós.)

Totz auzels pueis que a pepida,

Mal manja e mal esmofida.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Tout oiseau lorsqu'il a la pépie, mange mal et chasse mal les humeurs par les narines.


Esmondegar, v., rompre.

Ella... esmondega si lo col.

V. de Guillaume de Cabestaing.

Elle... se rompt le cou.

(chap. Ella... se “esmondegue” lo coll; trenque. Voldría que se recuperare este verbo. Diém esnucá, desnucá: “esmondegá”. 

Si fore que se talle lo coll, tindríe paregut en lo mondongo; pero si es per una caiguda, entonses es que se va esnucá, desnucá – tampoc diém esclatellá o desclatellá encara que diém clatell.)

Luiset, Chum, gorrino, Valjunquera, mondongo, matansa

Espalege, s. m., traversée.

Arriviey en Irlanda al cap de alcuns jorns de espalege.

(chap. Vach arribá a Irlanda al cap de alguns díes de travessía.)

Perilhos, Voy. au Purgatoire de S. Patrice.

J'arrivai en Irlande au bout de quelques jours de traversée.


Espandre, Expandre, v., lat. expandere, épandre, répandre.

Guerra vol c' om sanc espanda.

Bertrand de Born: Gent fai.

Guerre veut qu'on répande le sang. 

En un moment si expan d'orien entro occiden.

Eluc. de las propr., fol. 119.

En un moment elle se répand d'orient jusqu'en occident.

Merces vol, e Dieus o manda, 

Que hom son aver espanda.

P. Cardinal: Jhesum Crist. 

Merci veut, et Dieu le commande, qu'on répande son avoir.

Com la nivol que s' espan

Q' el solels en pert sa raia.

La Comtesse de Die: Fin joi.

Comme la nuée qui s'épand de manière que le soleil en perd son rayon.

S' espando per los membres et per las venas.

Liv. de Sydrac, fol. 35. 

Se répandent par les membres et par les veines.

Fig. Ans que 'l freidura s'espanda.

(chap. Abans que la fredó s' escampo; se expandixque o expandixgue.)

B. de Ventadour: Lanquan vey per.

Avant que la froidure se répande.

Pus la cogossia s' espan.

Marcabrus: Pus s'enfulleysson. 

Puisque le cocuage se répand.

- Divulguer.

Tal talent ai qu' el digua e que l' espanda.

Bertrand de Born: D'un sirventes. 

Tel désir j'ai que je le dise et le divulgue. 

Substantiv. Per que m play mout lo lauzars e l' espandres. 

Giraud de Calanson: Los grieus. 

C'est pourquoi le louer et le divulguer me plaît beaucoup.

ANC. FR. Et li vins par terre espanduz.

Rec. des Hist. de Fr., t. III, p. 263. 

Cil que on apèle Alexandre

Recuilli por partot espandre: 

Tot ot, tot prist et tot dona.

Fables et cont. anc., t. III, p. 99.

Cume Ewe sui espanduz.

Anc. trad. du Psaut., ms. n° I, ps. 21.

ANC. CAT. Espandre. IT. Spandere.

2. Espandemens, Expandiment, s. m., épanchement, expansion, effusion.

L' espandemens del sanc non es pas comdaz solament a martire.

Trad. de Bède, fol. 81.

L' effusion du sang n'est pas comptée seulement à martyre. 

Loc. prov. Lengua d'ergoliosespandemens de sanc.

Trad. de Bède, fol. 35.

Langue d'orgueilleux, épanchement de sang.

Expandiment d' esperit pels membres.

Eluc. de las propr., fol. 77.

Expansion d'esprit par les membres.

3. Espandir, Expandir, v., étendre, développer.

La mayre de Dieu pres I toalha que Veronica portava en sa testa, et espandis la davan la cara del sieu filh... et aytantost demostret s' i la emagena de la cara.

Roman de la prise de Jérusalem, fol. 2.

(chap. La mare de Deu va pendre una toalla que Verónica portabe al seu cap, y la va estendre dabán de la cara del seu fill... y al momén se hi va mostrá la imache de la cara.

https://archive.org/details/laprisedejerusalemchabane/page/n7/mode/2up 

La prise de Jérusalem ou La vengeance du Sauveur, texte provençal publié en entier pour la première fois, d'après le manuscrit de la Bibliothèque nationale par Camille Chabaneau.)

La mère de Dieu prit un linge que Véronique portait sur sa tête, et l'étendit devant la figure de son fils... et aussitôt s'y démontra l'image de la figure.

Ve vos la ora venguda que seretz espandits... en las terras.

Trad. du N.-Test., S. Jean, ch. 16.

Voici l'heure venue que vous serez répandus... sur les terres.

L'oriflan sia 'spandis.

(chap. Que la or y flama, oriflama, sigue desplegada, estesa.

Or: groc, flama: roch; conec algunes banderes en estos colós.)

Roman de Fierabras, v. 4601.

Que l'oriflamme soit déployé.

Part. pas. Gran sanc espandit. V. et Vert., fol. 98.

Grand sang répandu.

- Épanouir.

Vey espandir la bruelha.

B. de Venzenac: Hueymais.

Je vois épanouir la feuillée.

Que fai la flor espandir per la planha.

Pons de Capdueil: Leials amicx.

Qui fait épanouir la fleur par la plaine.

S' espandis la folha e la flors dels botos.

Guillaume de Tudela.

S'épanouit la feuille et la fleur des boutons.

Del rozier la roza s' espandis.

Serveri de Gironne: Del mon.

Du rosier la rose s'épanouit.

Part. pas. Que las fuelhas de tot sio expandidas.

Eluc. de las propr., fol. 220.

Que les feuilles entièrement soient épanouies.

Fig. Etz roz' espandia.

Perdigon: Verges.

Vous êtes rose épanouie.

ANC. FR. Et que la rose espanisoit.

Roman du Renart, t. II, p. I.

Croissez ainsi qu'un liz dans un pré fleurissant,

Alors qu'au poinct du jour tout blanc s'espanissant.

