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dimanche 31 décembre 2023

Lexique roman, As - Astucia

As, s. m., as, un.

On a dit que ce mot, qui désigne un point unique marqué sur une carte

ou sur un dé, venait du latin assus, seul, unique. Voyez Du Cange, t. I,

p. 97.

En VI d'un as.

B. de Venzenac: Iverns.

En six d'un as.

CAT. ESP. As. PORT. Az. IT. Asso.


Ascendre, v., lat. ascendere, monter.

Poyrio comme foc ascendre.

Fum sobtamen ascen.

D'aquest mon Jhesu-Crist ascendet al cel.

Eluc. de las propr., fol. 107, 103 et 160.

Pourraient comme le feu monter.

La fumée monte subitement.

De ce monde Jésus-Christ monta au ciel.

ESP. Ascender. IT. Ascendere.

2. Ascendent, adj. v., lat. ascendentem, ascendant.

Als plus probdas parens que aura, assendens o descendens.

Tit. de 1294. DOAT, t. XCVII, fol. 263.

Aux plus proches parents qu'il aura, ascendants ou descendants.

Substantiv. Eretat d'aquelz que moran ses gazi, ascendent e li descendent, etc.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Hérédité de ceux qui mourront sans testament, les ascendants et les descendants, etc.

CAT. Ascendent. ESP. Ascendiente. PORT. IT. Ascendente.

3. Ascensio, s. f., lat. ascensio, ascension.

Al bon jous de may la Ascentio.

V. et Vert., fol. 89.

L' Ascension au bon jeudi de mai.

E fetz ascension sus el sobeyran tron.

V. de S. Honorat.

Et fit ascension sur le trône suprême.

Solelh, en sa maior ascensio.

Eluc. de las propr., fol. 126.

Le soleil, en sa plus grande ascension.

CAT. Ascensió. ESP. Ascensión. PORT. Ascensão. IT. Ascensione.

4. DeissendreDissendre, v., lat. descendere, descendre, abaisser.

Et un mon cozi german, Josep, lo mes el sieu sepulcre e 'l dissendet de la cros. Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 8.

Et un mien cousin germain, Joseph, le mit au sien sépulcre, et le descendit de la croix.

Tot jauzions, de mon rossi

Dessendey jos sobr' el gravel.

Gavaudan le Vieux: L'autre dia.

Tout joyeux, je descendis de mon roussin en bas sur le gravier.

Fig. E te vencutz clercx qu'el volgron deissendre.

P. Vidal: Ma voluntatz.

Et tient vaincus les clercs qui le voulurent abaisser.

Malvestatz poia, pretz deiscen.

Un troubadour anonyme: Ades vei.

Méchanceté monte, mérite descend.

Substantiv. La rod', en breu virar,

Fai son poiar e descendre.

Giraud de Borneil: Honraz es.

La roue, en un rapide tourner, fait son monter et descendre.

Part. pas. E pus dompn' es dissenduda

Per blasme de fallimen.

H. de S.-Cyr: Longamen.

Et depuis qu'une dame est abaissée par blâme d'une faute.

CAT. Descendir. ESP. PORT. Descender. IT. Descendere.

5. Descendent, adj. v., descendant.

Angels ascendens et descendens.

Eluc. de las propr., fol. 160.

Anges montants et descendants. 

Substantiv. Ascendent e li descendent.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Les ascendants et les descendants.

CAT. Descendent. ESP. PORT. IT. Descendente.

6. Dessenh, Deisses, Disses, s. m., décadence.

Que quan hom lo troba en deisses.

Rambaud de Vaqueiras: Ja hom pres.

Que quand on le trouve en décadence.

Per qu'ieu suy vengutz en dessenh.

Deudes de Prades: Sitot m'ai pres.

Parce que je suis venu en décadence.

Mas als fenhens gualiadors

Que vos meton en disses.

Elias de Barjols: Morir pogr' ieu.

Mais aux feignants trompeurs qui vous mettent en décadence.

7. Descendement, Deysendement, s. m., descente, abaissement.

Per aytal montament et descendement.

Eluc. de las propr., fol. 92.

Pour telle montée et descente.

E 'l deysendement

Que fes lo Sant-Esperit.

V. de S. Trophime.

Et la descente que fit le Saint-Esprit.

Volc mostrar lo descendement de Deu als homes.

Trad. de Bède, fol. 14.

Il voulut montrer l'abaissement de Dieu aux hommes.

ESP. Descendimiento. PORT. IT. Descendimento.

8. Descensio, s .f., lat. descensio, descente.

Als inferns descensio.

Eluc. de las propr., fol. 128.

Descente aux enfers.

CAT. Descensió. ESP. Descensión (descenso). IT. Descensione.

9. Condeyssendre, v., condescendre, consentir.

Que condeyssenda a lur volontat.

Statuts de Provence. BOMY, p. 199.

Qu'il condescende à leur volonté.

Condecen que ella puesca alienar.

Tit. de 1389. DOAT, t. XXXIX, fol. 206.

Consent qu'elle puisse aliéner.

CAT. Condescendir. ESP. PORT. Condescender. IT. Condescendere.

10. Transcendent, adj. v., lat. transcendentem, transcendant.

Per so es apelatz noms transcendens, so es motz que totz los autres mots passa et sobremonta.

Leys d'amors, fol. 44.

Pour cela il est appelé nom transcendant, c'est-à-dire mot qui passe et surmonte tous les autres.

CAT. Transcendent. ESP. (Trascendente y transcendente) 

PORT. Transcendente. IT. Trascendente.


Asclar, Ascleiar, v., fendre, mettre en éclats, fêler.

No pens mais d'asclar caps e bras.

Bertrand de Born: Be m play.

Je ne pense jamais qu'à fendre têtes et bras.

Non i a bon escut que non pecei

Asta reida de fraisser o non asclei.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. II.

Il n'y a bon écu que dure lance de chêne ne brise ou ne fende.

CAT. Asclar. IT. Asciare. (ESP. astillar, partir, tajar)

2. Ascla, s. f., éclat de bois.

Saumada de lenha, I ascla.

Cartulaire de Montpellier, fol. 115.

Charge de bois, un éclat.

3. Asclen, s. m., éclat, fêlure.

Que de sa lansa volen lhi gran asclen.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 81.

Que les grands éclats de sa lance volent.

CAT. Ascle.

4. Esclatar, v., éclater, se fendre, se briser.

E la vostra panseta

Esclatara, si avetz manjat pro.

T. de R. Gaucelm et de J. Miralhas: Joan.

Et votre petite panse éclatera, si vous avez mangé beaucoup.

Qu'a pauc lo cors no m'esclata.

Rambaud d'Orange: Ah durs crus.

Que peu s'en faut que le coeur ne me fende.

CAT. Esclatar. (ESP. Estallar, explotar)

5. Esclata, s. f., rejeton, lignée.

Roma, de mal' esclata.

G. Figueiras : Sirventes vuelh.

Rome, de mauvaise lignée.

(chap. rechito, plansó)

Ascona, s. f., pique, épieu.

E tenc una ascona el man,

E trames la 'l de tal vertut

Que tota s romp sus en l'escut.

Roman de Jaufre, fol. 49.

Et tient une pique à la main, et la lui lance de telle force qu'elle se rompt entièrement sur l'écu.

Fig. Lausengier, bec d'ascona.

P. Raimond de Toulouse: Pos lo prims.

Médisants, becs de pique.

ANC. ESP.

Dexaron se matar á golpes de azconas.

V. de Santa Oria, cop. 81.


Asma, s. f., lat. asthma, asthme.

Si vostr' auzels es trop pensius,

So fai asma, uns mals esquius,

Que ill fai batre lo cor plus fort

Que no deu.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Si votre oiseau est trop pensif, ce qui fait cela, c'est l'asthme, un mal terrible, qui lui fait battre le coeur plus fort qu'il ne doit.