Ronsard, t. II, p. 1292.

Leurs doux regards font espanir les roses.

Premières œuvres de Desportes, fol. 299.

ANC. ESP. Espandir. (chap. expandí, obrís les flos, 

4. Expansiu, adj., épanouissant, qui fait épanouir, expansif.

Lutz... es... de flors expansiva. Eluc. de las propr., fol. 120.

(chap. La llum fa expandí les flos; fa obrí, que se óbriguen.)

La lumière... est... expansive des fleurs.

ESP. Expansivo. (chap. expansiu; onda expansiva, la de una bomba, un masclet de Valensia, una traca del Forcall, un cohet, un petardo, los pets de Juaquín Monclús.)

5. Esparger, Esparser, v., lat. spargere, répandre, épandre.

(chap. escampá, escampás; esparsí, esparsís.)

La pel del peitz li romperetz,

E sus el sanc l'esparseretz.

Deudes de Prades: Auz. cass. 

Vous lui romprez la peau de la poitrine, et vous lui répandrez le sang dessus.

Fig. Vas motas partz mo sen esparc.

Gavaudan le Vieux: Lo mes.

Je répands mon sens vers plusieurs parts.

Pus tan val, cuiatz vos qui s' esparga 

Mos ferms volers?

Arnaud Daniel: Si m fos amors.

Puisqu'il vaut tant, vous imaginez-vous que mon ferme vouloir s'épande?

Part. pas. El fuecs d'amor s'es tant espars.

Raimond de Miraval: Selh que de. 

Le feu d'amour s'est tellement répandu. 

Aissi col boissos no fon ars, 

Sitot lo foc y fon espars.

Gui Folquet: Escrig trop. 

Ainsi comme le buisson ne fut brûlé, quoique le feu y fût répandu.

Aytal bordo son pauzat en cobla solitaria et esparsa.

Leys d'amors, fol. 19. 

De tels vers sont posés en couplet solitaire et épars.

ANC. FR. Et d'esparjer le sien contre sa nécessité.

Trad. de S. Bernard. Montfaucon, bibl. ms., p. 1389.

CAT. Espargir. ESP. Esparcir. PORT. Espargir. IT. Spargere.

6. Esparsio, Exparcio, s. f., lat. sparsio, dispersion, effusion.

Taur... escampa... las harenas, et per aytal esparsio entre autres animans es ardent.

Far sobre la cara exparcio d'ayga ab vinagre.

Eluc. de las propr., fol. 259 et 85.

Le taureau... disperse... les sables, et par cette dispersion est ardent entre les autres animaux.

Faire sur le visage effusion d'eau avec vinaigre. 

ESP. Esparsión. IT. Sparsione. (chap. escampamén, dispersió, efussió.)


7. Esparsiu, adj., dispersant, disséminant, dispersif.

Vens... es... de polvera esparsiu. Eluc. de las propr., fol. 134.

Le vent... est... dispersif de la poussière.

(chap. Lo ven escampe lo pols, la polseguina o polseguera.)

8. Dispersio, Dispercio, s. f., lat. dispersio, dispersion, dissipation.

Per la dispersio de la apostema. Trad. d'Albucasis, fol. 33.

Par la dissipation de l'apostème.

Als elegitz estrantz de la dispercio de Pons.

Trad. de la Ire épître de S. Pierre. 

Aux élus étrangers de la dispersion de Pont.

CAT. Dispersió. ESP. Dispersión. PORT. Dispersão. IT. Dispersione.

9. Disperger, v., lat. dispergere, disperser, dissiper.

Part. pas. Non es dispergut. Trad. d'Albucasis, fol. 33. 

Il n'est pas dissipé.

CAT. Dispergir. IT. Dispergere. (chap. dispersá, dissipá, escampá.)

10. Dispers, adj., lat. dispersus, dispersé, épars.

Ajustar tot so que denan era escampatz e dispers.

Leys d'amors, fol. 1.

Réunir tout ce qui auparavant était répandu et épars.

CAT. Dispers. ESP. PORT. IT. Disperso. (chap. dispers, dispersat, escampat, dissipat.)

11. Esparpalhar, v., éparpiller, étendre, propager.

Fig. Pus tan s' esparpalha

Lo plegz.

Giraud de Borneil: Qui chantar.

Puisque la dispute se propage autant.

CAT. Esparpillar. ESP. Desparpajar. IT. Sparpagliare.

(chap. esparpillá, propagá, escampá: esparpillo, esparpilles, esparpille, esparpillem o esparpillam, esparpilléu o esparpilláu, esparpillen; lo foc se ha esparpillat, esparpillats, esparpillada, esparpillades.)

12. Esparpalh, s. m., éparpillement, dispersion.

Vuelh fassam d'els tal esparpalh...

Dieus sos enemicx abas,

E fassa d' els talh esparpalh, 

On totz los vensa e 'ls trebalh.

B. de Venzenac: Iverns.

Je veux que nous fassions d'eux telle dispersion... Dieu abat ses ennemis, et qu'il fasse d'eux telle dispersion, qu'il les vaînque et les tourmente tous.

(chap. Escampall, escampamenta, esparpall.)


Espaneis, Espanes, adj., espagnol.

Bos cavals e corsiers et espaneis...

Sus fortz muls embladors e espanes.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 50 et 51.

Bons chevaux et coursiers et espagnols...

Sur forts mulets allant à l'amble et espagnols.

ANC. FR. Li bouton sont d'or espanois.

Roman du comte de Poitiers, v. 1337.

ANC. CAT. Espanes.


Espargnar, v., épargner.

Sens espargnar creatura alcuna.

Car aqui no se espargnhava home ni fema.

Chronique des Albigeois, col. 13 et 93.

Sans épargner aucune créature.

Car là ne s'épargnait homme ni femme.

- Favoriser.

Espargnar... avantatjar alcun.

Petit Thalamus de Montpellier. Martin, p. 154.

Épargner... avantager quelqu'un.

IT. Risparmiare.

2. Esparniable, adj., parcimonieux, économe.

Paoros s'apela sabi, avars, esparniable.

(chap. Lo temorico se diu sabi, lo agarrat, aforradó, estauviadó, estalviadó.)

Trad. de Bède, fol. 8.

Le peureux s'appelle sage, l'avare, économe.

(N. E. Alemán sparen: ahorrar, como la tienda Spar : ahorro; sparsam : ahorrador.)


Esparvier, s. m., épervier. 

Voyez Leibnitz, p. 57 et 65. 

Aissi m pogratz tener col fols rete 

L'esparvier fer, quan tem que se desli. 

Folquet de Marseille: Aitan gen. 

Ainsi vous me pourriez tenir comme le fou retient l' épervier sauvage, quand il craint qu'il se délie.

D' esparviers e d' austors.

(chap. D' esparvés y d' azors.)

T. de R. de Vaqueiras et de Coine: Seingner.

D' éperviers et d' autours.

Loc. Par allusion au prix d'une joûte où l'on donnait un épervier.

Non si trobet sa par d'Aragon ni d'Espanha; 

On plus de quatre centz n' avia dins lo vergier, 

La bella Herenborcz enlevet l' esparvier.

V. de S. Honorat. 

Ne se trouva sa pareille d'Aragon ni d'Espagne; où plus de quatre cents y en avait dans le verger, la belle Heremborc enleva l' épervier.

Fo faich seigner de la cort del Puoi Sainta Maria e de dar l' esparvier.

V. du Moine de Montaudon.

Fut fait seigneur de la cour du Puy-Sainte-Marie et de donner l'épervier.

Prov. Me temon plus que callas esparvier.

P. Vidal: Drogoman.

Me craignent plus que cailles épervier.

Ans vol guerra mais que cailla esparviers.

Bertrand de Born: Miez sirventes.

Mais veut la guerre plus qu' épervier la caille.

CAT. Esparver. IT. Sparviere. (chap. Esparvéesparvés; alemán SperberAccipiter nisus. Mes amún ham trobat “esmerillo”, que es paregut.)


Espasme, s. m., lat. spasmus, spasme.

Per siccacio e per espasme de nervi. Trad. d'Albucasis, fol. 3.

Par desséchement et par spasme de nerf.

CAT. Espasm. ESP. PORT. Espasmo. IT. Spasmo, spasimo. 

(chap. espasme, espasmes.)


Espaci, Espassi, Espasi, Espazi, s. m., lat. spatium, espace, intervalle.

Anem aissi a Miralhas, hon ha grant espassi. Philomena.

(chap. Anem així a Mirallas (Miralles), aon ña gran espassi.)

Allons ainsi à Mirallas, où il y a grand espace. 

Fig. Els non avian mas X jorns d'espazi. 

V. d'Arnaud Daniel. 

Ils n'avaient que dix jours d'intervalle. 

Vaquet anant, estant et retornant, per lo espaci de IIII jorns.

(chap. Va vacá, está vacán, están y retornán, per lo espassi de cuatre díes.)

Tit. de 1428. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 226. 

Il vaqua allant, restant et retournant, pendant l' espace de quatre jours.

Espazi de XX dias. Statuts de Montpellier, de 1204. 

Espace de vingt jours. 

L' espasi del temps. Trad. d'Albucasis, fol. 1. 

L'espace du temps. 

ANC. FR. Qui avoit esté longue espace malade. 

Monstrelet, t. I, fol. 84. 

Car cil à qui Dieu donne espace 

De vivre tant qu'il ait sa grâce. 

Jehan de La Fontaine, la Fontaine des Amoureux, v. 181. 

Par l'espace de six ans que je fu en sa compaignie. Joinville, p. 2.

CAT. Espaci. ESP. Espacio. PORT. Espaço. IT. Spazio. (chap. espassi.)

2. Espacios, adj., lat. spatiosus, spacieux.

En loc... be espacios. 

Terra es mot espacioza.

(chap. A un puesto... ben espassiósEs una terra mol espassiosa.)

Eluc. de las propr., fol. 76 et 178.

En lieu... bien spacieux. 

Est une terre très spacieuse. 

CAT. Espacios. ESP. Espacioso. PORT. Espaçoso. IT. Spazioso.

(chap. espassiós, espassiosos, espassiosa, espassioses.)

3. Espassar, lat. spatiari, promener, dissiper, disperser.

Per espassar l'ira e la dolor

C' ai dins mon cor.

(chap. Per a dissipá, dispersá, tráurem la tristesa y la doló que tinc adins del meu (mon) cor. Al ocsitá antic, ira volíe di casi sempre tristesa, pero alguna vegada es ira : rabia. Spatiari signifique tamé caminá, passejá, en alemán spazieren.)

B. Carbonel: Per espassar.

Pour dissiper la tristesse et la douleur que j'ai dans mon coeur. 

ANC. CAT. ESP. Espaciar. PORT. Espaçar, IT. Spazzare.


EspatlaEspalla, s. f., épaule.

Voyez Denina, t. III, p. 73.

Sas espatlas semblon trasdossa.

P. Cardinal: D'Esteve de Belh Mon. 

Ses épaules semblent endosse.

Qui a l'esquina largua e las espallas.

(chap. Que té la esquena llarga y les espales.)

Liv. de Sydrac, fol. 127. 

Qui a l'échine large et les épaules.

El portet en la crotz a sas espatlas los nostres pecatz.

(chap. Ell va portá a la creu a les seues espales, a la seua esquena, los nostres pecats. Jesús.)

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 15. 

Il porta en la croix sur ses épaules les nôtres péchés. 

CAT. Espatlla. ESP. Espalda. PORT. Espaldoa, espalda. IT. Spalla.

(chap. EspalaespalesFondespalaesquenaesquenesesquinás.)

2. Espallieyra, s. f., épaulière, partie de l'armure qui défendait les épaules.

Arbalesta e croc e carrels et espallieyras.

Ord. des Rois de Fr., t. IX, p. 610.

Arbalète et croc et carreaux et épaulières. 