Difficultat de respiracio et de haspiracio o de quascuna apelam asma.

Eluc. de las propr., fol. 86.

Nous appelons asthme difficulté de respiration et d'aspiration, ou de chacune.

ANC. FR. Les signes que l'oiseau a l' asme, autrement pantais, sont quand il ne peut avoir l' haleine, etc.

Fouilloux, Fauconnerie, fol. 80.

CAT. ESP. PORT. IT. Asma.

2. Asmatic, adj., lat. asthmaticus, asthmatique.

Gensana... no sera asmatic qui d'ela uza...

Val ad asmatics que han alenament corrumput.

Eluc. de las propr., fol. 211 et 184.

Gentiane... ne sera asthmatique qui en use... Vaut aux asthmatiques qui ont la respiration corrompue.

CAT. Asmatic (asmàtic). ESP. Asmático. PORT. IT. Asmatico.


AsneAze, s. m., lat. asinusâne.

Vianda, fais e basto coven a asne.

Trad. de Bède, fol. 74.

Nourriture, fardeau et bâton convient à âne.

E l' azes quan brama.

Pierre d'Auvergne: Belha m'es.

Et l' âne quand il brait.

Coma l'aze del moli que porta aytan volontiers lo blat del paure coma del ric. V. et Vert., fol. 54.

Comme l'âne du moulin qui porte aussi volontiers le blé du pauvre comme du riche.

CAT. Ase. ESP. PORT. Asno. IT. Asino.

2. Asina, s. f., lat. asina, ânesse.

Una asina e so poli.

Sermons en provençal, fol. 23.

Une ânesse et son ânon.

EST. (burra también) PORT. Asna. IT. Asina. (chap. burrasomera)

3. AzeninAzinin, adj., lat. asininus, qui est d'âne.

Fan semblan azeni.

Marcabrus: Diray vos en.

Ils font manière d'âne.

Sanc azini begut sana febres.

Suffumigacio d'unglas azininas.

Eluc. de las propr., fol. 236.

Le sang d'âne bu guérit fièvres.

Fumigation d'ongles d'âne.

ANC. FR. Iceluy avec sa bouche d'asne ne fait qu'asnoner; Balde ne peut entendre son langage asnin.

Histoire maccaronique, t. II, p. 276.

ESP. Asnino. PORT. IT. Asinino.

4. Anina, Anhina, s. f., peau d'âne préparée.

Lo C d' aninas, I denier... Un trosel d' aninas.

Cartulaire de Montpellier, fol. 113.

Le cent de peaux d'ânes, un denier... Une charge de peaux d'ânes.


Aspersio, s. f., lat. aspersio, aspersion, effusion.

Oli si tra per aspersio d'aiga bullent sobre las olivas.

No cuiavo prendre purificacio en lors temples ses aspersio.

Eluc. de las propr., fol. 216 et 211.

Huile s'extrait par effusion d'eau bouillante sur les olives.

Ne croyaient prendre purification en leurs temples sans aspersion.

Per aspersion o estendament del sanc de Jhesu Xprist.

Priv. conc. par les R. d' Anglet., p. 4.

Par l'effusion et l'expansion du sang de Jésus-Christ.

CAT. Aspersió. ESP. Aspersión. PORT. Aspersão. IT. Aspersione.

2. Aspergir, v., lat. aspergere, asperger.

Sia aspergit am aigua frega.

Trad. d'Albucasis, fol. 12.

Qu'il soit aspergé avec eau froide.

PORT. Aspergir. IT. Aspergere. (ESP. Asperger, asperjar, hisopear, rociar.)


Asphalt, s. m., lat. asphaltium, asphalt, bitume.

Es lac de asphalt o de betum apelat Mar Morta.

Eluc. de las propr., fol. 152.

Lac d'asphalt ou de bitume est appelé Mer Morte.

ESP. IT. Asfalto. (CAT. Asphalt : asfalt)


Aspis, Aspic, s. m., lat. aspis, aspic.

Una serpen es que es appellada en lati aspis.

V. et Vert., fol. 104.

Il est un serpent qui en latin est appelé aspic.

Del uou d' aspic naysh basilic.

Eluc. de las propr., fol. 277.

De l'oeuf d'aspic naît le basilic.

CAT. Aspit (àspitserp). ESP. Áspid. PORT. Aspid. IT. Aspide.

Aspre, adj., lat. asper, âpre, rude.

Lo gra d'aquesta herba es mot pauc, mas el es mot aspre e fortz.

Portava aspres vestirs e fort humils.

Aquestas aspras penedensas.

V. et Vert., fol. 55, 104 et 71.

Le grain de cette herbe est très petit, mais il est très rude et fort.

Il portait vêtements rudes et très modestes.

Ces âpres pénitences.

La via de salut que sembla un pauc aspra.

Trad. de la règle de S. Benoît, fol. 3.

La voie du salut qui semble un peu âpre.

CAT. Aspre. ESP. Áspero. PORT. Aspero. IT. Aspro.

2. Asprieu, adj., rude, grossier.

Substantiv. Que totz bos fagz

Demostr' al plus asprieu.

Brev. d'amor, fol. 223.

Qu'elle démontre tous bons faits au plus grossier.

3. Aspramens, adv., âprement, durement.

Que lai on no mort, ilh lecha

Plus asprament no fai chatz.

Marcabrus: Dirai vos.

Que là où elle ne mord, elle lèche plus âprement que le chat ne fait.

Reprec la trop aspramens. Philomena.

La reprit très durement.

CAT. Asprement. ESP. ásperamente. PORT. Asperamente. IT. Aspramente.

4. Aspre, s. m., lat. aspretum, lieu scabreux. 

(ESP. lugar escabroso, áspero)

Enpus a granz aspres

E una gran clapiera.

V. de S. Honorat.

Empus il y a de grands lieux scabreux et un grand amas de pierres.

5. Asperitat, Aspredat, Aspretat, s. f., lat. asperitatem, aspérité,

âpreté, rudesse, austérité.

Cove que razas e enguales aquel en la asperitat.

L'aspretat de aquela fractio sia ostada e engualhada.

(N. E. Igualada, ciudad de Barcelona, se encuentra en los textos antiguos con diferentes variantes.)

Trad. d'Albucasis, fol. 59 et 21.

Il convient que tu rases et égalises celui-là en son aspérité.

Que l'aspérité de cette cassure soit ôtée et égalisée.

Dejunis ni autras aspretatz.

V. et Vert., fol. 12.

Jeûnes et autres austérités.

(chap. Dijús ni datres aspredats.)

Per la aspredat dels mals. Trad. de Bède, fol. 65.

Par l' âpreté des maux.

Que no y conoysh hom aspretat de so.

Leys d'amors, fol. 111.

Que l'on n'y connaît rudesse de son.

ANC. FR. Tu redotes l' aspreteit de la medecine.

Trad. des sermons de S. Bernard. Sainte-Palaye, Gloss.

ANC. CAT. Asperitat, aspretat. ANC. ESP. Asperidad (MOD. aspereza). 

IT. Asprità.

6. Aspreza, s. f., âpreté, rudesse, austérité.

Motas gens fan sacrifici a Dieu de dejunis, e de peregrinacios, e

de cilicis, e de disciplinas, e d'autras asprezas de lur cors.

V. et Vert., fol. 74.

Beaucoup de gens font sacrifice à Dieu de jeûnes, et de pélerinages,

et de cilices, et de disciplines, et d'autres austérités de leur corps.

Mot si ferran am gran aspreza.

Los XV signes de la fi del mon.

Se frapperont avec très grande rudesse.

ANC. FR. Doubtant rigour et aspresse de justice.

Lett. de rém. 1372. Carpentier, t. 1, col. 329.

CAT. Aspresa. ESP. PORT. Aspereza. IT. Asprezza.