IT. Spalliera. (chap. Espalera o esquenera, part de l' armadura que protegíe les espales, la esquena.)

3. Espalus, adj., large d'épaules.

Dos homes...

Espalus, grans et poderos,

De mantenent fes apelar.

V. de S. Georges.

Deux hommes... larges d'épaules, grands et vigoureux, il fit appeler incontinent.

CAT. Espatllut (N. E. com N' Artur Quintana). (chap. Ignacio Sorolla Vidal es ample d' espales o d' esquena; Marcel Pena pareix un armari, y al cap té bastán serrínMario Sasot pareix un gorila esquena platejada.)

Lo reguer, lo pena de Marcel, Markel Bringuè


Espatum, s. m., lat. spatham, spatule. 

Aquesta es la forma del espatum. 

(chap. Esta es la forma de la espátula.)

Am espatum subtil del qual aquesta es la forma. 

Trad. d'Albucasis, fol. 12 et 15.

Telle est la forme de la spatule.

Avec une spatule fine de laquelle la forme est celle-ci.


Espaut, s. m., défaut, faiblesse.

Mas trahitz sui si cum fo Ferragutz,

Qu' a Rotlan dis tot so maior espaut,

Per on l'aucis.

(chap. Pero yo estic traissionat com va sé Ferragut, que a Roldán li va di tots los seus puns debils, les seues debilidats, per aon lo va matá.)

Rambaud de Vaqueiras: D'amor no m.

Mais je suis trahi comme fut Ferragus, qui dit à Roland tout son plus grand défaut, par où il le tua.

2. Espautar, v., troubler, agiter, tourmenter. 

Comenset ad espautar et ad enueiar.

Trad. du N.-Test., S. Marc, ch. 14.

Il commença à se troubler et à se chagriner. 

Part. pas. Batutz, feritz e mal menatz, 

E diversament espautatz.

(chap. Batut, ferit y maltratat, y diversamen tormentat.)

V. de S. Honorat.

Battu, frappé et mal mené et diversement tourmenté.

Non siatz espautatz en neguna causa dels aversaris.

Trad. de l'épître de S. Paul aux Philippiens. 

Ne soyez découragés en aucune manière par les adversaires.


Espaza, Espada, s. f., épée, espadon.

Ab espaza ni ab lansa.

(chap. En espasa ni en llansa.)

B. de Ventadour: Tuit sels que. 

Avec épée et avec lance.

Soven ferez d'espada e de coutel.

P. Bremond Ricas Novas: Tant fort.

Frappez souvent d'épée et de couteau.

Correc li dessus ab l'espaza.

V. de Guillaume de Cabestaing.

Lui courut dessus avec l'épée.

L'abbat, que vic que hac trayta la 'spassa, anec abrassar l'autar de gran paor que ac. Philomena. 

(chap. L'abat, que va vore que habíe treta la espasa, va aná a abrassá l'altar de gran paor : po, temó, que teníe.)

L'abbé, qui vit qu'il eut tiré l'épée, alla embrasser l'autel de la grande peur qu'il eut. 

A l'en las ancas donat

De l'espaza un colp de plat.

Roman de Jaufre, p. 2. 

Lui a donné sur les hanches un coup de plat d'épée. 

Fig. Car ilh seran lh' espaza e 'l campios de la fe.

Liv. de Sydrac, fol. 23. 

Car ils seront l' épée et le champion de la foi.

Loc. E 'l marques que l' espaza m ceis.

(chap. Y lo marqués que l'espasa me va señí; ensintá : ficá al sinto.)

Rambaud de Vaqueiras: No m' agrad.

Et le marquis qui me ceignit l'épée.

No fezes colp d' espaza ni de lansa.

T. d'Albert Marquis et de Rambaud de Vaqueiras: Ara m digatz. 

Vous ne fîtes coup d'épée ni de lance.

ANC. FR. Touz les avons mis à l'espée. Joinville, p. 103.

CAT. Espasa. ESP. PORT. Espada. IT. Spada. (chap. Espasa, espases; espaseta, espasetes. Espadá se diu a tallá herba en un chapo.)

2. Espa, s. m., épée.

Saber podetz qu' ab los espas 

Romprem la preyss' e 'l cap e 'l mas.

Gavaudan le Vieux: Senhors, per los. 

Vous pouvez savoir qu'avec les épées nous romprons la presse et la tête et les mains.

ANC. CAT. Espaa.

3. Espazeta, s. f., petite épée, espazette.

- Fig. en terme de fauconnerie.

Las tres penetas

Que nos apelam espazetas.

(chap. Les tres plometes que natros diém espasetes.)

Deudes de Prades, Auz. cass.

Les trois petites plumes que nous appelons espazettes.

CAT. Espaseta. ESP. Espadilla, espadita.

4. Espazada, s. f., coup d'épée.

Anc tan bella espazada 

Non cuit que hom vis.

T. d'Aimeri de Peguilain, de B. d'Aurel et d'Auzers Figera: Anc tan. Oncques je ne pense qu'on vit si beau coup d'épée. 

ESP. Espadada. IT. Spadacciata. (chap. Espasada, espasades, cop d'espasa.) 

5. Espazier, s. m., homme d'épée, garde.

El azordenet que sos espaziers l'aucizes.

(chap. Ell va maná que sons “espasés”, espadachins, homens d'espasa lo mataren.)

Cat. dels apost. de Roma, fol. 85. 

Il ordonna que son garde le tuât.

6. Espazar, v., armer de l'épée.

Part. pas. S'ieu no soy el segle garnitz ni espazatz, 

Vuelh o esser de Dieu.

Izarn: Diguas me tu. 

Si je ne suis au siècle équipé ni armé de l'épée, je veux l'être de Dieu.

7. Espadar, v., tuer avec l'épée, enfiler.

Donas ardre e barons pendre 

E pucelas espadar.

Hugues de S.-Cyr: Canson que. 

Brûler les dames et pendre les barons et tuer avec l'épée les pucelles.

Part. pas. Jac el sol, totz estendutz 

Et espadat coma grapaut.

Roman de Jaufre, fol. 63.

Gît sur le sol, tout étendu et enfilé comme crapaud.

8. Espadelar, v., brandir l'épée.

Qu' el cel espadella 

E que se met a cella.

P. Cardinal: Un sirventes trametrai. 

Qui brandit l'épée vers le ciel et qui se met en selle.

dimanche 5 mai 2024

Lexique roman; Leuda, Ledda, Leida, Lesda - Liamer, Liamier

 

Leuda, Ledda, Leida, Lesda, s. f., leude, droit de péage, sorte de tribut.

Pus no pren en la leuda torneza

Qu'a Monpeslier li tollon siey borges. 

Bernard de Rovenac: D'un sirventes. 

Puisqu'il n'en prend pas la leude tournoise qu'à Montpellier lui enlèvent ses bourgeois. (N. E. Tipo de moneda: torneza, tornesa, tournoise.)

Ledda aura... ledda non prendra. Tit. de 1103. Hist. de Lang., t. II, pr., col. 363.

Aura leude... Leude ne prendra. 

Non dara ja leida d'aver que venda que seus sia.

Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 

Ne donnera pas la leude de bien qu'il vende qui soit sien.

En egua e en mul e en mula .IIII. D. de lesda, qui lo vent.

Charte de Montferrand, de 1248. 

En jument et en mulet et en mule quatre deniers de leude, qui le vend.

2. Leudier, Lesder, s. m., leudier, receveur de la leude.

El fetz...

D'un leudier, evangelista. 

Brev. d'amor, fol. 181. 

Il fit... d'un leudier, un évangéliste. 

Lo lesders, que porta la carta, no deu loier penre per la carta bailar, mas la lesda. Charte de Montferrand, de 1248. 

Le leudier, qui porte la charte, ne doit pas prendre honoraire pour livrer la charte, excepté la leude.


Leune, s. m., lierre.

Las fueillas de leune terrest.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Les feuilles de lierre terrestre.

(chap. Hedra. ESP. Hiedrayedra.)


Levar, v., lat. levare, lever, relever, faire lever, se lever.

Atressi cum l' olifans 

Que, quan chai, no s pot levar

Tro que l'autre, ab lo cridar 

De lor votz, lo levon sus.

Richard de Barbezieux: Atressi cum. 

Ainsi comme l'éléphant qui, quand il choit, ne se peut lever, jusqu'à ce que les autres, avec le crier de leur voix, le font lever sus.

S' ieu mais chai, no m levetz del fanh.

Guillaume de Balaun: Mon vers.

Si davantage je chois, ne me relevez pas de la fange.

Aquel levet, quant ac dormit.

P. Cardinal: Una cieutat. 

Celui-là se leva, quand il eut dormi. 

Quan sanz Peyres venc e dis li: 

“Honorat, frayre, leva ti.”

(chap. Cuan San Pere va vindre y li va di: “Honorat, germá (o flare), eixécat, álsat, elévat.)

San Pere, baturro, Zirigoza, rana

V. de S. Honorat. 

Quand saint Pierre vint et lui dit: “Honorat, frère, lève-toi."

Estatz sus, e levatz.

Folquet de Marseille: Vers Dieus. 

Soyez sus, et levez-vous. 

Loc. Encontra lieys volon levar senhieyra.

(chap. Contra ella volen eixecá, alsá, elevá señera : señal : estandart : insignia : bandera.)

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala. 

Contre elle ils veulent lever enseigne.

Levey la crotz, e pris confessio.

Rambaud de Vaqueiras: Valen marques.

Je levai la croix, et je pris confession.

Quar anc fetz vers ni canso 

Degra l'om tost levar al ven.

Le Moine de Montaudon: Pus Peyre. 

Parce qu'il fit oncques vers et chanson on devrait tôt le lever au vent.

- Paraître, apparaître, en parlant des astres. 

1 dia, mati, can lo solelh si levet.

(chap. Un día, de matí, cuan lo sol se va eixecá, alsá, elevá (eixí). Miréu que en ocsitá no sempre féen aná jorn, tamé día, sense la tilde.)

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 7.

Un jour, au matin, quand le soleil se leva.

- Élever, hausser, hisser.

Dieus se laisset per nos en crotz levar.

Rambaud de Vaqueiras: Aras pot.

Dieu se laissa pour nous en croix élever.

No s'en vol anar cofessar, ni neys acocelhar contra sas temptations, ni vol levar los huelhs a Dieu per contritio. V. et Vert., fol. 12.

Ne s'en veut aller confesser, ni même aviser contre ses tentations, ni ne veut lever les yeux à Dieu par contrition.

Mentre Thomas levava elh cors de Jhesu Christ a la messa. Philomena. Tandis que Thomas élevait le corps de Jésus-Christ à la messe.

Meton s' en mar, levon la vela. V. de S. Honorat. 

Se mettent en mer, hissent la voile.

(N. E. FR. hisser : ESP. izar.)

Fig. Quals laus se pot al teu levar.

Deudes de Prades: Qui finamen. 

Quelle louange se peut à la tienne élever.

- Soulever, emporter, entraîner par le poids.

Mes des liuras sus la balanza, 

E la fueylla tan fort s' enanza 

C' ayssi las leva de randon,

Com fera un petit boton.

V. de S. Honorat. 

Mit dix livres sur la balance, et la feuille s'élance si fort qu'ainsi elle les lève d'emblée, comme elle ferait un petit bouton.

- Percevoir, exiger.

Levaran novelamen 

Talhas e quistas et uzatges 

E gabelas e pezatges.

Brev. d'amor, fol. 122. 

Lèveront de nouveau tailles et questes et usages et gabelles et péages.

(N. E. Aquí se ve que los usages, usatges eran un tipo de impuesto, como las gabelas, peajes, tallas, quistas, o la leuda, lezda, que sale un poco más arriba.)

- Produire, porter, rapporter.

Terra es que no leva blat.

(chap. Terra es que no produíx blat.)

Aybres es ramos, qui, en loc de frug, leva bacas.