7. Asperatiu, adj., qui rend âpre, aspératif.

Virtut asperativa obra per caut et freg.

Eluc. de las propr., fol. 275.

Vertu aspérative opère par chaud et froid.

ANC. FR. Que toutes choses laxatives

Et qui sont asperatives.

Eustache Deschamps, p. 168.

8. Exasperatiu, adj., lat. exasperator, exaspératif, qui exaspère.

De las venas et las arterias exasperativa.

Eluc. de las propr., fol. 26.

Exaspérative des veines et des artères.


Assana, s. f., chiffon.

Tal, que no pretz un' assana.

Deudes de Prades: Belha m'es.

Tels, que je ne prise un chiffon.


Assar, v., lat. assare, rôtir. 

(N. E. francés antiguo, rostir, como en catalán)

Part. pas.

Uous... quan so assadz de jus cendres.

Carns si devo manjar assadas... Cum algunas carns sio sanas assadas e no bulhidas.

Eluc. de las propr., fol. 277 et 233.

Oeufs... quand ils sont rôtis sous cendres.

Chairs se doivent manger rôties... Comme quelques chairs soient saines rôties et non bouillies.

ESP. Asar. PORT. Assar.

2. Assament, s. m., rôtissure.

Carns humidas per assament prendo dezicatio.

Eluc. de las propr., fol. 233.

Chairs humides prennent dessiccation par rôtissure.

ESP. Asación. IT. Assazione.

3. Assatura, s. f., lat. assatura, rôtissure.

Fava pauc noyrish; per assatura et decoctio sa ventozitat amerma.

Eluc. de las propr., fol. 208.

Fève nourrit peu; par rôtissure et décoction sa ventosité diminue.

PORT. Assadura.

4. Aste, s. m., lat. astatus, broche, pièce mise à la broche. (brochette)

Et an aste o enpastat.

Brev. d'amors, fol. 130.

Et ils ont broche ou pâté.

ANC. FR. Dame, li chapon sont tout cuit

Et les deux oies en un haste.

Et quand j'avoie, o le verjus,

Mon haste en la broche torné.

Fabl. et cont. anc, t. III, p. 363; t. IV, p. 447.

Fetes li un petit de haste

De deux roingnons.

Roman du Renart, t. 1, p. 10.

CAT. Ast. (N. E. A l'ast.) 

5. Enastar, v., embrocher, mettre en broche.

Part. pas.

Pueys ab clavelhs sus la cros enastat.

Matfre Ermengaud, Épître à sa soeur.

Puis avec des clous embroché sur la croix.

ANC. CAT. Enastar.


Assassin, Ansessi, s. m., assassin.

Le mot sahs signifiait glaive chez les anciens Saxons; le poète Engelhusius a dit:

Quippe brevis gladius apud illos saxa vocatur. (saxa : saxons)

On a conjecturé avec quelque vraisemblance que ce mot avait fourni

celui d'assassin, d'autant que Matthieu Paris, dans la Vie de Henri III, roi

d'Angleterre, désigne les assassins par l'épithète de porteurs de couteaux: assassinos quos cultelliferos appellamus.

Voyez les Mém. de l' Inst., classe de lang. et litt. anc, t. IV, p. 1, etc.

(N. E. https://recherchesfrance.blogspot.com/2023/08/blog-post.html Pasquier.)

Mas que s'amors m'auci,

Ja plus mal assassi

No sai pogra enveiar.

Giraud de Borneil: Leu chansoneta.

Pourvu que son amour me tue, jamais elle ne pourrait envoyer ici plus méchant assassin.

Quar mielhs m'avetz ses duptansa

Qu'el vielh ansessi la gen,

Que van, neys si era part Fransa,

Tan li son obedien,

Aucir sos guerriers mortals.

Aimeri de Peguilain: Pus descobrir.

Car vous me possédez sans doute mieux que le vieil assassin ne possède ses gens, qui vont, même si c'était à travers la France, tant ils lui sont obéissants, tuer ses ennemis mortels.

Mas fag m'avetz ansessi

Mon cor, que per vos m'auci.

Aimeri de Peguilain: Yssamen cum.

Mais vous m'avez rendu assassin mon coeur, qui me tue pour vous.

ANC. CAT. Assessi (assessí, com Lluïs Companys). EST. Asesino. 

PORT. IT. Assassino.


Assiduos, adj. lat. assiduus, assidu, attentif.

Aias ton cor els comandamens de Deu e sias i fort assiduos.

Assiduosa orazos del just es molt bona.

Trad. de Bède, fol. 31 et 27.

Ayes ton coeur aux commandements de Dieu et sois-y fort attentif.

L'oraison assidue du juste est très bonne.

ANC CAT. Assiduit. ANC. ESP. Asiduo. PORT. IT. Assiduo.

2. Assiduosament, Asidualmens, adv., assidûment, continuellement.

Fols pecha assiduosament.

Trad. de Bède, fol. 43.

L'insensé pèche continuellement.

Non puesca estar asidualmens en la bailia outra dos ans.

Cout. d'Alais, Arch. du Roy., K, 704.

Ne puisse être assidûment dans le bailliage au-delà de deux ans.

ANC. CAT. Assiduitament. ANC. ESP. Asiduamente. PORT. IT. Assiduamente.

3. Assiduitatz, s. f., assiduité.

Si cum assiduitatz aparelia familiaritat.

Trad. de Bède, fol. 80.

De même que l'assiduité prépare la familiarité.

ANC. ESP. Asiduidad. PORT. Assiduidade. IT. Assiduità.


Assistar, v., lat. assistere, assister.

Part. pas. Assistat de son viquari general.

Tit. de 1212. Hist. de Nîmes, t. 1, pr., p. 102.

Assisté de son vicaire général.

Quoique ce titre soit évidemment faux, il n'en constate pas moins l'usage

du mot dans la langue du pays.

CAT. EST. Asistir. PORT. Assistir. IT. Assistere.

2. Resistir, v., lat. resistere, résister.

Et ieu demourarai... per resistir a la folia de mon nebot.

Chronique des Albigeois, col. 6.

Et je demeurerai... pour résister à la folie de mon neveu.

Alcun volen a lui resistir.

Priv. conc. parles R. d' Anglet., p. 18.

Quelques uns veulent lui résister.

CAT. ESP. PORT. Resistir. IT. Resistere.


Assorizanar, v., empirer, se détériorer.

Tal, que no pretz un' assana,

Canton e cridon voluntier,

Issamen co 'l plus dreiturier,

Per que chans assorizana.

Deudes de Prades: Belha m'es.

Tels, que je ne prise pas un chiffon, chantent et crient volontiers, comme les plus habiles, c'est pourquoi le chant se détériore.


Ast, s. m., du lat. hasta, pique.

Si lay a astz, ni pals, ni picx.

P. Cardinal: D'un sirventes far.

S'il y a là lance, et pieu, et pique.

2. Asta, s. f., lat. hasta, pique, javelot, lance.

El cors li met de s'asta lo fer.

Lai, per est prat, d'astas tal bruelha.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 81 et 17.

Il lui met le fer de sa lance dans le corps.

Là, par ce pré, une telle forêt de piques.

Una ast 'i deu esser messa.

Trad. du Code de Justinien, fol. 40.

Une pique y doit être mise.

ANC. FR. Que la haste grosse de pomier

Li fist parmi l'escu passer.

R. de la Guerre de Troye. Du CANGE, t. III, col. 1069.

CAT. ESP. Asta. PORT. Aste. IT. Asta.

3. Asteza, s. f., petite pique, tronçon.

… Ieu no sai baro,

Tan sia joves efas,

Que mezes dos' astezas

Ni us servis ses guizardo.

Elias de Barjols: Amor be m platz.

Je ne sais un baron, tant il soit jeune enfant, qui mît douze tronçons et vous servît sans récompense.