(chap. Abre o albre es ramut, que, en ves de fruit o fruita, fa bayes.)

Eluc. de las propr., fol. 183 et 202.

Est terre qui ne produit blé.

Est arbre rameux, qui, au lieu de fruit, porte des baies.

Terra... plus apta a noyrir bestia que a meyshos levar.

Eluc. de las propr., fol. 182.

Terre... plus apte à nourrir bête qu'à produire moissons.

- Enlever, emporter, retirer.

Ab pauc d' espleg mi pot levar mon mal.

G. Faidit: Pel messatgier. Var.

Avec peu de peine me peut enlever mon mal.

D' aqui la leveron li diable. V. de S. Honorat.

De là l' emportèrent les diables.

La levei del port al embarquar.

Rambaud de Vaqueiras: Honrat marques.

Je l' enlevai du port à l'embarquer.

- Exalter, faire l'exaltation.

Quan levaran en cadeira... 

Lo pros comte de Rodes.

Folquet de Lunel: Per amor.

Quand ils élèveront au trône... le preux comte de Rhodez.

A una volontat elegz, vos an levat. V. de S. Honorat.

Par une même volonté élu, ils vous ont exalté.

- Soulever, révolter.

Cant encontra Dieu si levet. Trad. d'un Évangile apocryphe.

Quand contre Dieu il se révolta.

Part. prés. De la mar d' Anglaterra tro al soleil levant. V. de S. Honorat. De la mer d'Angleterre jusqu'au soleil levant. 

Loc. Mi menet levant, cazen.

Perdigon: Entr' amor.

Me mena levant, tombant.

Substantiv. Cum vezem de las flors que al levant del solelh si expando.

Eluc. de las propr., fol. 116.

Comme nous voyons des fleurs qui au levant du soleil s'étalent.

- L'un des quatre vents cardinaux.

Los principals aissi nomnam

En nostra lengua romana: 

Levan, grec e trasmontana.

Brev. d'amor, fol. 41. 

Les principaux nous nommons ainsi dans notre langue romane: 

Levant, grec et tramontane.

Part. pas. Ieu venc vas vos, senher, fauda levada. 

T. de Montant et d'une dame: Ieu venc. 

Je viens vers vous, seigneur, le devant levé. 

Fui bisbes levatz.

Izarn: Diguas me. 

Je fus exalté évêque. 

Prép. Tug dessenero, levat us.

P. Cardinal: Una cieutat. Var.

Tous devinrent fous, excepté un.

Ab ell s'en son eyssit tug li clergue tan tost,

Levat lo sagrestan e lo malvays prebost.

V. de S. Honorat.

Avec lui s'en sont sortis tous les clercs aussitôt, excepté le sacristain et le mauvais prévôt.

ANC. FR.

Demain, par matin, quant li baron levèrent. Roman de Rou, v. 3915.

En ce temps les gens des communes 

Du pays de Caulx se levèrent.

Vigiles de Charles VII, t. 1., p. 146.

ANC. CAT. ANC. ESP. Levar. CAT. MOD. ESP. MOD. Llevar. PORT. Levar. 

IT. Levare. (N. E. ESP. Levantar, elevar, alzar, etc.; Levante, viento que viene del Este, de donde el sol se levanta, eleva, alza, nace, etc. 

El Poniente es el contrario, o sea, que viene de donde se pone el sol. Hubo un tiempo que en España no se sabía de dónde venían estos vientos, ya que el sol ni nacía ni se ponía en tierra española.)

2. Levadit, adj., levis.

Deu aver ponts levadits.

Tit. du XVe siècle. DOAT, t. CXLVII, fol. 282.

Doit avoir ponts-levis.

CAT. Llevadis (con tilde llevadís). ESP. Levadizo (N. E. Interesante. Siglo XV, 15, puentes levadizos.). PORT. Levadiço.

IT. Levatoio.

3. Levament, s. m., élévation, soulèvement.

Lo levament de las mieuas mans.

(chap. Lo elevamén (la elevassió) de les meues mans.)

Hist. abr. de la Bible, fol. 65.

L' élévation des miennes mains.

Levament de l'ayga. Eluc. de las propr., fol. 248.

- Soulèvement de l'eau.

ANC. ESP. Levamiento (MOD. elevamiento, elevación). IT. Levamento.

4. Levada, s. f., élévation, monticule.

Ho autras possessions que an levada.

Trad. du Traité de l'Arpentage, 1re part., ch. 17.

Ou autres possessions qui ont élévation.

- Levée, chaussée.

Aquel' ayga del Rose i venia;

Car adonc levadas non i avia.

Vie de S. Trophime.

Cette eau y venait du Rhône; car alors chaussées il n'y avait. 

ANC. ESP. PORT. Levada. IT. Levata.

5. Levador, s. m., percepteur, receveur, qui lève les impôts.

Levador del dich emprumpt. 

Tit. de 1433. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 239. 

Percepteur dudit emprunt.

ANC. ESP. Levador. IT. Levatore.

- Adject. A lever, à percevoir.

III gros per quintal... levadors coma dessus es dich.

Reg. des États de Provence, de 1401.

Trois gros par quintal... à percevoir comme dessus est dit.

6. Levairitz, Levayritz, s. f., accoucheuse.

Levayritz, es aquela que ha sciencia de ministrar et ajudar femna en son enfantament. Eluc. de las propr., fol. 70.

L' accoucheuse, c'est celle qui a science de secourir et aider la femme en son enfantement.

Matrona levairitz d'enfant.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Matrone accoucheuse d'enfant.

IT. Allevatrice. (ESP. Matrona. chap. matrona, matrones.)

7. Levam, s. m., levain.

Voy. Leibnitz, Coll. Etym., p. 119.

Farina, o pasta ses levam, es dita azima.

Eluc. de las propr., fol. 209.

Farine, ou pâte sans levain, est dite azyme.

(ESP. Harina, o pasta sin levadura, se dice ácima : pan ácimo.)

Fig. Notre Segnier dis en l' Avangile: “No voliatz jutgar l' us l' autre, e eschivatz lo levam dels Farizeus”. Trad. de Bède, fol. 33.

Notre Seigneur dit dans l'Évangile: “Ne veuillez juger l'un l'autre, et évitez le levain des Pharisiens”.

8. Levat, s. m., levain.

Farina ab levatz mesclada.

(chap. Farina en llevat (llevats) mesclada.)

Eluc. de las propr., fol. 208. 

Farine mêlée avec levains.

Si com lo levat corromp la pasta, et la torna a ssa sabor. 

V. et Vert., fol. 85.

Ainsi comme le levain corrompt la pâte, et la tourne à sa saveur.

CAT. Llevat. IT. Lievito. (chap. Llevat; vore lleute.)

lleute

9. Levadura, s. f., levure, levain.

No sia trobada levadura en totas vostras mayzos.

Hist. abr. de la Bible, fol. 28. 

Que ne soit trouvée levure en toutes vos maisons. 

ESP. PORT. Levadura.

10. Eslevar, v., élever, exalter.

El se esleva sobre tot. Doctrine des Vaudois. 

Il s'élève au-dessus de tout.

- Lever.

La nueg nos eslevem. Regla de S. Benezeg, fol. 33. 

La nuit nous nous levons.

Part. pas. Mais lur cor an aissi eslevat en Dieu, que non prezon tot lo mon un boto. V. et Vert., fol. 33. 

Mais leur coeur ils ont ainsi élevé en Dieu, qu'ils ne prisent le monde entier un bouton. 

ANC. FR. Ne sunt eslevet li mien oil.

Trad. du Psaut. de Corbie, ps. 130. 

CAT. ESP. PORT. Eslevar. IT. Elevare.

11. Elevatiu, adj., élévatif, propre à élever, à soulever. 

De las undas elevatiu.

Virtut atractiva et elevativa.

Eluc. de las propr., fol. 133 et 131.

Élévatif des ondes.

Force attractive et élévative.

12. Eslevation, Elevatio, s. f., lat. elationem, élévation.

Eslevation de mans. Doctrine des Vaudois. 

Élévation de mains. 

Fig. Elevacio de votz.

Aytals maniera de pronunciar ab elevatio o am depressio.

Leys d'amors, fol. 9 et 7.

Élévation de voix.

Telle manière de prononcer avec élévation ou avec dépression.

Sos... segon elevacio et depressio.

Eluc. de las propr., fol. 281. 

Le son... selon élévation et dépression. 

CAT. Elevació. ESP. Elevación. PORT. Elevação. IT. Elevazione. 

(chap. Elevassió, elevassions.)

13. Eslevament, Elevament, s. m., haussement, élévation.

En l' eslevament de sos oils e de sos pelios. Trad. de Bède, fol. 40.

Dans le haussement de ses yeux et de ses paupières.

Fig. Elevament o abaysshamen del accen. Leys d'amors, fol. 10.

Élévation ou abaissement de l'accent. 

ESP. Elevamiento. IT. Elevamento. (chap. Elevamén, elevamens.)

14. Allevar, Alevar, v., lat. allevare, soulever, supposer, imposer.

Allevar lo mal e lo blaspheme que non es vers.

Per se yssausar, et allevar blasme ad aquells.

Allevon mal que non s'era vist ni auzit. V. et Vert., fol. 3, 8 et 52.

Supposer le mal et le blasphème qui n'est pas vrai.

Pour s'exhausser, et imposer blâme à ceux-là.

Soulèvent mal qui ne s'était vu ni entendu.

- Faire l'éducation, élever.

Si com l' enfas qu' es alevatz petitz 

En cort valen.

P. Raimond de Toulouse: Si com l'enfas. 

Ainsi comme l'enfant qui est élevé petit en cour distinguée.

Part. pas. Messorgas trobadas et allevadas per far rire la gen.

V. et Vert., fol. 24.

Mensonges trouvés et supposés pour faire rire la gent.

IT. Allevare.

15. Enlevar, v., enlever, emporter.

Mort el sol jazia,

E non era qui l' enleves.

Brev. d'amor, fol. 69.

Mort il gisait à terre, et (nul) n'était qui l'enlevât. 

Loc. Non si trobet sa par d'Aragon ni d' Espanha;

On plus de quatre centz n'avia dins lo vergier,

La bella Herenborcz enlevet l' esparvier.

V. de S. Honorat.

Ne se trouva sa pareille d'Aragon ni d'Espagne; où plus de quatre cents y en avait dans le verger, la belle Heremborc enleva l'épervier.

16. Releu, s. m., lat. relevium, relief, reste.

XII ples cofres de releu. Liv. de Sydrac, fol. 123.

Douze pleins coffres de relief.

CAT. Relleu. ESP. Relieve (relevo). IT. Rilevo, rilievo.

17. Relevar, v., lat. relevare, relever, rétablir.

Nos non podem relevar aquells que son cazutz, si nos no nos enclinam vas ells. V. et Vert., fol. 61. 

Nous ne pouvons relever ceux qui sont tombés, si nous ne nous inclinons vers eux. 

Fig. Si la cortz del Puei e 'l ric bobans...

No m relevon, jamais non serai sors.

Richard de Barbezieux: Atressi cum.

Si la cour du Puy et la noble générosité... ne me relèvent, jamais je ne serai debout.

CAT. ESP. PORT. Relevar. IT. Rilevare. (chap. Relevá: relevo, releves, releve, relevem o relevam, relevéu o releváu, releven; relevat, relevats, relevada, relevades.)

18. Relevation, s. f., lat. relevationem, soulagement.

Per relevation... e utilitat. Statuts de Provence. Julien, t. I, p. 90. 

Pour soulagement... et utilité. 

ESP. Relevación. (chap. Relevassió, relevassions.)

19. Relevament, s. m., lat. relevamentum, soulagement, secours.

A relevament e consolacio de tot lo realme.

Ms. 9 0 6 2, fonds de Gaignières, Maison royale

A soulagement et consolation de tout le royaume. 