4. Asteiar, v., tendre, vibrer.

Part. pas. E pueis trag demanes

Sagetas d'aur ab son arc asteiat.

Giraud de Calanson: A lieys cui.

Et puis il tire sur-le-champ des flèches d'or avec son arc vibré.

5. Astela, s. f., lat. hastula, attelle, petite lance, tronçon.

Que la astelha, que es pausada sobre aquela fractura, sia pus grossa e pus lada un petit que las autras astelhas.

Doas canas e doas astelas subtils.

Trad. d'Albucasis, fol. 57 et 16.

Que l'attelle, qui est posée sur la fracture, soit un peu plus grosse et plus large que les autres attelles.

Deux cannes et deux attelles déliées.

L'uns trais peira, l'autre astelas.

P. Cardinal: Una cieutat.

L'un lance pierre, l'autre tronçons.

ANC. FR. Les lances volent en asteles.

Roman du Renart, t. III, p. 261.

CAT. Astella.

6. Astelier, s. m., amas de lances.

Aqui viratz far d'astas tant astelier,

Tan colp ferir de drech e traversier.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 80.

Là, vous verriez faire si grand amas de lances, tant de coups frapper de droit et de travers.

ESP. Astillero.

7. Astellar, v., briser, casser en morceaux.

No i ac tan fort escut non escancel,

No fenda, e no pertus, e no arcel;

Asta reida de fraisser que no astel.

Roman de Gerard de Rossillon, fol. 28.

Il n'y eut si fort écu qui ne se rompe, ne se fende, ou ne se perce, ou ne se courbe; lance roide de frêne qui ne se brise.

CAT. Astellar. ESP. Astillar.

8. Subastacio, s. f., lat. subhastatio, subhastation, encan, vente publique. (N. E. Encant, encan, encante, encanto, venta pública.)

Al encan o am subastacio.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. CXVIII, fol. 42.

A l'encan ou avec subhastation.

ESP. Subastación (subasta). IT. Subastazione.

9. Subastaire, Subastador, s. m., officier qui vend à l'encan.

Al encantaire e al subastaire... Eligir totz subastadors o encantadors.

Tit. du XIIIe siècle. DOAT, t. CXVIII, fol. 42 et 37.

A l'encanteur et au subhastateur... Élire tous subhastateurs ou encanteurs.

On lit dans les statuts d'Avignon, lib. I, rub. 14, art. 1:

Quod subhastatores jurent quod fideliter subhastabunt, etc.

Du Cange, t. VI, col. 803.

10. Subastar, v., lat. subhastare, subhaster, mettre à l'encan.

Per encantar e subastar las causas venals.

Tit. du XIIIe sièc. DOAT, t. CXVIII, fol. 37.

Pour vendre à l'encan et subhaster les choses vénales.

Part. pas. Ela deu esser subastada; so es una ast' i deu esser messa per senial, per aco que tuit ome sapian qu'ela vol esser venduda.

Trad. du Code de Justinien, fol. 40.

Elle doit être subhastée, c'est-à-dire une pique y doit être mise pour signe, à l'effet que tous hommes sachent qu'elle veut être vendue.

ANC. FR. Comme Servilia, mère de Marcus Brutus, eut achepté à vil prix un riche héritaige de César, qui faisoit subhaster les biens des citoyens.

Macault, trad. des Apopht., fol. 253.

CAT. ESP. Subastar. IT. Subastare.


Astiu, adj., allem. hastig, prompt, vite. (DE. eilig; Eile)

Quan la votz es grossa... delgada e astiva.

Liv. de Sydrac, fol. 127.

Quand la voix est grosse... déliée et prompte.

2. Astivamen, adv., hâtivement.

Ajudar e esqualfar per core, per anar astivamen.

Liv. de Sydrac, fol. 93.

Aider et échauffer pour courir, pour aller hâtivement.


Astre, s. m., lat. astrum, astre, destin, bonheur.

Et astre de bes o de mals

Segon la costellacio.

Brev. d'amor, fol. 34.

Et astre de bien ou de mal selon la constellation.

Doncs astres notz e val

A tot hom del mon.

Nat de Mons: Al bon rei.

Donc un astre nuit et vaut à tout homme du monde.

Fig. Tant vos det Dieus d' astre e de poder.

R. Jordan: Aissi cum.

Tant Dieu vous donna de bonheur et de pouvoir.

Cuion que lur sia donatz

Astres, que puescon ses valor

Esser valens.

Aimar de Rocafixa: No m lau de.

Ils pensent que destin leur soit donné, qu'ils puissent sans mérite être méritants.

CAT. Astre. ESP. PORT. IT. Astro.

2. Astronomia, Astrolomia, Austronomia, s. f., lat. astronomia, astronomie, astrologie.

Quar nul temps astronomia

Non auzi ni geometria.

Brev. d'amor, fol. 2.

Car jamais je n'appris astronomie ni géométrie.

Las arts de devinar e d' astronomia.

Cat. dels apost. de Roma, fol. 83.

Les arts de deviner et d'astrologie.

L'art de l' austronomia e de las planetas e dels signes, e dels ponhs e

de las oras.

Liv. de Sydrac, fol. 44.

L'art de l'astrologie et des planètes et des signes, et des points et des heures.

Tant sabia de astrolomia.

V. de S. Honorat.

Tant il savait d'astrologie.

ANC. CAT. Astrolomia. CAT. MOD. ESP. (Astronomía) PORT. IT.

Astronomia

3. Astrologia, s. f., lat. astrologia, astrologie, astronomie.

Que lunhs (: nulhs) homs posca saber per sciencia d' astrologia.

E so denotatz, pels maestres d'astrologia, per alcunas costellacios, etc.

Eluc. de las propr., fol. 11 et 109.

Que nul homme puisse savoir par science d'astrologie.

Et sont dénotés, pour les maîtres d'astronomie, par aucunes constellations, etc.

CAT. ESP. (Astrología) PORT. IT. Astrologia.

4. Estrolomia, Estronomia, s. f., astrologie.

Segon la razon dels agurs ni de poinz, e d'estrolomia.

V. de Bertrand de Born.

Selon la raison des augures et de points, et d'astrologie.

Et es tant sabens d'art e d'estronomia,

Qu'el ve e conois enans so que ave.

G. Figueiras: Un nou.

Et il est tellement savant d'art et d'astrologie, qu'il voit auparavant et connaît ce qui arrive.

5. Astrologian, Austronomian, Estronomian, s. m., astronome, astrologue.

Aquestz signes apelo los astrologias mayzos.

Eluc. de las propr., fol. 109.

Les astronomes appellent ces signes maisons.

E fo lo plus grans austronomias de cel temps.

Mas lo bos estronomias en pot saber una partida.

Liv. de Sydrac, fol. 43 et 15.

Et il fut le plus grand astronome de ce temps.

Mais le bon astrologue en peut savoir une partie.

ANC. FR. Sont medecins et astronomiens.

J. Bouchet, Triom. de François I, fol. 90.

CAT. (N. E. no pierde la o final) ESP. (Astrónomo) PORT. IT. Astronomo.

6. Austronomeiaire, Estronomeiaire, s. m., astronome, astrologue.

Lo lhibre e son austronomeiaire Sydrac...

Que ns evietz vostre estronomeiaire Sydrac. (evietz : envietz : envieu)

Liv. de Sydrac, fol. 3.

Le livre et son astronome Sydrac...

Que vous nous envoyiez votre astrologue Sydrac.

ANC. ESP. Astronomero. (ESP. MOD. Astrónomo, astrólogo)

7. Estrologiar, v., observer les astres.

Un pastor armini... que estrologia.

Hist. abrégée de la Bible, fol. 15.

Un pasteur arménien... qui observe les astres.

8. Astralabi, s. m., lat. astrolabium, astrolabe.

An astralabi e quadran. Brev. d'amor, fol. 28.

Ils ont astrolabe et cadran.