IT. Rilevamento. (chap. Relevamén, relevamens.)

20. Solevar, v., lat. sublevare, soulever, exciter.

Per la forsa de las colretz jaunas que solevo las autras colretz del cors.

Liv. de Sydrac, fol. 79. 

Par la force des flegmes jaunes qui soulèvent les autres flegmes du corps. 

ESP. Solevar (sublevar). IT. Sollevare. (chap. Sublevá, sublevás: yo me sublevo, subleves, subleve, sublevem o sublevam, sublevéu o subleváu, subleven; sublevat, sublevats, sublevada, sublevades. Sublevassió, sublevassions.) 


Lhia, s. f., lie, marc.

Loc. fig. Senhors, ar esgardatz 

Si sui be a la lhia.

Bertrand d'Allamanon: Lo segle. 

Seigneurs, regardez maintenant si je suis bien à la lie.

ESP. (lía) PORT. Lia.


Li, art. masc. plur., lat. illi, les.

Voyez la Grammaire romane, p. 113 et suiv., et la Grammaire comparée des langues de l'Europe latine, p. 3 et suiv. 

Suj. Li cavalier an pretz...

Li un son bon guerrier.

Arnaud de Marueil: Razos es. 

Les chevaliers ont mérite... Les uns sont bons guerriers.

Tan son li mal e sai e lai.

P. Rogiers: Tant ai mon. 

Tant les maux sont et çà et là.

ANC. FR. Là péri de France la flor

E des baronz tuit li meillor.

Roman de Rou, v. 317. 

Li oisel qui se sunt teu. 

Li bois recovrent lor verdure.

Roman de la Rose, v. 67 et 53. 

ANC. IT. Pacifichi li uomini viveriano, se via fusse tolto mio e tuo.

Guittone d'Arezzo, Lett. 3. 

Li angel fan festa en quella eterna vita. 

Jacopone da Todi, Oda 21, lib. III.

Quelques manuscrits des poésies des troubadours, offrent parfois LI employé comme sujet féminin, mais on le trouve plus souvent dans les ouvrages en prose. En voici deux exemples tirés des poésies des troubadours.

S' outra mar non fan seccors breumen,

Li terra s pert, ses tot revenemen.

Bertrand d'Allamanon: D'un sirventes mi. 

Si outre-mer ils ne font secours bientôt, la terre se perd sans aucun retour. 

Que 'l genser e li plus gaia 

M'a promes.

B. de Ventadour: Anc no vi. Var. 

Vu que la plus gentille et la plus gaie m'a promis.

Dans quelques passages des manuscrits des poésies des troubadours, on trouve l'article pluriel LI employé comme régime, tandis qu'il n' indiquait réellement que le sujet, et qu'il était constamment employé comme tel. Je regarde cet accident grammatical plutôt comme une faute de copiste que comme une exception; d'ailleurs, il est si rare et il se trouve si généralement rectifié par les autres manuscrits que je crois devoir ici me borner à le constater.

2. Li, pron. pers. masc. sing., lui, à lui.

Rég. ind. No 'l LI tolra, ni no 'l LI devedara. Titre de 960.

Ne le lui ôtera, ni ne le lui prohibera.

S' anc LI fi tort, que lo m perdo.

Le Comte de Poitiers: Pus de chantar.

Si oncques à lui je fis tort, qu'il le me pardonne.

Greu veiretz chantador 

Ben chan, quan mal LI vai.

B. de Ventadour: Pus mi preiatz. 

Difficilement vous verrez que chanteur chante bien, quand mal lui va.

ANC. FR. Il me dist que l' évesque Guillaume de Paris li avoit conté que un grant mestre de divinité estoit venu à li, et li avoit dit que il vouloit parler à li, et il li dist. Joinville, p. 14. 

ANC. IT. Ad famiglio... impose che come in parte fosse con la dona che migliore li paresse... la doveva uccidere. Boccaccio, Decameron, II, 9.

3. Li, pron. pers. fém. sing., lui, à elle.

Rég. ind. Ela m fai un regard amoros,

Et ieu li bais la boc' e 'ls huels amdos.

B. de Ventadour: Bels Monruels.

Elle me fait un regard amoureux, et je lui baise la bouche et les yeux tous deux.

Totz joys li deu humiliar.

Le Comte de Poitiers: Mout jauzens. 

Toute joie à elle doit être soumise. 

ANC. FR. Rég. ind.

Et vous ne poez miez honir 

Fame tençant que par tesir; 

Le cuer el ventre li crevez 

Quant respondre ne li volez.

Fables et cont. anc., t. II, p. 193.

ANC. IT. Lo incominciò a servir sì bene... che egli li venne oltre modo a grado. Boccaccio, Decameron, II, 9.

4. Lui, Luy, pron. m. et f. sing., lui, elle; à lui, à elle. 

Rég. dir. Tug cels qui auzian lui se meravilhavan.

Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 2. 

Tous ceux qui entendaient lui s'émerveillaient. 

Ab tot mi platz la belha d'aut paratge, 

E plagra m pauc chans, si per lui no fos. 

Peyrols: Be m cuiava. 

Avec tout me plaît la belle de haut parage, et me plairait peu chant, si pour elle il ne fut. 

Rég. ind. Vos e 'l pros Peitavis 

Sal Dieus e benezia, 

Car lui sui aclis.

G. Faidit: Era nos sia. 

Vous et les preux Poitevins sauve Dieu et bénisse, car je suis soumis à lui.


Liamer, Liamier, s. m., limier. 

Braquet e liamier.

Bertrand de Born: Rassa mes.

Brachet et limier.

Liamers frezadors.

Giraud de Salignac: Esparviers.

Limiers agiles.

(N. E. (ancien français liemier, chien qu'on mène en laisse, de liem, lien.)

1. Chien courant, employé, dans la chasse à courre, pour la recherche du gibier.

2. Familier. Policier, détective : Envoyer sur la piste d'un malfaiteur les plus fins limiers.

(ESP. Sabueso)

Liamer, Liamier, limier, sabueso