CAT. Astrolabi. ESP. PORT. IT. Astrolabio.

9. Astrar, v., influencer par les astres.

Part. pas. E tot quant sazos fa

En est mon es astrat.

Nat de Mons: Al bon rei.

Et tout ce que le temps fait en ce monde est influencé par les astres.

Mout es greu turmen astratz

A selh qu'ab nulh valedor

No s pot valer.

G. Riquier: Ad un fin.

C'est un pénible tourment influencé par les astres à celui qui ne se peut prévaloir avec aucun protecteur.

10. Astruc, adj., lat. astrosus, heureux, bien influencé par les astres.

Astrosus, ab astro dictus, quasi malo sidere natus.

Isidor., Orig., X.

Astrucs es selh cui amors ten joyos.

Pons de Capdueil: Astrucs es.

Heureux est celui qu'amour tient joyeux.

Substantiv. Qu' astrucs sojorn e jai,

E malastrucs s'afana.

B. de Ventadour: Quan la.

Que l'heureux repose et gît, et le malheureux se fatigue.

ANC. CAT. Astruch. ANC. ESP. ANC. PORT. Astroso.

11. Astrugueza, s. f., bonheur.

So qu'el filh qu'es en poder de son paire gazanha... o per son afan, o per astrugueza, si cum es si el o troba.

Trad. du Code de Justinien, fol. 73.

Ce que gagne le fils qui est en pouvoir de son père... ou par sa peine, ou par bonheur, ainsi comme il est s'il le trouve.

12. Benastre, s. m., bonheur.

Lauzengier, benastr' aiatz,

Quar m'etz de tan bon' ajuda,

Qu'ab vostre mentir m'onratz

E vertatz non es saubuda.

Cadenet: Amors e com.

Médisants, ayez bonheur, car vous m'êtes de si bonne aide, qu'avec votre mentir vous m'honorez, et la vérité n'est pas sue.

13. Benastruc, adj., bienheureux.

E com lo benastruc cors santz

Li fon aparegut enans.

V. de S. Honorat.

Et comme le bienheureux corps saint lui fut apparu devant.

Eras pus vei mon benastruc

Temps que quascus desira e vol.

G. Pierre de Cazals: Eras pus vey.

Maintenant puisque je vois mon bienheureux temps que chacun désire et veut.

14. Desastre, s. m., malheur, infortune, désastre.

Er auiatz, senher, cal desastre

Li avenc per sa gilozia.

R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.

Maintenant écoutez, seigneurs, quel désastre lui advint par sa jalousie.

CAT. ESP. (Desastre) PORT. Desastro. IT. Disastro.

15. Desastrat, adj., malheureux, abandonné du ciel.

Que farai, desastrat?

V. de S. Honorat.

Que ferai-je, malheureux!

Car si, per lor grand malvestat,

Aquist enemic desastrat

Tempton un home vigoros.

Brev. d'amor, fol. 25.

Car si, par leur grande méchanceté, ces ennemis abandonnés du ciel tentent un homme vigoureux.

Substantiv. Merce ti quer la desastrada.

V. de S. Honorat.

La malheureuse te requiert merci.

ANC. FR. A ce jour fatal et desastré.

Contes d'Eutrapel, fol. 171.

Voi quel malheur poursuit ces terres desastrées,

Et quel heur cependant rit dedans les contrées

Qu'une constante paix habite autour de nous.

Bertaut, p. 23.

L'année desastrée

Que Bude trespassa.

J.-A. de Baïf.

CAT. Desastrat. ESP. PORT. Desastrado. IT. Disastratto.

16. Desastruc, adj.,. infortuné, malheureux.

(N. E. El catalán usa malaurat, malaurada, que se parece un poco a malheureux, malheureuse) 

Desastrucs nasques de maire,

Pus totz mals mi apejura.

Rambaud d'Orange: Ar m'es.

Je naquisse de mère malheureux, puisque tout mal m'empire.

ANC. CAT. Desastruch. ESP. PORT. Desastroso. IT. Disastroso.

17. Malastre, s. m., infortune, malheur.

E pus malastres m'a eleg.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Et puisque le malheur m'a choisi.

Que bos esfortz malastre vens.

G. Adhemar: Ben fora.

Que bon effort surmonte le malheur.

18. Malastruc, adj., malheureux, malotru.

E fis be malastruc jornal,

Qu'anc nuilhs malastrucs no 'l fetz tal.

Rambaud d'Orange: Er no sui ges.

Et je fis bien malheureuse journée, tellement que jamais nul malheureux ne la fit telle.

Farai vers malastruc e freg.

Rambaud d'Orange: Er no sui ges.

Je ferai un vers malotru et froid.

Ricx malastrucx, s'ieu vos sabia

Lauzor, volontiers la us diria.

B. de Rovenac: D'un sirventes.

Riche malotru, si je vous connaissais louange, volontiers je vous la dirais.

Substantiv. Que mil malastruc serion ple

Del malastre qu'ieu ai en me.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Que mille malheureux seraient remplis du malheur que j'ai en moi.

ANC. FR. Dit... je suis bien malostru de tant avoir parlé à toi... escommenié que tu es.

Lett. de rém., 1407. Carpentier, t. II, col. 1130.

Ainsi les pauvres malautrus sont aulcunes fois plus de trois semaines sans manger.

Rabelais, liv. II, ch. 30.

ANC. CAT. Malastruch.

ANC. ESP. El ome malastrugo no s sabe gardar.

Poema de Alexandro, cop. 1644.

ANC. IT. Ahi malestrui, e mal nati, che dissertate vedove e pupilli, che rapite alli meu possenti. Dante, il Convito.

Un annotateur de Dante explique malestrui par mal instruitmale 'nstruiti. Mais il vient du malastruc des troubadours; le mal nati l'explique assez. D'ailleurs la lecture du passage entier de Dante ne laisse aucun doute.

19. Malastrugamen, adv., malheureusement.

Mas s'atrobes dos malastrucx

Qu'anesson malastrugamen.

Rambaud d'Orange: Er no sui.

Mais si je trouvasse deux malheureux qui allassent malheureusement.

20. Malastrugeza, s. f, malheur.

Malastrugeza abaissa, astrugeza esleva.

Trad. de Bède, fol. 2.

Malheur abat, bonheur élève.

21. Enastrar, v., douer d'une heureuse étoile.

Part. pas. Car non sui enastratz.

Giraud de Borneil: Lo doutz chantz.

Car je ne suis pas doué d'une heureuse étoile.

22. Adastrar, v., mettre sous l'heureuse influence des astres, doter, douer.

Toza, fi m ieu, gentil fada

Vos adastrec, quan fos nada,

D'una beutat esmerada.

Marcabrus: L'autr'ier.

Fillette, fis-je, une gentille fée vous doua d'une beauté épurée, quand vous fûtes née.


Astrion, s. m., lat. astrion, astrion.

Astrion es peyra... al centre de laqual lutz una steleta.

Eluc. de las propr., fol. 185.

Astrion est une pierre... au centre de laquelle luit une petite étoile.


Astucia, s. f., lat. astutia, astuce.

L'apela serpent, per razo de sa astucia e falsia venenoza... Tal es lor astucia que a pena se percep per home.

Eluc. de las propr., fol. 12 et 210.

L'appelle serpent pour raison de son astuce et fausseté, venimeuse... Telle est leur astuce qu'à peine elle s'aperçoit par l'homme.

CAT. ESP. PORT. Astucia. IT. Astuzia. (chap. Astussia)

dimanche 5 mai 2024

Lexique roman; Leuda, Ledda, Leida, Lesda - Liamer, Liamier

 

Leuda, Ledda, Leida, Lesda, s. f., leude, droit de péage, sorte de tribut.

Pus no pren en la leuda torneza

Qu'a Monpeslier li tollon siey borges. 

Bernard de Rovenac: D'un sirventes. 

Puisqu'il n'en prend pas la leude tournoise qu'à Montpellier lui enlèvent ses bourgeois. (N. E. Tipo de moneda: torneza, tornesa, tournoise.)

Ledda aura... ledda non prendra. Tit. de 1103. Hist. de Lang., t. II, pr., col. 363.

Aura leude... Leude ne prendra. 

Non dara ja leida d'aver que venda que seus sia.

Charte de Besse en Auvergne, de 1270. 

Ne donnera pas la leude de bien qu'il vende qui soit sien.

En egua e en mul e en mula .IIII. D. de lesda, qui lo vent.

Charte de Montferrand, de 1248. 

En jument et en mulet et en mule quatre deniers de leude, qui le vend.

2. Leudier, Lesder, s. m., leudier, receveur de la leude.

El fetz...

D'un leudier, evangelista. 

Brev. d'amor, fol. 181. 

Il fit... d'un leudier, un évangéliste. 

Lo lesders, que porta la carta, no deu loier penre per la carta bailar, mas la lesda. Charte de Montferrand, de 1248. 

Le leudier, qui porte la charte, ne doit pas prendre honoraire pour livrer la charte, excepté la leude.


Leune, s. m., lierre.

Las fueillas de leune terrest.

Deudes de Prades, Auz. cass.

Les feuilles de lierre terrestre.

(chap. Hedra. ESP. Hiedrayedra.)


Levar, v., lat. levare, lever, relever, faire lever, se lever.

Atressi cum l' olifans 

Que, quan chai, no s pot levar

Tro que l'autre, ab lo cridar 

De lor votz, lo levon sus.

Richard de Barbezieux: Atressi cum. 

Ainsi comme l'éléphant qui, quand il choit, ne se peut lever, jusqu'à ce que les autres, avec le crier de leur voix, le font lever sus.

S' ieu mais chai, no m levetz del fanh.

Guillaume de Balaun: Mon vers.

Si davantage je chois, ne me relevez pas de la fange.

Aquel levet, quant ac dormit.

P. Cardinal: Una cieutat. 

Celui-là se leva, quand il eut dormi. 

Quan sanz Peyres venc e dis li: 

“Honorat, frayre, leva ti.”

(chap. Cuan San Pere va vindre y li va di: “Honorat, germá (o flare), eixécat, álsat, elévat.)

San Pere, baturro, Zirigoza, rana

V. de S. Honorat. 

Quand saint Pierre vint et lui dit: “Honorat, frère, lève-toi."

Estatz sus, e levatz.

Folquet de Marseille: Vers Dieus. 

Soyez sus, et levez-vous. 

Loc. Encontra lieys volon levar senhieyra.

(chap. Contra ella volen eixecá, alsá, elevá señera : señal : estandart : insignia : bandera.)

Rambaud de Vaqueiras: Truan mala. 

Contre elle ils veulent lever enseigne.

Levey la crotz, e pris confessio.

Rambaud de Vaqueiras: Valen marques.

Je levai la croix, et je pris confession.

Quar anc fetz vers ni canso 

Degra l'om tost levar al ven.

Le Moine de Montaudon: Pus Peyre. 

Parce qu'il fit oncques vers et chanson on devrait tôt le lever au vent.

- Paraître, apparaître, en parlant des astres. 

1 dia, mati, can lo solelh si levet.

(chap. Un día, de matí, cuan lo sol se va eixecá, alsá, elevá (eixí). Miréu que en ocsitá no sempre féen aná jorn, tamé día, sense la tilde.)

Roman de la Prise de Jérusalem, fol. 7.

Un jour, au matin, quand le soleil se leva.

- Élever, hausser, hisser.

Dieus se laisset per nos en crotz levar.

Rambaud de Vaqueiras: Aras pot.

Dieu se laissa pour nous en croix élever.

No s'en vol anar cofessar, ni neys acocelhar contra sas temptations, ni vol levar los huelhs a Dieu per contritio. V. et Vert., fol. 12.

Ne s'en veut aller confesser, ni même aviser contre ses tentations, ni ne veut lever les yeux à Dieu par contrition.

Mentre Thomas levava elh cors de Jhesu Christ a la messa. Philomena. Tandis que Thomas élevait le corps de Jésus-Christ à la messe.

Meton s' en mar, levon la vela. V. de S. Honorat. 

Se mettent en mer, hissent la voile.

(N. E. FR. hisser : ESP. izar.)

Fig. Quals laus se pot al teu levar.

Deudes de Prades: Qui finamen. 

Quelle louange se peut à la tienne élever.

- Soulever, emporter, entraîner par le poids.

Mes des liuras sus la balanza, 

E la fueylla tan fort s' enanza 

C' ayssi las leva de randon,

Com fera un petit boton.

V. de S. Honorat. 

Mit dix livres sur la balance, et la feuille s'élance si fort qu'ainsi elle les lève d'emblée, comme elle ferait un petit bouton.

- Percevoir, exiger.

Levaran novelamen 

Talhas e quistas et uzatges 

E gabelas e pezatges.

Brev. d'amor, fol. 122. 

Lèveront de nouveau tailles et questes et usages et gabelles et péages.

(N. E. Aquí se ve que los usages, usatges eran un tipo de impuesto, como las gabelas, peajes, tallas, quistas, o la leuda, lezda, que sale un poco más arriba.)

- Produire, porter, rapporter.

Terra es que no leva blat.

(chap. Terra es que no produíx blat.)

Aybres es ramos, qui, en loc de frug, leva bacas.

(chap. Abre o albre es ramut, que, en ves de fruit o fruita, fa bayes.)

Eluc. de las propr., fol. 183 et 202.

Est terre qui ne produit blé.

Est arbre rameux, qui, au lieu de fruit, porte des baies.

Terra... plus apta a noyrir bestia que a meyshos levar.

Eluc. de las propr., fol. 182.

Terre... plus apte à nourrir bête qu'à produire moissons.

- Enlever, emporter, retirer.

Ab pauc d' espleg mi pot levar mon mal.

G. Faidit: Pel messatgier. Var.

Avec peu de peine me peut enlever mon mal.

D' aqui la leveron li diable. V. de S. Honorat.

De là l' emportèrent les diables.

La levei del port al embarquar.

Rambaud de Vaqueiras: Honrat marques.

Je l' enlevai du port à l'embarquer.

- Exalter, faire l'exaltation.

Quan levaran en cadeira... 

Lo pros comte de Rodes.

Folquet de Lunel: Per amor.

Quand ils élèveront au trône... le preux comte de Rhodez.

A una volontat elegz, vos an levat. V. de S. Honorat.

Par une même volonté élu, ils vous ont exalté.

- Soulever, révolter.

Cant encontra Dieu si levet. Trad. d'un Évangile apocryphe.

Quand contre Dieu il se révolta.

Part. prés. De la mar d' Anglaterra tro al soleil levant. V. de S. Honorat. De la mer d'Angleterre jusqu'au soleil levant. 

Loc. Mi menet levant, cazen.

Perdigon: Entr' amor.

Me mena levant, tombant.

Substantiv. Cum vezem de las flors que al levant del solelh si expando.

Eluc. de las propr., fol. 116.

Comme nous voyons des fleurs qui au levant du soleil s'étalent.

- L'un des quatre vents cardinaux.

Los principals aissi nomnam

En nostra lengua romana: 

Levan, grec e trasmontana.

Brev. d'amor, fol. 41. 

Les principaux nous nommons ainsi dans notre langue romane: 

Levant, grec et tramontane.

Part. pas. Ieu venc vas vos, senher, fauda levada. 

T. de Montant et d'une dame: Ieu venc. 

Je viens vers vous, seigneur, le devant levé. 

Fui bisbes levatz.

Izarn: Diguas me. 

Je fus exalté évêque. 

Prép. Tug dessenero, levat us.

P. Cardinal: Una cieutat. Var.

Tous devinrent fous, excepté un.

Ab ell s'en son eyssit tug li clergue tan tost,

Levat lo sagrestan e lo malvays prebost.

V. de S. Honorat.

Avec lui s'en sont sortis tous les clercs aussitôt, excepté le sacristain et le mauvais prévôt.

ANC. FR.

Demain, par matin, quant li baron levèrent. Roman de Rou, v. 3915.

En ce temps les gens des communes 

Du pays de Caulx se levèrent.

Vigiles de Charles VII, t. 1., p. 146.

ANC. CAT. ANC. ESP. Levar. CAT. MOD. ESP. MOD. Llevar. PORT. Levar. 

IT. Levare. (N. E. ESP. Levantar, elevar, alzar, etc.; Levante, viento que viene del Este, de donde el sol se levanta, eleva, alza, nace, etc. 

El Poniente es el contrario, o sea, que viene de donde se pone el sol. Hubo un tiempo que en España no se sabía de dónde venían estos vientos, ya que el sol ni nacía ni se ponía en tierra española.)

2. Levadit, adj., levis.

Deu aver ponts levadits.

Tit. du XVe siècle. DOAT, t. CXLVII, fol. 282.

Doit avoir ponts-levis.

CAT. Llevadis (con tilde llevadís). ESP. Levadizo (N. E. Interesante. Siglo XV, 15, puentes levadizos.). PORT. Levadiço.

IT. Levatoio.

3. Levament, s. m., élévation, soulèvement.

Lo levament de las mieuas mans.

(chap. Lo elevamén (la elevassió) de les meues mans.)

Hist. abr. de la Bible, fol. 65.

L' élévation des miennes mains.

Levament de l'ayga. Eluc. de las propr., fol. 248.

- Soulèvement de l'eau.

ANC. ESP. Levamiento (MOD. elevamiento, elevación). IT. Levamento.

4. Levada, s. f., élévation, monticule.

Ho autras possessions que an levada.

Trad. du Traité de l'Arpentage, 1re part., ch. 17.

Ou autres possessions qui ont élévation.

- Levée, chaussée.

Aquel' ayga del Rose i venia;

Car adonc levadas non i avia.

Vie de S. Trophime.

Cette eau y venait du Rhône; car alors chaussées il n'y avait. 

ANC. ESP. PORT. Levada. IT. Levata.

5. Levador, s. m., percepteur, receveur, qui lève les impôts.

Levador del dich emprumpt. 

Tit. de 1433. Hist. de Nîmes, t. III, pr., p. 239. 

Percepteur dudit emprunt.

ANC. ESP. Levador. IT. Levatore.

- Adject. A lever, à percevoir.

III gros per quintal... levadors coma dessus es dich.

Reg. des États de Provence, de 1401.

Trois gros par quintal... à percevoir comme dessus est dit.

6. Levairitz, Levayritz, s. f., accoucheuse.

Levayritz, es aquela que ha sciencia de ministrar et ajudar femna en son enfantament. Eluc. de las propr., fol. 70.

L' accoucheuse, c'est celle qui a science de secourir et aider la femme en son enfantement.

Matrona levairitz d'enfant.

Trad. d'un Évangile apocryphe. 

Matrone accoucheuse d'enfant.

IT. Allevatrice. (ESP. Matrona. chap. matrona, matrones.)

7. Levam, s. m., levain.

Voy. Leibnitz, Coll. Etym., p. 119.

Farina, o pasta ses levam, es dita azima.

Eluc. de las propr., fol. 209.

Farine, ou pâte sans levain, est dite azyme.

(ESP. Harina, o pasta sin levadura, se dice ácima : pan ácimo.)

Fig. Notre Segnier dis en l' Avangile: “No voliatz jutgar l' us l' autre, e eschivatz lo levam dels Farizeus”. Trad. de Bède, fol. 33.

Notre Seigneur dit dans l'Évangile: “Ne veuillez juger l'un l'autre, et évitez le levain des Pharisiens”.

8. Levat, s. m., levain.

Farina ab levatz mesclada.

(chap. Farina en llevat (llevats) mesclada.)

Eluc. de las propr., fol. 208. 

Farine mêlée avec levains.

Si com lo levat corromp la pasta, et la torna a ssa sabor. 

V. et Vert., fol. 85.

Ainsi comme le levain corrompt la pâte, et la tourne à sa saveur.

CAT. Llevat. IT. Lievito. (chap. Llevat; vore lleute.)

lleute

9. Levadura, s. f., levure, levain.

No sia trobada levadura en totas vostras mayzos.

Hist. abr. de la Bible, fol. 28. 

Que ne soit trouvée levure en toutes vos maisons. 

ESP. PORT. Levadura.

10. Eslevar, v., élever, exalter.

El se esleva sobre tot. Doctrine des Vaudois. 

Il s'élève au-dessus de tout.

- Lever.

La nueg nos eslevem. Regla de S. Benezeg, fol. 33. 

La nuit nous nous levons.

Part. pas. Mais lur cor an aissi eslevat en Dieu, que non prezon tot lo mon un boto. V. et Vert., fol. 33. 

Mais leur coeur ils ont ainsi élevé en Dieu, qu'ils ne prisent le monde entier un bouton. 

ANC. FR. Ne sunt eslevet li mien oil.

Trad. du Psaut. de Corbie, ps. 130. 

CAT. ESP. PORT. Eslevar. IT. Elevare.

11. Elevatiu, adj., élévatif, propre à élever, à soulever. 

De las undas elevatiu.

Virtut atractiva et elevativa.

Eluc. de las propr., fol. 133 et 131.

Élévatif des ondes.

Force attractive et élévative.

12. Eslevation, Elevatio, s. f., lat. elationem, élévation.

Eslevation de mans. Doctrine des Vaudois. 

Élévation de mains. 

Fig. Elevacio de votz.

Aytals maniera de pronunciar ab elevatio o am depressio.

Leys d'amors, fol. 9 et 7.

Élévation de voix.

Telle manière de prononcer avec élévation ou avec dépression.

Sos... segon elevacio et depressio.

Eluc. de las propr., fol. 281. 

Le son... selon élévation et dépression. 

CAT. Elevació. ESP. Elevación. PORT. Elevação. IT. Elevazione. 

(chap. Elevassió, elevassions.)

13. Eslevament, Elevament, s. m., haussement, élévation.

En l' eslevament de sos oils e de sos pelios. Trad. de Bède, fol. 40.

Dans le haussement de ses yeux et de ses paupières.

Fig. Elevament o abaysshamen del accen. Leys d'amors, fol. 10.

Élévation ou abaissement de l'accent. 

ESP. Elevamiento. IT. Elevamento. (chap. Elevamén, elevamens.)

14. Allevar, Alevar, v., lat. allevare, soulever, supposer, imposer.

Allevar lo mal e lo blaspheme que non es vers.

Per se yssausar, et allevar blasme ad aquells.

Allevon mal que non s'era vist ni auzit. V. et Vert., fol. 3, 8 et 52.

Supposer le mal et le blasphème qui n'est pas vrai.

Pour s'exhausser, et imposer blâme à ceux-là.

Soulèvent mal qui ne s'était vu ni entendu.

- Faire l'éducation, élever.

Si com l' enfas qu' es alevatz petitz 

En cort valen.

P. Raimond de Toulouse: Si com l'enfas. 

Ainsi comme l'enfant qui est élevé petit en cour distinguée.

Part. pas. Messorgas trobadas et allevadas per far rire la gen.

V. et Vert., fol. 24.

Mensonges trouvés et supposés pour faire rire la gent.

IT. Allevare.

15. Enlevar, v., enlever, emporter.

Mort el sol jazia,

E non era qui l' enleves.

Brev. d'amor, fol. 69.

Mort il gisait à terre, et (nul) n'était qui l'enlevât. 

Loc. Non si trobet sa par d'Aragon ni d' Espanha;

On plus de quatre centz n'avia dins lo vergier,

La bella Herenborcz enlevet l' esparvier.

V. de S. Honorat.

Ne se trouva sa pareille d'Aragon ni d'Espagne; où plus de quatre cents y en avait dans le verger, la belle Heremborc enleva l'épervier.

16. Releu, s. m., lat. relevium, relief, reste.

XII ples cofres de releu. Liv. de Sydrac, fol. 123.

Douze pleins coffres de relief.

CAT. Relleu. ESP. Relieve (relevo). IT. Rilevo, rilievo.

17. Relevar, v., lat. relevare, relever, rétablir.

Nos non podem relevar aquells que son cazutz, si nos no nos enclinam vas ells. V. et Vert., fol. 61. 

Nous ne pouvons relever ceux qui sont tombés, si nous ne nous inclinons vers eux. 

Fig. Si la cortz del Puei e 'l ric bobans...

No m relevon, jamais non serai sors.

Richard de Barbezieux: Atressi cum.

Si la cour du Puy et la noble générosité... ne me relèvent, jamais je ne serai debout.

CAT. ESP. PORT. Relevar. IT. Rilevare. (chap. Relevá: relevo, releves, releve, relevem o relevam, relevéu o releváu, releven; relevat, relevats, relevada, relevades.)

18. Relevation, s. f., lat. relevationem, soulagement.

Per relevation... e utilitat. Statuts de Provence. Julien, t. I, p. 90. 

Pour soulagement... et utilité. 

ESP. Relevación. (chap. Relevassió, relevassions.)

19. Relevament, s. m., lat. relevamentum, soulagement, secours.

A relevament e consolacio de tot lo realme.

Ms. 9 0 6 2, fonds de Gaignières, Maison royale

A soulagement et consolation de tout le royaume. 

IT. Rilevamento. (chap. Relevamén, relevamens.)

20. Solevar, v., lat. sublevare, soulever, exciter.

Per la forsa de las colretz jaunas que solevo las autras colretz del cors.

Liv. de Sydrac, fol. 79. 

Par la force des flegmes jaunes qui soulèvent les autres flegmes du corps. 

ESP. Solevar (sublevar). IT. Sollevare. (chap. Sublevá, sublevás: yo me sublevo, subleves, subleve, sublevem o sublevam, sublevéu o subleváu, subleven; sublevat, sublevats, sublevada, sublevades. Sublevassió, sublevassions.) 


Lhia, s. f., lie, marc.

Loc. fig. Senhors, ar esgardatz 

Si sui be a la lhia.

Bertrand d'Allamanon: Lo segle. 

Seigneurs, regardez maintenant si je suis bien à la lie.

ESP. (lía) PORT. Lia.


Li, art. masc. plur., lat. illi, les.

Voyez la Grammaire romane, p. 113 et suiv., et la Grammaire comparée des langues de l'Europe latine, p. 3 et suiv. 

Suj. Li cavalier an pretz...

Li un son bon guerrier.

Arnaud de Marueil: Razos es. 

Les chevaliers ont mérite... Les uns sont bons guerriers.

Tan son li mal e sai e lai.

P. Rogiers: Tant ai mon. 

Tant les maux sont et çà et là.

ANC. FR. Là péri de France la flor

E des baronz tuit li meillor.

Roman de Rou, v. 317. 

Li oisel qui se sunt teu. 

Li bois recovrent lor verdure.

Roman de la Rose, v. 67 et 53. 

ANC. IT. Pacifichi li uomini viveriano, se via fusse tolto mio e tuo.

Guittone d'Arezzo, Lett. 3. 

Li angel fan festa en quella eterna vita. 

Jacopone da Todi, Oda 21, lib. III.

Quelques manuscrits des poésies des troubadours, offrent parfois LI employé comme sujet féminin, mais on le trouve plus souvent dans les ouvrages en prose. En voici deux exemples tirés des poésies des troubadours.

S' outra mar non fan seccors breumen,

Li terra s pert, ses tot revenemen.

Bertrand d'Allamanon: D'un sirventes mi. 

Si outre-mer ils ne font secours bientôt, la terre se perd sans aucun retour. 

Que 'l genser e li plus gaia 

M'a promes.

B. de Ventadour: Anc no vi. Var. 

Vu que la plus gentille et la plus gaie m'a promis.

Dans quelques passages des manuscrits des poésies des troubadours, on trouve l'article pluriel LI employé comme régime, tandis qu'il n' indiquait réellement que le sujet, et qu'il était constamment employé comme tel. Je regarde cet accident grammatical plutôt comme une faute de copiste que comme une exception; d'ailleurs, il est si rare et il se trouve si généralement rectifié par les autres manuscrits que je crois devoir ici me borner à le constater.

2. Li, pron. pers. masc. sing., lui, à lui.

Rég. ind. No 'l LI tolra, ni no 'l LI devedara. Titre de 960.

Ne le lui ôtera, ni ne le lui prohibera.

S' anc LI fi tort, que lo m perdo.

Le Comte de Poitiers: Pus de chantar.

Si oncques à lui je fis tort, qu'il le me pardonne.

Greu veiretz chantador 

Ben chan, quan mal LI vai.

B. de Ventadour: Pus mi preiatz. 

Difficilement vous verrez que chanteur chante bien, quand mal lui va.

ANC. FR. Il me dist que l' évesque Guillaume de Paris li avoit conté que un grant mestre de divinité estoit venu à li, et li avoit dit que il vouloit parler à li, et il li dist. Joinville, p. 14. 

ANC. IT. Ad famiglio... impose che come in parte fosse con la dona che migliore li paresse... la doveva uccidere. Boccaccio, Decameron, II, 9.

3. Li, pron. pers. fém. sing., lui, à elle.

Rég. ind. Ela m fai un regard amoros,

Et ieu li bais la boc' e 'ls huels amdos.

B. de Ventadour: Bels Monruels.

Elle me fait un regard amoureux, et je lui baise la bouche et les yeux tous deux.

Totz joys li deu humiliar.

Le Comte de Poitiers: Mout jauzens. 

Toute joie à elle doit être soumise. 

ANC. FR. Rég. ind.

Et vous ne poez miez honir 

Fame tençant que par tesir; 

Le cuer el ventre li crevez 

Quant respondre ne li volez.

Fables et cont. anc., t. II, p. 193.

ANC. IT. Lo incominciò a servir sì bene... che egli li venne oltre modo a grado. Boccaccio, Decameron, II, 9.

4. Lui, Luy, pron. m. et f. sing., lui, elle; à lui, à elle. 

Rég. dir. Tug cels qui auzian lui se meravilhavan.

Trad. du N.-Test., S. Luc, ch. 2. 

Tous ceux qui entendaient lui s'émerveillaient. 

Ab tot mi platz la belha d'aut paratge, 

E plagra m pauc chans, si per lui no fos. 

Peyrols: Be m cuiava. 

Avec tout me plaît la belle de haut parage, et me plairait peu chant, si pour elle il ne fut. 

Rég. ind. Vos e 'l pros Peitavis 

Sal Dieus e benezia, 

Car lui sui aclis.

G. Faidit: Era nos sia. 

Vous et les preux Poitevins sauve Dieu et bénisse, car je suis soumis à lui.


Liamer, Liamier, s. m., limier. 

Braquet e liamier.

Bertrand de Born: Rassa mes.

Brachet et limier.

Liamers frezadors.

Giraud de Salignac: Esparviers.

Limiers agiles.

(N. E. (ancien français liemier, chien qu'on mène en laisse, de liem, lien.)

1. Chien courant, employé, dans la chasse à courre, pour la recherche du gibier.

2. Familier. Policier, détective : Envoyer sur la piste d'un malfaiteur les plus fins limiers.

(ESP. Sabueso)

Liamer, Liamier, limier, sabueso